Frankly Speaking: L'Arabie saoudite a prouvé qu'elle est le «modèle de croissance mondiale», déclare Al-Ibrahim

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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Frankly Speaking: L'Arabie saoudite a prouvé qu'elle est le «modèle de croissance mondiale», déclare Al-Ibrahim

  • Avec une forte délégation au WEF, le ministre saoudien est convaincu que des mesures concrètes résulteront de l'engagement international à Davos
  • Sa participation au talk-show d'actualité « Frankly Speaking » qui reprend son créneau d'hiver précède la réunion annuelle

DAVOS, Suisse : Alors que les chefs de gouvernement, les cadres supérieurs et les gourous de la technologie du monde entier se rendent à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la ville alpine suisse de Davos, recouverte de neige, une chose est sûre : tout le monde a les yeux rivés sur l'Arabie saoudite.

« Sans aucun doute, l'Arabie saoudite a démontré qu'elle était le moteur de la croissance mondiale et, au cours des sept dernières années, nous avons été témoins non seulement d'un engagement en faveur de cette transformation, mais aussi de la concrétisation de cette transformation », a déclaré Faisal Al-Ibrahim, ministre de l'Économie et de la Planification du Royaume, dans l'émission « Frankly Speaking » d'Arab News qui reprend son créneau d'hiver avant le sommet.

Faisal Al-Ibrahim, ministre de l'Économie et de la Planification du Royaume, s'adresse à «Frankly Speaking» d'Arab News (Photo, AN).
Faisal Al-Ibrahim, ministre de l'Économie et de la Planification du Royaume, s'adresse à «Frankly Speaking» d'Arab News (Photo, AN).

Il a déclaré lors de ce talk-show phare de l'actualité : « Il y a beaucoup plus de preuves qui montrent que l'Arabie saoudite est un lieu d'investissement attractif non seulement pour les partenaires actuels, mais aussi pour ceux à venir. »

Outre Al-Ibrahim, la délégation saoudienne de haut niveau comprend la princesse Reema bint Bandar Al-Saud, ambassadrice aux États-Unis, le prince Faisal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, ministre d’État aux Affaires Étrangères , Khalid Al-Falih, ministre de l'Investissement, Mohammed Al-Jadaan,  ministre des Finances, Abdallah Al-Swaha, ministre de la Communication et des Technologies de l'information, Bandar Al-Khorayef, ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, et Fahd Al-Rasheed, PDG de la commission royale pour la ville de Riyad.

C’est important de partager notre histoire et ce que nous avons appris », a déclaré Al-Ibrahim à la présentatrice de « Frankly Speaking », Katie Jensen, ajoutant que « l'engagement a beaucoup de valeur. Nous nous concentrons non seulement sur l'engagement, mais aussi sur les mesures concrètes qui en découlent. »

Al-Ibrahim a pris ses fonctions ministérielles en 2021 lors du mandat du roi Salmane – avec un large éventail de projets giga ambitieux qui relèvent de sa compétence et de celle de ses collègues (Photo, AN).
Al-Ibrahim a pris ses fonctions ministérielles en 2021 lors du mandat du roi Salmane – avec un large éventail de projets giga ambitieux qui relèvent de sa compétence et de celle de ses collègues (Photo, AN).

« Nous pouvons contribuer à beaucoup de choses, mais nous pouvons aussi gagner beaucoup et bénéficier de notre présence, en nous tenant au courant de toutes les questions mondiales susceptibles d'avoir un impact sur notre transformation ou sur celles auxquelles notre transformation peut contribuer. »

Une table ronde axée sur le Royaume et intitulée « La transformation de l'Arabie saoudite dans un contexte mondial en mutation » se tiendra sur l'une des scènes principales du forum, tandis que la session principale d'Al-Ibrahim, « Between Liquidity and Fragility : Reforming in MENA », aura lieu le 19 janvier.

Al-Ibrahim, âgé de 41 ans, a pris ses fonctions ministérielles en 2021 sous le règne du roi Salmane, avec un large éventail de mégaprojets ambitieux qui relèvent de sa compétence et de celle de ses collègues.

Il y a six ans, celui qui était alors prince héritier adjoint, Mohammed ben Salmane, a dévoilé la Vision 2030, un plan stratégique conçu pour transformer l'Arabie saoudite d'un royaume conservateur et dépendant du pétrole en un méga pôle technologique, d'investissement et de divertissement jeune et attrayant pour les touristes.

Le ministre a déclaré à Katie Jensen que la population jeune du Royaume est un facteur clé pour façonner la diversification économique (Photo, AN).
Le ministre a déclaré à Katie Jensen que la population jeune du Royaume est un facteur clé pour façonner la diversification économique (Photo, AN).

