La Ligue arabe condamne les «crimes de guerre» d’Israël à Jénine

Des Palestiniens courent lors d’affrontements avec les forces israéliennes au cours d’une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée par Israël, le 3 juillet 2023. (Reuters)
Des Palestiniens courent lors d’affrontements avec les forces israéliennes au cours d’une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée par Israël, le 3 juillet 2023. (Reuters)
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Publié le Lundi 03 juillet 2023

La Ligue arabe condamne les «crimes de guerre» d’Israël à Jénine

  • Selon la Ligue arabe, les actions d’Israël compromettent les efforts déployés pour garantir la paix et la stabilité dans la région
  • L’Égypte dénonce une «violation flagrante du droit international»

LE CAIRE: Lundi, le secrétariat général de la Ligue des États arabes a condamné l’armée israélienne pour son «usage excessif de la force militaire» contre la population de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

La Ligue arabe a également dénoncé l’utilisation de «l’aviation contre des personnes non armées dans les villes, les villages et les camps, ainsi que les attaques et le terrorisme perpétrés par les colons sous la protection de l’armée israélienne».

Dans un communiqué publié lundi, la Ligue arabe a déclaré qu’Israël était «entièrement responsable de cette agression et de ces crimes, qui constituent des crimes de guerre et des violations des pactes, des lois et des résolutions ayant une légitimité internationale». Selon la Ligue, les actions d’Israël compromettent les efforts déployés pour garantir la paix et la stabilité dans la région.

Elle a mis en garde contre «les conséquences de cette agression et ses répercussions extrêmement dangereuses sur la sécurité et la stabilité en Palestine et dans la région». La Ligue a appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité de l’ONU, à mettre fin à l’agression israélienne et à assurer la protection du peuple palestinien.

Lundi, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a tweeté que «le bombardement de villes et de camps par des avions et la démolition au bulldozer de maisons et de routes constituent une punition et une vengeance collectives qui ne feront qu’exacerber la situation».

«Nous appelons les défenseurs de la paix du monde entier à intervenir immédiatement pour mettre un terme à ce processus sinistre et criminel», a-t-il ajouté. La station de radio de l’armée israélienne a précisé lundi que plus d’un millier de soldats et des dizaines de drones participaient à l’opération militaire à Jénine.

Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné l’agression, affirmant qu’Israël bafouait le droit international, qui impose des obligations claires et spécifiques au pays en tant que puissance occupante.

L’Égypte a mis en garde contre «les graves dangers de l’escalade israélienne en cours contre les Palestiniens, qui contribue à alimenter les tensions, à exacerber les souffrances du peuple palestinien et à saper les efforts déployés par l’Égypte et ses partenaires régionaux et internationaux pour réduire les tensions dans les territoires occupés»

Le Caire a appelé «les acteurs internationaux et les personnes influentes à intervenir pour mettre fin à ces violations et assurer la protection du peuple palestinien, dont les souffrances augmentent de jour en jour».

Huit Palestiniens auraient été tués depuis le début de l’opération militaire, qui a commencé lundi à l’aube.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Raids israéliens sur des ports au Yémen, Netanyahu menace les chefs houthis

L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
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  • L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites
  • Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis"

HODEIDA: L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants".

Le ministère de la Santé du gouvernement houthi a fait état d'un mort et de neuf blessés dans les "agressions israéliennes" sur les ports des villes de Hodeida et de Salif, dans la province de Hodeida, dans l'ouest du pays en guerre.

Soutenus par l'Iran, ennemi d'Israël, les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen dont la capitale Sanaa, ont revendiqué plusieurs attaques aux missiles et drones contre le territoire israélien.

L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites.

Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis".

Un correspondant de l'AFP à Hodeida a indiqué avoir entendu plusieurs explosions.

"Nos pilotes viennent de frapper avec succès deux ports terroristes des Houthis, et ce n'est que le début, il y aura d'autres frappes", a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo en hébreu.

