L'aide de l'ONU à Gaza menacée de paralysie, discussions autour d'une «pause» humanitaire

Des travailleurs humanitaires égyptiens célèbrent le retour d'un camion en Égypte par le poste frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 21 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des travailleurs humanitaires égyptiens célèbrent le retour d'un camion en Égypte par le poste frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 21 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 25 octobre 2023

L'aide de l'ONU à Gaza menacée de paralysie, discussions autour d'une «pause» humanitaire

  • Le secrétaire général de l'ONU a appelé mardi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» et condamné les «violations claires du droit humanitaire»
  • Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a déclaré mardi que les négociateurs qataris avaient «bon espoir d'obtenir d'autres libérations» d'otages

JÉRUSALEM: Les pourparlers s'intensifient mercredi pour un "cessez-le-feu" ou une "pause" humanitaire dans la bande de Gaza où l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) pourrait devoir cesser ses opérations dans la soirée faute de carburant.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et condamné les "violations claires du droit humanitaire" dans le territoire palestinien, bombardé sans discontinuer et où l'aide n'arrive que parcimonieusement.

Ces déclarations se sont attiré une violente réaction du ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, qui a décidé d'annuler une rencontre prévue avec M. Guterres. "Monsieur le secrétaire général, dans quel monde vivez-vous ?", lui a-t-il lancé.

Les Etats-Unis estiment qu'un cessez-le-feu ne "bénéficierait qu'au Hamas".

Toutefois, des pauses dans les combats pour faciliter l'acheminement de l'aide doivent être "considérés", a nuancé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, tandis que le président Joe Biden a estimé que l'acheminement de l'aide n'était "pas assez rapide".

«Une seule mission»

Soumise à un blocus israélien depuis que le mouvement islamiste Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet", sans eau, électricité ni nourriture.

Ce siège s'accompagne de bombardements sans relâche du territoire de 362 km2 où s'entassent 2,4 millions de personnes par Israël, en représailles à l'attaque du Hamas lancée le 7 octobre sur son sol.

En prélude à une probable offensive terrestre, ces bombardements se sont intensifiés au cours des derniers jours.

"Nous sommes avant la prochaine étape, elle est en route (...) nous avons une seule mission, écraser le Hamas", a réaffirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant ses troupes mardi.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils fauchés par balles, brûlés ou mutilés le jour de l'attaque du Hamas, selon les autorités. Des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël depuis Gaza, semant la terreur lors de cette attaque, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Environ 220 otages israéliens, étrangers ou binationaux ont en outre été recensés par Israël, emmenés à Gaza.

Mardi, le Hamas a affirmé que 5.791 personnes avaient été tuées par les bombardements de représailles israéliens depuis le début du conflit, dont plus de 700 au cours des dernières 24 heures. Les victimes sont en majorité des civils dont 2.360 enfants.

Le président français, Emmanuel Macron, a jugé mardi que "rien ne saurait justifier" les "souffrances" des civils à Gaza, aux côtés du président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée, après une visite de solidarité en Israël où il a insisté sur la libération des otages et plaidé pour une coalition internationale contre le Hamas.

M. Macron est le premier dirigeant occidental à se rendre au siège de l'Autorité palestinienne depuis le début de la guerre. Il est arrivé mardi soir à Amman en Jordanie, deuxième étape de sa tournée régionale.

Trois morts dans une frappe israélienne en Cisjordanie

"Un avion israélien a tiré au moins deux missiles en direction d'un groupe de personnes près du camp de Jénine, tuant trois personnes et en blessant plusieurs autres, a indiqué l'agence de presse palestinienne Wafa, citant des sources locales.

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu'elle avait mené des "activités antiterroristes" dans la région, mais n'a pas mentionné de victimes.

Elle a indiqué qu'elle répondait à une attaque de ce qu'elle a appelé des "terroristes armés", qui "ont tiré et lancé des engins explosifs sur les forces de sécurité israéliennes". En réponse, l'un de ses drones d'attaque a "frappé les terroristes".

"Les forces de sécurité israéliennes n'ont pas été blessées", a ajouté l'armée.

«Le temps presse»

Lundi soir, deux Israéliennes ont été relâchées par le Hamas, après deux otages américaines trois jours plus tôt. L'une d'elles, Yocheved Lifshitz, âgée de 85 ans, a raconté avoir "traversé l'enfer" lors de son enlèvement par des hommes à moto dans le kibboutz Nir Oz.

Elle a ajouté qu'elle avait été "battue" puis emmenée dans "un réseau de tunnels souterrains", mais qu'elle avait ensuite été "bien traitée" pendant sa captivité de plus de deux semaines.

Une cinquantaine de camions d'aide internationale sont arrivés à Gaza depuis samedi en provenance d'Egypte via le poste-frontière de Rafah, le seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien. "Une goutte dans un océan de besoins", a jugé M. Guterres.

