Utiliser l'océan comme une éponge à CO2, un pari contre le réchauffement climatique

Équipement sur une barge pour le projet d'élimination du carbone lié au changement climatique SeaChange de l'UCLA au port de Los Angeles à San Pedro, Californie, le 12 avril 2023 (Photo, AFP).
Équipement sur une barge pour le projet d'élimination du carbone lié au changement climatique SeaChange de l'UCLA au port de Los Angeles à San Pedro, Californie, le 12 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 19 avril 2023

Utiliser l'océan comme une éponge à CO2, un pari contre le réchauffement climatique

  • Ce projet ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique a un nom: SeaChange
  • Garder le réchauffement sous contrôle nécessite d'extraire entre 450 milliards et 1,1 billion de tonnes de CO2 de l'atmosphère d'ici à 2100

SAN PEDRO: Dans le port de Los Angeles, une étrange barge recouverte de tuyaux et de réservoirs abrite une idée qui promet de faire des vagues : se servir de l'océan comme d'une éponge à CO2, pour retirer ce gaz à effet de serre de l'atmosphère.

Une équipe de scientifiques de l'université UCLA travaille depuis deux ans sur ce projet ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique, nommé SeaChange.

Leur objectif est "d'utiliser l'océan comme une grosse éponge", explique Gaurav Sant, directeur de l'Institut de gestion du carbone (ICM) de UCLA.

Les mers recouvrant l'essentiel de la Terre sont notre meilleur allié climatique, car l'océan agit comme un tampon essentiel : il absorbe plus d'un quart de toutes les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et 90% de la chaleur qu'elles ont émises ces dernières décennies.

Mais le principal puits de carbone de la planète est en danger : l'océan s'acidifie et l'élévation des températures diminue sa capacité d'absorption. L'équipe souhaite l'augmenter, grâce à un procédé électrochimique qui retire le CO2 contenu dans l'eau de mer.

"Si on arrive à éliminer le dioxyde de carbone présent dans les océans, on renouvelle essentiellement leur capacité à capter du dioxyde de carbone supplémentaire de l'atmosphère", résume M. Sant. Comme lorsque l'on presse une éponge pour récupérer son pouvoir d'absorption.

Piégé dans des minéraux

Les ingénieurs ont donc développé une mini-usine flottante sur un bateau d'environ trente mètres de long, qui pompe l'eau de mer et la soumet à une charge électrique.

L'électrolyse déclenche une série de réactions chimiques qui finissent par neutraliser le CO2 initialement contenu dans l'eau. Il se retrouve piégé dans une fine poudre blanche qui contient du carbonate de calcium, un élément que l'on retrouve dans la craie, le calcaire ou les coquillages, et du bicarbonate de magnésium.

Ces minéraux naturels peuvent être relâchés dans l'océan, ce qui permet de "stocker le CO2 de manière très durable (...) pendant des dizaines de milliers d'années", selon M. Sant. Et l'eau pompée retourne à la mer, prête à réabsorber le gaz à effet de serre de l'air.

L'ingénieur est persuadé que le processus n'aura pas d'impact sur l'environnement marin, une intuition qui reste à confirmer.

Outre le retrait du CO2 de l'atmosphère, le procédé produit également de l'hydrogène, un gaz essentiel à la transition énergétique qui pourrait propulser les camions, trains ou avions propres de demain.

La priorité pour enrayer le changement climatique reste de faire baisser drastiquement nos émissions de CO2, ce que l'humanité n'arrive actuellement pas à faire.

Mais en parallèle, la plupart des scientifiques soulignent que les techniques de capture et stockage de CO2, regroupées sous le nom de "carbon dioxide removal" (CDR), vont jouer un rôle complémentaire pour garder la planète vivable.

D'abord, pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 en compensant les émissions des industries les plus difficiles à décarboner comme l'aviation, la cimenterie ou l'aciérie. Ensuite, pour s'attaquer aux stocks de CO2 accumulés dans l'atmosphère depuis des décennies.

«Solution prometteuse»

Garder le réchauffement sous contrôle nécessite d'extraire entre 450 milliards et 1,1 billion de tonnes de CO2 de l'atmosphère d'ici à 2100, selon le premier rapport mondial dédié au sujet, sorti en janvier.

