Riyad partage de nombreuses synergies avec la France, selon le ministre saoudien de l'Industrie

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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Riyad partage de nombreuses synergies avec la France, selon le ministre saoudien de l'Industrie

  • L'Arabie saoudite a de grandes ambitions lorsqu’il s'agit d'exploitation minière et du secteur industriel
  • Malgré les défis auxquels l’économie mondiale se trouve confrontée, les pays du Golfe offrent une infrastructure propice à l’investissement et l’attraction des talents

PARIS: Réaffirmant les relations économiques existantes entre l’Arabie saoudite et la France, le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minières, Bandar Ibrahim al-Khorayef, a assuré que Riyad partage de nombreuses synergies avec la France et qu’il était important «que les deux pays discutent de la manière dont ils peuvent accorder leurs intérêts, comment ils peuvent travailler ensemble en vue d’un avenir meilleur pour eux deux».

Le ministre s’est confié à Arab News en français en marge de la conférence Vision Golfe organisée par France Business qui s’est tenue lundi sous le haut patronage du président, Emmanuel Macron, au siège du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique à Paris. «La France est un acteur économique majeur auprès duquel nous voyons qu’un grand nombre de secteurs que nous ciblons occupent aussi une base importante avec des entreprises françaises. Et ce genre d’événements nous permet concrètement de parler avec les investisseurs et de leur expliquer notre vision et notre stratégie, et réciproquement, nous entendons leurs préoccupations, leurs interrogations et leurs ambitions.»

«L'Arabie saoudite a de grandes ambitions lorsqu’il s'agit d'exploitation minière et du secteur industriel. Nous avons tous les éléments pour avoir réellement une solide base industrielle», a ajouté Al-Khorayef.

Il a affirmé que le pays possède «les matières premières nécessaires», que ce soit le pétrole et le gaz, la pétrochimie ou l’activité minière, soulignant «le but de notre stratégie, aussi bien dans l'industrie que dans l'exploitation minière, n’est pas seulement d’approvisionner le marché local, mais également le marché étranger. Et, pour cela, nous avons absolument besoin de coopérer avec différents pays».

Le ministre a déclaré plus tôt dans la journée, dans le cadre de la table ronde d’ouverture modérée par le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, qui proposait de réfléchir à la problématique de la géopolitique des ressources en 2023 : «Malgré les défis auxquels l’économie mondiale se trouve confrontée, les pays du Golfe offrent une infrastructure propice à l’investissement et l’attraction des talents.»

«La stratégie industrielle de l’Arabie saoudite met en avant douze domaines regroupés en secteurs et destinés à renforcer la résilience : la sécurité alimentaire, les produits pharmaceutiques et l'armée. Parmi les secteurs de premier plan, citons, entre autres, le développement de l'exploitation minière et de la transformation, la vente de matières premières ainsi que des champs axés sur les industries du futur qui positionnent l'Arabie saoudite à la pointe de la fabrication et de l'automatisation» a-t-il souligné.

«Dans le domaine pharmaceutique, aujourd'hui, il existe une belle collaboration avec les entreprises françaises (automatisation et fabrication de pointe). L'avenir de notre industrie misera beaucoup sur la technologie, l'adaptation de l'IA, l'impression 3D et la fabrication additive», a précisé Al-Khorayef. 

«Nous voyons un véritable intérêt de la part de différents partenaires à développer une vision positive du pays et de la façon dont il peut représenter non seulement un marché fort, mais aussi une fenêtre sur d'autres marchés. L'Arabie saoudite est en train de se transformer en une puissance industrielle et en une plaque tournante logistique solide pour différents acteurs», a-t-il ajouté. 

«Nous recherchons des entreprises pour apporter de la technologie en Arabie saoudite», a poursuivi le ministre saoudien. «Il s’agit de renforcer un objectif commun entre la France et le Royaume et de construire des partenariats sur le long terme.»


Le PIF saoudien étend son réseau mondial avec une nouvelle implantation à Paris

Le président français Emmanuel Macron et le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, seront les vedettes de la cérémonie d'ouverture du bureau parisien du fonds. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron et le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, seront les vedettes de la cérémonie d'ouverture du bureau parisien du fonds. (Reuters)
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  • Le PIF a investi 84,7 milliards de dollars en Europe entre 2017 et 2024
  • Le président français Emmanuel Macron et le gouverneur du PIF Yasir al-Rumayyan seront les têtes d'affiche de la cérémonie d'ouverture

RIYAD: Le fonds souverain saoudien renforce son ancrage international avec l’ouverture d’un bureau à Paris.

Le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite (PIF) poursuit son expansion mondiale en inaugurant une nouvelle antenne à Paris, marquant une étape clé dans le renforcement de ses liens économiques avec l’Europe. Ce bureau s’ajoute à ceux déjà établis à New York, Londres, Hong Kong et Pékin, illustrant la volonté du PIF de s’imposer durablement sur les principaux marchés internationaux.

Ce développement s’inscrit dans une stratégie d’investissement ambitieuse. Entre 2017 et 2024, le PIF a injecté 84,7 milliards de dollars (1 dollar = 0,89 euro) en Europe, contribuant à hauteur de 52 milliards de dollars au produit intérieur brut du continent et générant plus de 254 000 emplois, directs et indirects. En France, ses investissements ont atteint 8,6 milliards de dollars, avec un impact estimé à 4,8 milliards de dollars sur le PIB national et la création de 29 000 emplois.

«Le PIF est un investisseur actif et de long terme dans les secteurs, les entreprises et les marchés les plus innovants et transformationnels au monde. Ce nouveau bureau nous permettra de renforcer nos partenariats stratégiques dans la région», a déclaré le fonds dans un communiqué officiel.

L’ouverture du bureau parisien coïncide avec le sommet économique «Choose France», qui s’est ouvert le 19 mai à Paris. Le président Emmanuel Macron et le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, prendront part à la cérémonie d’inauguration, aux côtés de hauts responsables politiques et économiques, confirmant l’importance stratégique des investissements saoudiens en France.

Selon Reuters, la 8e édition de «Choose France», qui se tient au château de Versailles, devrait générer près de 20 milliards d’euros (soit environ 22,47 milliards de dollars) de nouveaux engagements dans des secteurs clés comme la défense, l’énergie et l’industrie, surpassant les 15 milliards d’euros annoncés lors de l’édition précédente.

Avant même l’ouverture officielle du sommet 2025, des projets totalisant 17 milliards d’euros avaient déjà été annoncés, dont un centre de données de 6,4 milliards d’euros porté par l’américain Prologis, ainsi qu’un milliard d’euros d’investissements engagés par la fintech britannique Revolut. D’autres annonces majeures sont attendues de la part d’acteurs comme Amazon, le groupe émirati MGX, le spécialiste britannique des terres rares Less Common Metals, et le portugais Tekever, qui prévoit une usine de drones de 100 millions d’euros.

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La tour PIF, située dans le district financier du roi Abdallah à Riyad, est le bâtiment le plus haut. Prix international des gratte-ciel 2022/23

Selon UN Trade and Development, la France a conservé sa première place en 2024 pour la sixième année consécutive, attirant 1 025 projets malgré une baisse de 14%. Elle devance le Royaume-Uni avec 853 projets et l'Allemagne avec 608 projets. La France a capté 19% de tous les investissements étrangers en Europe, soit un peu plus que sa part de 18,7% en 2019. Cela souligne son attrait continu pour les investisseurs malgré l'incertitude économique mondiale.

«L'ajout de Paris s'aligne également sur la stratégie du PIF visant à stimuler les économies mondiales et à diriger la transformation économique de l'Arabie saoudite», a ajouté le fonds dans le communiqué.

Depuis 2017, PIF a soutenu environ 220 entreprises en portefeuille et a appuyé la création de 103 nouvelles entreprises, contribuant ainsi à l'activité économique et à l'emploi à l'échelle mondiale. Le fonds a généré plus de 1,1 million d'emplois dans le monde et maintient l'accent sur la formation de partenariats stratégiques avec des acteurs innovants dans tous les secteurs.  

En février, le PIF s'est classé au deuxième rang des investisseurs souverains les plus actifs au monde en termes de valeur des transactions, avec un engagement de 3 milliards de dollars dans des transactions mondiales.  

Global SWF, une plateforme de données qui suit l'activité du secteur, a indiqué que le PIF du Royaume est devenu le fonds souverain le plus actif, en réalisant trois transactions à l'étranger par l'intermédiaire de ses sociétés de portefeuille.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Arabie saoudite: les transferts d’expatriés au plus haut depuis 9 ans

Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans. (Shutterstock)
Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans. (Shutterstock)
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  •  La Banque centrale indique qu'il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans
  • Les transferts effectués par les citoyens saoudiens ont atteint 6,5 milliards de riyals saoudiens, soit une augmentation de 27%

RIYAD: Les transferts de fonds des expatriés d'Arabie saoudite ont grimpé à 15,5 milliards de riyals saoudiens (4,13 milliards de dollars; 1 dollar = 0,89 euro) en mars 2024, marquant une augmentation de 29,61% en glissement annuel.

Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans.

Cette augmentation reflète un marché du travail de plus en plus attractif dans le Royaume et un élan croissant dans l'adoption des paiements numériques, permettant des transferts d'argent internationaux plus fluides pour l'importante population expatriée du pays.

Parallèlement, les transferts effectués par les citoyens saoudiens ont également augmenté pour atteindre 6,5 milliards de riyals saoudiens, soit une hausse de 27% sur la même période et leur plus haut niveau depuis près de trois ans, selon les chiffres de la Sama.

Des personnes font la queue pour envoyer de l'argent via un service de transfert d'argent à Riyad. (Shutterstock)

L'essor des transferts de fonds s'inscrit dans le cadre d'une croissance plus large des transactions transfrontalières. Selon le rapport «Money Travels: 2024 Digital Remittances Adoption» de Visa, publié en octobre, les expéditeurs de fonds au Royaume sont principalement motivés par la nécessité d'apporter un soutien financier continu aux familles, de répondre à des besoins urgents et de contribuer aux coûts liés à la santé et à l'éducation.

Ces priorités ont contribué à maintenir des volumes de transactions élevés malgré le ralentissement des tendances mondiales en matière d'envois de fonds.

L'analyse a également mis en évidence que les plateformes numériques sont désormais la méthode préférée pour envoyer de l'argent à l'international depuis l'Arabie saoudite. Plus de la moitié des utilisateurs interrogés ont déclaré qu'ils prévoyaient d'augmenter leur utilisation des canaux numériques au cours de l'année à venir, tandis que moins d'un tiers d'entre eux prévoient de continuer à utiliser les méthodes physiques traditionnelles telles que l'argent liquide ou les mandats.

Ali Bailoun, directeur général de Visa pour l'Arabie saoudite, Bahreïn et Oman, a noté que le Royaume reste l'un des principaux marchés d'envoi de fonds au niveau mondial. Il a souligné que le secteur des paiements du pays progresse rapidement et que les partenaires locaux continuent d'améliorer les solutions numériques qui sont sécurisées, transparentes et alignées sur les attentes changeantes des utilisateurs.

Si les outils numériques améliorent l'accès et la rapidité, les utilisateurs de transferts de fonds dans tout le pays signalent encore quelques difficultés persistantes, notamment les frais de service et la clarté des taux de change.

L'étude a révélé qu'environ un tiers des expéditeurs et des destinataires ont fait part de leurs préoccupations concernant les coûts et la transparence des frais, en particulier lorsqu'ils utilisent des options de transfert en espèces.

Néanmoins, l'évolution continue vers les canaux numériques contribue à résoudre bon nombre de ces problèmes, en offrant aux utilisateurs davantage de contrôle, de visibilité et de commodité dans la gestion des paiements internationaux.

Le rapport indique également que 87% des personnes interrogées basées en Arabie saoudite prévoient d'envoyer de l'argent à l'étranger au moins une fois par an. En comparaison, 73% s'attendent à recevoir des envois de fonds au cours de la même période, ce qui indique une demande stable et un engagement financier transfrontalier soutenu.

L'augmentation du volume et la tendance à l'adoption du numérique reflètent le programme de transformation plus large de l'Arabie saoudite, alors que le Royaume s'efforce de moderniser son infrastructure financière conformément à la Vision 2030.

Alors que les flux de transferts de fonds atteignent de nouveaux sommets, l'innovation numérique joue un rôle central dans le remodelage de la façon dont les individus se connectent à leurs familles et les soutiennent dans le monde entier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Banque islamique de développement tient ses assemblées à Alger sous le signe de la diversification économique

Les assemblées annuelles 2024 de la Banque islamique de développement se tiendront sous le patronage du roi Salman bin Abdulaziz à Riyad, du 27 au 30 avril 2024. (Shutterstock/File)
Les assemblées annuelles 2024 de la Banque islamique de développement se tiendront sous le patronage du roi Salman bin Abdulaziz à Riyad, du 27 au 30 avril 2024. (Shutterstock/File)
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  • Placée sous le thème « Diversification économique : un enrichissement de la vie », cette 50e édition marque un moment clé pour la coopération multilatérale islamique, en rassemblant 2 000 participants venus des 57 pays membres.
  • Avec un encours global de 3 500 milliards de dollars en 2024, la finance islamique, guidée par les principes de la Charia notamment interdiction de l’intérêt, traçabilité, partage du risque, devrait atteindre 4 940 milliards de dollars d’ici fin 2025.

RIYAD : Du 19 au 22 mai 2025, la capitale algérienne accueille les Assemblées annuelles de la Banque islamique de développement (BID) au Centre international des conférences Abdellatif Rahal, sous le haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune.

Placée sous le thème « Diversification économique : un enrichissement de la vie », cette 50e édition marque un moment clé pour la coopération multilatérale islamique, en rassemblant 2 000 participants venus des 57 pays membres.

Le Président du Groupe de la BID, Dr Muhammad Al Jasser, a salué l’engagement du pays hôte : « Nous sommes ravis de tenir nos Assemblées annuelles 2025 en Algérie, dans cette ville historique qui a toujours été un carrefour de coopération et d’échanges culturels. Ces rencontres seront une opportunité précieuse pour renforcer les partenariats, proposer des solutions innovantes et faire progresser le développement durable dans nos pays membres. »

Avec un encours global de 3 500 milliards de dollars en 2024, la finance islamique, guidée par les principes de la Charia (interdiction de l’intérêt, traçabilité, partage du risque), devrait atteindre 4 940 milliards de dollars d’ici fin 2025, selon un rapport de la BID. Cette croissance, portée par des pays moteurs comme l’Iran, l’Arabie saoudite, la Malaisie ou encore les Émirats arabes unis, représente une dynamique à laquelle l’Algérie souhaite activement contribuer.

Pour M. Abdelkrim Bouzred, ministre des Finances, cet événement constitue une vitrine stratégique : « Une opportunité de renforcer notre position sur la scène économique internationale, en mettant en valeur les réformes engagées, et de promouvoir les atouts du pays en matière de coopération, d’investissement et de développement durable. »

L’Algérie, qui développe depuis 2020 un segment bancaire islamique avec 900 milliards de dinars de dépôts (6,76 Mds USD), ambitionne de renforcer sa présence dans les chaînes de financement islamiques. Toutefois, le chemin reste vaste : l’économie informelle représente près de 34 % de la masse monétaire nationale, et les paiements numériques restent encore sous les 20 % des transactions.

Outre les sessions plénières du Conseil des gouverneurs, les Assemblées prévoient un Forum du secteur privé, des ateliers spécialisés (finance islamique, innovation, digitalisation, waqfs), des tables rondes sur l’investissement halal, ainsi qu’une réunion du Conseil supérieur d’Al Aqsa. Plus de 40 panels et rencontres B2B favoriseront la coopération Sud-Sud et les échanges de savoirs.

Dr Al Jasser a rappelé : « Notre rencontre à Alger sera une occasion unique de renforcer les liens entre nos pays membres, d’encourager l’esprit de coopération et d’innovation, et de renouveler notre engagement commun en faveur du développement et de la prospérité partagés. »

Enfin, l’événement devrait se conclure par la signature de plusieurs projets et accords de financement entre la BID et des institutions algériennes. Pour Ali Bouharaoua, directeur général des relations économiques et financières extérieures : « Ce rendez-vous devenu un événement économique international majeur » symbolise « l’engagement de l’Algérie en faveur d’un multilatéralisme fondé sur la solidarité, le développement et la prospérité partagée. »