"Sans carburant, l'aide ne peut être acheminée, les hôpitaux n'ont pas d'électricité et l'eau potable ne peut être purifiée ou même pompée", a-t-il aussi déclaré au Conseil de sécurité.

"Le temps presse. Nous avons un besoin urgent de carburant", a déclaré à l'AFP Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, qui craint de devoir arrêter sinon ses opérations mercredi soir.

Six hôpitaux ont déjà dû fermer leurs portes en raison du manque de carburant, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mardi.

La livraison de carburant continue cependant d'être exclue par Israël. "Non, pour l'instant, nous n'avons aucun intérêt à ce que la machine militaire du Hamas reçoive davantage de carburant, et nous n'avons pas autorisé de carburant", a déclaré le conseiller de M. Netanyahu, Mark Regev, sur la chaîne CNN.

Au total, au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre selon l'ONU et des centaines de milliers de déplacés sont massés dans des conditions humanitaires catastrophiques dans le sud, proche de la frontière égyptienne.

Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle les civils du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le sud. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud.

"Nous demandons au monde entier qu'il intervienne et arrête la guerre. La plupart de ceux qui meurent sont des enfants", a appelé Ibrahim Abou Jazar, qui s'est réfugié dans une école de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Le Qatar dit avoir «bon espoir» de faire libérer des otages du Hamas

Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a déclaré mardi que les négociateurs qataris avaient "bon espoir d'obtenir d'autres libérations" grâce aux pourparlers en cours avec Israël et le Hamas.

Il y a eu "plus d'ouverture sur la volonté politique entre les deux parties" après la libération des deux Israéliennes, a-t-il dit à l'AFP.

Il a néanmoins mis en garde contre l'escalade de la violence dans la bande de Gaza et les difficultés logistiques pour faire sortir les otages.

Frappes contre la Syrie

Face à un risque d'embrasement du conflit, le président français a appelé l'Iran, puissant soutien du Hamas, et ses alliés régionaux, le Hezbollah libanais et les Houthis au Yémen, à "ne pas prendre le risque d'ouvrir de nouveaux fronts".

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a adressé mardi une mise en garde à l'Iran, déclarant que les Etats-Unis agiraient de manière "décisive" à toute attaque.

L'armée israélienne a elle annoncé mercredi qu'elle avait frappé des infrastructures militaires en Syrie en réponse à des tirs mardi en direction d'Israël, où les sirènes d'alerte aux roquettes avaient de nouveau retenti dans le sud et le centre du pays.

Un porte-parole a indiqué à l'AFP que les frappes avaient eu lieu à l'intérieur de la Syrie.

Dimanche, des frappes israéliennes avaient mis hors service les deux principaux aéroports de Syrie, ceux d'Alep et Damas, tuant deux employés selon des médias officiels syriens.


Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale anime un colloque et une table ronde à Paris

Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa visite le musée « Gaza sinistrée » (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa visite le musée « Gaza sinistrée » (Photo Fournie)
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  • Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a entamé sa visite par une visite du musée « Gaza sinistrée ».
  • Il a également abordé des termes intellectuels et religieux couramment utilisés, étudiés et mal compris, ainsi que de l'éthique de l'intelligence artificielle.

Paris : Invité par les plus importants groupes de réflexion et d'études de la capitale française, Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans, effectue une visite en France afin de rencontrer les représentants de ces institutions. 

Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a entamé sa visite par une visite du musée « Gaza sinistrée ».

L'Institut français des relations internationales de la capitale française a accueilli un colloque animé par le secrétaire général de la Ligue, Cheikh Dr Muhammad Al-Issa. Le quotidien L'Opinion a également organisé une table ronde à son siège parisien à l'intention du secrétaire général de la Ligue.

Durant le colloque et la table ronde, le secrétaire de la Ligue islamique a évoqué les derniers développements relatifs aux questions contemporaines liées à la mission de la Ligue, et a cherché à clarifier la position juridique à leur sujet. Il a également abordé des termes intellectuels et religieux couramment utilisés, étudiés et mal compris, ainsi que de l'éthique de l'intelligence artificielle.

Le secrétaire général du Centre et un groupe de leaders d'opinion, de centres d'études et de recherche étaient présents à ces rencontres.


Le Hamas se dit prêt à libérer tous les otages, à la seule condition que la guerre à Gaza prenne fin

Des décombres sont empilés à la suite d'une frappe israélienne sur l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste ou Ahli Arab, dans la ville de Gaza, le 13 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Des décombres sont empilés à la suite d'une frappe israélienne sur l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste ou Ahli Arab, dans la ville de Gaza, le 13 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • « Nous sommes prêts à libérer tous les otages israéliens dans le cadre d'un véritable accord » a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un dirigeant du mouvement islamiste.
  • Ce dirigeant a insisté sur « le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et de l'entrée d'aide humanitaire »

LE CAIRE, EGYPTE : Un haut dirigeant du Hamas a affirmé lundi que le mouvement palestinien était prêt à libérer tous les otages israéliens, en échange notamment de garanties que l'État hébreu mettra fin à la guerre dans la bande de Gaza.

Une délégation du Hamas est actuellement au Caire pour y mener des discussions avec des responsables égyptiens et qataris, qui mènent avec les États-Unis une médiation en vue d'une trêve dans le territoire palestinien.

« Nous sommes prêts à libérer tous les otages israéliens dans le cadre d'un véritable accord d'échange de prisonniers, et en échange de la cessation de la guerre, du retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et de l'entrée d'aide humanitaire », a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un dirigeant du mouvement islamiste.

Il a toutefois accusé Israël d'entraver les progrès vers un cessez-le-feu. 

« Le problème ne réside pas dans le nombre d'otages à libérer, a-t-il dit, mais plutôt dans le fait qu'Israël revient sur ses engagements, bloque la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu et poursuit la guerre. »

« C'est pourquoi le Hamas a insisté sur la nécessité de garanties pour contraindre Israël à respecter l'accord », a-t-il ajouté.

Selon le site d'information israélien Ynet, une nouvelle proposition aurait été soumise au Hamas, prévoyant la libération de dix otages vivants en échange de garanties américaines qu'Israël entamera des négociations sur une deuxième phase du cessez-le-feu.

Une première phase de la trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, avait permis le retour de 33 otages, dont huit étaient morts, en échange de la libération par Israël d'environ 1 800 prisonniers palestiniens. 

Les efforts visant à restaurer le cessez-le-feu se sont jusqu'à présent heurtés à des désaccords concernant le nombre d'otages que le Hamas devrait libérer.

Taher al-Nounou a également affirmé que le Hamas ne désarmerait pas, condition posée par Israël pour mettre fin à la guerre.

« Les armes de la résistance ne sont pas sujettes à négociation », a-t-il déclaré. 


Le ministre de la culture inaugure le pavillon saoudien à l'Expo 2025

Le ministre saoudien de la Culture, le prince Bader bin Abdullah bin Farhan, a inauguré dimanche le pavillon du Royaume à l'Expo 2025 d'Osaka. (SPA)
Le ministre saoudien de la Culture, le prince Bader bin Abdullah bin Farhan, a inauguré dimanche le pavillon du Royaume à l'Expo 2025 d'Osaka. (SPA)
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  • Le pavillon, le deuxième plus grand après celui du Japon, met en valeur la richesse du passé, l'innovation et l'avenir du royaume.
  • Le ministre saoudien a invité les invités à visiter le pavillon pour « découvrir l'authenticité de notre patrimoine, nos transformations ambitieuses et notre riche culture ouverte sur le monde ».

OSAKA : Le ministre saoudien de la Culture, le prince Bader bin Abdullah bin Farhan, a inauguré dimanche le pavillon du royaume à l'Exposition universelle de 2025 d'Osaka.

Ce pavillon, le deuxième plus grand après celui du Japon, met en valeur la richesse de l'histoire, de l'innovation et de l'avenir du royaume.

Le ministre saoudien a remercié le Japon pour « l'excellente organisation de l'Expo 2025, sa chaleureuse hospitalité et sa coopération inébranlable dans la fourniture de toutes les installations et de tout le soutien nécessaires pour assurer le succès du pavillon du Royaume à cet événement international ». 

Il a souligné la relation spéciale entre l'Arabie saoudite et le Japon, alors que les deux pays célèbrent 70 ans de relations bilatérales, et a invité les invités à visiter le pavillon pour « découvrir l'authenticité de notre patrimoine, nos transformations ambitieuses et notre riche culture ouverte sur le monde ».

Au cours de la cérémonie, le drapeau saoudien a été hissé en présence de Ghazi Faisal Binzagr, ambassadeur d'Arabie saoudite au Japon.

« Nous sommes ravis d'inaugurer le pavillon du Royaume d'Arabie saoudite à l'Exposition universelle de 2025 d'Osaka, dont le slogan est « Découvrez l'Arabie saoudite ». Grâce à la conception ambitieuse du pavillon, nous mettons en avant les nombreuses qualités partagées et l'harmonie entre le Royaume et le Japon », a-t-il déclaré.

Hamed Fayez, vice-ministre de la Culture et président du comité exécutif pour la participation du Royaume aux expositions internationales, ainsi que Rakan Al-Touq, ministre adjoint de la Culture, étaient également présents à la cérémonie d'ouverture.

Le pavillon propose une expérience immersive retraçant l'histoire du Royaume dans le cadre de la Vision 2030 et mettant en lumière des villes et des villages qui reflètent sa culture et son patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

Cet article est également publié sur Arab News Japan.