Al-Ibrahim a rejeté les critiques selon lesquelles certains de ces plans sont trop ambitieux, en déclarant : « Bien sûr, il y aura des critiques, mais en fin de compte, les gens doivent garder à l'esprit que c'est un projet qui n'a jamais été tenté auparavant. Nous sommes très confiants quant à sa réussite. »

Il a ajouté : « La plupart de ces projets sont là pour ancrer la croissance des secteurs ou pour y attirer davantage d'investissements du secteur privé. Ils sont calculés et ambitieux, mais c'est une stratégie très prudente. »

« Naturellement, lorsque les projets entrent en phase de développement, il y a un progrès et une évaluation continus des choses qui doivent changer. Malgré cela, nous sommes sûrs à 100 % que ces échéances sont réalisables. Certains de ces projets sont plus ambitieux que d'autres, et nous sommes très optimistes quant à leur exécution. »

Selon Al-Ibrahim, les projets ne contribueront pas seulement à la productivité économique du Royaume, mais impacteront également « les défis mondiaux et les possibilités d'innovation à l'échelle mondiale. »

Il voit donc une multitude de penseurs, de chercheurs et de développeurs de haut niveau s'installer dans le Royaume. Toutefois, Al-Ibrahim a fait remarquer que de tels projets et plans s'accompagnent également d'une panoplie d'obstacles.

« Les principaux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont ceux liés à la diversification économique. Nous devons diversifier nos sources de croissance », a-t-il dit.

« Nous avons beaucoup accompli en termes d'augmentation du rythme de croissance de nos activités non pétrolières, mais il y a encore de la marge à cet égard, notamment se doter d’un portefeuille d'exportations plus diversifié et plus complexe qui soit compétitif au niveau régional et mondial. »

Le deuxième défi, a-t-il dit, est aussi une opportunité.

« Nous ne sommes pas une société vieillissante - 60 % de notre population a moins de 30 ans. À un moment donné, elle va croître, et nous devrons nous assurer qu'avec cette croissance, nous saisissions ce que les experts appellent le « dividende démographique «, c'est-à-dire la valeur qui sera créée par les Saoudiens et les résidents de l’Arabie saoudite lorsqu'ils seront en âge de travailler et qu'ils entreront sur le marché du travail. »

Enfin, le troisième défi concerne les capacités de l'État et des institutions, a déclaré Al-Ibrahim.

Il a ajouté : « Nous nous sommes beaucoup développés au cours des sept dernières années, mais nous sommes catégoriques sur le fait qu'au cours des huit à dix prochaines années - avant 2030 - les capacités institutionnelles de notre gouvernement, notamment en matière d'économie et de développement, doivent atteindre un point où elles sont compétitives et correspondent à la norme mondiale, notamment parce que cela a un impact énorme sur la qualité de nos politiques et sur la rapidité et l'intelligence avec lesquelles nous répondons aux changements qui nous entourent. »

L'une des façons dont l'Arabie saoudite se consolide en tant qu'acteur mondial est de faire venir la réunion régionale du Forum économique mondial dans le Royaume cette année - un « Davos dans le désert. »

Al-Ibrahim a déclaré: « Nous avons un programme clair de possibilités de partenariat (avec le WEF) et l'une d'entre elles est l'exploration d'un forum très ciblé dans le Royaume, qui sera basé dans le Royaume et qui abordera certains des défis mondiaux. Nous commençons par un forum à titre expérimental à Davos, et nous poursuivrons sur cette lancée. »

« En outre, nous nous sommes engagés davantage dans les diverses initiatives soutenues par le Forum économique mondial et nous discutons du lancement de nouvelles autres, que vous pourriez connaître dans un avenir proche. »

Le dernier rassemblement hivernal de Davos physique a eu lieu en 2020, quelques jours seulement avant que l'épidémie de Covid-19 ne soit déclarée urgence sanitaire mondiale. L'événement de 2021 s'est tenu virtuellement et le sommet de l'année dernière a été déplacé de janvier à mai après un pic d'infections.

Un nombre record de visiteurs et de dirigeants mondiaux sont attendus au sommet de cette année, placé sous le signe de la « coopération dans un monde fragmenté. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza au cœur des discussions entre le comité arabo-islamique et le ministre français des Affaires étrangères

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  • La délégation comprend le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et ses homologues jordanien et égyptien, Ayman Safadi et Badr Abdelatty
  • Les discussions portent sur les efforts internationaux coordonnés pour mettre fin à la guerre à Gaza, assurer l'acheminement ininterrompu de l'aide humanitaire et mettre un terme aux violations israéliennes en cours

PARIS : Les hauts responsables du Comité ministériel arabo-islamique se sont entretenus vendredi à Paris avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au sujet de la crise actuelle dans la bande de Gaza et des efforts visant à faire progresser la paix dans la région.

La délégation qui s'est rendue au ministère français des Affaires étrangères a été présidée par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et comprenait ses homologues jordanien et égyptien Ayman Safadi et Badr Abdelatty.

Leurs discussions avec M. Barrot ont porté sur la coordination des efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre à Gaza, à garantir l'acheminement ininterrompu de l'aide humanitaire et à mettre un terme aux violations commises par les forces d'occupation israéliennes à l'encontre du peuple palestinien et des territoires occupés, violations qui ont été qualifiées de contraires au droit international et aux normes humanitaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ils ont également discuté des moyens d'intensifier l'action diplomatique commune pour promouvoir une paix juste et durable, en mettant l'accent sur la mise en œuvre d'une solution à deux États, conformément aux résolutions internationales.

Parmi les autres sujets abordés figuraient les préparatifs d'une conférence internationale de haut niveau sur la solution à deux États, qui devrait se tenir au siège des Nations unies à New York en juin et qui sera présidée conjointement par l'Arabie saoudite et la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Raphaël Pitti: témoigner sur la situation de catastrophe à Gaza pour «sauver notre dignité humaine»

 Par son engagement de terrain et ses prises de parole sans détour, le Dr Raphaël Pitti est l’un des témoins les plus lucides et les plus intransigeants de la tragédie humanitaire qui frappe Gaza depuis octobre 2023. (AFP)
Par son engagement de terrain et ses prises de parole sans détour, le Dr Raphaël Pitti est l’un des témoins les plus lucides et les plus intransigeants de la tragédie humanitaire qui frappe Gaza depuis octobre 2023. (AFP)
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  • Médecin humanitaire, ancien médecin militaire, formateur en médecine de guerre, Pitti qui a fait toute sa carrière dans des zones de conflit - du Golfe, à la Syrie en passant par le Liban et l’Ukraine - a récemment séjourné deux semaines à Gaza
  • Il y a observé, documenté ce qui s’y passe et désormais dénonce avec force une situation qu’il qualifie de « barbarie contemporaine ».

PARIS: Par son engagement de terrain et ses prises de parole sans détour, le Dr Raphaël Pitti est l’un des témoins les plus lucides et les plus intransigeants de la tragédie humanitaire qui frappe Gaza depuis octobre 2023. 

Médecin humanitaire, ancien médecin militaire, formateur en médecine de guerre, Pitti qui a fait toute sa carrière dans des zones de conflit - du Golfe, à la Syrie en passant par le Liban et l’Ukraine - a récemment séjourné deux semaines à l’hôpital européen de Gaza. 

Il y a observé, documenté ce qui s’y passe et désormais dénonce avec force une situation qu’il qualifie de « barbarie contemporaine ». 

Il est le porte-voix des gazaouis et témoigne sans relâche, porté par deux convictions: le devoir d’assistance et l’obligation morale de parler.

Pour Pitti, interrogé par Arab News en français, la situation actuelle à Gaza ne relève plus de la crise, « C’est un désastre, une catastrophe humanitaire qui dépasse ce que l’on peut imaginer en temps de guerre ».

Il décrit une population piégée dans l’enclave, déplacée à de multiples reprises, privée d’accès à la nourriture, soignée dans des conditions indignes, et désormais en mode de survie.

« Les enfants sont affamés, terrorisés, privés de tout ». Le traumatisme psychologique est immense, inscrit dans la chaire et les esprits », assure-t-il.

En janvier, le Dr Pitti a donc passé deux semaines à l’hôpital européen, Il dit y avoir vu « le chaos à visage humain », 25 000 personnes aux abords, 3 000 réfugiés à l’intérieur, des enfants jouant dans les couloirs d’urgence, des blessés polytraumatisés soignés à même le sol, faute de place et de matériel. 

L’établissement, conçu pour 600 lits, en abritait 900. L'absence de tri fait que le service d’urgence était constamment submergé, et il est difficile d’y distinguer qui était médecin, interne ou infirmier. 

« On travaillait sans relâche dans une ambiance de confusion permanente », mais surtout « on n’avait pas les moyens, pas d’anesthésie, pas de matériel chirurgical suffisant, les urgences sont devenues une salle d’attente géante et douloureuse ».

