Comment les livres numériques et les livres audio élargissent l’offre en littérature arabe

Les événements régionaux liés au livre, tels que la Foire internationale du livre du Koweït et la Foire internationale du livre de Riyad, continuent d'attirer de grandes foules (Photo, AFP).
Les événements régionaux liés au livre, tels que la Foire internationale du livre du Koweït et la Foire internationale du livre de Riyad, continuent d'attirer de grandes foules (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 janvier 2023

Comment les livres numériques et les livres audio élargissent l’offre en littérature arabe

  • Si de nombreux lecteurs arabes préfèrent le livre imprimé, d'autres affirment que les livres électroniques et les livres audio permettent de gagner du temps, de l'espace et de l'argent
  • La croissance du marché de la littérature numérique se traduit par la production de 8 000 livres audio en langue arabe pour la seule année 2022

DUBAÏ: Avec les progrès de la technologie, les rats de bibliothèque trouvent davantage d'options pour consommer de la littérature qu'à travers les seuls mots imprimés. Bien que les livres électroniques en arabe soient beaucoup moins nombreux que ceux en anglais, les éditeurs et les traducteurs s'efforcent de combler ce vide.

En 2018, Amazon a annoncé la prise en charge de la langue arabe pour le lecteur électronique Kindle, ouvrant ainsi la porte de la littérature arabe à un public beaucoup plus large.

Qu'il s'agisse de romans, de livres de développement personnel, de biographies ou de poésie, un nombre croissant d'Arabes trouvent dans les livres électroniques et les livres audio des moyens abordables d'acquérir des connaissances. Pourtant, la lecture d'un livre imprimé reste l'option préférée de la grande majorité d'entre eux.

«Honnêtement, je ne crois pas qu'il y ait un problème de lecture de livres dans la région arabe comme certains pourraient le penser, autant qu'il y a un problème de vente de livres», a déclaré à Arab News, Salah Chebaro, PDG de Neelwafurat, basé à Beyrouth.

Neelwafurat, l'une des plus grandes librairies en ligne du monde arabe, est un mot qui fusionne les deux noms arabes du Nil et de l'Euphrate.

La librairie vend des livres imprimés d'éditeurs arabes dans différentes villes du monde. Elle dispose d'un stock de 15 000 livres électroniques à vendre qui peuvent être lus via l'application iKitab, ainsi que de 800 000 livres imprimés.

«Quand on regarde le nombre de livres piratés qui ont été téléchargés, ils se comptent par millions», a révélé Chebaro dans une interview en ligne depuis la capitale libanaise. «Les gens aiment lire, mais ils n'aiment pas payer pour lire.»

Cependant, «la difficulté pour les éditeurs, les distributeurs et les librairies du monde arabe... réside dans l'expédition des livres et d'autres aspects logistiques liés à la géographie de la région arabe», a-t-il ajouté.

Par exemple, le coût d'expédition d'un envoi de livres imprimés pesant au total 2 kilogrammes de New York à Los Angeles aux États-Unis est à peu près le même que celui d'un envoi du Caire à Amman, entre autres.

Cela est dû à la répartition géographique de la région arabe, qui rend le transport, l'expédition, l'exportation et l'importation plus compliqués et plus coûteux, a expliqué Chebaro.

L'économie des frais d'expédition est l'un des principaux facteurs expliquant la popularité croissante des livres électroniques dans la région arabe. Parmi les autres facteurs, citons l'économie de l'espace nécessaire au stockage et au transport des livres imprimés, ainsi que la rapidité de l'achat d'un livre en ligne, qui peut être finalisé en un clin d'œil.

Les livres imprimés en langue arabe restent beaucoup plus populaires que les équivalents digitaux, mais les ventes de ces derniers augmentent lentement (Photo, SPA).

Si certains conservent leur préférence pour l'imprimé, la lecture sur gadget présente de nombreux avantages. La Yéménite-Britannique Dhuha Awad, animatrice de créativité basée à Dubaï, affirme son appréciation pour la fonction dictionnaire des livres numériques en anglais.

