Soudan: les combats meurtriers gagnent du terrain au Darfour

La fumée monte au-dessus de Khartoum, au Soudan, le jeudi 8 juin 2023, alors que les combats entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide paramilitaires se poursuivent (Photo, AP).
La fumée monte au-dessus de Khartoum, au Soudan, le jeudi 8 juin 2023, alors que les combats entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide paramilitaires se poursuivent (Photo, AP).
Short Url
Publié le Dimanche 25 juin 2023

Soudan: les combats meurtriers gagnent du terrain au Darfour

  • Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 2 800 morts
  • En tout, 2,2 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan alors qu'un demi-million d'autres ont quitté le pays

KHARTOUM: Au moins 12 civils ont été tués dimanche dans les bombardements des militaires et des paramilitaires qui s'affrontent désormais dans une nouvelle ville du Darfour, vaste région de l'ouest soudanais que ne cessent de fuir des réfugiés.

"Le premier bilan provisoire est de 12 civils tués à Nyala", chef-lieu du Darfour-Sud, rapporte à l'AFP un médecin de cette ville sous couvert de d'anonymat.

"Mais nous savons que des gens ont été tués ou blessés avant de pouvoir rejoindre un hôpital, car la violence des combats empêche les déplacements", explique-t-il.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 2 800 morts, selon l'ONG Acled, et plus de 2,5 millions de déplacés et de réfugiés, selon l'ONU.

L'un des bilans les plus lourds est sans doute celui d'El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, où depuis fin avril, combattants tribaux et civils se sont mêlés aux combats entre militaires et paramilitaires.

Il y a eu dans cette ville "1 100 morts" selon l'ONU, et surtout des exactions qui pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

Dans les rues de terre battue d'El-Geneina, des cadavres recouverts à la va-vite de vêtements gisent sous un soleil brûlant alors que les rideaux des magasins sont baissés ou ont été éventrés par des pilleurs.

Au milieu, des cohortes de familles fuient, tentant d'éviter les balles sur la trentaine de kilomètres qui les séparent du Tchad voisin. Près de 160 000 personnes s'y sont déjà réfugiées pour fuir la guerre au Soudan.

Khartoum bombardée 

De l'autre côté de la frontière, à Adré, ils s'entassent sous des bâches tendues sur des branches coupées ou forment de longues files pour obtenir de l'eau ou des vivres.

En tout, 2,2 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan alors qu'un demi-million d'autres ont quitté le pays.

L'ONU et le humanitaires s'efforcent d'aider ces familles parties dans la précipitation, souvent sans rien pouvoir emmener de leurs maisons, pour la plupart occupées aujourd'hui par les paramilitaires.

Mais les fonds manquent. L'ONU n'a réuni que la moitié de ses besoins lors d'une conférence à Genève. Les ONG, elles, dénoncent la bureaucratie soudanaise qui bloque leurs cargaisons dans le port de Port-Soudan, sur la mer Rouge, ou ne délivre ni visa ni permis de déplacement à leurs équipes.

L'armée a renforcé ses campagnes de raids aériens sur Khartoum. Les FSR multiplient les barrages de tirs d'artillerie sur les bases de l'armée et de la police. Et les deux camps annoncent chaque jour de nouvelles offensives.

Dimanche, une source paramilitaire affirme ainsi à l'AFP que son camp a "pris le contrôle du QG de la police dans le sud de Khartoum et de tous les équipements qui s'y trouvaient".

La veille, les FSR annonçaient avoir abattu deux avions de l'armée.

Cette dernière assure de son côté avoir repoussé samedi "trois attaques des rebelles miliciens".

Les habitants de Khartoum, forcés de survivre à une chaleur écrasante et à des pénuries de plus en plus mordantes sans eau ni électricité, continuent de trembler à chaque tir.

Dimanche, plusieurs d'entre eux signalent des tirs d'artillerie dans le sud de la ville et des affrontements dans sa grande banlieue.

"Des roquettes tombent sur les maisons", rapporte l'un d'eux à l'AFP à Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum.


Le ministre israélien de la Défense s'oppose à ce qu'Israël contrôle Gaza après la guerre

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • «Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza»
  • Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti

TEL-AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s'est opposé mercredi à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire palestinien.

"Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza", a déclaré M. Gallant lors d'un point de presse.

"J'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à (...) déclarer qu'Israël ne mettra pas en place un contrôle civil sur la bande de Gaza (...) pas en place une direction militaire dans la bande de Gaza et qu'une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement", a-t-il ajouté.

M. Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti. "Les discours sur le +jour d'après+, tant que le Hamas n'est pas détruit, resteront de simples mots, des mots vides de contenu", a-t-il déclaré.

"La fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique", a répondu M. Gallant, alors qu'Israël mène depuis près de 10 jours des opérations au sol dans Rafah, à l'extrême-sud du territoire palestinien, pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Selon M. Gallant, "le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, formant une alternative de gouvernement au régime du Hamas. C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël".

"L'idée d'une direction militaire et civile dans Gaza" est "négative et dangereuse pour l'Etat d'Israël", a-t-il insisté.

Si cela devait arriver "l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire de l'Etat d'Israël ces prochaines années (...). Le prix à payer serait un bain de sang et des victimes, ainsi qu'un lourd coût économique".

Volée de critiques

Selon lui, le "plan de bataille" présenté par l'appareil militaire après l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, prévoyait d'oeuvrer "simultanément" à la destruction militaire du Hamas et "à la mise en place d'une alternative gouvernementale palestinienne non hostile" à Israël.

"J'ai soulevé ce sujet de façon répétée au gouvernement et n'ai reçu aucune réponse", a déploré M. Gallant.

"La première condition pour préparer le terrain à une autre entité est de détruire le Hamas et le faire sans chercher des excuses", a réagi sur Telegram M. Netanyahu, semblant implicitement critiquer le bilan de son ministre.

"Le ministre de la Défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d’échouer encore aujourd’hui (...) doit être remplacé afin d’atteindre les objectifs de la guerre", a lui réagi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite.

"Le peuple israélien n’acceptera pas de remettre Gaza au contrôle de l’Autorité terroriste palestinienne" et sa sécurité "ne sera assurée que par la détermination à gagner" a pour sa part rétorqué le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre du Likoud de M. Netanyahu.

M. Gallant a "annoncé aujourd'hui son soutien à la création d'un Etat terroriste palestinien", a fustigé Betzalel Smotrich, ministre des Finances d'extrême droite.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne déclenchée en riposte à Gaza a fait plus de 35.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Short Url
  • La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël
  • « Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza», a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
Short Url
  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com