Nissan investira jusqu'à 600 millions d'euros dans Ampere, l'entité électrique de Renault

Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (en France) dans leur salle d'exposition à Tokyo, le 17 janvier 2023. (AFP).
Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (en France) dans leur salle d'exposition à Tokyo, le 17 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Nissan investira jusqu'à 600 millions d'euros dans Ampere, l'entité électrique de Renault

  • Ampere va rassembler les activités électriques de Renault et regrouper ainsi 10 000 salariés en France. Cette nouvelle société doit être introduite en Bourse début 2024
  • Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué «la mise en oeuvre de cet accord, obtenu grâce à l'action déterminée» du directeur général de Renault et du président de Renault et de l'alliance

TOKYO : Après des mois de retard, Renault et Nissan ont signé mercredi les accords définitifs refondant leur alliance, avec notamment un investissement de 600 millions d'euros maximum du constructeur japonais dans Ampere, la future filiale électrique du français.

Au moment de l'annonce de ce nouvel accord-cadre en février dernier, Nissan s'était engagé à prendre jusqu'à 15% d'Ampere, mais sans donner de montant. Celui-ci s'avère inférieur à ce qui était initialement attendu.

Cela "complète et renforce" l'offensive électrique en cours de Nissan en Europe et permettra de réaliser de "nombreuses synergies", s'est félicité le directeur général du constructeur japonais Makoto Uchida, cité dans un communiqué des deux groupes.

Ampere va rassembler les activités électriques de Renault et regrouper ainsi 10 000 salariés en France. Cette nouvelle société doit être introduite en Bourse début 2024.

Dans une réaction transmise à l'AFP, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué "la mise en oeuvre de cet accord, obtenu grâce à l'action déterminée" du directeur général de Renault Luca de Meo et du président de Renault et de l'alliance Jean-Dominique Senard.

"Il ouvre la voie à de nouvelles coopérations industrielles concrètes entre les entreprises, au bénéfice de l'alliance, de Renault et de l'industrie française", a-t-il ajouté.

La conclusion des accords avec Renault avait été notamment retardée par le souci de Nissan d'encadrer strictement la future utilisation de ses brevets par Ampere.

Les négociations ont aussi été ralenties par des tensions au sommet de Nissan ces derniers mois, lesquelles ont abouti fin juin au départ de plusieurs membres de son conseil d'administration, dont le directeur opérationnel Ashwani Gupta.

«Courage de changer»

Les tergiversations de Nissan provenaient d'un manque de "courage de changer" au sein du groupe japonais, a estimé mercredi M. Uchida lors d'une conférence de presse. "Il nous a fallu un peu de temps pour tirer un trait sur le passé et nous concentrer sur la discussion de notre avenir" commun, a-t-il reconnu.

Comme prévu en février, le nouvel accord comprend aussi un rééquilibrage à terme des participations croisées entre Renault et Nissan, à 15% chacun du capital de l'autre. Le groupe français détient actuellement 43,4% du japonais, alors que celui-ci ne possède que 15% de Renault.

Ce déséquilibre a été une source récurrente de tensions par le passé, qui avaient atteint leur paroxysme avec l'éviction spectaculaire du patron de l'alliance Carlos Ghosn fin 2018, arrêté au Japon pour malversations financières présumées et qui a fui un an plus tard au Liban.

Les nouveaux accords "renforcent notre partenariat de longue date et maximiseront la création de valeur pour chaque membre de l'alliance". Ils posent également les bases d'une nouvelle gouvernance "équilibrée, juste et efficace", a souligné Jean-Dominique Senard dans le communiqué commun.

Ces accords "nous donnent l'agilité stratégique dont nous avons plus que jamais besoin" dans l'environnement automobile très évolutif d'aujourd'hui, a assuré dans le même communiqué Luca de Meo, stratège de la profonde transformation du groupe et futur patron d'Ampere.

Nissan relève ses objectifs

Nissan a également publié mercredi des résultats trimestriels en forte hausse et relevé ses prévisions pour son exercice 2023/24 entamé le 1er avril.

Le groupe anticipe désormais un bénéfice net annuel de 340 milliards de yens (2,2 milliards d'euros au cours actuel), ce qui reviendrait à un bond de 53,2% sur un an. Il a aussi relevé ses prévisions de bénéfice opérationnel et de chiffre d'affaires, qui devrait grimper de 18,9% sur un an.

La reprise de la production et des ventes du groupe au Japon et en Amérique du Nord a été "particulièrement notable" sur le trimestre écoulé, et Nissan veut "maintenir cette dynamique" au cours des prochains trimestres, a commenté M. Uchida.

Sur son premier trimestre, son bénéfice net a totalisé 105,5 milliards de yens, un résultat plus que doublé sur un an, et son chiffre d'affaires a bondi de 36,5%.

La contribution positive de Nissan au résultat net trimestriel de Renault s'élèvera ainsi à environ 271 millions d'euros, a précisé le groupe français dans un communiqué distinct.

La Chine est le gros bémol des performances de Nissan, qui anticipe désormais une chute de 23,4% de ses ventes en volume en 2023/24 sur ce marché crucial pour lui.

Le groupe a par conséquent abaissé sa prévision annuelle de ventes mondiales en volume à 3,7 millions d'unités (+12% sur un an), contre un objectif de 4 millions d'unités formulé en mai.


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com