Cela implique que le secteur du CDR "croisse à un rythme d'environ 30% par an sur les 30 prochaines années, un peu comme l'ont fait le solaire et l'éolien", insiste l'un de ses auteurs, Gregory Nemet, professeur à l'université du Wisconsin-Madison.

La technologie de UCLA "entre dans la catégorie des solutions prometteuses qui pourraient être suffisamment importantes pour avoir une incidence sur le climat", estime-t-il.

En séquestrant le CO2 directement dans l'océan sous forme minérale, elle se distingue nettement d'une autre technique en vogue : la capture directe du CO2 dans l'air (DAC). Celle-ci nécessite de trouver un site pour stocker le gaz dans le sol, un processus très complexe et onéreux.

"Un gros avantage de notre procédé, c'est qu'on n'a pas besoin de pomper du CO2 dans le sol", reprend M. Sant.

Le projet doit maintenant être commercialisé par une start-up, Equatic, chargée de démontrer sa faisabilité à l'échelle industrielle et de vendre des crédits carbone aux entreprises souhaitant compenser leurs émissions.

En plus de la barge de Los Angeles, un bateau similaire est actuellement testé à Singapour.

Le retour d'expérience des deux sites doit permettre de concevoir des usines beaucoup plus grandes, capables "de séquestrer des milliers de tonnes de CO2 par an", selon M. Sant. L'ingénieur espère qu'elles seront opérationnelles d'ici "18 à 24 mois".


La reconnaissance d'un État palestinien serait « un mauvais signal », selon Berlin

Le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul (à gauche) et le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa'ar discutent devant le Champ des stèles du Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin, le 5 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
Le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul (à gauche) et le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa'ar discutent devant le Champ des stèles du Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin, le 5 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
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  • « Ce processus doit être mené à bien dans le cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens avant que nous puissions reconnaître un État palestinien », a déclaré Johann Wadephul.
  • Plusieurs pays européens, comme l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, ont déjà reconnu l'État palestinien.

BERLIN : Johann Wadephul a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue israélien Gideon Saar que reconnaître « actuellement » un État palestinien serait « un mauvais signal », prenant ainsi le contrepied d'un mouvement en ce sens de plusieurs pays européens.

« Ce processus doit être mené à bien dans le cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens avant que nous puissions reconnaître un État palestinien », a déclaré Johann Wadephul lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue israélien Gideon Saar.

Il a ajouté que l'Allemagne faisait également valoir cette position auprès de ses partenaires et amis européens.

Plusieurs pays européens, comme l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, ont déjà reconnu l'État palestinien.

La France, le Royaume-Uni et le Canada ont récemment annoncé qu'ils envisageaient également de le faire, face à l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza et au blocage de l'aide humanitaire. 

Fin mai à Singapour, le président français Emmanuel Macron a souligné qu'une telle reconnaissance constituait une « exigence politique », et non un « devoir moral ».

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les images « choquantes » en provenance de Gaza montrent que l'aide humanitaire est « insuffisante », a déclaré M. Wadephul jeudi.

« C'est pourquoi j'ai réitéré aujourd'hui, lors de notre entretien, ma demande urgente d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, conformément aux principes d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, et sans restrictions », a-t-il déclaré. 

« Ce n'est pas seulement un impératif humanitaire, c'est aussi le droit international en vigueur », a-t-il insisté.

Il a également déploré la récente décision du gouvernement israélien d'autoriser la construction de 22 colonies en Cisjordanie.

« Même en tant qu'amis, nous ne pouvons fermer les yeux là-dessus. Et je dois dire que nous rejetons cette décision, car cette politique de colonisation est contraire au droit international », a-t-il ajouté.

De tels agissements réduisent les chances d'une « solution à deux États » défendue par l'Allemagne.

« Nous avons besoin du soutien de l'Allemagne aujourd'hui, en ces heures difficiles. Israël est confronté à une attaque militaire, juridique, diplomatique et économique », a estimé pour sa part M. Saar. 

Si l'Allemagne est l'un des soutiens les plus fidèles de l’État hébreu en raison de sa responsabilité dans la Shoah, le chancelier fédéral allemand, Frank-Walter Steinmeier, n'en a pas moins menacé il y a une semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de ne plus soutenir son pays face à la catastrophe humanitaire en cours dans les territoires palestiniens.