Il se dit par ailleurs particulièrement touché par le sort des enfants laissés à eux-mêmes, dans une grande situation de détresse « qui se passe sous nos yeux et qui leurs est infligée, alors qu'ils sont innocents de ce qu'il s'est passé le 7 octobre » 2023 en bordure de la bande de Gaza.

Face à ce spectacle de désolation, le Dr Pitti se dit habité par une double mission, celle de soigner et de témoigner. 

« Ce que j’ai vu, c’est la vérité. En tant qu’humanitaire, j’ai le devoir moral de le dire » soutient-il en s’insurgeant contre le silence international, « Les conventions internationales sont piétinées, personne ne tente de les faire respecter. »

Cette parole, il la porte avec ténacité au prix de menaces personnelles, mais « plus ils m'attaquent, plus je saurai que mes mots dérangent, et plus je continuerai, car je suis la voix de ceux qu’on fait taire, de ceux qu’on massacre en silence »

Pitti ne mâche pas ses mots face à l’inaction du monde, notamment de la France. Il fustige « la lâcheté » de la diplomatie française, son manque de fermeté envers Israël. 

« On aurait pu convoquer l’ambassadeur d’Israël en France, rappeler le nôtre, on aurait pu dire non » pour lui, la France, pays des droits de l’homme, avait les moyens d’agir symboliquement d’autant plus que « La parole morale, nous l’avons, et nous l’avons trahie ».

Pour lui, le contraste avec l’Ukraine est flagrant. « Pour l’Ukraine, on parle, on agit. Pour Gaza, on condamne mollement ».

Au terme de l’entretien, Raphaël Pitti lance un appel à la figure emblématique de l’humanitaire français, l’ancien ministre des affaires étrangères, « Où est Bernard Kouchner ? Il était là pour les Soudanais avec son sac de riz sur le dos, pourquoi n’est-il pas là pour Gaza ? ».

Rappelant la notion d’«ingérence humanitaire», théorisée par Kouchner lui-même, le médecin demande aux consciences morales d’agir, ici et maintenant.

Toutefois, en dépit de la douleur, de l’indignation, de la fatigue, Pitti refuse de céder au désespoir. « Parler de Gaza, ça sert à sauver notre humanité », il met en garde contre le retour à une logique de barbarie mondiale, nourrie par l’impunité, les conflits pour les ressources, la montée des régimes autoritaires. 

Selon lui, « le XXIe siècle doit être celui de la coopération, et du partage. Pas de la loi du plus fort ».

Raphaël Pitti n’est ni un militant, ni un tribun, il est un médecin qui a vu, soigné, et qui désormais parle. Son cri d’alerte, porté avec calme et colère mêlés, ne vise pas à condamner les peuples, mais à réveiller les consciences. 

Gaza est aujourd’hui le miroir de notre monde, « ce que nous y acceptons de laisser faire dit tout de ce que nous sommes devenus ».

En tant que président de l’ONG Mehad (anciennement HuSome France), le Dr Pitti continue de coordonner des actions humanitaires et de former des soignants à la médecine d’urgence dans des contextes de guerre. 
 


L'armée libanaise lancera à la mi-juin une opération de désarmement dans les camps palestiniens de Beyrouth

Des personnes passent devant un portrait du chef politique du mouvement palestinien Hamas, Ismail Haniyeh, dans une allée étroite du camp de réfugiés palestiniens de Burj al Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 20 mai 2025. (AFP)
Des personnes passent devant un portrait du chef politique du mouvement palestinien Hamas, Ismail Haniyeh, dans une allée étroite du camp de réfugiés palestiniens de Burj al Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 20 mai 2025. (AFP)
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  • Les parties libanaise et palestinienne se sont mises d'accord pour lancer un plan "visant à retirer les armes des camps à partir de la mi-juin", a déclaré une source à l'AFP
  • Par convention de longue date, l'armée libanaise se tient à l'écart des camps palestiniens

BEYROUTH : La commission mixte libano-palestinienne, qui s'est réunie vendredi en présence du Premier ministre libanais Nawaf Salam, a convenu de commencer à appliquer les directives énoncées dans la déclaration commune publiée à l'issue du sommet libano-palestinien qui s'est tenu mercredi à Beyrouth, en ce qui concerne la restriction des armes aux mains de l'État libanais.

« Le 16 juin marquera le début du déploiement de l’armée libanaise dans les camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth, notamment à Shatila, Mar Elias et Burj al-Barajneh, dans le but de reprendre le contrôle des armes détenues par les factions palestiniennes », a déclaré une source au sein du gouvernement de M. Salam à Arab News.

