Drapeau blanc à la main, des Palestiniens fuient le nord de la bande de Gaza

Des Palestiniens fuyant la ville de Gaza vers les zones du sud marchent sur une route le 7 novembre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas (Photo, AFP).
Des Palestiniens fuyant la ville de Gaza vers les zones du sud marchent sur une route le 7 novembre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Drapeau blanc à la main, des Palestiniens fuient le nord de la bande de Gaza

  • L'armée israélienne a de nouveau appelé lundi, dans des tracts largués depuis des avions, les civils à quitter le nord de Gaza pour le sud
  • Les bombardements israéliens ont provoqué le déplacement de 1,5 million de personnes dans la bande de Gaza

GAZA: Drapeau blanc de fortune à la main, des dizaines de Palestiniens ont fui mardi le nord de la bande de Gaza où des combats acharnés opposent l'armée israélienne et le Hamas, pour se rendre dans le sud du territoire palestinien.

"C'était tellement effrayant", témoigne auprès de l'AFP Ola el-Ghul, une Palestinienne déplacée par cette guerre qui est entrée mardi dans son deuxième mois.

"Nous nous sommes tenus la main et nous avons continué de marcher", raconte-t-elle. "Nous étions tellement nombreux. Nous tenions des drapeaux blancs. C'est vrai que nous avions peur, mais finalement nous avons réussi à passer", a-t-elle ajouté.

L'armée israélienne a de nouveau appelé lundi, dans des tracts largués depuis des avions, les civils à quitter le nord de Gaza pour le sud.

Des vidéos de l'AFP montrent de nombreuses personnes, dont des enfants, marcher, avec souvent un petit sac pour seul bagage, vers le sud de la bande de Gaza. Certains font le voyage sur une charrette tirée par un âne. D'autres sont dans des fauteuils roulants.

Les bombardements israéliens ont provoqué le déplacement de 1,5 million de personnes dans la bande de Gaza, un territoire pauvre de 2,4 millions d'habitants, selon l'ONU. Dernièrement, entre 300.000 et 400.000 civils étaient encore présents dans le nord de Gaza, selon l'ONU.

"Nous sommes arrivés à pied dans le sud depuis le centre de Gaza. Je ne pensais pas que ce serait si long", explique Amira Al-Sakani, en serrant dans ses bras l'un de ses enfants en bas âge.

Elle raconte avoir vu sur le chemin "des corps de martyrs", un terme qui désigne les Palestiniens tués dans le contexte du conflit avec Israël, "certains en morceaux".

Plus de 10.300 personnes, dont plus de 4.000 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza dans les bombardements incessants de l'armée israélienne.

Cette guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, dans laquelle plus de 1.400 personnes ont été tuées, majoritairement des civils.

Corps en décomposition

En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. L'armée israélienne a lancé une opération terrestre le 27 octobre.

Les bombardements touchent durement les civils, y compris dans le sud du territoire, soumis aussi à un siège qui les prive d'eau, de nourriture et d'électricité depuis le 9 octobre - après déjà un blocus de plus de 16 ans, depuis l'arrivée au pouvoir en 2007 du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, près de 3.600 personnes sont mortes dans le sud et le centre de Gaza.

Beaucoup de ces déplacés ont raconté à l'AFP la difficulté de rallier une région où ils espèrent être plus en sécurité.

Haitham Noureddine explique avoir marché quatre kilomètres avec sa mère et d'autres membres de sa famille, jusqu'au camp de réfugiés de Bureij, dans le centre du territoire, et avoir vu des corps en décomposition sur le chemin. La famille a quitté son domicile de Gaza-Ville près de l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de Gaza, en raison des bombardements intensifs dans la zone.

"La situation est horrible, la situation n'est pas humaine, la situation est catastrophique", affirme un autre déplacé, Motaz El-Ajala.

Hatim Abu Riash assure avoir eu peur alors qu'il marchait près des soldats israéliens.

"Près des soldats, près des armes, près des tanks (...), c'était vraiment horrible", dit cet homme qui a fui le camp de réfugiés de Jabalyia, dans le nord, bombardé à plusieurs reprises.

"Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des civils. Nous voulons vivre en paix", a-t-il dit.

Mais la détresse ne se limite pas au nord de Gaza. Dans le centre et le sud du territoire, plus de 550.000 personnes sont hébergées dans 92 centres gérés par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNWRA).

Dans un de ces centres, plus de 600 personnes doivent se partager un sanitaire, selon cette agence.


Arabie saoudite et Royaume-Uni: négociations et recommandations sur le développement et l’aide

Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi à Riyad. (Agence de presse saoudienne)
Short Url
  • Les deux pays sont également convenus de collaborer sur des projets au Bangladesh, en Ukraine et au Soudan, notamment en matière d’échange d’expertise
  • La délégation saoudienne comprenait l’ambassadeur du pays au Royaume-Uni et le PDG du Fonds saoudien pour le développement

RIYAD: Le deuxième dialogue stratégique sur le développement international et l’aide humanitaire entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni s’est clôturé mardi par une séance plénière de haut niveau.