"Nous ne sommes pas prêts à rester les bras croisés et à laisser les Houthis nous attaquer. Nous les frapperons bien davantage, y compris leurs dirigeants", a-t-il averti.

"Les ports ont été durement touchés. Si les Houthis continuent de tirer, nous frapperons également les têtes des groupes terroristes (...). Nous traquerons et éliminerons également le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi", a indiqué sur X le ministre de la Défense Israël Katz.

L'administration houthie a promis "une riposte douloureuse" à ces frappes israéliennes, selon l'agence de presse des rebelles, Saba.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont aussi ciblé des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen.

Vendredi, les Yéménites sont de nouveau descendus en masse dans les rues de Sanaa et d'autres villes sous contrôle des Houthis pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza, selon des images de l'AFP. Certains étaient armés.

L'armée israélienne avait appelé mercredi à évacuer trois ports contrôlés par les Houthis au Yémen, dont ceux de Hodeida et Salif.

Elle a annoncé jeudi avoir intercepté un nouveau missile lancé depuis le Yémen.

"Reprendre l'offensive" 

Le 4 mai, un missile houthi a, pour la première fois, touché le périmètre de l'aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv, une attaque qui a conduit la plupart des compagnies étrangères desservant Tel-Aviv à suspendre leurs vols.

En représailles aux attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes ces derniers mois contre des cibles des Houthis au Yémen, où elle a mis hors service l'aéroport de Sanaa et bombardé des stations électriques et des cimenteries.

Les frappes de vendredi interviennent quelques heures après la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe qui l'a mené en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Les Etats-Unis ont conclu le 6 mai, par le biais d'une médiation omanaise, un accord de cessez-le-feu avec les Houthis, mettant fin à des frappes américaines en représailles aux attaques des insurgés contre des navires sur une voie maritime cruciale pour le commerce mondial.

Donald Trump a toutefois prévenu jeudi que Washington pouvait "reprendre l'offensive" en cas d'attaque de la part des rebelles yéménites.

Après avoir accepté de cesser de viser les navires américains, les Houthis ont indiqué qu'ils poursuivraient leurs attaques contre les navires israéliens au large du Yémen.


Cisjordanie : vaste opération militaire israélienne à Naplouse

Israeli soldiers take aim during a raid in the Old Town of Nablus in the occupied West Bank on 10 June 2025. Israel has occupied the West Bank since 1967, and violence in the region has escalated since the onset of the Gaza war in 2023. The West Bank is home to around three million Palestinians and some 500,000 Israelis living in settlements that are illegal under international law. (Photo by Jaafar ASHTIYEH / AFP)
Israeli soldiers take aim during a raid in the Old Town of Nablus in the occupied West Bank on 10 June 2025. Israel has occupied the West Bank since 1967, and violence in the region has escalated since the onset of the Gaza war in 2023. The West Bank is home to around three million Palestinians and some 500,000 Israelis living in settlements that are illegal under international law. (Photo by Jaafar ASHTIYEH / AFP)
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  • Territoire occupé par Israël depuis 1967, Naplouse est particulièrement visée depuis le début.
  • Les opérations militaires se concentrent sur la vieille ville, une zone densément peuplée.

NAPLOUSE, TERRITOIRES PALESTINIENS : Une vaste opération militaire israélienne a débuté tôt mardi autour de la vieille ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Peu après minuit, des dizaines de véhicules militaires sont entrés dans cette grande ville palestinienne, a constaté un correspondant de l'AFP, qui précise qu'un couvre-feu avait été annoncé la veille par haut-parleurs.

Située dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, Naplouse est particulièrement visée depuis le début, le 21 janvier, de l'opération « Mur de fer », présentée par l'armée comme une offensive contre des groupes armés palestiniens.

Mardi, des soldats israéliens sont entrés dans des magasins pour les fouiller et ont arrêté plusieurs personnes pour les interroger, toujours selon le correspondant.