« Cette mesure impliquera des patrouilles de l'armée libanaise à l'intérieur de ces camps, suivies de phases ultérieures visant les camps de la Bekaa, du nord du Liban et du sud, en particulier Ain Al-Hilweh, le camp de réfugiés palestiniens le plus grand, le plus densément peuplé et le plus diversifié en termes de factions au Liban, englobant des factions affiliées ou non à l'organisation de libération », a ajouté la source. 

La source a indiqué que "la date de mise en œuvre sera communiquée à toutes les factions palestiniennes, y compris le Hamas" et que "les factions se réuniront pour convenir du mécanisme, et que des pressions seront exercées sur tout groupe qui refusera de renoncer à ses armes".

En ce qui concerne la position antérieure du Hamas, qui liait la remise de ses armes à celle du Hezbollah, la source a rapporté qu'"il n'y a pas de lien entre ces deux questions. Une fois le processus de désarmement entamé, ni le Hamas ni aucune autre faction ne pourra l'entraver ou le gêner."

La source a déclaré que les acteurs arabes et régionaux soutiennent activement le Liban pour faciliter le processus de désarmement.

M. Salam a salué la décision du président palestinien Mahmoud Abbas de "résoudre la question des armes palestiniennes dans les camps", notant "l'impact positif de cette décision sur le renforcement des relations libano-palestiniennes et l'amélioration des conditions humanitaires et socio-économiques des réfugiés palestiniens".

Il a affirmé "l'adhésion du Liban à ses principes nationaux".

M. Salam a appelé à "la mise en œuvre rapide de mesures pratiques par le biais d'un mécanisme d'exécution clair et d'un calendrier défini".

Selon un communiqué, les deux parties ont convenu "de lancer un processus de remise des armes selon un calendrier précis, accompagné de mesures pratiques visant à renforcer les droits économiques et sociaux des réfugiés palestiniens, et d'intensifier les réunions conjointes et la coordination afin de mettre en place les dispositions nécessaires pour commencer immédiatement à mettre en œuvre ces directives".

Une déclaration publiée à l'issue des entretiens entre M. Abbas et M. Joseph Aoun, président du Liban, réaffirme "leur attachement au principe selon lequel les armes doivent être exclusivement entre les mains de l'État libanais, la nécessité de mettre fin à toute manifestation contredisant la logique de l'État libanais et l'importance du respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale du Liban".

Depuis la Nakba - le nettoyage ethnique des Palestiniens par leur déplacement violent et la dépossession de leurs terres, ainsi que la suppression de leurs droits politiques - le Liban compte 12 camps de réfugiés palestiniens.

Selon le recensement de la population et du logement dans les camps et rassemblements palestiniens au Liban, 72,8% des Palestiniens vivant dans les camps sont confrontés à des conditions de vie désastreuses. Les autres sont des Syriens, des Libanais et d'autres étrangers, dont la majorité sont des travailleurs étrangers.

Lors de sa visite, M. Abbas a rappelé que "les camps de réfugiés sont sous la souveraineté de l'État libanais et de l'armée libanaise, et la présence d'armes dans les camps en dehors de l'autorité de l'État affaiblit la nation. Toute arme qui n'est pas sous le commandement de l'État affaiblit le Liban et met en danger la cause palestinienne".

Hisham Debsi, directeur du Centre Tatweer pour les études stratégiques et le développement humain et chercheur palestinien, a qualifié la déclaration conjointe libano-palestinienne de "document fondateur qui fonctionne comme un cadre politique, éthique et souverain". S'opposer à ses positions déclarées équivaudrait à rejeter le serment d'office et la déclaration ministérielle du gouvernement libanais".

"La déclaration commune a bloqué toute manœuvre potentielle du Hamas pour conserver ses armes, puisque la déclaration confère à l'État libanais une légitimité palestinienne totale pour retirer sa protection à tout individu palestinien armé. Abou Mazen (Abbas) a renforcé cette position à plusieurs reprises lors de ses réunions à Beyrouth," a expliqué M. Debsi.

Selon lui, "aucune faction ne peut désormais défier l'autorité libanaise et palestinienne compte tenu de cette position unifiée".

M. Debsi a mis en évidence "une division fondamentale au sein de la branche libanaise du Hamas, un camp prônant la transformation en un parti politique et l'autre soutenant le maintien des liens avec les groupes soutenus par l'Iran".

"Ceux qui s'opposent au désarmement du Hamas devront faire face à des conséquences politiques et sécuritaires, d'autant plus que les résidents des camps cherchent à restructurer leurs communautés au-delà de la résistance armée, qui est devenue obsolète et doit évoluer vers un plaidoyer pacifique," a-t-il conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com