«Je peux taper le mot que je cherche et le gadget affiche toutes les lignes qui contiennent ce mot (dans le livre numérique). De plus, je n'ai plus besoin de transporter le livre que je lis avec moi tout le temps», a précisé Awad à Arab News.

Sa bibliothèque se compose d'un nombre à peu près égal de livres numériques et imprimés, et elle utilise le format e-book pour gagner encore plus de temps et d'espace physique. «Si j'aime un certain livre et que je veux que d'autres le lisent, je m'assure de l'avoir en version papier. Mais si je ne suis pas sûre, j'achète d'abord le format numérique», a-t-elle affirmé.

EN BREF

- Les revenus mondiaux des livres électroniques ont dépassé 16,1 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,95 euro) en 2021 et pourraient atteindre 18,7 milliards de dollars en 2026.

- Le nombre de lecteurs de livres électroniques dans le monde devrait dépasser 1,1 milliard d'ici 2027.

- Les ventes des livres électroniques constituent environ 10% des ventes globales de livres, selon les éditeurs.

- En 2018, Amazon a annoncé la prise en charge de la langue arabe pour le lecteur électronique Kindle.

La croissance du marché des livres électroniques dans la région arabe est dominée par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte, a indiqué Ali Abdel Moneim Ahmed, consultant en édition numérique auprès de Liberty Education au Royaume-Uni, en Égypte et aux Émirats arabes unis, lors d'une table ronde organisée dans le cadre de la Conférence des éditeurs de Sharjah, en marge de l'édition 2022 de la Foire internationale du livre de Sharjah, qui se tient chaque année en novembre.

De plus en plus d'éditeurs proposent des plates-formes en ligne avec des versions numériques de leurs livres, a affirmé Ahmed. Les éditeurs collaborent également avec des plates-formes audio, telles que Storytel et Audible.

Les ventes d'e-books de livres classiques sur les marchés des trois pays arabes susmentionnés ont «augmenté de 14% en 2021», a déclaré Ahmed. «Sans compter les publications en ligne, qui ont augmenté de 50%.»

Malgré l'augmentation des ventes de livres électroniques, il existe toujours une marge de croissance encore plus importante. Les ventes de livres numériques constituent environ 10% des ventes totales de livres, selon les éditeurs.

«C’est un domaine prometteur… et il augmente chaque année. Mais nous n’avons pas encore atteint les pourcentages de l’Europe et des États-Unis où la vente de e-books représente près de 30% des ventes totales de livres», a expliqué Chebaro à Arab News.

Les ventes mondiales de livres numériques sont énormes, malgré des différences de chiffres selon les sources et les sites web.

Selon WordsRated, un organisme de recherche non commercial basé aux États-Unis, les recettes mondiales découlant de la vente d’ebooks en 2021 ont atteint 16,1 milliards de dollars et devrait franchir la barre des 18,7 milliards de dollars d’ici 2026.

Statista, un autre fournisseur de données sur les marchés et les consommateurs basé aux États-Unis, prévoit que le segment des livres électroniques atteindra 13,6 milliards de dollars en 2022, avec un taux de croissance annuel prévu de 3,38%, pour atteindre plus de 16 milliards de dollars en 2027.

Le nombre de lecteurs des livres numériques devrait atteindre plus de 1,1 milliard d'ici 2027, et la plupart des revenus devraient être générés par les États-Unis. Le pays est le plus grand marché du livre au monde, avec ses revenus estimés en milliards de dollars.

Près d'un million de livres sont publiés chaque année aux États-Unis, auxquels s'ajoutent quatre millions de livres autoédités par an.

En comparaison, les revenus du marché arabe du livre se situent entre 100 et 150 millions de dollars. Seul un million de livres ont été publiés dans la région arabe au cours des cinq dernières décennies, selon les données partagées par Chebaro avec Arab News.

Les chiffres de l'édition dans le monde arabe sont liés à de nombreux facteurs socio-économiques, au premier rang desquels le revenu individuel.

«Aujourd'hui, le taux de livres piratés dans la région du Golfe est inférieur à celui d'autres pays comme l'Égypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie et l'Irak. Les livres piratés sont un gros problème et sont liés aux revenus de la personne», a souligné Chebaro à Arab News.

«Nous avons encore un long chemin à parcourir... mais en général, les ventes de livres papier augmentent, ainsi que les ventes de livres numériques. Aucun d'entre eux ne prend la place d'un autre. Chacun a un marché et chacun a ses clients et ses lecteurs», a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite est en tête de la liste des acheteurs et des lecteurs de livres numériques et imprimés dans le monde arabe. Elle est suivie par le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et l'Algérie, selon Chebaro.

La fiction, l'estime de soi et la santé mentale, ainsi que les biographies sont en tête de liste des sujets qui intéressent les lecteurs arabes, a déclaré Doha al-Refai, responsable de l'édition à la librairie numérique Rufoof, à Arab News depuis Amman, en Jordanie.

La boutique, qui propose 25 000 titres arabes moyennant un abonnement mensuel, agit comme une sorte de bibliothèque en ligne: elle ne vend pas de copies numériques ou imprimées des livres, mais permet plutôt aux lecteurs de lire des livres sur son site web.

L'Arabie saoudite est en tête de la liste des acheteurs et des lecteurs de livres numériques et imprimés dans le monde arabe (Photo, SPA).

«Nous ne distribuons pas et ne vendons pas de livres pour les lecteurs. Nous distribuons pour les éditeurs», a précisé Al-Refai à Arab News.

Rufoof a «résolu un problème pour un large spectre de lecteurs, où les gens n'ont pas besoin d'acheter des livres, qu'ils soient en papier ou numériques, mais peuvent lire autant qu'ils le souhaitent tout au long du mois», a-t-elle poursuivi.

Les Saoudiens, les Émiratis et les Égyptiens figurent parmi les principaux clients de Rufoof. Si les Égyptiens comptent parmi les lecteurs les plus voraces, le nombre d'abonnés dans les pays du Golfe est également élevé, a indiqué Al-Refai, ajoutant que le site web prévoit de s'étendre aux livres audio.

Les livres audio sont un domaine prometteur avec un grand potentiel, selon de nombreux éditeurs. Chebaro et Al-Refai ont indiqué que la région arabe a produit près de 8 000 livres audio en 2021, Al-Refai ajoutant que Rufoof en a produit 5 000 jusqu'à présent.

Selon l'auteur égyptien Amer Hussein, le format numérique a permis d'améliorer l'accès à la littérature pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer le prix croissant des livres en papier.

«Les Arabes qui vivent dans différents endroits, comme l'Australie, l'Europe et d'autres villes éloignées de la région arabe, ont des difficultés à se procurer des livres en arabe», a déclaré à Arab News, Hussein qui vit à Dubaï.

«La distribution de livres par le biais de formats numériques offre aux gens, où qu'ils soient dans le monde, la possibilité de lire des livres au fur et à mesure qu'ils sont publiés dans la région arabe», a-t-il ajouté.

Il a affirmé que, personnellement, il préfère les livres audio car il peut les écouter lorsqu'il est coincé dans les embouteillages ou dans un avion.

De nombreux lecteurs et écrivains seront probablement d'accord avec Purva Grover, une écrivaine indienne basée à Dubaï, qui a trois livres électroniques à son actif, et qui a déclaré à Arab News par courriel: «Plus il y aura de livres (dans n'importe quel format) dans le monde, qu'il s'agisse de livres électroniques ou imprimés, plus l'avenir sera brillant.»

«La lecture est plus une question de partage maintenant. Je lis un bon paragraphe et j'ai envie de faire une capture d'écran instantanée et de l'envoyer à mes amis, de le mettre sur mes comptes de réseaux sociaux ou de taguer mes amis. Les livres électroniques nous aident à faire tout cela, et donc à encourager et à répandre la lecture dans cette ère de convivialité technologique», a-t-elle soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une conférence internationale se tiendra en Suisse le 7 mars sur la situation des Palestiniens dans les territoires occupés

Une photographie prise le 18 mai 2023 à Genève, montre le bateau historique « Neptune » participant à un spectacle lumineux nocturne utilisant plus de 1350 drones au-dessus du lac Léman dans la rade de la ville. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
Une photographie prise le 18 mai 2023 à Genève, montre le bateau historique « Neptune » participant à un spectacle lumineux nocturne utilisant plus de 1350 drones au-dessus du lac Léman dans la rade de la ville. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
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  • La Suisse a invité les 196 États parties à la Convention de Genève à participer à la conférence".
  • La Suisse est le dépositaire des Conventions de Genève qui définissent les lois de la guerre et du droit humanitaire. Elle a déjà organisé des conférences similaires en 1999, 2001 et 2014.