Aqeel al-Ghamdi, superviseur général adjoint pour la planification et le développement de l’agence humanitaire saoudienne KSrelief, a passé en revue plusieurs recommandations des deux parties, rapporte l’Agence de presse saoudienne. Elles comprennent un accord visant à établir un cadre de coopération entre les pays pour soutenir les efforts en vue d’atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU et à poursuivre les discussions sur les objectifs en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

M. Al-Ghamdi a déclaré que les deux pays sont également convenus de collaborer sur des projets au Bangladesh, en Ukraine et au Soudan, notamment en matière d’échange d’expertise, de compétences et de recherches, ainsi que de visites sur le terrain. Ils s’efforceront également de renforcer la coopération entre le Fonds saoudien pour le développement et les autorités britanniques, au moyen d’un protocole de coopération signé en marge des pourparlers.

L’événement de deux jours, qui a débuté lundi au siège du centre KSrelief à Riyad, était présidé par le superviseur général de l’organisation, Abdallah al-Rabeeah. La délégation saoudienne comprenait l’ambassadeur du pays au Royaume-Uni, le prince Khaled ben Bandar, ainsi que le PDG du Fonds saoudien pour le développement, Sultan al-Mourchid.

La délégation britannique était dirigée par Andrew Mitchell, vice-ministre des Affaires étrangères et ministre d’État chargé du Développement et de l’Afrique. Elle comprenait l’ambassadeur britannique auprès du Royaume, Neil Crompton.

Plus tôt mardi, les représentants des pays ont participé à deux tables rondes sur «l’efficacité de l’aide, l’impact de la recherche et des études», ainsi que «la résilience des communautés, la gestion axée sur les résultats, le suivi et l’évaluation».

La première s’est attardée sur les moyens de: faciliter l'échange de stratégies réussies et des enseignements qui peuvent en être tirés; promouvoir des pratiques de développement efficaces; élaborer des recommandations concrètes et réalisables pour intégrer la résilience communautaire; suivre et évaluer les projets futurs; et renforcer le partenariat existant entre les pays grâce à un engagement commun en faveur de la fourniture d’une aide efficace et d’un développement durable.

Elle a également abordé les possibilités de renforcer la coordination entre les donateurs afin d’améliorer l’efficacité de l’aide, en plus de l’importance de la coordination des efforts humanitaires, de développement et de consolidation de la paix pour contribuer à garantir la paix et la prospérité dans les pays fragiles et à haut risque. Sans compter les principes de base pour améliorer les programmes à l’appui d’une approche interconnectée capable de garantir la durabilité et la résilience.

Les participants à cette dernière table ronde ont échangé leurs points de vue sur les progrès réalisés en termes d’efforts pour atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU, les moyens par lesquels ils pourraient être accélérés et les défis auxquels ils sont confrontés. Ils sont également convenus de donner la priorité aux efforts saoudo-britanniques pour atteindre les objectifs et ils ont exploré les possibilités de développement de cette coopération.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom pour faire entrer les aides

Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
Short Url
  • L'annonce par Israël de la réouverture de Kerem Shalom survient sur fond de critiques américaines
  • Mardi soir, Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa, avait rappelé sur X que les points de passage de Rafah et Kerem Shalom étaient des «lignes de vie» pour la bande de Gaza

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire "entrer l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone.

"Des camions en provenance d'Egypte transportant de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent déjà au point de passage", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Après inspection, la cargaison sera "transférée du côté gazaoui du passage", poursuit le texte qui ajoute qu'en parallèle, le point de passage d'Erez, donnant accès au nord du territoire côtier palestinien pilonné et assiégé par Israël, "continue de fonctionner pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire".

Mais Juliette Touma, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué à l'AFP que le "point de passage (de Kerem Shalom) n'était toujours pas ouvert" en milieu de matinée.


Iran: un homme condamné à mort pour avoir soutenu les manifestations de 2022

Amnesty International affirme que l'Iran a exécuté 853 personnes en 2023, le total le plus élevé depuis 2015 (Photo, AFP).
Amnesty International affirme que l'Iran a exécuté 853 personnes en 2023, le total le plus élevé depuis 2015 (Photo, AFP).
Short Url
  • Mahmoud Mehrabi a été condamné à la pendaison pour avoir publié du contenu en ligne, notamment pour enseigner comment utiliser des armes artisanales
  • Neuf personnes ont été exécutées en lien avec ce soulèvement, selon des ONG

TEHERAN: Un tribunal iranien a condamné à mort un homme pour avoir publié des messages en ligne en soutien au mouvement de contestation qui avait secoué l'Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, a indiqué mardi la Justice.

Mahmoud Mehrabi a été condamné à la pendaison pour avoir "publié du contenu en ligne, notamment pour enseigner comment utiliser des armes artisanales, pour appeler à la destruction de biens publics, pour inciter les gens au meurtre" pendant les manifestations, a indiqué l'agence de l'autorité judiciaire Mizan Online.

L'accusé, dont l'âge et la profession n'ont pas été rendus publics, était également poursuivi par "52 plaignants privés pour avoir publié des mensonges", a ajouté Mizan, en précisant que son procès s'était déroulé en présence de ses deux avocats et que le verdict pouvait faire l'objet d'un appel devant la Cour suprême.

«Corruption sur terre»

L'un de ses avocats, Me Babak Farsani, a confirmé dans un message sur X que son client avait "été condamné à mort par un tribunal révolutionnaire d'Ispahan pour corruption sur terre".

Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de l'ordre, avaient été tuées et des milliers arrêtées au cours des manifestations qui se sont tenues fin 2022 après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes.