Grenoble: une femme de 18 ans tuée dans des tirs avec les policiers

 Une jeune femme de 18 ans, passagère d'un véhicule en fuite pour échapper à un contrôle policier, a été tuée dans la nuit de mardi à mercredi à Grenoble (AFP)
Une jeune femme de 18 ans, passagère d'un véhicule en fuite pour échapper à un contrôle policier, a été tuée dans la nuit de mardi à mercredi à Grenoble (AFP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Grenoble: une femme de 18 ans tuée dans des tirs avec les policiers

  • Les trois policiers en patrouille ont été entendus en garde à vue pour avoir fait usage de leur arme
  • La ville a connu depuis fin juin une dizaine de fusillades impliquant parfois les forces de l'ordre

GRENOBLE: Une jeune femme de 18 ans, passagère d'un véhicule en fuite pour échapper à un contrôle policier, a été tuée dans la nuit de mardi à mercredi à Grenoble, nouvel épisode d'une série de violences qui ont marqué la ville ces derniers mois.

"Les policiers du commissariat de Grenoble ont eu à faire face à un refus d’obtempérer et à des tirs effectués par le conducteur du véhicule qui refusait de s’arrêter, les amenant à riposter", a détaillé le procureur de Grenoble Eric Vaillant dans un communiqué.

La passagère est "décédée des suites d'un tir l'ayant touchée au cou", tandis que le conducteur a été blessé sans que ses jours ne soient en danger, selon la même source. La victime était originaire de Salon-de-Provence, de source proche du dossier.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie et le parquet a ouvert une enquête pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" et "refus d'obtempérer".

Les trois policiers en patrouille ont été entendus en garde à vue pour avoir fait usage de leur arme. Ils en sont sortis à 19h30, a précisé la source proche du dossier. Le conducteur a également été placé en garde à vue, selon le parquet.

De source policière, le tireur, 30 ans, de nationalité marocaine, a été condamné en 2012 à huit ans d'emprisonnement pour des tirs sur des policiers près d'Avignon lors d'un "coup de force", alors qu'il était recherché pour braquage. Il était également connu à cette époque pour trafic de stupéfiants, vol, recel et infraction sur les armes.

Sorti de prison en 2020, il faisait l'objet de plusieurs procédures en 2021 (violences avec armes, port d'armes prohibé) et d'un mandat de recherche pour avoir marché dans les rues de La-Tour-du-Pin (Isère) avec un fusil d'assaut, après avoir également été interpellé en possession d'un 357 Magnum à Bourgoin-Jallieu (Isère).

Toujours de source policière, précisant que des perquisitions ont eu lieu mercredi, il était sous le coup d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il était aussi interdit de séjour dans le Vaucluse, ajoute la source proche du dossier.

"J'ai entendu des tirs, ça m'a réveillé. J'ai vu la voiture des policiers arrêter l'autre voiture, qui avait les pneus crevés et roulait sur les jantes", a raconté à l'AFP un homme d'une trentaine d'années, sous couvert d'anonymat, disant avoir vu la scène depuis la fenêtre de son immeuble, à  proximité du quartier Mistral, connu comme une zone sensible de Grenoble.

La ville a connu depuis fin juin une dizaine de fusillades impliquant parfois les forces de l'ordre, selon la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

Le week-end dernier, quatre hommes ont été pris en chasse par la police après avoir ouvert le feu devant un bar du quartier de Saint-Bruno, au nord-ouest de Grenoble.

 Kalachnikov

L'un d'eux, 34 ans, armé d'une kalachnikov, a été blessé par les policiers qui ont tiré trois fois parce qu'il "les aurait visés" pendant la course poursuite, selon le parquet. Le suspect a été mis en examen mardi pour "tentative de meurtres en bande organisée et sur personnes dépositaires de l'autorité publique", selon la même source.

Le 21 août, survient une "tentative de meurtre par arme à feu" dans la nuit puis des "coups de feu" sont tirés en plein jour par deux hommes à scooter", selon la DDSP. Cette affaire était à l'époque "la cinquième tentative de meurtre dont le parquet est saisi depuis le début de l'été", selon le parquet.

Le 3 août, toujours à Saint-Bruno, deux individus cagoulés descendent d'un fourgon et "l'un fait usage à deux reprises d'une arme de poing dans les jambes" d'un homme tandis que son compagnon "porte un coup de couteau dans le dos d’un second individu et l’asperge de gaz lacrymogène", d'après la DDSP.

Le 7 juillet, dans le centre-ville, un policier de la BAC (Brigade anti-criminalité) a ouvert le feu sur un homme armé d'une kalachnikov, le blessant mortellement, après avoir été "menacé directement" avec son collègue de patrouille, toujours d'après la DDSP.

Sa directrice, Fabienne Lewandowski, a souligné mercredi auprès de l'AFP la "connotation liée aux stupéfiants" de ces dernières affaires, ne se prononçant pas à ce stade sur celle de mardi.

Sans observer l'apparition de nouvelles bandes, elle confirme qu'il "y a toujours des guerres de territoire dans un business aussi juteux que celui du trafic de drogue".

Elle remarque également "une augmentation de l'usage d'armes lourdes lors de règlements de compte sur fond de stupéfiants".

La lutte contre ce trafic est une "priorité" au côté du parquet et "on a multiplié par 2,5 le nombre d'affaires traités" depuis 2021. "Le saisissement de produit crée une dette, cela induit des vengeances, des règlements de compte", remarque-t-elle.


France-Palestine: l'Assemblée rejette la transformation du groupe d'étude en « groupe d'amitié »

Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
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  • L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs
  • M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël

PARIS: Le Bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale, a rejeté mercredi la demande de transformation d'un groupe d'étude France-Palestine en "groupe d'amitié", estimant que ses critères de création n'étaient pas réunis, au grand dam de la gauche et de son président MoDem.

L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs. M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël.

Ces structures, qui disposent d'un budget, peuvent prendre des initiatives diplomatiques et culturelles, notamment auprès de Parlements et parlementaires étrangers, en effectuant par exemple des déplacements ou en invitant au contraire des représentants et citoyens étrangers en France.

La demande de M. Ramos a été rejetée par 11 voix contre 8, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d'une large offensive terrestre à Rafah.

La gauche a voté pour. La droite et l'extrême droite s'y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel.

M. Ramos a dénoncé une "erreur historique".

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est prononcée contre, les critères présidant à la création d'un groupe d'amitié n'étant pas réunis selon son entourage: l'existence d'un Parlement dans l'Etat, la reconnaissance de l'Etat par l'ONU, et des relations diplomatiques avec la France.

L'Autorité palestinienne dispose d'une représentante en France mais "ça fait plus de 17 ans (2006, NDLR) qu'il n'y a pas eu d'élections législatives, et la Palestine n'est pas reconnue à l'ONU", argue une source parlementaire.

"Le Parlement existe", et s'il n'y a pas eu d'élections c'est parce qu'"on n'arrive pas à faire avec nos amis Israéliens de vote à Jérusalem-Est", a rétorqué M. Ramos.

Le MoDem divisé 

Un autre argument de certains opposants à la mesure est que les GEVI permettent de conduire des initiatives diplomatiques similaires aux groupes d'amitié. Mais M. Ramos plaide pour qu'un groupe d'amitié France-Palestine vienne "travailler de façon commune" avec le groupe France-Israël, par exemple pour organiser des voyages à Jérusalem.

"En diplomatie il faut une symétrie des formes", a-t-il insisté.

Il a par ailleurs regretté que deux députées MoDem aient voté contre le groupe d'amitié sur ce vote serré, alors qu'il assure que son groupe politique s'est prononcé hier "à 80% pour" entériner la création d'un groupe d'amitié.

"J'ai pris une décision personnelle mais fondée sur le droit", a répondu Elodie Jacquier-Laforge, vice-présidente MoDem de l'Assemblée. "Nous souhaitons arriver à une situation où la Palestine sera reconnue comme un Etat de plein droit à l'ONU, mais notre volonté n'est malheureusement pas une réalité".

Le président de la commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlanges, également MoDem, a regretté dans un communiqué la décision du bureau de l'Assemblée.

"Par la décision de son bureau, l'Assemblée s'est non seulement refusée à s'engager, fût-ce par une décision symbolique, dans une direction salutaire mais elle a de surcroît marqué le pas derrière un gouvernement qui (...) n'a pas hésité à voter au Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien", a-t-il commenté.

 


France: un gendarme tué en Nouvelle-Calédonie à la suite «d'un tir accidentel»

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un «échange par visioconférence» jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense
  • Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir

NOUMEA: Un gendarme a été tué jeudi matin en Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique secoué par des émeutes, à la suite d'un "tir accidentel", a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin dans un message à l'AFP.

"Il ne s'agit pas d'un tir ennemi", a-t-on précisé de source proche du dossier. Un premier gendarme de 22 ans avait été tué par balle mercredi en Nouvelle-Calédonie, près de la ville de Nouméa.

Ce nouveau décès porte à cinq le nombre de morts dans l'archipel depuis le début des émeutes lundi.

Dans son message à l'AFP, le ministre explique que selon les "premiers éléments, le décès serait consécutif aux blessures générées par un tir accidentel, alors que les gendarmes s'engageaient pour assurer une mission de sécurisation".

Gérald Darmanin, qui fait part de sa "grande tristesse", a ajouté apporter "tout son soutien à la famille, aux proches et aux camarades" du gendarme tué.

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc.

Les forces de l'ordre y ont procédé à "plus de 206 interpellations", selon M. Darmanin.

La nuit de mercredi à jeudi a été "moins violente" en Nouvelle-Calédonie, placée sous état d'urgence et où le gouvernement français a annoncé le déploiement de l'armée en raison de violentes émeutes.

Après deux nuits d'embrasement meurtrier, celle de mercredi à jeudi "a été moins violente", a déclaré le représentant de l'Etat français sur l'archipel Louis Le Franc, même s'il a déploré des "affrontements très importants" dans ce territoire secoué par une fronde des indépendantistes contre une réforme électorale.

Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un "échange par visioconférence" jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense qui doit se tenir à 11H00 (09H00 GMT), a annoncé l'Elysée. Plus tôt mercredi, il avait prôné "la nécessité d'une reprise du dialogue politique" dans ce territoire colonisé par la France au XIXe.

Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir. Plusieurs centaines d'autres personnes ont été blessées, selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin.

"Soixante-quatre gendarmes et policiers ont été blessés" et "près de 200 émeutiers ont été interpellés" depuis lundi, a précisé jeudi Louis Le Franc, qui avait qualifié la veille la situation "d'insurrectionnelle".

Face à ces violences, la présidence française a instauré mercredi l'état d'urgence, régime d'exception qui permet notamment d'interdire déplacements ou manifestations, en vigueur depuis 05H00 locales (18H00 GMT). Et le Premier ministre Gabriel Attal un déploiement militaire qui doit permettre, a-t-il précisé, de "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouméa, fermé depuis lundi.

Louis Le Franc, qui a imposé un couvre-feu et interdit TikTok utilisé par les émeutiers, a ajouté jeudi qu'"un pont aérien" entre l'Hexagone et le territoire allait permettre d'acheminer rapidement des renforts de sécurité  mais aussi du matériel.

Cinq personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), ont par ailleurs été assignées à résidence, accusées d'être des commanditaires présumés des violences.

Situation « insurrectionnelle »

Si la nuit a été moins violente, l'agglomération de Nouméa a de nouveau été la proie des pillages et des incendies, selon Louis Le Franc.

C'est là que des riverains ont commencé à organiser la protection de leurs quartiers et érigé des barricades de fortunes, faites de palettes de bois, de bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs.

"Il y a aussi des pièges tendus aux forces de l'ordre", qui ont subi des "tirs nourris de carabines de grande chasse", a-t-il déclaré.

Symbole de cette flambée de violence, le quartier pauvre d'Auteuil, où des tirs nourris résonnaient encore au petit matin, se trouve réduit jeudi à l'état de désolation, a constaté un correspondant de l'AFP, avec son supermarché incendié, ses commerces et restaurants brûlés et pillés.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".