L'ONU estime à 1,2 milliard de dollars les besoins pour Gaza et la Cisjordanie

Des gens recherchent des victimes et des survivants dans les décombres d’un bâtiment détruit lors d’une frappe israélienne contre le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 novembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo MAHMOUD HAMS / AFP)
Des gens recherchent des victimes et des survivants dans les décombres d’un bâtiment détruit lors d’une frappe israélienne contre le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 novembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo MAHMOUD HAMS / AFP)
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

L'ONU estime à 1,2 milliard de dollars les besoins pour Gaza et la Cisjordanie

  • Israël interdit l'entrée de carburant dans la bande de Gaza estimant que c'est un produit à haut risque qui peut-être détourné à des fins militaires
  • La situation humanitaire dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un «siège complet» par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité

GENEVE: L'ONU estime les besoins en aide pour la population de Gaza et la Cisjordanie à 1,2 milliard de dollars jusqu'à fin 2023, a indiqué l'agence chargée de la coordination humanitaire (OCHA), dans un communiqué.

"Le coût pour répondre aux besoins de 2,7 millions de personnes – c'est-à-dire la totalité de la population de Gaza et 500.000 personnes en Cisjordanie occupée – est estimé à 1,2 milliard de dollars", précise OCHA, ajoutant que l'appel à des fonds lancé initialement le 12 octobre est très insuffisant.

OCHA estimait alors avoir besoin de 294 millions de dollars.

OCHA doit dévoiler lundi les détails de son appel révisé aux donateurs, mais il détaillera "les besoins en nourriture, en eau, en soins de santé, en abris, en hygiène et d'autres priorités urgentes suite aux bombardements massifs dans la bande de Gaza." "Nous exhortons les donateurs à mettre rapidement à disposition des ressources pour la réponse", souligne le communiqué.

Outre "un financement adéquat", l'organisation insiste aussi sur "un accès sûr et durable à toutes les personnes dans le besoin où qu'elles se trouvent, un flux suffisant de fournitures humanitaires et - surtout - le carburant."

Israël interdit l'entrée de carburant dans la bande de Gaza estimant que c'est un produit à haut risque qui peut-être détourné à des fins militaires.

"Le fonctionnement du secteur privé et des ONG dépendra également de la protection et des assurances données par les parties au conflit. L’ouverture des points de passage israéliens sera primordiale", ajoute le communiqué.

La situation humanitaire dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.

Israël a répondu à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste du Hamas sur son territoire le 7 octobre. Cette attaque a fait 1.400 morts essentiellement des civils souvent assassinés brutalement et quelque 240 otages, emmenés dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, selon les autorités israéliennes.

Israël a riposté à coup d'intenses et incessants bombardements d'artillerie et aériens sur la bande de Gaza. Selon les autorités sanitaires du Hamas, elles ont fait plus de 9.000 morts dont 3.760 enfants.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé vendredi matin à Tel-Aviv, où il entend notamment faire pression sur Israël pour assurer la protection des civils palestiniens pris au piège de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.


Macron appelle à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.