La Libye déplore «des milliers» de morts dans une ville inondée

Cette photo fournie par le bureau du Premier ministre libyen par intérim, à Benghazi, le 11 septembre 2023, montre un camion-remorque écrasé contre un arbre dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays, après le passage de la tempête méditerranéenne Daniel. (AFP).
Cette photo fournie par le bureau du Premier ministre libyen par intérim, à Benghazi, le 11 septembre 2023, montre un camion-remorque écrasé contre un arbre dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays, après le passage de la tempête méditerranéenne Daniel. (AFP).
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

La Libye déplore «des milliers» de morts dans une ville inondée

  • les inondations causées par la tempête Daniel ont fait «plus de 2 300 morts» et environ 7 000 blessés à Derna, alors que plus de 5 000 personnes sont portées disparues
  • Les responsables du gouvernement rival qui siège dans l'Est de la Libye affirment, eux, que des milliers de personnes ont péri dans des inondations à Derna, ville de 100 000 habitants, et que le bilan pourrait dépasser les 10 000 morts

DERNA: Au moins 2 300 personnes ont péri dans les inondations qui ont dévasté la ville de Derna dans l'est de la Libye, selon les services de secours, mais les autorités et la Croix-Rouge craignent mardi un bilan beaucoup plus lourd.

Ousssama Ali, porte-parole du "Service de secours et des urgences" libyen relevant du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli, a affirmé à l'AFP que les inondations causées par la tempête Daniel avaient fait "plus de 2 300 morts" et environ 7 000 blessés à Derna, alors que plus de 5 000 personnes sont portées disparues.

Selon lui, au moins 65 autres personnes ont été tuées dans la tempête dans d'autres villes et localités de l'Est de la Libye.

Les responsables du gouvernement rival qui siège dans l'Est de la Libye affirment, eux, que "des milliers" de personnes ont péri dans des inondations à Derna, ville de 100 000 habitants, et que le bilan pourrait dépasser les 10 000 morts.

Selon eux, les deux principaux barrages sur la petite rivière de Wadi Derna ont lâché dans la nuit de dimanche à lundi, provoquant d’énormes coulées de boue, détruisant les ponts et emportant de nombreux immeubles avec leurs habitants de chaque côté de l'oued, avant de se déverser dans la Méditerranée.

Un responsable de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a indiqué mardi que les inondations en Libye avaient fait un nombre "énorme" de morts qui pourraient se compter en milliers et 10.000 disparus.

"Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement", a indiqué Tamer Ramadan, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève.

Paysage apocalyptique

Les secouristes semblent dépassés par l'ampleur de la catastrophe, d'après des images filmées par des habitants de la région qui circulent sur les réseaux sociaux et montrent un paysage apocalyptique.

Des routes coupées, des éboulements de terrains et des inondations ont empêché les secours d’atteindre la population qui a dû se débrouiller par des moyens rudimentaires pour récupérer des corps et extraire des survivants sur le point de se noyer.

Derna et d'autres villes sont coupées du reste du monde malgré les efforts des autorités pour rétablir les réseaux de téléphonie mobile et d'internet.

Depuis le grand tremblement de terre qui a secoué la ville d'al-Marj (est) en 1963, c'est la pire catastrophe naturelle que connaît la Cyrénaïque, province orientale de la Libye.

Parmi les images les plus relayées par les médias, certaines montrent des dizaines de dépouilles enveloppées dans des couvertures ou des draps, rassemblées sur la place principale de Derna dans l’attente de leur identification et leur inhumation, à Martouba, un petit village situé à 27 km au sud-est de Derna.

Sur des photos de Derna, on peut voir un corps enveloppé d'une couverture posé à l'arrière d'un pick-up, des monticules de débris dans les rues, des façades d'immeubles éventrées, ou encore des voitures renversées.

Dans certains quartiers, des bâtiment et des véhicules sont partiellement engloutis par d'épaisses mares d'eau ocre.

Mobilisation

Des convois d’aide en provenance de la Tripolitaine, dans l'Ouest, ont été acheminés vers Derna. Le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah a annoncé l'envoi de deux avions-ambulance et d'un hélicoptère, de 87 médecins, d'une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que des techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant coupé.

Des équipes de secouristes envoyées par la Turquie et des Emirats arabes unis sont également arrivées dans l'Est de la Libye, selon les autorités.

L'Algérie a annoncé l'envoi d'une "importante aide humanitaire" composée de produits alimentaires et médicaux, de tentes et de vêtements, à bord de huit avions militaires.

L'Egypte a annoncé de son côté avoir envoyé trois avions d'aide ainsi que des équipes de recherche et de sauvetage.

Le Qatar a indiqué de son côté qu'un premier avion arrivera mardi soir à Benghazi avec à son bord un hôpital de campagne ainsi que des aides médicale et alimentaire.

La France a décidé de déployer un hôpital de campagne pour venir en aide aux populations sinistrées. "Les premiers personnels partiront dès ce soir (mardi) afin que tout soit opérationnel sous 48h", selon le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le président américain Joe Biden a annoncé lui l'envoi des "fonds d'urgence aux organisations de secours" et une coordination avec les autorités libyennes et l'ONU pour fournir un soutien supplémentaire.

Son homologue russe Vladimir Poutine a indiqué de son côté que son pays était prêt "à fournir l'assistance nécessaire".

"L'UE suit de près la situation et se tient prête à apporter son soutien", a indiqué pour sa part le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel.