GENEVE : La Suisse a convoqué pour le 7 mars une conférence internationale sur la situation des civils dans les territoires palestiniens occupés par Israël, demandée par l'Assemblée générale de l'ONU (AGNU), a indiqué samedi le ministère suisse des Affaires étrangères.

« Nous pouvons vous informer qu'une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève se tiendra à Genève le 7 mars 2025. La Suisse a invité les 196 États parties à la Convention de Genève à participer à la conférence", a indiqué à l'AFP un porte-parole dans un courriel.

Les participants sont les représentants permanents des Hautes Parties contractantes basés à Genève.

La Suisse avait été mandatée le 18 septembre par l'AGNU pour organiser cette conférence et évoquer la protection de la population civile « dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » sur la base de la 4e Convention de Genève.

La Suisse est le dépositaire des Conventions de Genève qui définissent les lois de la guerre et du droit humanitaire. Elle a déjà organisé des conférences similaires en 1999, 2001 et 2014.

« Une Conférence de Hautes Parties contractantes ne peut pas prendre de décisions contraignantes, mais réaffirmer les règles du droit international humanitaire », souligne le ministère des Affaires étrangères helvétique sur son site internet.

Depuis le vote de l'Assemblée générale des Nations unies et après 15 mois de guerre intensive, un cessez-le-feu a été instauré dans la bande de Gaza en janvier.

Il a permis d'échanger des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et de faire entrer l'aide humanitaire pour subvenir aux besoins de la population de plus de 2 millions de personnes dans ce territoire, dont la majorité de l'infrastructure et 90 % des habitations ont été détruits par les bombardements israéliens et les combats contre le groupe islamiste Hamas, qui le contrôle.

En revanche, en Cisjordanie occupée, la violence a fortement augmenté depuis que les colons israéliens multiplient les attaques contre la population, depuis le 7 octobre.

Pour sa part, l'armée israélienne mène actuellement une opération de grande envergure dans le nord du territoire, qui a déplacé quelque 40 000 Palestiniens vivant dans plusieurs camps.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et mène des raids réguliers contre les militants palestiniens, mais l'offensive actuelle dans le nord est la plus longue sur le territoire depuis deux décennies.


Nawaf Salam exige ‘un retrait israélien total’ du territoire libanais

Le président du Parlement libanais Nabih Berri et les membres du nouveau gouvernement lors de la session plénière pour le vote de confiance au cabinet formé par Nawaf Salam, Beyrouth, 26 février 2025. (REUTERS)
Le président du Parlement libanais Nabih Berri et les membres du nouveau gouvernement lors de la session plénière pour le vote de confiance au cabinet formé par Nawaf Salam, Beyrouth, 26 février 2025. (REUTERS)
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  • Nawaf Salam visite les zones frontalières et promet aux habitants un retour sécurisé chez eux 
  • L'armée est chargée de défendre la patrie et de protéger les biens, déclare le Premier ministre

Beyrouth: En déplacement dans les zones frontalières du Sud-Liban vendredi, le Premier ministre Nawaf Salam a fermement exigé le retrait intégral des forces israéliennes du territoire libanais. Face au maintien de troupes israéliennes sur cinq positions stratégiques qui verrouillent l'accès à la frontière, le chef du gouvernement libanais a réaffirmé sa détermination à restaurer pleinement la souveraineté du pays.


