Migrations: la Tunisie réclame la «solidarité» de l'UE

Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar a appelé jeudi l'UE a faire preuve de «solidarité» avec son pays. (AFP)
Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar a appelé jeudi l'UE a faire preuve de «solidarité» avec son pays. (AFP)
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Migrations: la Tunisie réclame la «solidarité» de l'UE

  • Ammar a souligné «l'importance de l'appui de l'UE en faveur de la Tunisie pour mener à bien ses réformes socio-économiques dans le cadre d'un partenariat basé sur le respect mutuel et la solidarité»
  • Les garde-tunisiens ont annoncé avoir secouru ou intercepté plus de 14 000 migrants clandestins originaires en grande majorité d'Afrique subsaharienne, sur les trois premiers mois de l'année

TUNIS: Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar a appelé jeudi l'UE a faire preuve de "solidarité" avec son pays notamment dans la lutte contre l'immigration clandestine, en recevant la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Ylva Johansson.

La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, majoritairement originaires de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.

Les garde-tunisiens ont annoncé avoir secouru ou intercepté plus de 14 000 migrants clandestins originaires en grande majorité d'Afrique subsaharienne, sur les trois premiers mois de l'année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022.

Les départs se sont intensifiés après un discours le 21 février du président tunisien Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.

Lors de sa rencontre avec la commissaire européenne, M. Ammar a notamment souligné "l'importance de l'appui de l'Union européenne en faveur de la Tunisie pour mener à bien ses réformes socio-économiques  (...) dans le cadre d'un partenariat basé sur le respect mutuel et la solidarité pour mieux gérer les défis communs, y compris la thématique migratoire", selon un communiqué de son ministère.

Il a aussi "rappelé la nécessité de traiter les questions migratoires selon une approche globale basée sur un équilibre entre d'une part le développement socio-économique et la promotion des voies légales de mobilité et d'autre part la lutte contre le trafic des êtres humains et de migrants".

Dans un communiqué annonçant la visite de Mme Johansson, l'UE a indiqué que ses discussions porteraient "essentiellement sur la lutte conjointe contre le trafic de migrants afin de contribuer à la prévention de la migration irrégulière, aux retours et à la réintégration, en assurant la protection des migrants les plus vulnérables, ainsi qu'à la migration légale".

Fin mars, la Tunisie avait appelé l'UE à montrer "davantage de compréhension" à son égard après que plusieurs dirigeants européens ont tiré la sonnette d'alarme sur la crise que traverse le pays et les risques qu'elle pose pour l'Europe.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'Etat susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord).


Moyen-Orient : le pape appelle la diplomatie à « faire taire les armes »

Le pape Léon XIV salue depuis la fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre pendant la prière de l'Angélus au Vatican, le 22 juin 2025. (Photo : Andreas SOLARO / AFP)
Le pape Léon XIV salue depuis la fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre pendant la prière de l'Angélus au Vatican, le 22 juin 2025. (Photo : Andreas SOLARO / AFP)
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  • « Chaque membre de la communauté internationale a la responsabilité morale de mettre fin à la tragédie de la guerre, avant qu'elle ne devienne un gouffre sans fond », a déclaré le pape au terme de l'Angélus, au Vatican.
  • « Aucune victoire armée ne peut compenser la douleur des mères, la peur des enfants, l'avenir volé. Que la diplomatie fasse taire les armes».

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : « L'humanité crie et réclame la paix » devant les « nouvelles alarmantes en provenance du Moyen-Orient », a lancé dimanche le pape Léon XIV après les frappes américaines contre des sites névralgiques du programme nucléaire iranien, en appelant la diplomatie à « faire taire les armes ».

« Chaque membre de la communauté internationale a la responsabilité morale de mettre fin à la tragédie de la guerre, avant qu'elle ne devienne un gouffre sans fond », a déclaré le pape au terme de l'Angélus, au Vatican.

« Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité crie et réclame la paix. C'est un cri qui exige responsabilité et raison, et qui ne doit pas être étouffé par le fracas des armes et les discours qui incitent au conflit », a-t-il lancé devant les milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.

« Aucune victoire armée ne peut compenser la douleur des mères, la peur des enfants, l'avenir volé. Que la diplomatie fasse taire les armes. Que les nations construisent leur avenir sur des œuvres de paix, et non sur la violence et les conflits sanglants ! »

Rappelant que la guerre « laisse des blessures profondes dans l'histoire des peuples », Robert Francis Prevost a également mis en garde contre le risque d'un oubli de l'urgence humanitaire à Gaza, territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.

« Dans ce contexte dramatique incluant Israël et la Palestine, les souffrances quotidiennes des populations risquent d'être oubliées, en particulier à Gaza et dans d'autres territoires, où l'urgence d'une aide humanitaire adéquate se fait de plus en plus pressante », a-t-il déclaré.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
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  • Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire
  • Compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées.

Les États-Unis ont bombardé dimanche trois sites nucléaires clefs en Iran, rejoignant ainsi l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Quelques heures après ces frappes, l'Iran a lancé 40 missiles sur Israël, accusant les États-Unis de « faire exploser » les chances d'un règlement diplomatique du dossier nucléaire.

- Intervention militaire américaine.

Après des jours de flou autour d'une possible intervention, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire de Fordo, Natanz et Ispahan, évoquant « une réussite militaire spectaculaire ».

Des médias iraniens ont confirmé ces frappes.

« L'Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix. S'ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes et ne causeront aucune difficulté », a prévenu Donald Trump.

Il n'a toutefois pas donné de détails sur les armes utilisées pour frapper le programme iranien. Mais compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées. D'après l'armée américaine, ces ogives de 13 tonnes peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

Israël ne dispose pas de ce type d'armes. Seuls les bombardiers américains furtifs B-2 Spirit sont en mesure de transporter ces bombes.

Avant l'attaque de dimanche, des sites de suivi de vols et le New York Times avaient rapporté que plusieurs de ces aéronefs avaient décollé des États-Unis en direction de l'ouest. 

- Réactions de l'Iran. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a accusé les États-Unis et Israël d'avoir « décidé de faire exploser » la diplomatie, après avoir fustigé un « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » de la part des États-Unis.

Il a ensuite affirmé à la presse à Istanbul que l'Iran se défendra « par tous les moyens nécessaires » après les frappes américaines.

Après les frappes américaines, l'agence de presse IRNA a fait état du tir de 40 missiles sur Israël depuis l'Iran, qui a dit avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique » et d'autres cibles.

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers résidentiels au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et immeubles ont été totalement éventrés. Une organisation de premiers secours israélienne a annoncé avoir pris en charge 16 blessés.

Les autorités iraniennes ont annoncé avoir exécuté un homme condamné pour avoir été un agent du Mossad, le service de renseignement israélien. 

- Israël remercie Trump avant de nouvelles frappes.

Dans une vidéo adressée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a salué pour avoir imposé un « tournant historique » pouvant conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ».

Il s'est félicité que la promesse de détruire le programme nucléaire iranien « ait été tenue », ajoutant : « D'abord vient la force, ensuite vient la paix. »

L'armée israélienne a annoncé une nouvelle série de frappes contre des « cibles militaires » dans l'ouest de l'Iran, après des bombardements visant des lanceurs de missiles et des soldats des forces armées iraniennes. L'agence iranienne Isna a fait état de quatre militaires tués dans une base du nord du pays. 

« Aucun signe de contamination »

L'autorité de sécurité nucléaire iranienne a déclaré ne avoir détecté « aucun signe de contamination » sur les trois sites frappés, écartant tout « danger » pour la population.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué qu'aucune hausse des niveaux de radiation n'avait été signalée. Son chef, Rafael Grossi, a annoncé une « réunion urgente » lundi du Conseil des gouverneurs.

L'autorité nucléaire saoudienne a également fait savoir qu'« aucun effet radioactif n'avait été détecté sur l'environnement du Royaume et des États du Golfe ».

- Une « déclaration de guerre » pour les Houthis du Yémen.

L'attaque américaine « constitue une déclaration de guerre flagrante contre le peuple iranien frère », a réagi le gouvernement des rebelles houthis du Yémen dans un communiqué.

Il a déclaré être prêt « à cibler les navires et les bâtiments de guerre américains en mer Rouge ».

- Bilan des victimes.

Selon le dernier bilan actualisé des autorités, plus de 400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Iran par les frappes israéliennes.

L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) fait état d'au moins 657 morts et 2 000 blessés, civils et militaires, en Iran.

Depuis le 13 juin, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël.


Riyad affirme qu'aucun effet radioactif n'a été détecté dans le Golfe après les frappes américaines contre l'Iran

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
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  • La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et dans la région du Golfe.
  • La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale".

RIYAD : La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et la région du Golfe à la suite de l'attaque militaire américaine contre les installations nucléaires iraniennes.
"Aucun effet radioactif n'a été détecté sur l'environnement du Royaume et des États arabes du Golfe à la suite du ciblage militaire américain des installations nucléaires iraniennes", a écrit la commission sur son compte officiel X.

La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale", selon un communiqué de l'agence de presse KUNA.

L'autorité égyptienne de régulation nucléaire et radiologique a confirmé dimanche que le pays était loin de tout impact direct résultant du ciblage des installations d'enrichissement et de conversion de l'uranium en Iran.

Les États-Unis ont attaqué dimanche trois sites nucléaires iraniens, dont l'installation souterraine d'enrichissement de l'uranium de Ford, après des jours de spéculation sur la question de savoir si l'armée américaine se joindrait à la campagne de bombardement de son allié Israël. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com