Afrique du Sud: Oscar Pistorius reste en prison, liberté conditionnelle rejetée

En appel, Pistorius se présente sur ses moignons pour tenter de gagner la sympathie du juge. Il est condamné à six ans d'emprisonnement (AP).
En appel, Pistorius se présente sur ses moignons pour tenter de gagner la sympathie du juge. Il est condamné à six ans d'emprisonnement (AP).
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Publié le Vendredi 31 mars 2023

Afrique du Sud: Oscar Pistorius reste en prison, liberté conditionnelle rejetée

  • Les services pénitentiaires ont informé que le refus était lié au fait que le condamné n'avait pas encore purgé une partie suffisante de sa peine pour pouvoir obtenir une libération anticipée
  • Les parents de Reeva Steenkamp avaient fait savoir leur opposition à sa libération anticipée, estimant qu'Oscar Pistorius n'a jamais dit la vérité

PRETORIA: L'ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius, condamné pour le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp il y a dix ans, va rester en prison, une commission pénitentiaire ayant refusé vendredi sa demande de libération conditionnelle.

Les services pénitentiaires ont informé, à la surprise générale et dans un bref communiqué, que le refus était lié au fait que le condamné n'avait pas encore purgé une partie suffisante de sa peine pour pouvoir obtenir une libération anticipée.

"Le détenu n'a pas terminé la période de détention minimale, comme l'a décidé la Cour suprême d'appel", soit la dernière instance à avoir condamné Pistorius en 2017 après de multiples appels, affirme le communiqué.

Dans un bref mémo obtenu par l'AFP, et daté de mardi, cette cour explique considérer que la peine infligée débute à partir de la date de sa condamnation en 2017 et non à partir de sa première condamnation en 2014.

"La demande a été refusée" et "sera réexaminée dans un an", a précisé auprès de l'AFP l'avocate de la famille de la victime, Me Tania Koen, saluant la décision.

Le porte-parole des services pénitentiaires, Singabakho Nxumalo, a précisé devant la presse qu'Oscar Pistorius n'aura complété le minimum requis qu'en août 2024, date à laquelle il pourra redemander une libération anticipée.

Il était éligible depuis juillet 2021, avait pourtant annoncé l'administration pénitentiaire depuis des mois.

Une commission ad hoc s'est réunie vendredi matin à la prison d'Atteridgeville près de Pretoria, où l'ex-athlète aujourd'hui âgé de 36 ans purge une peine de plus de treize ans. La loi sud-africaine prévoit qu'un condamné pour meurtre puisse bénéficier d'une libération anticipée une fois la moitié de sa peine écoulée.

Les parents de Reeva Steenkamp avaient fait savoir leur opposition à sa libération anticipée, estimant qu'Oscar Pistorius n'a jamais dit la vérité.

"Je ne crois pas son histoire", a déclaré visiblement éprouvée la mère, June Steenkamp, à son arrivée devant la prison.

Elle n'a pas témoigné en face du meurtrier de sa fille, la commission ayant décidé d'entendre ce dernier dans un deuxième temps, a précisé son avocate Tania Koen.

Les parents de la victime vivent "une condamnation à perpétuité" depuis la mort violente de leur fille, a asséné Me Koen. "Elle leur manque chaque jour".

Ils "estiment qu'il ne devrait pas être libéré" car "il n'a montré aucun remords et il n'est pas réhabilité, car s'il l'était, il aurait été honnête et aurait raconté la véritable histoire de ce qui s'est passé cette nuit-là", a-t-elle insisté.

Saga judiciaire

Aux premières heures de la Saint-Valentin, le 14 février 2013, Pistorius tire avec un fusil à travers la porte de la salle de bain de sa chambre. Reeva Steenkamp, mannequin de 29 ans, est tuée de quatre balles.

Riche, célèbre, le sextuple champion paralympique était entré un an plus tôt dans la légende du sport en s'alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.

"Blade Runner", son surnom en référence à ses prothèses de carbone, est arrêté au petit matin. Il plaide la méprise, dit avoir cru qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa résidence ultra-sécurisée.

Lors de son procès, retransmis en direct à la télévision en 2014, l'ex-star apparaît en pleurs, vomissant à la lecture du rapport d'autopsie. Il écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire.

Le parquet trouve la justice trop clémente et fait appel et requalifie en meurtre. La saga judiciaire tient les médias en haleine, le monde se passionne pour cette affaire hors norme.

En appel, Pistorius se présente sur ses moignons pour tenter de gagner la sympathie du juge. Il est condamné à six ans d'emprisonnement.

Le parquet estime encore la peine insuffisante. En 2017, la Cour suprême d'appel le condamne à 13 ans et 5 mois de prison. Lâché par ses sponsors, ruiné, l'idole déchue vend sa maison pour payer ses avocats.


Réunion vendredi à Genève entre des ministres européens et leur homologue iranien

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
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  • La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade
  • Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit"

BRUXELLES: Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade après les bombardements israéliens visant à briser le programme nucléaire iranien.

Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit".

Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l'Iran, son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Le président américain Donald Trump a dit ne pas exclure une intervention militaire américaine, suscitant de vives réactions, dont celle de Pékin qui s'est dit opposé à tout "usage de la force".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio doit rencontrer jeudi à Washington le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.

Depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné que le France et ses partenaires étaient prêts à participer à des négociations visant à obtenir de la part de l'Iran "un retour en arrière durable de son programme nucléaire et de son programme balistique".

Il a insisté sur une "volonté de reprendre les discussions" côté iranien, "y compris avec les Etats-Unis, à condition qu'un cessez le feu puisse intervenir".

L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi. Téhéran enrichit son uranium à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action).

La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.


«Peut-être», «peut-être pas»: Trump entretient l'incertitude sur ses intentions en Iran

Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien
  • "Je n'ai pas encore pris de (décision) définitive", a répondu le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale. Interrogé sur la possibilité que le régime iranien tombe, il a répondu "ça pourrait arriver"

WASHINGTON: Donald Trump a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l'installation d'un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d'échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Donald Trump a plus tard lancé: "Je n'ai pas pris (de décision) finale". Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus Turin.

"J'aime prendre une décision finale une seconde avant la limite", a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire. Et peut-être que nous n'aurons pas à nous battre", a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Le président américain, interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, a estimé que cela "pourrait se produire".

Selon le Wall Street Journal, Donald Trump a dit mardi à des conseillers qu'il avait approuvé des plans d'attaque contre l'Iran mais qu'il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

"Toutes les options sont sur la table", a indiqué à l'AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

"Grosse différence" 

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

"Oui", a-t-il répondu à la question de savoir si l'Iran avait contacté les Etats-Unis. "Je leur ai dit que c'était très tard pour discuter (...). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n'est-ce pas?".

"Je leur ai dit: +Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions?", a-t-il assuré, estimant qu'il n'était "pas trop tard".

"Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche", a ajouté Donald Trump.

L'Iran a rapidement démenti. "Aucun responsable iranien n'a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche", a écrit sur X la mission iranienne à l'ONU.

"L'Iran ne négocie PAS sous la contrainte" et "n'acceptera PAS la paix sous la contrainte", a-t-elle encore répondu à l'"ultime ultimatum" décrit par Donald Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis, alliés d'Israël, contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention américaine.

Au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il s'entretient "tous les jours", Donald Trump a dit mardi de "continuer".

Le président américain a en revanche repoussé l'offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s'était pourtant dit "ouvert" au cours du week-end.

"Il a proposé de faire le médiateur, j'ai dit +Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d'abord, ok? Tu peux t'occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient) plus tard+", a dit Donald Trump.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.