Les pays de la zone Méditerranée luttent contre chaleurs et incendies suffoquants

Cette photo prise le 26 juillet 2023 montre un avion Canadair de lutte contre les incendies larguant de l'eau près de maisons dans le district de Tono à Messine, en Sicile, alors qu'un incendie fait rage. (AFP)
Cette photo prise le 26 juillet 2023 montre un avion Canadair de lutte contre les incendies larguant de l'eau près de maisons dans le district de Tono à Messine, en Sicile, alors qu'un incendie fait rage. (AFP)
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Les pays de la zone Méditerranée luttent contre chaleurs et incendies suffoquants

  • Les autorités grecques ont ordonné mercredi l'évacuation de la périphérie de deux villes du centre de la Grèce, Volos (85 000 habitants) et Lamia (60 000 habitants), où un nouveau front d'incendies s'est déclaré dans la journée
  • Des milliers de touristes ont déjà été évacués des îles de Rhodes et de Corfou, ravagées par des incendies favorisés par la canicule

RHODES : Une nouvelle hausse du mercure étouffe mercredi la Grèce et les autres pays touristiques de la zone méditerranée aux prises avec des incendies qui laissent derrière eux un lourd bilan humain et environnemental.

Après trois victimes mardi, dont deux pilotes d'un Canadair qui s'est écrasé dans un ravin, les médias grecs ont rapporté mercredi la mort de deux personnes supplémentaires.

Une femme a été retrouvée morte, des brûlures sur le corps, dans un camping-car dans une zone côtière près de Volos, la préfecture de Magnésie (région de Thessalie), selon la télévision publique ERT.

Et selon les médias, un éleveur de bétail a été retrouvé mort brûlé dans la même région, à Agios Georgios.

"Nous vivons des jours d'été dangereux, comme neuf autres pays méditerranéens", a déclaré le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias, dans une allocution télévisée.

"Des températures très élevées et des vents intenses ont créé des fronts de feu de plusieurs kilomètres", a expliqué M. Kikilias, ajoutant que les équipes travaillaient dans un état de "fatigue inconcevable".

"C'est l'enfer ici. Il y a quatre fronts différents [...] qui s'étendent sur dix kilomètres", a relevé Dorothea Kolindrini, vice-gouverneure de Magnésie, à la télévision publique ERT.

Les autorités grecques ont ordonné mercredi l'évacuation de la périphérie de deux villes du centre de la Grèce, Volos (85 000 habitants) et Lamia (60 000 habitants), où un nouveau front d'incendies s'est déclaré dans la journée.

Des milliers de touristes ont déjà été évacués des îles de Rhodes et de Corfou, ravagées par des incendies favorisés par la canicule.

En Italie, au moins cinq personnes ont trouvé la mort dans des incendies en Sicile et de violents orages au nord, qui pourraient inciter le gouvernement à décréter l'état d'urgence dans les régions les plus touchées.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent les flammes longer une autoroute devant des voyageurs interloqués près de Syracuse, tandis qu'un impressionnant orage supercellulaire près de Vérone (nord) a été capturé par des internautes.

Les corps de deux septuagénaires ont été retrouvés carbonisés dans une maison ravagée par les flammes et une femme de 88 ans est décédée près de Palerme, ont rapporté les médias mardi soir.

Les pompiers siciliens ont par ailleurs lutté dans la nuit de lundi à mardi contre plusieurs incendies, dont l'un est arrivé près de l'aéroport de Palerme, qui a été fermé pendant plusieurs heures dans la matinée.

En Croatie, un feu s'est déclaré mercredi près de Dubrovnik, haut lieu historique et touristique.

Dans l'île de Corse (sud-est de la France), les pompiers ont lutté toute la nuit contre un virulent incendie et la situation s'améliorait mercredi matin.

Au Portugal, où les feux avaient déjà consumé l'année dernière plus de 110.000 hectares, huit pompiers ont été blessés et des centaines d'autres restaient mobilisés mercredi pour éviter la propagation d'un feu de forêt qui a éclaté la veille dans les environs de la station balnéaire touristique de Sintra.

En Algérie, de violents incendies qui ont ravagé le nord-est de l'Algérie sont éteints mercredi, après avoir fait 34 morts et décimé des familles notamment près de Toudja, où 16 personnes ont été brûlées vives dans leur fuite.

Les scientifiques du groupe World Weather Attribution (WWW) estiment que les vagues de chaleur qui ont frappé certaines parties de l'Europe et de l'Amérique du Nord ce mois-ci sont dues aux changements climatiques dus à l'activité humaine.

Elles "ne sont plus des évènements exceptionnels" et celles qui adviendront "seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions ne sont pas réduites rapidement", concluent les chercheurs.

Une mégatonne d'émission de carbone

L'observatoire du climat de l'Union européenne Copernicus a affirmé mercredi que les incendies de forêt depuis le 17 juillet avaient produit "un total estimé à un mégatonne d'émissions de carbone entre le 1er juillet et le 25 juillet", un record de ces deux dernières décennies.

Après un répit lundi, une nouvelle vague de chaleur a commencé mardi avec des températures de 42°C dans le centre et le Sud et elles vont encore grimper mercredi "jusqu'à 45°C" dans ces régions "avant une baisse de 5 degrés" prévue jeudi, selon le service national de météorologie, EMY.

Deuil

Sur l'île de Rhodes, 266 pompiers épaulés de trois hélicoptères et deux avions tentent toujours de circonscrire les flammes. Le feu brûle pour la neuvième journée d'affilée et des milliers de touristes avaient été évacués le week-end dernier.

La colère des habitants, surtout dans la partie Sud de cette île touristique, ne cesse de monter ces derniers jours.

"Une semaine qu’on n’a ni électricité, ni eau, ni téléphone", se plaint Vassilis, attablé dans sa taverne désertée et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Rues vides, rideaux baissés, la côte vit au rythme des camions de pompiers et des véhicules de volontaires dans une atmosphère lugubre.

A Corfou, 62 pompiers, deux avions et deux hélicoptères sont sur place pour combattre le feu qui a débuté le week-end dernier.


Une enquête de la BBC conduit à l’arrestation de l’un des passeurs les plus célèbres au monde

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  • Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni
  • Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC

DUBAÏ: Dimanche matin, les forces de sécurité kurdes ont arrêté Barzan Majid, décrit comme l’un des passeurs les plus tristement célèbres au monde, au Kurdistan irakien.

Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni. Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC dans laquelle des journalistes d’investigation l’ont poursuivi jusqu'à la ville de Souleimaniye en Irak où ils l’ont interrogé.

Au cours de l’entretien, Majid soutient qu’il ne compte plus le nombre de personnes dont il a assuré le passage clandestin. Il ajoute: «Peut-être 1 000 ou même 10 000. Je ne sais plus, je n’ai pas compté

Il admet qu’entre 2016 et 2019 il était l’une des deux personnes impliquées dans la gestion du passage clandestin d’immigrants en Belgique et en France, mais nie en être le cerveau.

«Plusieurs personnes disent qu’elles travaillent pour moi lorsqu’elles sont arrêtées. Elles veulent écoper d’une moindre peine», dit-il.

Originaire d’Irak, Majid a emménagé à Nottingham, en Angleterre, en 2013, mais il a été expulsé deux ans plus tard. Il est en fuite depuis qu’il ne s’est pas présenté devant un tribunal belge pour une audience de détermination de la peine en novembre 2022.

La National Crime Agency du Royaume-Uni a émis un mandat d’arrêt contre lui la même année. L’agence, qui a confirmé son arrestation, soutient: «Nous sommes reconnaissants envers la BBC d’avoir mis son cas en lumière et nous restons déterminés à faire tout notre possible pour démanteler les réseaux criminels impliqués dans le passage clandestin de personnes vers le Royaume-Uni, où qu’ils opèrent.»

Un haut responsable du gouvernement régional du Kurdistan confirme que ses responsables ont utilisé les informations issues de l’enquête de la BBC pour localiser et arrêter Majid.

Chaque année, des milliers de personnes fuient l’Irak, y compris la région du Kurdistan, dans l’espoir de mener une vie meilleure au Royaume-Uni ou dans d’autres régions d’Europe. Dans de nombreux cas, ils paient des passeurs pour les y conduire, mais les itinéraires et les méthodes utilisés par les passeurs sont souvent dangereux et les migrants sont confrontés à des conditions météorologiques difficiles et à des conditions de voyage potentiellement mortelles.

L’Allemagne a renvoyé 222 citoyens irakiens au cours des trois premiers mois de cette année dans le cadre d’un prétendu «accord» entre Berlin et Bagdad visant à expulser les migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester en Allemagne, a rapporté cette semaine l’institution médiatique Rudaw, basée au Kurdistan irakien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Etudiants propalestiniens évacués de l'université de Genève par la police

Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
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  • Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT
  • L'Université de Genève avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens

GENEVE: La police est intervenue tôt mardi matin pour déloger une cinquantaine d'étudiants propalestiniens qui occupaient depuis près d'une semaine l'Université de Genève (UNIGE) en Suisse, et refusaient d'obéir aux demandes de la direction de l'établissement, rapportent des médias suisses.

Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT (05H00 locales), a indiqué un journaliste de l'agence de presse Keystone-ATS présent sur place.

"La plupart des manifestants étaient endormis. Après avoir été rassemblés, ils ont été dirigés vers le parking souterrain de l’établissement", rapporte Julie Zaugg, journaliste de la télévision LémanbleuTV sur le réseau social X.

"Un petit comité attend devant l’entrée de ce parking, applaudissant sans cesse et criant des slogans en soutien à la Palestine ou leurs camarades", précise la journaliste, ajoutant avoir vu des étudiants "menottés puis embarqués dans des camions" de police aux fenêtres grillagées.

Ces étudiants veulent dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'Université de Genève (UNIGE) avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens.

Dans un courrier adressé à la communauté universitaire lundi, la direction de l'université disait comprendre "le soutien que le collectif manifeste envers les victimes du conflit de Gaza" mais avait demandé de quitter les lieux et proposé d'autres formes de témoigner leur solidarité au sein de l'université.

A l'instar de manifestants propalestiniens sur plusieurs autres campus suisses, les étudiants de l'UNIGE demandent notamment que l'université prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens.

Le mouvement étudiant de soutien aux Palestiniens, inspiré par les occupations de campus aux Etats-Unis, avait démarré à l'université de Lausanne et s'est étendu depuis, plus ou moins temporairement, à d'autres universités du pays, dont Fribourg, Bâle, Berne ou encore les prestigieuses écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich.


Pas de «  génocide » à Gaza mais Israël doit «  en faire plus pour les civils », affirme la Maison Blanche

Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
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  • "Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale
  • Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden.

"Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, lors d'un point de presse.

Il a affirmé que le président Biden s'efforçait de parvenir à l'issue du conflit à une situation régionale qui "garantisse la sécurité d'Israël tout en ouvrant la voie à un avenir de dignité et de sécurité pour le peuple palestinien, plutôt que de voir Israël embourbé dans une campagne de contre-guérilla qui n'en finisse jamais".

Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair".

L'engagement du président Biden envers Israël est "en béton armé", mais "cela ne signifie pas qu'il n'y a jamais de désaccord" avec le gouvernement israélien, a souligné Jake Sullivan.