Un python dans votre maison? Appelez la «princesse des serpents»

Cette photo prise le 5 mars 2023 montre Shwe Lei et son équipe se préparant à intervenir pour attraper des serpents cobra trouvés dans l'arrière-cour d'une maison du canton de North Dagon à Yangon (Photo, AFP).
Cette photo prise le 5 mars 2023 montre Shwe Lei et son équipe se préparant à intervenir pour attraper des serpents cobra trouvés dans l'arrière-cour d'une maison du canton de North Dagon à Yangon (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Un python dans votre maison? Appelez la «princesse des serpents»

  • En 2014, selon les derniers chiffres disponibles de l'OMS, sur 15 000 personnes mordues par un serpent en Birmanie, 1 250 en sont mortes
  • Fin mars, l'équipe a ainsi emballé ses 30 pythons et a parcouru 150 kilomètres jusqu'aux collines de Bago Yoma, au nord de Rangoun

KYAUKTAGA, Birmanie: Au petit matin dans un monastère de Rangoun, en Birmanie, une équipe de chasseurs de serpents range un par un dans des grands sacs de toile une trentaine de pythons capturés ces derniers mois chez des particuliers.

Par camionnette, les volontaires qui constituent l'unique unité de ce genre dans ce pays d'Asie du Sud-Est en proie à une guerre civile, vont relâcher les reptiles en dehors de la ville, dans leur habitat naturel.

Shwe Lei et son équipe sont en général appelés par des habitants apeurés qui leur signalent la présence de pythons, parfois de cobras ou de vipères, dans leur maison ou appartement.

"J'aime les serpents car ils sont sans prétention", explique Shwe Lei à l'AFP dans l'un des refuges pour serpents qu'elle gère.

"Si vous acceptez leur nature, ils sont adorables", ajoute-t-elle, deux pythons enlacés autour d'elle.

Mais Ko Toe Aung, un costaud quadragénaire qui capture des serpents depuis 2016, dit avoir été hospitalisé sept fois pour des morsures.

Leur équipe compte une douzaine de membres et a sauvé environ 200 serpents l'année dernière dans les environs de Rangoun, la plus grande ville de Birmanie.

Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant le couple en train de sortir des serpents des trous d'évier, des canalisations ou des gouttières leur ont valu le surnom de "prince et princesse des serpents".

Pythons, vipères, cobras

Ces bénévoles comptent sur les dons pour fonctionner, de l'équipement de protection à l'essence pour leur "ambulance", une camionnette violette.

Ils attrapent principalement des pythons de Birmanie, des serpents non venimeux qui atteignent généralement cinq mètres de long et qui étouffent leurs proies, des rats et d'autres petits mammifères, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Des cobras et des bongares, très venimeux, ont également élu domicile dans les rues de Rangoun.

En 2014, selon les derniers chiffres disponibles de l'OMS, sur 15 000 personnes mordues par un serpent en Birmanie, 1 250 en sont mortes.

C'est l'un des taux les plus élevés au monde, en grande partie à cause de la faiblesse du système de santé et de l'accès inégal aux antivenins.

En plus d'être "rapides et agiles", les chasseurs doivent être capables de deviner où un serpent peut se cacher dans une maison, explique Ko Toe Aung, 40 ans.

Ils doivent également faire preuve de sang-froid face aux serpents venimeux.

"Il y a 90% de chances que le serpent me morde", dit-il.

Parfois, les serpents ne se montrent même pas.

En mars, l'équipe a passé deux jours à l'extérieur d'une maison de la banlieue de Rangoun pour tenter en vain de déloger une famille de cobras qui s'était installée dans le soubassement.

Perçant le béton sous le regard des voisins, ils ont été fréquemment interrompus par les serpents à l'intérieur qui crachaient du venin dans leur direction.

Plus de mille décès par an

"Ça pue", a déclaré Ko Ye Min, 31 ans, un membre tatoué de l'équipe, obligé de faire une pause.

Les chasseurs doivent reconnaître le musc libéré par un serpent stressé car cela détermine s'il est venimeux ou non, explique Ko Toe Aung à l'AFP.

Les cobras sentent un peu "le pourri", mais les pythons ont une odeur beaucoup plus marquée. "Parfois ça nous fait vomir", dit-il.

Une fois capturés, les serpents sont gardés en observation dans un monastère jusqu'à ce qu'ils soient aptes à regagner leur habitat.

Fin mars, l'équipe a ainsi emballé ses 30 pythons et a parcouru 150 kilomètres jusqu'aux collines de Bago Yoma, au nord de Rangoun.

En file indienne, ils ont fini en marchant dans la brousse, chacun portant un ou deux serpents sur son dos.

"Personne n'aime se sentir enfermé", a déclaré Shwe Lei à l'AFP après que les derniers serpents ont été libérés, certains un peu étourdis.

"Je suis heureuse... du point de vue de la compassion les uns envers les autres, c'est gratifiant".


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com