A Gaza, une nuit de ciel rouge et de frappes meurtrières

Un enfant repart avec des objets récupérés dans les décombres d'un bâtiment touché lors d'une frappe israélienne sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2023. (Photo, AFP)
Un enfant repart avec des objets récupérés dans les décombres d'un bâtiment touché lors d'une frappe israélienne sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 novembre 2023

A Gaza, une nuit de ciel rouge et de frappes meurtrières

  • Dimanche soir, le ciel de la bande de Gaza n'a cessé de se zébrer d'éclairs et de champignons de feu, jaunes et rouges
  • Au sol, Mohammed Mechmech, 54 ans, a perdu plusieurs membres de sa famille dans ces raids incessants de l'aviation israélienne

INDEFINI: Toute la nuit, les corps sont arrivés à la morgue de l'hôpital de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Son directeur Iyad al-Jabri, en a recensé 58 déjà lundi matin, sans compter "des dizaines de femmes et d'enfants" encore ensevelis selon lui, sous les décombres.

Dimanche soir, le ciel de la bande de Gaza n'a cessé de se zébrer d'éclairs et de champignons de feu, jaunes et rouges. L'armée israélienne a annoncé mener des frappes "intensives" et prévenu qu'elles dureraient "plusieurs jours".

Au sol, Mohammed Mechmech, 54 ans, a perdu plusieurs membres de sa famille dans ces raids incessants de l'aviation israélienne.

"C'est une campagne féroce, les frappes ont augmenté et les victimes sont des femmes et des enfants, ce ne sont que des civils", affirme-t-il à l'AFP.

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé lundi au moins 200 morts uniquement dans le nord de la bande de Gaza durant la nuit.

Depuis l'attaque du Hamas qui a fait plus de 1.400 morts sur le sol israélien le 7 octobre, en majorité des civils tués le jour de l'attaque, selon les autorités, Israël bombarde la bande de Gaza en représailles avec l'objectif affiché d'"anéantir le Hamas", au pouvoir dans ce territoire palestinien.

Black-out

Ces frappes ont fait près de 10.000 morts selon le ministère de la Santé du Hamas. Pas moins de 42% des logements ont été endommagés ou détruits dans la petite langue de terre, selon l'ONU.

"On ne s'attendait pas à ça, les communications étaient coupées", assure M. Mechmech.

Dimanche soir, pour la troisième fois depuis le début de la guerre entre Israël, les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont passé la nuit coupés du monde. Et sans aucune possibilité d'appeler ou d'écrire à leurs proches pour compter les leurs.

Mohammed Mechmech, qui a récemment quitté le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, n'a lui-même appris la mort de ses proches "qu'à six heures du matin".

Et quand les bombes se sont abattues sur le quartier d'al-Machaala à Deir el-Balah (centre), son cousin Mahmoud Radwane Mechmech n'a pas pu appeler les ambulances.

"On a dû envoyer quelqu'un en voiture transporter les premiers morts à la morgue et prévenir les ambulances pour qu'ils viennent récupérer les corps", raconte à l'AFP ce Palestinien de 47 ans.

«Tremblement de terre»

"Ce sont des massacres! Ils ont détruit trois maisons sur les têtes de leurs habitants, des femmes et des enfants", dit-il.

"Il y avait plus de 60 personnes dans ces maisons et on a déjà sorti 40 corps des décombres", poursuit-il.

Quand les trois bombes se sont abattues sur les maison, "c'était comme un tremblement de terre", ajoute-t-il, "une explosion absolument énorme".

Mohammed Abou Laila, lui, pensait être à l'abri dans le centre de la bande de Gaza. "Il y a vingt jours", ce Palestinien de 34 ans était parti avec sa famille d'al-Saftawi, au nord de la ville de Gaza, après que l'armée israélienne a ordonné à 1,1 million de Gazaouis de partir vers le sud, assurant que cette zone est plus "sûr" pour les populations civiles.

Mais "à 23H00", dans le camp de Nousseirat où il s'était installé avec sa famille chez sa tante, "on a senti la frappe et on s'est retrouvé sous les décombres", raconte-t-il à l'AFP.

"On était 120 à la maison, beaucoup ont été tués ou blessés", poursuit-il. "On a déjà fait la prière des morts pour une cinquantaine de défunts."


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères participe à la réunion du CCG et des pays d'Asie centrale au Koweït

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • La réunion a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre les pays du Golfe et les pays d'Asie centrale
  • Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a participé mercredi à la troisième réunion de dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale.

Cette réunion, organisée par le Koweït, a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre le CCG et les pays d'Asie centrale dans divers domaines et d'intensifier la coordination multilatérale sur les questions d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet entre le CCG et les pays d'Asie centrale, qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan, en mai. L'Arabie saoudite a accueilli le premier sommet CCG-Asie centrale à Djeddah en 2023.

Le prince Sultan ben Saad ben Khalid, ambassadeur saoudien au Koweït, a également assisté à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com