Un espace bien-être aux Galeries Lafayette: les grands magasins se réinventent

Aux Galeries Lafayette, les travaux de la «Wellness Galerie» ne sont pas tout à fait achevés. L'enseigne espère une montée en puissance à partir de la rentrée. (Photo, AFP)
Aux Galeries Lafayette, les travaux de la «Wellness Galerie» ne sont pas tout à fait achevés. L'enseigne espère une montée en puissance à partir de la rentrée. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 juillet 2022

Un espace bien-être aux Galeries Lafayette: les grands magasins se réinventent

Aux Galeries Lafayette, les travaux de la «Wellness Galerie» ne sont pas tout à fait achevés. L'enseigne espère une montée en puissance à partir de la rentrée. (Photo, AFP)
  • Faïence rosée, lumière rougeoyante du sauna, peignoir confortable, un calme absolu règne dans ce qui était il y a encore un an un espace chaussures
  • «C'est un marqueur fort du nouveau souffle qu'on a voulu impulser post Covid-19», explique le directeur du magasin Alexandre Liot

PARIS: Commerce en ligne qui s'envole, clientèle asiatique absente : la Covid-19 a bousculé les grands magasins contraints de se réinventer, comme les Galeries Lafayette qui inaugurent jeudi à Paris un espace bien-être géant. 

Faïence rosée, lumière rougeoyante du sauna, peignoir confortable, un calme absolu règne dans ce qui était il y a encore un an un espace chaussures. 

« Et pourtant, on est aux Galeries Lafayette! », s'amuse Carla Haddou. 

La fondatrice de Belleyme a installé quatre cabines de sauna au sous-sol du vaisseau amiral des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann, après avoir ouvert une première boutique dans le quartier parisien du Marais. 

Massages, cabines de cryothérapie, salle et cours de sport, soins, produits de beauté: le nouvel espace bien-être de ce magasin centenaire s'étend sur 3 000 m2, « proposant 50% de produits et 50% de services » pour une clientèle en ayant les moyens. 

« C'est un marqueur fort du nouveau souffle qu'on a voulu impulser post Covid-19 », explique le directeur du magasin Alexandre Liot. 

« Fort potentiel »  

Cette transformation est un pari: le niveau sous-sol, ou « rez-de-chaussée bas » selon la signalétique, est traditionnellement l'un des plus visités, car dans un grand magasin plus l'on monte et plus la fréquentation décroît. 

Le groupe dit croire au « fort potentiel » du marché du bien-être, qui « occupe une place croissante dans les attentes des clients ». 

Il pesait près de 5 000 milliards de dollars en 2019 dans le monde selon le « Global Wellness Institute », organisation défendant le secteur aux Etats-Unis, qui le voit atteindre les 7 000 milliards de dollars en 2025. 

L'enjeu est aussi de « renforcer l'attractivité du grand magasin, notamment pour la clientèle locale », analyse Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce (grands magasins, habillement, chaussure). 

Car si Paris a retrouvé des flux touristiques se rapprochant des niveaux d'avant la pandémie, les visiteurs asiatiques, notamment chinois, friands d'achats détaxés dans les grands magasins, sont toujours absents. 

Un peu partout dans le monde, les enseignes ont estimé qu'elles « ne pouvaient pas se reposer uniquement sur les flux touristiques mais devaient aussi se replacer au centre de la ville », dit Selvane Mohandas du Ménil, de l'Association internationale des grands magasins, l'IADS. 

Le grand rival Printemps avait également annoncé mi-mars une grande opération de dépoussiérage de marque, via notamment une nouvelle identité visuelle et de nouvelles « expériences » de consommation. 

Là encore, la clientèle locale est à l'honneur. Le Printemps s'est ainsi associé avec le célèbre magasin spécialiste des activités de plein air, le Vieux Campeur, et propose désormais une offre de services plus développée. 

« On observe depuis l'épidémie de Covid-19 un vrai changement dans les comportements des clients, qui viennent moins en magasin pour flâner ou se promener. Dans ce contexte, les services, que ce soit la réparation ou des soins, sont une bonne raison de venir en magasin et, pour les enseignes, de fidéliser le client », observe Yohann Petiot. 

« Capter une nouvelle clientèle »  

Aux Galeries Lafayette, les travaux de la « Wellness Galerie » ne sont pas tout à fait achevés. L'enseigne espère une montée en puissance à partir de la rentrée. 

Alexandre Liot espère « capter une nouvelle clientèle, peut-être plus jeune avec ce qu'on voit comme une extension de notre rayon beauté actuel », en misant, dit-il, sur les meilleurs professionnels de chaque catégorie d'offre. 

Selvane Mohandas du Ménil y voit aussi une manière de répondre à l'essor des ventes en ligne: « Acheter en ligne est un moyen de gagner du temps, tandis que la vente en magasins doit être en mesure de vous vendre une manière de dépenser votre temps ». 

Pour Yohann Petiot, l'évolution traduit en tout cas le caractère « extrêmement résilient » d'un modèle « en perpétuelle transformation » pour s'adapter aux grandes révolutions de la distribution, des grandes surfaces alimentaires à l'e-commerce. 


Djeddah : Un atelier de thérapie par le théâtre explore le pouvoir réparateur de l'expression

La psychologue Lujain Faqerah et l'acteur Abdul Al-Shareef, au centre, avec les participants à l'atelier de thérapie par le théâtre à Djeddah. (Photo Fournie)
La psychologue Lujain Faqerah et l'acteur Abdul Al-Shareef, au centre, avec les participants à l'atelier de thérapie par le théâtre à Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Faqerah a déclaré à Arab News : « Le théâtre s'intègre naturellement dans nos réactions et situations quotidiennes. »
  • Elle a clairement indiqué que la thérapie par le théâtre ne consiste pas à jouer, mais à exprimer ce qui se cache derrière  les émotions, les souvenirs ou les conflits internes.

DJEDDAH : un atelier de thérapie par le théâtre a récemment été organisé sur le thème « Dans le théâtre, nous trouvons le pouvoir d'exprimer, et dans l'expression, nous trouvons le pouvoir de guérir », au cinéma Al-Balad.

Dirigé par Lujain Faqerah, psychologue senior et superviseure en arts créatifs, en collaboration avec l'acteur et scénariste Abdul Al-Shareef, cet atelier a exploré l'utilisation de la thérapie par le théâtre dans la vie quotidienne et le travail créatif.

Les participants, parmi lesquels figuraient des thérapeutes, des créatifs et d'autres professionnels, ont appris comment le théâtre peut favoriser la conscience émotionnelle, la guérison et la connexion.

L'atelier a montré comment les techniques thérapeutiques basées sur le théâtre peuvent aider les gens à accéder à des comportements inconscients, à favoriser l'expression de soi et à améliorer les pratiques créatives telles que l'écriture de scénarios et le jeu d'acteur. 

« Le théâtre s'intègre naturellement dans nos réactions et situations quotidiennes, a déclaré Faqerah à Arab News. Dans un cadre thérapeutique, il nous aide à observer ces interactions et à réfléchir à un niveau plus profond à nos gestes et mouvements inconscients qui peuvent en dire long sur notre personnalité. »

Elle a clairement indiqué que la thérapie par le théâtre ne consiste pas à jouer, mais à exprimer ce qui se cache derrière  les émotions, les souvenirs ou les conflits internes. Faqerah a déclaré : « Le mot « théâtre » a une connotation négative, à tel point que les gens le rejettent avant même d'essayer.

La thérapie par le théâtre ne dépend pas de vos talents d'acteur ou de votre expérience préalable, mais plutôt de votre capacité à vous exprimer et des défis que vous rencontrez. » 

Sa découverte de la thérapie par le théâtre a été transformatrice. « J'ai été surpris de voir apparaître une partie cachée de moi-même, plus audacieuse et plus confiante. Lorsque j'ai commencé à observer les avantages de cette partie de moi, j'ai décidé de l'intégrer à ma pratique professionnelle. »

Al-Shareef a apporté une perspective créative en tant qu'acteur et scénariste novice en thérapie par le théâtre, mais intéressé par ses techniques.

« En tant qu'acteur et écrivain, j'ai trouvé cette expérience de supervision et de thérapie par le théâtre fascinante. C'est un outil que je suis prêt à explorer et à approfondir pour améliorer ma vie et ma pratique », a-t-il déclaré.

« La thérapie par le théâtre n'est pas réservée qu'aux artistes. Les techniques peuvent être intégrées à la routine quotidienne de chacun, en tenant compte des défis spécifiques à chaque personne. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Au Caire, le grand écran de Zawya défend le cinéma indépendant

À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs. (AFP)
À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs. (AFP)
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  • Adossé à Misr International Films - la société fondée par le célébrissime réalisateur Youssef Chahine en 1972 -, Zawya bénéficie d’un financement pérenne, qui lui permet de tenir bon, dans un pays longtemps considéré comme l'"Hollywood du monde arabe"
  • "On dit souvent que l’Égypte a de la chance d’avoir une grande industrie cinématographique", explique Maged Nader, un réalisateur indépendant. "Mais la vérité est que cette industrie ne fonctionne que selon des logiques commerciales"

LE CAIRE: À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs.

Né dans l’élan artistique qui a suivi la révolution de 2011 ayant renversé l’autocrate Hosni Moubarak, Zawya reste l’un des derniers bastions de la scène underground de cette époque. Ailleurs, elle recule face aux pelleteuses qui remodèlent le centre-ville.

Adossé à Misr International Films - la société fondée par le célébrissime réalisateur Youssef Chahine en 1972 -, Zawya bénéficie d’un financement pérenne, qui lui permet de tenir bon, dans un pays longtemps considéré comme l'"Hollywood du monde arabe".

"On dit souvent que l’Égypte a de la chance d’avoir une grande industrie cinématographique", explique Maged Nader, un réalisateur indépendant. "Mais la vérité est que cette industrie ne fonctionne que selon des logiques commerciales".

Alors, Zawya préfère les chemins de traverse.

"C’est un cinéma pour les films qui ne trouvent pas leur place dans les salles traditionnelles", résume son fondateur, Youssef Shazly, fils de la cinéaste Marianne Khoury et petit-neveu de M. Chahine.

Un écran pour devenir cinéaste 

Depuis 2014, la programmation annuelle, mêlant courts-métrages, documentaires, films internationaux et productions locales underground, a fidélisé une petite communauté passionnée.

"Ici, c’est comme notre maison", lance Lujain, une jeune comédienne de 24 ans, dans la longue file d’attente qui serpente devant le guichet. Les tarifs y sont fixes, 100 livres égyptiennes (environ 2 euros).

Ce soir, c’est "My Name is Dahab" qui est à l’affiche. Un court-métrage tourné au Kenya, où l’on suit un adolescent qui s’efforce d'honorer le dernier voeu de son petit frère emporté par la faim.

Le festival du court-métrage, organisé par Zawya chaque printemps, est aujourd’hui l’un des rares tremplins pour les cinéastes émergents, souvent écartés des circuits classiques.

"Je ne me pensais pas réalisateur jusqu’à ce que Zawya projette mon film sur grand écran", confie à l’AFP Michael Samuel, 24 ans, replié vers la publicité malgré son amour pour le cinéma.

Pour beaucoup, cette reconnaissance - de leurs pairs, mentors et du public - est essentielle. "Zawya a poussé davantage de personnes à réaliser leurs films, car il y avait enfin un endroit pour les projeter", souligne Mohamed Said, manager du lieu.

Le réalisateur autodidacte Mostafa Gerbeii, 26 ans, se souvient encore de son premier tournage. Il n’avait ni studio, ni moyens.

"Les équipes de Zawya ont été extrêmement généreuses et nous ont prêté leur salle gratuitement pour une journée entière" de tournage.

Le tarif aurait pu atteindre les 100.000 livres égyptiennes (environ 1.850 euros), "ils l'ont fait passer à zéro", sourit M. Gerbeii.

Censure 

Comme toutes les salles de cinéma en Égypte, Zawya doit toutefois composer avec la censure: une phrase trop audacieuse, une scène trop explicite, et le couperet tombe.

"Avec le temps, on apprend à deviner ce qui passera ou non", à négocier chaque plan pour qu’il puisse être vu, confie Youssef Shazly.

"Il y a tellement de talent autour de Zawya", dit-il. "Mais existe-t-il autant d’opportunités que de talents?"

Installé au 15 de la rue Emad-el-Din, Zawya perpétue dans tous les cas la riche tradition artistique développée autour de la place Tahrir.

"C’est un quartier particulier avec une saveur tout aussi particulière de vie artistique et intellectuelle", observe Chihab Al-Khachab, professeur à Oxford et auteur de l'essai "Making Film in Egypt".

Dès la fin du XIXe siècle, le centre-ville abritait les plus grands théâtres, cinémas et cabarets du pays, berceaux des grandes figures du cinéma et de la musique arabes.

Et tout au long du XXe siècle, écrivains, artistes et militants s’y sont retrouvés dans les bars, librairies ou cafés littéraires.

 


Dior : Jonathan Anderson nommé directeur artistique des collections femme

Jonathan Anderson assiste à la première du film « Queer » lors du 62e Festival annuel du film de New York au Film at Lincoln Center, le 6 octobre 2024 à New York. Michael Loccisano/Getty Images pour FLC/AFP (Photo par Michael Loccisano / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Jonathan Anderson assiste à la première du film « Queer » lors du 62e Festival annuel du film de New York au Film at Lincoln Center, le 6 octobre 2024 à New York. Michael Loccisano/Getty Images pour FLC/AFP (Photo par Michael Loccisano / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
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  • Il devient ainsi le premier styliste à avoir la charge des deux lignes de la maison phare de LVMH.
  • Âgé de 40 ans, il est considéré comme l'un des enfants prodiges de la mode.

PARIS : Après des mois de spéculations, le créateur Jonathan Anderson a été nommé lundi directeur artistique des collections Femme de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri. Il devient ainsi le premier styliste à avoir la charge des deux lignes de la maison phare de LVMH.

« Jonathan Anderson est l'un des plus grands talents créatifs de sa génération. Son incomparable signature artistique sera un atout essentiel pour écrire le prochain chapitre de l'histoire de la Maison Dior », s'est réjoui Bernard Arnault, PDG de LVMH, dans un communiqué.

Dans le même texte, le créateur évoque « l'immense honneur » que représente pour lui cette nomination. Il était arrivé mi-avril à la tête de Dior Homme et présentera sa première collection pour cette ligne le 27 juin lors de la prochaine Fashion Week parisienne.

Le styliste nord-irlandais avait quitté mi-mars Loewe, également propriété du groupe LVMH, marque espagnole classique à qui il a donné un coup de fouet pendant les onze années à sa tête, au point d'en faire l'une des préférées des célébrités.

Âgé de 40 ans, il est considéré comme l'un des enfants prodiges de la mode. Pendant des années, les défilés de Loewe ont été le point de rencontre des stars du 7^e art, de Timothée Chalamet à Pedro Almodóvar en passant par Tilda winton. Plusieurs d'entre elles ont été les ambassadrices de la marque. 


Après avoir été formé à la London School of Fashion, Jonathan Anderson a fait ses débuts dans le département marketing de Prada, puis a créé sa propre marque en 2008 : JW Anderson. Chez Loewe, il s'est forgé une réputation de créateur aux coupes impeccables, utilisant avec générosité des matériaux nobles tels que le cuir et le métal.

Il succède à Maria Grazia Chiuri à la tête des collections Femme de Dior, qui a quitté son poste jeudi après l'avoir occupé pendant neuf ans.

Depuis des mois, le nom de ce discret quadragénaire circulait pour prendre les rênes de Dior.

« Ce serait d'une certaine façon une sorte de nouveau chapitre, avec peut-être l'idée de tisser des liens et d'avoir une plus grande cohérence entre les collections pour hommes et pour femmes, et donc d'avoir quelque chose d'impactant pour les consommateurs », décryptait avant cette annonce pour l'AFP Serge Carreira, professeur affilié à Sciences Po et spécialiste de l'industrie du luxe. Et ce, alors que LVMH et l'ensemble du secteur du luxe traversent un ralentissement de leur croissance. 

Après la nomination de Matthieu Blazy, Franco-Belge, chez Chanel en décembre, mais qui ne présentera sa première collection qu'en octobre, celle de Jonathan Anderson chez Dior est sans aucun doute le plus gros événement du vaste mercato qui agite la mode ces derniers mois.

Âgés de 40 ans, ces deux hommes discrets sont désormais à la tête des plus grandes maisons de couture françaises. Si, dans les deux cas, leur réputation les précède, Jonathan Anderson est toutefois plus connu et reconnu que son confrère.