Jeudi, des dizaines de manifestants ont protesté devant le ministère des Affaires étrangères à l'occasion de la visite de M. Saar.

Brandissant des drapeaux palestiniens, ils ont scandé des slogans tels que « Pas de soutien aux crimes de guerre à Gaza » ou encore « Arrêtez les livraisons d'armes ».


Hausse des budgets de défense: l'OTAN « proche » d'un accord sur les exigences de Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte (à droite), et le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, prononcent un discours avant une réunion des ministres de la Défense au siège de l'OTAN, à Bruxelles, le 5 juin 2025. (Photo de NICOLAS TUCAT / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte (à droite), et le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, prononcent un discours avant une réunion des ministres de la Défense au siège de l'OTAN, à Bruxelles, le 5 juin 2025. (Photo de NICOLAS TUCAT / AFP)
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  • L'Otan est « très proche » d'un accord pour dépenser beaucoup plus pour sa sécurité, s'est félicité jeudi Pete Hegseth, le secrétaire américain à la Défense.
  • Le président américain Donald Trump exige des alliés européens et du Canada qu'ils s'engagent à consacrer au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.

BRUXELLES : L'Otan est « très proche » d'un accord pour dépenser beaucoup plus pour sa sécurité, s'est félicité jeudi Pete Hegseth, le secrétaire américain à la Défense, venu en mission au siège de l'Alliance à Bruxelles pour convaincre ses alliés européens de ne plus dépendre des États-Unis.

« La raison pour laquelle je suis ici est de m'assurer que tous les pays de l'OTAN comprennent que (...) chaque pays doit contribuer à hauteur de 5 % », a martelé l'ancien journaliste de Fox News.

Le président américain Donald Trump exige des alliés européens et du Canada qu'ils s'engagent à consacrer au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.

Et l'objectif semble en voie d'être atteint, a assuré M. Hegseth à quelques journalistes. 

« Nous pensons être très proches, tout proches même, d'un consensus sur un engagement de 5 % pour l'Otan lors du sommet de La Haye, les 24 et 25 juin », a-t-il déclaré après avoir rencontré ses homologues de l'Alliance à Bruxelles.

« De la France à l'Allemagne, en passant par les pays baltes, les pays nordiques, la Pologne, la Grèce, la Hongrie et bien d'autres encore, l'engagement est là : 5 % de dépenses de défense », a-t-il encore affirmé. Un engagement qu'il juge indispensable au moment où Washington réclame aux Européens qu'ils prennent leur sécurité en main.

« Notre 

message restera clair. Il s'agit de la dissuasion et de la paix par la force, mais pas de la dépendance. Il ne saurait être question de dépendre de l'Amérique dans un monde où les menaces sont nombreuses », a ainsi averti le ministre américain.

Inquiet d'un éventuel désengagement américain de leur continent, et face à la menace russe, les Européens se disent prêts à augmenter leurs dépenses militaires. Mais tous n'affichent pas la même volonté. 

« Il y a quelques pays qui ne sont pas encore tout à fait prêts. Je ne citerai aucun nom, nous ne le faisons pas entre amis dans cette salle. Nous les y amènerons », a assuré M. Hegseth sur ce point.

Plusieurs pays de l'OTAN, dont l'Espagne, la Belgique ou l'Italie, peinent déjà à atteindre l'objectif de 2 % fixé il y a plus de dix ans lors d'un précédent sommet de l'Alliance. Moins sensibles à la menace russe, ils rechignent à s'engager sur des pourcentages aussi élevés.

Jeudi, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a toutefois assuré que Madrid n'opposerait pas de veto à cette hausse sans précédent, même si l'Espagne continue à s'opposer aux pourcentages réclamés par Donald Trump.

Pour assurer le succès du sommet de La Haye, le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a certes proposé un chiffre global de 5 %, mais sous la forme d'une addition de deux types de dépenses.

Il suggère de porter le niveau des dépenses militaires stricto sensu à 3,5 % du PIB d'ici 2032, et dans le même temps, de porter à 1,5 % du PIB l'ensemble de celles liées à la sécurité au sens large, comme la protection des frontières, la mobilité militaire ou encore la cybersécurité.

Cet objectif semble plus facilement atteignable, car il concerne des dépenses duales, civiles et militaires, déjà engagées ou prévues par les États.

L'objectif de 3,5 % correspondrait, lui, au financement des capacités indispensables pour assurer la défense de l'OTAN au cours des prochaines années, alors que la Russie ne cesse de renforcer son armée. 

« Moscou prépare déjà son prochain coup », a averti mercredi l'ambassadeur américain à l'OTAN Matthew Whitaker, soulignant que les pays de l'OTAN n'avaient « pas le choix » face à ces menaces russes.

« Je suis vraiment, absolument, positivement convaincu que lors du sommet nous parviendrons à un accord concernant cette très forte augmentation des dépenses de défense », a d'ailleurs affirmé M. Rutte devant la presse.

Pete Hegseth, absent mercredi lors d'une réunion avec l'Ukraine, a quitté l'OTAN jeudi en fin de matinée, sans participer au déjeuner de travail prévu avec ses collègues de l'Alliance et son homologue ukrainien Roustem Oumerov.


Gaza: la BBC défend sa couverture après des critiques de la Maison Blanche

La BBC a défendu mercredi sa couverture à Gaza sur des tirs mortels dimanche près d'un centre de distribution d'aide humanitaire, après avoir été vivement critiquée par la Maison Blanche. (AFP)
La BBC a défendu mercredi sa couverture à Gaza sur des tirs mortels dimanche près d'un centre de distribution d'aide humanitaire, après avoir été vivement critiquée par la Maison Blanche. (AFP)
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  • La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué que Washington "étudiait l'authenticité" des informations faisant état de tirs mortels. "Contrairement à certains médias, nous ne prenons pas la parole du Hamas pour une vérité absolue"
  • La porte-parole a ensuite ciblé la BBC, affirmant que le géant de l'audiovisuel britannique avait "multiplié les titres" avec différents bilans sur le sujet, puis avait "dû corriger et retirer tout son article"

LONDRES: La BBC a défendu mercredi sa couverture à Gaza sur des tirs mortels dimanche près d'un centre de distribution d'aide humanitaire, après avoir été vivement critiquée par la Maison Blanche.

Selon les secours palestiniens, des tirs israéliens ont visé dimanche matin des personnes qui se dirigeaient vers un centre d'aide soutenu par les Etats-Unis dans le sud de la bande de Gaza, faisant 31 morts.

L'armée israélienne a nié être impliquée. Le secrétaire général de l'ONU a appelé à une enquête indépendante.

Interrogée mardi, la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué que Washington "étudiait l'authenticité" des informations faisant état de tirs mortels. "Contrairement à certains médias, nous ne prenons pas la parole du Hamas pour une vérité absolue", a-t-elle ajouté.

La porte-parole a ensuite ciblé la BBC, affirmant que le géant de l'audiovisuel britannique avait "multiplié les titres" avec différents bilans sur le sujet, puis avait "dû corriger et retirer tout son article".

La BBC a rejeté en bloc ces accusations. "L'affirmation selon laquelle la BBC a retiré un reportage (...) est totalement erronée", a indiqué le groupe dans un communiqué. "Nous n'avons supprimé aucun reportage et nous défendons" notre travail, a-t-il ajouté.

"Nos articles et nos titres sur l'incident du centre de distribution d'aide de dimanche ont été mis à jour tout au long de la journée avec les derniers chiffres des décès, tels qu'ils nous sont parvenus de différentes sources", a dit la BBC, expliquant avoir publié des bilans transmis par les secours, le ministère de la Santé du Hamas ainsi que par la Croix Rouge, qui a fait état d'"au moins 21" morts dans son hôpital de campagne.

C'est "une pratique tout à fait normale" pour un sujet d'actualité qui évolue rapidement, a souligné la BBC.

Le groupe a rappelé que les journalistes internationaux "ne sont pas actuellement autorisés à Gaza". "Nous serions heureux que la Maison Blanche soutienne notre appel pour un accès immédiat".

Mardi, 27 personnes ont été tuées près d'un centre de distribution d'aide humanitaire, quand des soldats israéliens ont ouvert le feu, selon les secours palestiniens. L'armée israélienne a indiqué avoir ouvert une enquête.

Les centres d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, ont fermé temporairement mercredi, après cette série d'événements meurtriers. L'organisation a affirmé que cette fermeture était due à "des travaux de rénovation (et) de réorganisation".