Les opérations militaires se concentrent sur la vieille ville, une zone densément peuplée, en bordure d'une grande place du centre-ville où des jeunes hommes et des garçons se sont réunis pour brûler des pneus et jeter des pierres sur les véhicules blindés de l'armée.  

L'armée a tiré des gaz lacrymogènes depuis ces véhicules. Deux journalistes de l'AFP ont vu un homme être touché par des tirs de soldats, puis l'armée emporter son corps.

Sollicitée par l'AFP, l'armée n'a pas réagi pour l'instant.

Le Croissant-rouge palestinien a déclaré avoir pris en charge au moins 27 blessés, la plupart pour inhalation de gaz lacrymogène.

Des centaines de journalistes, dont des représentants de médias internationaux, sont présents sur place.

Ce quartier, habituellement très fréquenté, semble presque vide, et la plupart des commerces sont fermés.

Cette partie de Naplouse a été le théâtre de plusieurs raids israéliens, notamment en 2022-2023 dans le cadre d'opérations visant principalement le « Repaire des lions », un groupe de combattants armés impliqués dans des attaques, ainsi qu'en 2002, dans le cadre de l'opération israélienne « Rempart ».

Après deux années particulièrement meurtrières, les violences y ont explosé depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 938 Palestiniens, dont des combattants, mais aussi de nombreux civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens. 


Une caravane à destination de Gaza, partie de Tunisie, est passée en Libye

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Le convoi se compose de 14 autocars et d'une centaine de véhicules, à bord desquels se trouvent « 1 500 ou 1 400 » personnes, a affirmé à la radio Mosaïque FM Ghassen Henchiri, un porte-parole de la caravane.
  • La caravane, baptisée « Soumoud » (résilience, en arabe), dont les déplacements sont très suivis en Tunisie, est partie lundi matin du centre-ville de Tunis.

BEN-GUERDENE, TUNISIE : Une caravane de solidarité avec Gaza, composée de plusieurs centaines de Tunisiens voulant rallier le territoire palestinien assiégé pour « briser le blocus israélien », est passée mardi en Libye, selon les organisateurs.

« Résistance, résistance », « Vers Gaza nous allons par millions », ont scandé les passagers, selon une vidéo publiée sur la page officielle de la caravane sur Facebook.

Le convoi se compose de 14 autocars et d'une centaine de véhicules, à bord desquels se trouvent « 1 500 ou 1 400 » personnes, a affirmé à la radio Mosaïque FM Ghassen Henchiri, un porte-parole de la caravane, en promettant un recensement plus exact dès que tous les participants seront rassemblés en Libye.

Ces derniers prévoient de rester « trois ou quatre jours maximum » en Libye avant de se diriger vers l'Égypte, a-t-il précisé à la radio Jawhara FM.

M. Henchiri a indiqué qu'ils n'avaient pas encore obtenu le feu vert du Caire pour passer en territoire égyptien, mais a fait état d'indications « rassurantes ».

La caravane, baptisée « Soumoud » (résilience, en arabe), dont les déplacements sont très suivis en Tunisie, est partie lundi matin du centre-ville de Tunis.

Elle ne transporte pas d'aide humanitaire, mais se veut un « acte symbolique » de soutien au territoire palestinien, décrit par les Nations unies comme « l'endroit le plus affamé au monde », a déclaré l'activiste Jawaher Channa, porte-parole de la coalition organisatrice. 

Des militants algériens font également partie de ce groupe qui espère atteindre Rafah.

Après 21 mois de guerre, Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser l'entrée sur le territoire de davantage d'aide afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et de produits de première nécessité.

Lundi, la marine israélienne a intercepté et détourné le Madleen, un bateau transportant de l'aide humanitaire pour Gaza, qui tentait de rallier le territoire ravagé par la guerre avec à son bord des militants des droits humains, comme la Suédoise Greta Thunberg, ainsi que l'eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan.