Onze morts dans l'incendie d'un gîte de vacances pour handicapés

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Publié le Jeudi 10 août 2023

Onze morts dans l'incendie d'un gîte de vacances pour handicapés

  • La vice-procureure de Colmar Nathalie Kielwasser a confirmé que «onze victimes» étaient mortes dans l'incendie, lors d'un point presse sur place
  • Selon les pompiers, l'incendie a pris au rez-de-chaussée. Les victimes ont été retrouvées à l'étage ainsi que dans une mezzanine effondrée. Certaines personnes présentes à l'étage ont pu sortir mais pas toutes

WINTZENHEIM: L'incendie d'un gîte de vacances accueillant des personnes handicapées mentales légères a fait 11 morts mercredi à l'aube près de Colmar, soit le bilan le plus meurtrier en France depuis sept ans.

"Je confirme 11 victimes", a déclaré la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, alors que les sauveteurs ont peiné à localiser tous les corps des victimes dans le bâtiment carbonisé.

En visite sur place, la Première ministre Elisabeth Borne a exprimé "toute (sa) tristesse et (sa) solidarité" après ce "drame épouvantable". "Une enquête permettra de faire toute la lumière", a-t-elle promis.

En fin d'après-midi, une équipe de l'AFP a vu cinq corbillards sortir du périmètre du sinistre.

Le bâtiment éventré par l'incendie était une ancienne grange de 500 m2, avec deux étages et des combles, qui avait été rénovée il y a quelques années.

Les victimes ont été retrouvées à l'étage ainsi que dans une mezzanine effondrée, a précisé le lieutenant colonel Philippe Hauwiller, commandant de l'opération de secours.

Certaines personnes présentes dans les étages ont pu sortir mais pas toutes, a-t-il souligné.

«Fumée énorme»

Aucun élément ne permettait pour l'heure d'expliquer le drame.

"L'origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé", a déclaré la vice-procureure, sans qu'il soit possible "à ce stade" de déterminer "les causes de ce feu couvant".

Ce sinistre est le plus meurtrier enregistré en France depuis l'incendie d'un bar à Rouen en 2016.

Les pompiers ont été alertés vers 06h30 par la propriétaire du gîte, habitant à proximité du bâtiment situé au lieu-dit La Forge, un hameau entouré de collines. Ils sont arrivés sur place à 06h45, selon la préfecture.

"On a été réveillés par notre fils très tôt. En sortant, on a vu un panache de fumée énorme", a témoigné auprès de l'AFP une voisine, Solange Halter, 61 ans. Florine, une voisine de 23 ans qui ne veut pas donner son nom de famille, raconte avoir vu "un gros nuage de fumée, de grosses flammes".

"Face à cette tragédie, mes pensées vont aux victimes, aux blessés, à leurs proches", a écrit le président Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter).

17 évacués

Le bâtiment accueillait pour les vacances deux groupes d'adultes en situation de handicap, encadrés par deux associations, a précisé la préfecture du Haut-Rhin. Une association de Besançon et une de Nancy, selon Mme Kielwasser, qui a précisé que les victimes étaient originaires de l'ensemble de la région Grand Est.

L'association de Nancy, Oxygène vacances adaptées, n'a pas répondu aux questions de l'AFP. Celle de Besançon, appelée Idoine, a indiqué que ses 13 personnes envoyées sur place (neuf personnes handicapées et quatre accompagnants) étaient toutes indemnes et "en train de rentrer en Franche-Comté".

Vingt-huit personnes se trouvaient sur place au moment du sinistre, a indiqué le secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, Christophe Marot. Sur les 17 évacuées, "on dénombre une personne en urgence relative évacuée vers l'hôpital et une personne choquée", selon la préfecture.

Les rescapés ont été emmenés dans une salle communale de Wintzenheim, dont les forces de l'ordre filtraient l'accès. Une famille de Nancy était sur place, selon l'adjoint au maire, Daniel Leroy, précisant qu'il est compliqué de contacter les proches.

Une cérémonie oecuménique est prévue à 19h00 à l'église Saint-Laurent de Wintzenheim, a annoncé la mairie.

«En plein sommeil»

Le bâtiment a été le théâtre d'un "embrasement généralisé", selon les pompiers. M. Leroy, arrivé sur place vers 07h00, a rapporté qu'il "n'y avait déjà plus rien".

"Le bâtiment était entièrement consumé dans sa partie haute, la toiture était complètement effondrée", a-t-il dit. Selon lui, les occupants ont été "surpris en plein sommeil, tout le monde dormait".

Le gîte, qui se trouve sur un terrain fermé avec plusieurs bâtiments, "fonctionne depuis plusieurs années sans problème", a-t-il remarqué.

Jusqu'en milieu de journée, les ruines ont continué à dégager de la fumée. Le toit est détruit et au premier étage, l'armature en bois, carbonisée, est visible.

Dès l'alerte, le Codis (centre opérationnel départemental des services d'incendie et de secours) a déployé 76 sapeurs-pompiers, quatre fourgons incendie, quatre ambulances, un poste médical avancé et trois échelles.


Eau et déchets : Suez nomme Xavier Girre au poste de directeur général

Le directeur général de la société publique française EDF, Xavier Girre, s'exprime lors d'une conférence de presse présentant les résultats annuels 2017 de l'entreprise, le 16 février 2018 à Paris. (Photo de JACQUES DEMARTHON / AFP)
Le directeur général de la société publique française EDF, Xavier Girre, s'exprime lors d'une conférence de presse présentant les résultats annuels 2017 de l'entreprise, le 16 février 2018 à Paris. (Photo de JACQUES DEMARTHON / AFP)
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  • « Le comité des nominations et des rémunérations de Suez, réuni le 27 mai 2025, a décidé à l'unanimité de proposer au conseil d'administration du groupe la nomination de Xavier Girre au poste de directeur général du groupe Suez »
  • Parmi les principaux atouts qui ont pesé dans le choix de M. Girre, le groupe a souligné lundi sa « connaissance approfondie des métiers des secteurs de l'eau et des déchets ».

PARIS : Le géant de l'eau et des déchets Suez, qui souhaite accélérer son développement, a annoncé lundi confier cette mission à Xavier Girre, en nommant l'actuel directeur financier d'EDF et ancien cadre dirigeant du concurrent Veolia au poste de directeur général du groupe.

« Le comité des nominations et des rémunérations de Suez, réuni le 27 mai 2025, a décidé à l'unanimité de proposer au conseil d'administration du groupe la nomination de Xavier Girre au poste de directeur général du groupe Suez », a indiqué la société dans un communiqué, sans préciser la date à laquelle le conseil d'administration doit se réunir pour approuver ce choix.

Xavier Girre succède à Sabrina Soussan, qui était également présidente du conseil d'administration du groupe. 

Après le départ de cette dernière en début d'année, Thierry Déau, le patron du fonds Meridiam et l'un des principaux actionnaires du groupe, a pris la présidence du conseil d'administration, tandis que l'opérationnel a été confié aux dirigeants des branches eau et déchets du groupe.

Dans un premier temps, la dissociation des fonctions de président et de directeur général pourrait être maintenue, selon une source proche du dossier.

Suez n'avait pas donné d'explication au départ de Mme Soussan, M. Déau la remerciant pour son « excellent travail de reconstruction, de structuration et de développement » du groupe depuis trois ans, et pour avoir su « redresser la situation financière » et « constituer un solide réservoir de projets d'envergure ».

Mais plus récemment, M. Déau ne cachait pas sa volonté d'accélérer le développement du groupe. 

Alors que les volumes de déchets enfouis en décharge et la consommation d'eau potable connaissent une diminution tendancielle, M. Déau a exprimé le souhait d'aller « plus vite » dans la transformation de ces marchés vers des activités plus rentables (valorisation des déchets, économies d'eau) et d'« accélérer » les investissements dans l'innovation, lors d'une rencontre avec la presse en avril dernier.

Suez, dont les actifs à l'étranger ont été réduits en 2022 par une OPA du rival Veolia, a vu son chiffre d'affaires progresser de 3,5 % en 2024, à 9,2 milliards d'euros, une performance légèrement inférieure aux objectifs initiaux qui prévoyaient une activité en hausse annuelle de 4 à 5 % de 2022 à 2027. Le secteur des services essentiels est en pleine progression. 

Parmi les principaux atouts qui ont pesé dans le choix de M. Girre, le groupe a souligné lundi sa « connaissance approfondie des métiers des secteurs de l'eau et des déchets ».

Car avant d'assurer la direction financière du géant de l'énergie EDF pendant dix ans, cet énarque de 56 ans a officié de 1999 à 2011 au sein du groupe Veolia Environnement, le grand concurrent de Suez, dont il a été directeur des risques et de l'audit, « ainsi que DGA (directeur général adjoint), directeur financier de Veolia Transport et de Veolia Propreté ».

Pour développer le groupe, il pourra s'appuyer sur sa bonne connaissance de l'entreprise, « acquise depuis juin 2023 en tant que membre du conseil d'administration et président du comité RSE du groupe », a rappelé Suez. 

Autre atout, qui a pesé selon une source proche du dossier : la bonne connaissance du tissu des collectivités et des autorités publiques dont il peut se prévaloir, en raison de son parcours au sein de Veolia et d'EDF.

Le conseil d'administration travaille sur une nouvelle stratégie qu'il compte présenter courant 2025 pour une mise en œuvre à partir de 2026, a indiqué à l'AFP une source syndicale du groupe.

Soulignant le « profil financier » de Xavier Girre, cette dernière craint que la direction procède à « une éventuelle réduction des coûts », avec « des réductions potentielles d'effectifs », en premier lieu dans les fonctions « support », telles que les ressources humaines ou les services informatiques. 


Sacre du PSG en Ligue des Champions: la fête endeuillée par deux morts, polémique sur la sécurité

La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l'Inter Milan samedi soir à Munich, a été assombrie par deux morts. (AFP)
La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l'Inter Milan samedi soir à Munich, a été assombrie par deux morts. (AFP)
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  • Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont mis en avant la responsabilité du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans les incidents et violences survenus dans la nuit
  • Colère de Bruno Retailleau quelques heures plus tard lors d'un point presse où il a accusé le RN de "tromper les Français" et LFI "d'encourager la violence"

PARIS: La victoire du Paris SG face à l'Inter Milan en finale de la Ligue des champions a été endeuillée en France par la mort d'un mineur à Dax et celle d'un jeune homme à Paris, où la soirée a été émaillée de nombreux incidents, ce qui a déclenché une polémique sur la sécurité.

Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont mis en avant la responsabilité du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans les incidents et violences survenus dans la nuit. Le RN a dénoncé "un fiasco" sécuritaire, tandis que LFI lui a demandé de "rendre des comptes".

Colère de Bruno Retailleau quelques heures plus tard lors d'un point presse où il a accusé le RN de "tromper les Français" et LFI "d'encourager la violence".

Le ministre a jugé que le dispositif sécuritaire autour du sacre du PSG avait été "à la hauteur", tandis que le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a estimé qu'il n'était "ni une réussite, ni un échec".

La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l'Inter Milan samedi soir à Munich, a été assombrie par deux morts.

Emmanuel Macron a jugé ces incidents "inacceptables": "Rien ne peut justifier ce qu'il s'est passé ces dernières heures, les affrontements violents sont inacceptables (...) Nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacables", a-t-il assuré.

A Dax, un mineur de 17 ans a été tué à coups de couteau lors d'un rassemblement pour célébrer le sacre du club parisien, sans que l'on sache à ce stade si les faits étaient ou non liés à ces festivités.

A Paris, un jeune homme d'une vingtaine d'années, employé du chef cuistot Jean Imbert, a été percuté à scooter par une voiture et a succombé à ses blessures. Le conducteur du véhicule, en garde à vue, a été relâché dimanche soir, selon le parquet, dont l'enquête se poursuit.

"La videosurveillance a montré que le scooter circulait à vive allure. Une expertise en accidentologie a été ordonnée", a précisé le ministère public.

Plus de 500 interpellations 

A Grenoble, quatre personnes d'une même famille ont été blessées, dont deux grièvement, après qu'une voiture a heurté la foule.

A Coutances (Manche), un policier, atteint à l'oeil par un pétard, a été placé en coma artificiel et transporté à l'hôpital de Caen. L'enquête devra déterminer si le tir était accidentel ou intentionnel.

Au cours de la soirée, émaillée de très nombreux incidents et de violences, majoritairement dans la capitale, 22 membres des forces de l'ordre ont été blessés, dont 18 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. La nature et la gravité des blessures n'ont pas été précisées.

Sept sapeurs-pompiers ont été blessés ainsi que 192 manifestants.

Il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue, selon M. Retailleau.

A Paris, le parquet a indiqué avoir suivi 202 gardes à vue de majeurs. La moitié a été prolongée dimanche soir. 51 ont été relâchés, tandis que 45 font face à des suites judiciaires: contributions citoyennes, ordonnances pénales, comparution immédiate...

Parmi les 14 mineurs parisiens en garde à vue, deux sont prolongés dimanche soir, dix seront présentés à la justice, mais deux ont bénéficié d'un classement.

Le ministère de l'Intérieur a décompté, selon un bilan national provisoire, 692 incendies dont 264 véhicules.

A Paris, en dépit d'un dispositif particulièrement conséquent - 5.400 policiers et gendarmes  mobilisés dans la capitale et en petite couronne -, des scènes de pillages, de bris de mobilier urbain, de vitrines dégradées et d'incendies de vélos en libre service, ont été constatées principalement sur les Champs-Elysées et à ses abords.

"Fabrique de barbares" 

Deux voitures ont été incendiées Porte de Saint-Cloud, près du Parc des Princes, où à plusieurs reprises des supporters munis de fumigènes sont descendus sur le périphérique et ont interrompu la circulation avant d'être délogés par les forces de l'ordre.

Dimanche soir, à proximité du Parc des Princes, qui a accueilli dans la soirée les joueurs, au moins un autre véhicule a été incendié. De légers heurts entre forces de l'ordre et de petits groupes mobiles ont aussi été constatés par des journalistes de l'AFP.

Laurent Nuñez a mis l'accent sur la présence samedi soir "d'une population venue que pour piller, pour commettre des exactions". Il l'a évaluée à "plusieurs milliers de personnes".

Le ministre de l'Intérieur et nouveau patron de LR a dit "sa colère" face à ces "barbares", un terme qu'il avait employé déjà samedi soir. "Cette fabrique de barbares a été engendrée par une société, qui pendant des décennies, a déconstruit tous les cadres communs qui permettent à une société de tenir debout", a-t-il dit.

Pour la parade des joueurs qui, à bord d'un bus à Impérial, ont remonté l'avenue des Champs-Elysées en fin d'après-midi, un dispositif avec installation de trois box pour une jauge maximale de 110.000 personnes a été mis en place. Dispositif de "très, très haut niveau" avec "des fouilles, des palpations systématiques à l'entrée", selon le préfet de police.

En début de soirée, selon une source policière à l'AFP, dix personnes ont été interpellées à Paris, neuf sur les Champs-Elysées et une avenue de la porte de Saint-Cloud dans le 16e arrondissement, à proximité du Parc des Princes.

 


Sacre du PSG à Paris: 79 interpellations dans la nuit de dimanche à lundi

Au total, plus de 5.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pendant le week-end dans la capitale et en petite couronne. (AFP)
Au total, plus de 5.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pendant le week-end dans la capitale et en petite couronne. (AFP)
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  • "On a procédé à 79 interpellations dont une partie dans la nuit (...); le calme est revenu vers 03h30 du matin", a-t-il encore détaillé, évoquant un nombre d'interpellations "totalement inédit" pendant le week-end
  • Dans la nuit de samedi à dimanche, il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue

PARIS: Soixante-dix-neuf personnes ont été interpellées dans la nuit de dimanche à lundi en marge des célébrations à Paris de la victoire du PSG en Ligue des champions, a indiqué lundi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

"Après la levée du service, on peut dire même dans la nuit, après 01H00 du matin, on a vu des résurgences d'individus qui étaient animés de malveillance, qui n'étaient pas vraiment des supporters du Paris Saint-Germain (...): ils ont pris des barrières et ils ont bloqué le périphérique pendant un bon quart d'heure et puis on a eu aussi un retour sur les Champs-Elysées de groupes qui montaient, descendaient, tiraient des mortiers et essayaient de dégrader des commerces", a expliqué le préfet de police sur RTL.

"On a procédé à 79 interpellations dont une partie dans la nuit (...); le calme est revenu vers 03h30 du matin", a-t-il encore détaillé, évoquant un nombre d'interpellations "totalement inédit" pendant le week-end.

Dans la nuit de samedi à dimanche, il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue.

Au total, plus de 5.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pendant le week-end dans la capitale et en petite couronne.

La victoire historique du PSG face à l'Inter Milan (5-0) en finale de la Ligue des Champions, samedi à Munich, a été endeuillée en France par la mort d'un mineur de 17 ans, tués à coups de couteau à Dax, et celle d'un jeune homme d'une vingtaine d'années à Paris, où la soirée a été émaillée de nombreux incidents.

Rentrés en France dans l'après-midi, les joueurs parisiens ont défilé dimanche sur les Champs-Elysées devant plus de 100.000 personnes avant de présenter la Coupe d'Europe à leurs supporters au Parc des Princes.