Biden promet une stratégie nationale contre l'islamophobie, en pleines tensions autour de la guerre Israël-Hamas

Czuba est accusé d'avoir poignardé mortellement le garçon musulman et d'avoir grièvement blessé sa mère, et est également accusé de crime de haine (Photo, AP).
Czuba est accusé d'avoir poignardé mortellement le garçon musulman et d'avoir grièvement blessé sa mère, et est également accusé de crime de haine (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Biden promet une stratégie nationale contre l'islamophobie, en pleines tensions autour de la guerre Israël-Hamas

  • «Il n'y a pas de place en Amérique pour la haine, contre personne. Point final», a commenté dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche
  • Karine Jean-Pierre rappelle en particulier le récent meurtre «barbare» d'un enfant palestino-américain de six ans près de Chicago

WASHINGTON: L'administration Biden a déclaré mercredi qu'elle allait élaborer une "stratégie nationale de lutte contre l'islamophobie", une annonce qui prend un relief particulier en raison des fortes tensions aux Etats-Unis autour de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Il n'y a pas de place en Amérique pour la haine, contre personne. Point final", a commenté dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

"Depuis trop longtemps, les musulmans en Amérique, et ceux qui sont perçus comme musulmans, les Arabes et les Sikhs notamment, ont souffert d'un nombre disproportionné d'attaques haineuses et d'autres discriminations", a-t-elle déploré.

La stratégie de lutte contre l'islamophobie doit être développée en lien avec les communautés concernées, des activistes et des parlementaires.

Karine Jean-Pierre rappelle en particulier le récent meurtre "barbare" d'un enfant palestino-américain de six ans près de Chicago, un crime raciste selon la justice.

Le gouvernement américain a déjà lancé un grand plan contre l'antisémitisme.

La promesse de développer aussi une stratégie contre l'islamophobie n'est pas nouvelle, mais l'annonce de mercredi intervient dans un contexte très particulier.

La guerre déclenchée après l'attaque sanglante du Hamas contre Israël fait redouter à la communauté musulmane aux Etats-Unis un déferlement d'hostilité, comparable à ce qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001.

Par ailleurs, la réponse du président américain Joe Biden, qui s'est rendu en Israël pour promettre son soutien sans faille au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, suscite de nombreuses et vives critiques parmi les Américains de confession musulmane et d'origine arabe.

Le démocrate de 80 ans est en particulier accusé de fermer les yeux sur les souffrances des civils palestiniens, ce dont il se défend en vantant ses efforts pour faire entrer de l'aide humanitaire à Gaza, et pour permettre des évacuations de civils.

Un sondage mené par le Arab American Institute montre que l'électorat arabo-américain se serait massivement détourné de Joe Biden: le soutien au président démocrate dans ce groupe d'électeurs serait passé de 59% en 2020 à 17% désormais.


La BBC retire son documentaire sur Gaza, suscitant l'indignation des internautes

La BBC a décidé de ne pas diffuser un documentaire très attendu sur les médecins de Gaza, invoquant des préoccupations quant au maintien de ses normes d'impartialité dans le cadre du conflit actuel entre Israël et Gaza. (Photo Fournie)
La BBC a décidé de ne pas diffuser un documentaire très attendu sur les médecins de Gaza, invoquant des préoccupations quant au maintien de ses normes d'impartialité dans le cadre du conflit actuel entre Israël et Gaza. (Photo Fournie)
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  • Le film, intitulé "Gaza : Doctors Under Attack", faisait l'objet d'un examen éditorial de la part de la chaîne depuis plusieurs mois.
  • Le réalisateur Ben de Pear et la journaliste Ramita Navai, qui ont travaillé sur le documentaire, ont exprimé leur déception face à cette décision.

LONDRES : La BBC a décidé de ne pas diffuser un documentaire très attendu sur les médecins de Gaza, invoquant des préoccupations quant au maintien de ses normes d'impartialité dans le cadre du conflit actuel entre Israël et Gaza.

Le film, intitulé "Gaza : Doctors Under Attack" (également connu sous le nom de "Gaza : Medics Under Fire"), a été produit par la société indépendante Basement Films et faisait l'objet d'un examen éditorial de la part du radiodiffuseur depuis plusieurs mois.

Dans un communiqué publié le 20 juin, la BBC a déclaré qu'elle avait conclu que la diffusion du documentaire "risquait de créer une perception de partialité qui ne répondrait pas aux normes éditoriales de la BBC". Les droits ont depuis été restitués aux réalisateurs, ce qui leur permet de chercher à être distribués ailleurs.

Cette décision fait suite à l'examen de plus en plus minutieux de la manière dont la BBC couvre la guerre entre Israël et Gaza. Au début de l'année, la chaîne a dû faire face à des réactions négatives après avoir diffusé "Gaza : How to Survive a War Zone", un court métrage raconté par un garçon de 13 ans dont il s'est avéré par la suite qu'il était le fils d'un responsable du Hamas. Cette séquence a donné lieu à près de 500 plaintes, ce qui a entraîné un examen interne et soulevé des questions sur le filtrage, l'exactitude des traductions et l'utilisation de sources dans les zones de conflit.

Des initiés de la BBC ont rapporté que des parties de "Gaza : Doctors Under Attack" avaient été envisagées pour être intégrées dans les programmes d'information existants. Toutefois, des inquiétudes seraient apparues au cours des examens internes, selon lesquelles une diffusion même limitée pourrait nuire à la réputation de neutralité de la BBC, en particulier dans le contexte politiquement chargé de la guerre en cours.

Le réalisateur Ben de Pear et la journaliste Ramita Navai, qui ont travaillé sur le documentaire, ont exprimé leur déception face à cette décision. Ils soutiennent que le film a apporté un regard nécessaire et non filtré sur les conditions auxquelles les travailleurs médicaux sont confrontés à Gaza. "Il s'agit d'un documentaire sur les médecins, sur la réalité des efforts déployés pour sauver des vies sous les bombardements", a déclaré Ramita Navai. "Le mettre de côté, c'est faire taire ces voix.

Les critiques de la décision de la BBC se sont fait entendre sur les médias sociaux et les forums en ligne, accusant la chaîne de céder aux pressions politiques et de censurer les points de vue palestiniens. Un commentateur a écrit : "Désolé, les partisans du gouvernement israélien seraient très offensés si nous montrions les conséquences ... alors nous l'avons mis de côté". D'autres, en revanche, ont défendu la décision, en citant l'importance de la neutralité dans la radiodiffusion de service public.

Un porte-parole de la BBC a déclaré que la décision avait été prise indépendamment de toute influence politique et qu'elle reflétait des lignes directrices éditoriales établies de longue date. "Nous nous sommes engagés à rendre compte du conflit entre Israël et Gaza avec exactitude et équité. Dans ce cas, nous avons conclu que le contenu, dans sa forme actuelle, pourrait compromettre la confiance du public".

Les droits ayant été restitués, Basement Films devrait chercher d'autres moyens de diffusion. Reste à savoir si le documentaire atteindra le public par l'intermédiaire d'un autre diffuseur ou d'une autre plateforme. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


British Airways annule ses vols vers Dubai et Doha après les frappes américaines en Iran

British Airways a invoqué des raisons de sécurité pour justifier cette décision, après avoir suspendu ses vols vers Tel Aviv en mai à la suite d'une attaque à la roquette menée par les Houthis. (AFP)
British Airways a invoqué des raisons de sécurité pour justifier cette décision, après avoir suspendu ses vols vers Tel Aviv en mai à la suite d'une attaque à la roquette menée par les Houthis. (AFP)
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  • « À la suite des événements récents, nous avons adapté notre programme de vols afin de garantir la sécurité de nos clients et de nos équipages », a indiqué un porte-parole de la compagnie.
  • British Airways n'a pas indiqué quand les vols reprendraient et a souligné qu'elle continuait de suivre la situation.

LONDRES : La compagnie aérienne a également annulé ses vols dimanche entre l'aéroport londonien de Heathrow et ceux de Dubaï et Doha, à la suite des frappes américaines en Iran.

« À la suite des événements récents, nous avons adapté notre programme de vols afin de garantir la sécurité de nos clients et de nos équipages », a indiqué un porte-parole de la compagnie.

Tous les vols prévus dimanche vers ces deux destinations ont été annulés, ainsi que les vols retour.

« Nous contactons nos clients pour leur proposer des solutions », a ajouté le porte-parole.

Les passagers qui avaient prévu de voyager d'ici mardi depuis et vers ces destinations sont invités à réserver un vol ultérieurement.

Cependant, British Airways n'a pas indiqué quand les vols reprendraient et a souligné qu'elle continuait de suivre la situation.

Basée à Londres, la compagnie compte trois vols quotidiens entre Heathrow et Dubaï, ainsi que deux vols vers Doha.

Emirates et Qatar Airways ont maintenu leurs vols depuis les aéroports londoniens Heathrow et Gatwick vers Dubaï et Doha.

Les États-Unis ont bombardé dimanche trois sites nucléaires clefs en Iran, rejoignant ainsi l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Quelques heures après ces frappes, l'Iran a lancé 40 missiles sur Israël et menacé les États-Unis de représailles « qu'ils vont regretter ».

Israël a annoncé dimanche matin la fermeture de son espace aérien après l'attaque américaine sur l'Iran, mais l'a rouvert quelques heures plus tard pour les vols de rapatriement. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël : les secours annoncent 16 blessés après des tirs de missiles en provenance d'Iran

Israeli security forces and rescue teams rush to the scene of an Iranian strike that hit Ness Ziona in central Israel on June 22, 2025. At least 16 people were hurt and at least one impact was reported in central Israel after Iran launched two waves of missiles on June 22 at the country following the US bombing of its nuclear sites, rescue services and reports said. (Photo by GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Israeli security forces and rescue teams rush to the scene of an Iranian strike that hit Ness Ziona in central Israel on June 22, 2025. At least 16 people were hurt and at least one impact was reported in central Israel after Iran launched two waves of missiles on June 22 at the country following the US bombing of its nuclear sites, rescue services and reports said. (Photo by GIL COHEN-MAGEN / AFP)
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  • « Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés », a décrit Moti Nissan, secouriste du Magen David Adom.
  • La police israélienne a indiqué être déployée sur au moins deux sites d'impact, un à Haïfa (dans le nord du pays) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

JERUSALEM : Une organisation de premiers secours israélienne a annoncé dimanche avoir pris en charge 16 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images de « importants dégâts dans le centre » d'Israël.

Selon un communiqué du Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, les secouristes « prodiguent des soins médicaux et évacuent vers l'hôpital 16 blessés, dont un homme de 30 ans dans un état modéré », sans préciser où ces personnes avaient été blessées.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts « dans le centre du pays », sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages dont la façade est totalement détruite ainsi que plusieurs bâtiments gravement endommagés autour. 

« Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés », a décrit Moti Nissan, secouriste du Magen David Adom, à propos de l'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a indiqué être déployée sur au moins deux sites d'impact, un à Haïfa (dans le nord du pays) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre. 

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. Selon le ministère iranien de la Santé, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3 056 blessés, en majorité des civils, samedi.

Les États-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines « auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait « toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple ».