Niger: la délégation ouest-africaine a rencontré le président renversé Mohamed Bazoum

Le personnel du Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO informe la presse des plans de déploiement de sa force d'intervention en République du Niger, à Accra, au Ghana, le 18 août 2023. (REUTERS)
Le personnel du Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO informe la presse des plans de déploiement de sa force d'intervention en République du Niger, à Accra, au Ghana, le 18 août 2023. (REUTERS)
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Publié le Samedi 19 août 2023

Niger: la délégation ouest-africaine a rencontré le président renversé Mohamed Bazoum

  • M. Bazoum «a le moral», a assuré une source au sein de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, précisant que le président déchu n'a «toujours pas» d'électricité
  • Ses conditions de détention inquiètent la communauté internationale et de nombreux pays, comme les Etats-Unis ou la France, ont régulièrement appelé à sa libération depuis le coup d'Etat

NIAMEY: Une délégation ouest-africaine arrivée samedi à Niamey pour trouver une solution à la crise au Niger a rencontré Mohamed Bazoum, président renversé par un coup d'Etat fin juillet et retenu prisonnier, une éclaircie diplomatique au lendemain d'une annonce de la Cedeao se disant prête à une intervention armée.

M. Bazoum "a le moral", a assuré une source au sein de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, précisant que le président déchu n'a "toujours pas" d'électricité.

Ses conditions de détention inquiètent la communauté internationale et de nombreux pays, comme les Etats-Unis ou la France, ont régulièrement appelé à sa libération depuis le coup d'Etat.

Cette rencontre s'est déroulée à la demande de la délégation conduite par l'ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar et accueillie à l'aéroport par le nouveau Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine.

Dans une interview au New York Times, ce dernier avait assuré vendredi soir qu'il "n'arrivera rien" à M. Bazoum.

M. Abubakar s'était déjà rendu à Niamey au nom de la Cedeao le 3 août, mais n'avait rencontré ni le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé.

Selon la source de l'organisation ouest-africaine, la délégation a également rencontré certains responsables militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet, sans préciser si les émissaires ouest-africains avaient échangé avec le général Tiani.

Diplomatie

Cette médiation diplomatique survient au lendemain d'une annonce de l'organisation ouest-africaine qui s'est dite prête à utiliser la force pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.

Vendredi, le commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'organisation régionale, Abdel-Fatau Musah avait annoncé que cette mission avait pour objectif de "continuer à suivre la voie pacifique pour rétablir l'ordre constitutionnel".

"Nous sommes prêts à intervenir dès que l'ordre sera donné. Le jour de l'intervention a aussi été fixé", avait-il également déclaré, à l'issue d'une réunion de deux jours des chefs d'état-major ouest-africains à Accra.

Selon lui, ont été convenus lors de cette réunion "les objectifs stratégiques, l'équipement nécessaire et l'engagement des Etats membres" pour cette possible intervention.

Cette option militaire est brandie par la Cedeao depuis plusieurs semaines. Le 10 août, les dirigeants ouest-africains avaient ordonné le déploiement d'une "force en attente", dont les contours ont été dessinés vendredi à Accra.

Ni les modalités ni un éventuel calendrier n'ont toutefois été rendus publics.

Une autre initiative diplomatique a eu lieu vendredi: le nouveau Premier ministre s'est entretenu avec une délégation de l'ONU conduite par Leonardo Santos Simão, le représentant spécial du secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.

A l'issue de la rencontre, M. Simão a souhaité que "le pays rentre aussi rapidement que possible dans la normalité et la légalité constitutionnelle".

"Nous sommes convaincus que c'est toujours possible par le dialogue", a-t-il ajouté.

Volontaires

A Niamey, le nouveau régime militaire avait affirmé qu'une intervention armée serait une "agression illégale et insensée".

Samedi matin, des milliers de volontaires se sont rassemblés aux abords du stade Seyni Kountché, dans le centre-ville de la capitale, répondant à un appel de plusieurs organisations pour se faire inscrire sur des listes en tant qu'auxiliaires civils potentiellement mobilisables en soutien des forces armées, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Samedi, les Etats-Unis, partenaire important du Niger dans la lutte antidjihadiste, ont indiqué qu'une nouvelle ambassadrice était installée à Niamey.

Kathleen FitzGibbon ne présentera toutefois pas officiellement sa lettre de mission aux nouvelles autorités en place, a précisé Washington, qui ne les reconnaît pas.

Autre partenaire du Niger, la France qui déploie quelque 1 500 soldats, a été sollicitée dans les heures qui ont suivi le coup d'Etat, pour apporter son appui à une éventuelle intervention de l'armée nigérienne pour libérer M. Bazoum, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

"Mais les loyalistes ont changé de camp et rejoint les putschistes. Les conditions n'étaient donc pas réunies pour satisfaire cette demande d'appui", a précisé cette source.

Le Niger est régulièrement endeuillé par des attaques djihadistes sanglantes depuis plusieurs années.

Mardi, au moins 17 soldats ont été tués dans une attaque près du Burkina Faso, la plus meurtrière depuis le coup d'Etat.

Toujours en début de semaine, au moins 28 civils sont morts dans des violences dans plusieurs villages près du Mali, selon une source officielle locale qui n'a pas précisé la nature de ces violences.


Une délégation ukrainienne se rendra à Istanbul lundi pour y tenir des pourparlers avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
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  • « J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
  • Les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi pour des pourparlers attendus avec la Russie.

« J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, ajoutant que la délégation serait dirigée par M. Oumerov, comme c'était le cas lors du premier cycle de négociations en mai.

Il a ajouté que les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

Les délégations russe et ukrainienne ont déjà tenu des pourparlers à Istanbul le 16 mai, afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion russe de février 2022. 

Mais cette réunion avait été peu fructueuse, les deux pays ne s'étant accordés que sur un échange d'ampleur de prisonniers.

La Russie avait proposé un nouveau rendez-vous à Istanbul lundi, mais l'Ukraine avait pour l'heure laissé planer le doute sur sa participation.

Volodymyr Zelensky avait notamment accusé Moscou vendredi de saborder les négociations en refusant de transmettre à l'avance son « mémorandum » détaillant ses conditions pour un accord de paix.

Malgré les efforts diplomatiques, les positions des deux pays restent opposées.

Moscou exige notamment que Kiev renonce définitivement à rejoindre l'OTAN et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.

Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.

Moscou refuse également le cessez-le-feu inconditionnel exigé par Kiev, Washington et les Européens.

Volodymyr Zelensky a aussi appelé dimanche à « préparer une réunion au plus haut niveau », c'est-à-dire avec le président russe Vladimir Poutine.

Il avait déjà proposé à Vladimir Poutine d'organiser un entretien, mais le maître du Kremlin n'avait pas donné suite.


Nucléaire : la Maison Blanche juge sa proposition dans le « meilleur intérêt » de l'Iran selon les médias

Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
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  • « L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.
  • D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

WASHINGTON : Selon des médias américains, la Maison Blanche a rapporté samedi que la proposition américaine pour un accord nucléaire avec l'Iran était « acceptable » et « dans le meilleur intérêt » de Téhéran.

Samedi, l'Iran a déclaré avoir reçu des « éléments » d'une proposition américaine à l'issue de cinq cycles de négociations menés sous l'égide d'Oman et a affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qu'il y répondrait de manière appropriée.

« L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.

D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

Elle appelle l'Iran à cesser tout enrichissement d'uranium et propose la création d'un groupe régional pour produire de l'énergie nucléaire, qui inclurait l'Iran, l'Arabie saoudite, d'autres États arabes, ainsi que les États-Unis.

Depuis plusieurs semaines, Washington et Téhéran mènent des discussions dans l'espoir de conclure un nouvel accord sur le nucléaire.

Selon un rapport confidentiel de l'AIEA jugé « politique » samedi par l'Iran, l'Iran aurait encore accéléré son rythme de production d'uranium hautement enrichi.

Vendredi, le président américain Donald Trump estimait qu'Iran et États-Unis étaient « assez proches d'un accord », un optimisme toutefois tempéré par M. Araghchi, qui n'est « pas sûr » de l'« imminence » d'un accord.

Les négociations achoppent pour l'heure sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis demandent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement. 


Sanctions contre Moscou, Paris rappelle la nécessité d'une « coordination » avec les États-Unis

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine.
  • L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu.

PARIS : Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine, en recevant des sénateurs américains porteurs d'un projet de sanctions contre Moscou.

Le gouvernement français indique dans un communiqué qu'Éric Lombard et Jean-Noël Barrot ont reçu les sénateurs républicain Lindsey Graham et démocrate Richard Blumenthal.

Les deux parlementaires incitent le Congrès à adopter des sanctions dites « secondaires » extrêmement strictes, avec notamment des droits de douane allant jusqu'à 500 % sur les pays qui importent des hydrocarbures et des matières premières russes.

« Les ministres ont insisté sur la nécessaire coordination entre les États-Unis et l'Europe pour que les efforts en cours aboutissent à une paix juste et durable », affirme-t-il.

De retour d'Ukraine, les deux sénateurs ont fait part de leur intention de prendre des « dispositions législatives » pour « obtenir le retour en Ukraine des milliers d'enfants déportés par la Russie », ajoute le gouvernement.

L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu. Le président américain Donald Trump affiche de son côté une attitude ambivalente, faisant preuve d'impatience et brandissant la menace de sanctions, sans pour autant passer à l'acte.

Au cours de leur entretien, les ministres et sénateurs ont par ailleurs évoqué l'Iran, qui « ne peut en aucun cas et d'aucune manière disposer de l’arme nucléaire », ainsi que le « dialogue exigeant avec le président intérimaire de Syrie Ahmad al-Chareh.