Une frappe israélienne dans le sud du Liban fait un mort

De la fumée s'élève après une frappe israélienne à la périphérie du village de Dimashqiah dans la province de Jezzine, au sud du Liban, le 24 juillet 2025. (AFP)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne à la périphérie du village de Dimashqiah dans la province de Jezzine, au sud du Liban, le 24 juillet 2025. (AFP)
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  • Le ministère libanais de la Santé a annoncé qu'une personne avait été tuée samedi par une frappe israélienne dans le sud du Liban
  • L'armée israélienne a pour sa part déclaré avoir "frappé et éliminé" un commandant du Hezbollah "impliqué dans les efforts de réhabilitation de l'organisation terroriste dans la région de Bint Jbeil", près de la frontière

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a annoncé qu'une personne avait été tuée samedi par une frappe israélienne dans le sud du Liban, Israël affirmant de son côté avoir tué un responsable du Hezbollah, soutenu par l'Iran.

"La frappe de drone de l'ennemi israélien ayant visé un véhicule" dans le district de Tyr "a fait un mort", a précisé le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne a pour sa part déclaré avoir "frappé et éliminé" un commandant du Hezbollah "impliqué dans les efforts de réhabilitation de l'organisation terroriste dans la région de Bint Jbeil", près de la frontière. Elle n'a pas précisé le lieu exact de la frappe.

Par ailleurs, l'armée libanaise a rapporté qu'un drone israélien "transportant une grenade" s'était écrasé près de la ville frontalière de Mais al-Jabal. Des photos de l'appareil ont été publiées avant que des soldats ne fassent exploser la charge et ne récupèrent le drone pour inspection.

Malgré un accord de cessez-le-feu conclu après plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte ayant affaibli le Hezbollah, Israël poursuit régulièrement ses frappes au Liban, principalement dans le sud.

L'armée israélienne affirme cibler le Hezbollah et accuse les autorités libanaises de ne pas agir suffisamment pour désarmer le mouvement.


Gaza: la Défense civile fait état de 25 morts dans des opérations israéliennes

Des Palestiniens pleurent lors des funérailles des personnes qui ont été tuées alors qu'elles tentaient d'atteindre des camions d'aide entrant dans le nord de la bande de Gaza par le point de passage de Zikim avec Israël, le 26 juillet 2025. (AP)
Des Palestiniens pleurent lors des funérailles des personnes qui ont été tuées alors qu'elles tentaient d'atteindre des camions d'aide entrant dans le nord de la bande de Gaza par le point de passage de Zikim avec Israël, le 26 juillet 2025. (AP)
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  • La Défense civile à Gaza a fait état de 25 morts samedi dans des raids et tirs israéliens dans le territoire palestinien, assiégé et dévasté par plus de 21 mois de guerre
  • Des témoins ont indiqué à l'AFP que plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées dans cette zone pour obtenir de la nourriture

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile à Gaza a fait état de 25 morts samedi dans des raids et tirs israéliens dans le territoire palestinien, assiégé et dévasté par plus de 21 mois de guerre.

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, neuf Palestiniens ont été tués dans trois frappes aériennes à Gaza-ville, dans le nord du territoire.

Onze autres personnes ont péri dans quatre frappes près de Khan Younès, dans le sud, dont six dans un camp de déplacés à Al-Mawasi, a-t-il ajouté.

Une frappe de drone a également fait deux morts dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

M. Bassal a par ailleurs indiqué que trois personnes avaient été tuées par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient de l'aide humanitaire, lors de trois incidents survenus dans le nord, le centre et le sud.

L'une d'elles a été tuée après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur un groupe de civils réunis au nord-ouest de Gaza-ville, toujours selon la Défense civile.

Des témoins ont indiqué à l'AFP que plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées dans cette zone pour obtenir de la nourriture.

L'un d'eux, Abou Samir Hamoudeh, 42 ans, a affirmé que l'armée israélienne avait ouvert le feu "lorsque les gens ont tenté de s'approcher du point de distribution" situé près d'un poste militaire.

Interrogée par l'AFP sur ces tirs, l'armée israélienne a affirmé qu'elle se renseignait.

Dans un communiqué, elle a dit poursuivre ses opérations à Gaza et avoir tué des membres d'une "cellule terroriste qui a posé un engin explosif visant des soldats".

En 24 heures, "l'armée de l'air a frappé plus de 100 cibles terroristes dans la bande de Gaza", selon le communiqué.

D'après M. Bassal, les secouristes ont retiré samedi matin des décombres les corps de douze personnes dans la zone de Morag, au nord de Rafah (sud), tuées dans un bombardement israélien vendredi soir.

Il a précisé que cette opération avait été menée en coordination avec le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza depuis le début de la guerre, et les difficultés d'accès à plusieurs zones empêchent l'AFP de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59.676 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Mahmoud Abbas salue le soutien de l'Arabie saoudite après la reconnaissance par Paris du statut d'État palestinien

Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État
  • Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire

RIYADH : Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce jeudi.

"Cette solution est la seule voie qui puisse répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens. Elle doit maintenant être concrétisée le plus rapidement possible", a déclaré M. Macron dans une lettre adressée à M. Abbas.

"La perspective d'une solution négociée au conflit du Proche-Orient semble de plus en plus lointaine. Je ne peux m'y résigner", a-t-il ajouté.

Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire pour soutenir une solution à deux États dans ce conflit qui dure depuis des décennies.

Le Royaume soutient depuis longtemps la création d'un État palestinien et a condamné à plusieurs reprises le traitement réservé par Israël aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Plus de 140 pays reconnaissent déjà la Palestine comme un État. M. Macron a déclaré que la France déclarerait officiellement cette reconnaissance lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com