La suite de la trêve à Gaza suspendue à un accord encore à trouver

Des Palestiniens et des combattants du Hamas assistent à une procession funéraire pour 40 militants et civils tués pendant la guerre avec Israël, au camp de Shati pour les réfugiés palestiniens au nord de la ville de Gaza, le 28 février 2025.  (Photo de BASHAR TALEB / AFP).
Des Palestiniens et des combattants du Hamas assistent à une procession funéraire pour 40 militants et civils tués pendant la guerre avec Israël, au camp de Shati pour les réfugiés palestiniens au nord de la ville de Gaza, le 28 février 2025. (Photo de BASHAR TALEB / AFP).
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  • Des négociations qui se tiennent au Caire entre une délégation israélienne et les médiateurs égyptiens, qataris et américains n'ont encore abouti à aucune annonce. Et rien ne filtre sur ces discussions.
  • Israël souhaite plutôt libérer davantage d'otages dans le cadre d'une prolongation de la première phase, plutôt que de passer à la deuxième phase.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La prochaine étape de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza semble suspendue, samedi, à un compromis encore à trouver au dernier jour de la première phase du cessez-le-feu.

Des négociations qui se tiennent au Caire entre une délégation israélienne et les médiateurs égyptiens, qataris et américains n'ont encore abouti à aucune annonce. Et rien ne filtre sur ces discussions.

L'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque menée le 7 octobre 2023 par des commandos du mouvement islamiste Hamas infiltrés dans le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.

Arraché par les médiateurs après des mois de négociations ardues, il comprend initialement trois phases et prévoit notamment le retour de tous les otages israéliens enlevés le 7-Octobre en échange de centaines de détenus palestiniens.

Les négociations s'annoncent ardues.

Le Hamas campe sur son refus de discuter d'autre chose que de la mise en œuvre de la deuxième phase de l'accord, censée garantir la fin définitive de la guerre et le retrait israélien de Gaza, ainsi que la libération des otages encore retenus (une soixantaine dont plus de la moitié seraient morts).

« La deuxième phase de l'accord doit commencer demain, dimanche », a déclaré samedi à l'AFP un haut responsable du Hamas, sous le couvert de l'anonymat, accusant Israël de continuer « à jouer la montre et à violer l'accord ».

Israël souhaite plutôt libérer davantage d'otages dans le cadre d'une prolongation de la première phase, plutôt que de passer à la deuxième phase.

Par ailleurs, le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter qu'il se réserve le droit de reprendre les combats à tout moment pour anéantir le Hamas si celui-ci ne renonce pas à déposer les armes.

- Black-out -

Néanmoins, et même si aucune délégation du Hamas ne se trouve au Caire avec un mandat de négociation, des discussions ont lieu pour tenter de sortir de l'ornière, a indiqué une source palestinienne proche des pourparlers, sans fournir plus de détails, les médiateurs ayant imposé selon elle un black-out.

De plus, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisé et le Hamas éliminé. Ce dernier, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007, insiste pour y rester.

« Une chose est sûre, la deuxième phase ne commencera pas (à la date prévue), mais le cessez-le-feu ne sera probablement pas rompu non plus », estime Max Rodenbeck, analyste pour l'International Crisis Group.

Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien en ruines, un chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

- Munitions et bulldozers américains -

Dans ce contexte incertain, les États-Unis ont annoncé vendredi avoir approuvé la vente de munitions, de bulldozers et d'autres équipements pour un montant de trois milliards de dollars à leur allié israélien, qui a utilisé des armes américaines lors de la guerre à Gaza.

« Cette vente "améliorera la capacité d'Israël à faire face aux menaces actuelles et futures, renforcera la défense de son territoire et servira de moyen de dissuasion ", a souligné l'Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité.

Durant la première phase de l'accord, une aide humanitaire accrue a été acheminée à Gaza, mais le Hamas a accusé Israël d'empêcher l'entrée d'aides incluant des caravanes et des équipements lourds.

Les tractations autour de la trêve coïncident avec le début, samedi, du ramadan, le mois de jeûne musulman.

Au milieu des décombres à Khan Younès (sud), des habitants ont suspendu des lanternes traditionnelles, tandis que d'autres ont accompli la prière.

« Le ramadan est arrivé, et nous sommes à la rue, sans abri, sans travail, sans argent, sans rien », s'exclame Ali Rajih, père de huit enfants, qui a retrouvé sa maison détruite à Jabalia (nord).