Ce que le verdict de la CIJ sur le «génocide de Gaza» signifie pour la Palestine, Israël et l'Afrique du Sud

Un char israélien garde une position alors que les Palestiniens fuient Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, dans le cadre des batailles entre Israël et le Hamas. (AFP)
Un char israélien garde une position alors que les Palestiniens fuient Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, dans le cadre des batailles entre Israël et le Hamas. (AFP)
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Publié le Samedi 27 janvier 2024

Ce que le verdict de la CIJ sur le «génocide de Gaza» signifie pour la Palestine, Israël et l'Afrique du Sud

  • Les Palestiniens ont qualifié cette décision de «moment charnière» dans le cheminement vers la justice, tandis qu'Israël l'a qualifiée de «scandaleuse»
  • Toutefois, les experts se demandent pourquoi la CIJ n'a pas appelé à un cessez-le-feu à Gaza, alors qu'elle l'a fait dans les cas de l'Ukraine et du Myanmar

LONDRES: Sans exiger l'arrêt immédiat de l’opération militaire israélienne à Gaza, la plus haute juridiction de l'ONU a confirmé la validité de l'affirmation de l'Afrique du Sud selon laquelle l'enclave palestinienne assiégée pourrait être au cœur d'un génocide.

Par une majorité de 15 contre 2, un panel de juges de la Cour internationale de justice a confirmé vendredi sa compétence pour entendre l'affaire de l'Afrique du Sud dans son intégralité, refusant la demande d'Israël de rejeter l'affaire.

Bien qu'il ne s'agisse que d'un verdict provisoire, l'affaire devant durer plusieurs années, les ramifications immédiates de la décision provisoire de la CIJ se font déjà sentir, les hommes politiques palestiniens célébrant la décision comme un moment charnière dans le long voyage vers la justice et l’imputabilité.

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Des partisans pro-palestiniens rassemblés devant l'ambassade de Palestine à Pretoria, le 26 janvier 2024, se réjouissent après avoir vu la Cour internationale de justice rendre sa décision dans l'affaire contre Israël intentée par l'Afrique du Sud à La Haye. (Photo, AFP)

«L'affaire engagée par l'Afrique du Sud a permis de détailler les actions d'Israël et son intention de commettre un génocide à Gaza», a déclaré Husam Zomlot, l'ambassadeur palestinien au Royaume-Uni, dans un communiqué.

«La Cour a rendu son verdict: Israël doit cesser de tuer des Palestiniens, mettre fin à l'incitation au génocide et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dont a désespérément besoin une population déplacée, affamée et soumise à un siège et à des bombardements», a-t-il signalé.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux peu après la décision, Riyad al-Maliki, le ministre palestinien des Affaires étrangères, a déclaré que cette décision était un «rappel important qu'aucun État n'est au-dessus de la loi».

La présidente du tribunal, la juge Joan Donoghue, a prononcé le verdict en disant: «La Cour est consciente de la tragédie humaine qui frappe la région. Le sort des enfants est particulièrement déchirant. Toute une génération d'enfants de Gaza est traumatisée. Leur avenir est menacé.»

Le tribunal a également ordonné au groupe militant palestinien Hamas de relâcher les 140 otages restants qui avaient été capturés lors de l'attentat du 7 octobre, au cours duquel 1 200 personnes ont été tuées.

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Des personnes se rassemblent à la Bertha House au Cap, le 26 janvier 2024, pour assister à la décision de la Cour mondiale dans l'affaire intentée contre Israël par l'Afrique du Sud à La Haye. (Photo, AFP)

Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a qualifié la décision de la CIJ de «honte qui ne sera pas effacée pendant des générations».

Sur la plateforme de médias sociaux X, Netanyahou a déclaré: «L'engagement d'Israël envers le droit international est inébranlable. Notre engagement sacré à défendre notre pays et notre peuple est tout aussi inébranlable.»

«Comme tout pays, Israël a le droit inhérent de se défendre. La tentative ignoble de nier ce droit est une discrimination flagrante à l'encontre de l'État juif, et elle a été rejetée à juste titre. L'accusation de génocide n'est pas seulement fausse, elle est scandaleuse. Les personnes décentes du monde entier devraient la rejeter», a-t-il indiqué.

«Notre guerre est contre les terroristes du Hamas, pas contre les civils palestiniens. Nous continuerons à faciliter l'aide humanitaire et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les civils ne soient pas mis en danger», a-t-il éclairci.

Néanmoins, la décision oblige Israël à changer sa conduite à Gaza, la CIJ imposant six mesures provisoires, notamment la prévention des actes qui pourraient être considérés comme génocidaires et la punition des commentaires qui semblent inciter au génocide.

Pour la population civile de Gaza, la question la plus immédiate est de savoir si Israël respectera la demande de la Cour de veiller à ce qu'une aide humanitaire suffisante soit autorisée à entrer dans l'enclave assiégée afin d'éviter la famine.

Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, quelque 26 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de l'opération militaire israélienne en octobre, et la majeure partie de la population de l'enclave a été déplacée par les combats.

Bien que cette décision soit importante, l'équipe juridique de l'Afrique du Sud n'a pas obtenu toutes les mesures provisoires qu'elle espérait.

S'exprimant après la décision, Naledi Pandor, ministre sud-africain des Affaires étrangères, a déclaré qu'en l'absence du cessez-le-feu, les ordres de la Cour «ne fonctionnent pas», ajoutant qu'il appartiendrait aux «puissants amis» d'Israël de l'inciter à se conformer à la décision de la Cour.

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La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, s'adresse aux journalistes après la session de la Cour mondiale à La Haye (Pays-Bas), le 26 janvier 2024. (Photo, AP)

Bien qu'elle ait souhaité que le mot «cessation» soit inclus dans le verdict, Pandor s'est déclarée «satisfaite des instructions données». Le gouvernement de Pretoria a également qualifié cette décision d’«historique».

D'autres personnes qui ont parlé à Arab News ont partagé la consternation de Pandor quant au fait que la Cour n’ait pas répété son ordonnance provisoire du 16 mars 2022, obligeant la Russie à «suspendre immédiatement les opérations militaires» en Ukraine en attendant une décision finale.

Hassan Ben Imran, membre du conseil d'administration de Law for Palestine, l’organisme sans but lucratif basé à Manchester en Angleterre, a déclaré à Arab News qu'il était «déçu» par la formulation.

«Oui, moralement, les juges doivent se demander pourquoi ils n'ont pas énoncé clairement le mot ‘cessez-le-feu’ comme ils l'ont fait en Ukraine et au Myanmar. Cependant, l'ordonnance de mesures provisoires a été un énorme succès stratégique pour les victimes à long terme», a-t-il précisé.

«Ainsi, bien que la Cour n'ait pas utilisé le mot ‘cessez-le-feu’, l'ensemble de la décision signifie clairement que la mise en œuvre nécessite un cessez-le-feu», a-t-il spécifié.

De même, Juliette McIntyre, experte en droit international de l'Université d'Australie du Sud, a estimé que la décision de la Cour rendrait «beaucoup plus difficile pour d'autres États de continuer à soutenir Israël face à une tierce partie neutre estimant qu'il y a un risque de génocide».

Cette situation, a ajouté McIntyre, pourrait conduire les États à retirer «leur soutien militaire ou autre à Israël afin d'éviter cette situation», les États-Unis étant censés suivre de près l'évolution de la situation.

Dans toute l'Europe, des pressions ont commencé à s'exercer sur les gouvernements pour qu'ils donnent suite à la décision, le parti national écossais avertissant que le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, «ne peut plus rester silencieux face aux atrocités commises à Gaza».

De même, l'organisation Human Rights Watch, basée à New York, a déclaré que la décision de la CIJ avait mis «Israël et ses alliés en garde», les appelant à «respecter leur engagement déclaré à l'égard du droit international».

«Les gouvernements doivent de toute urgence user de leur influence pour garantir l'application de l'ordonnance», a déclaré Balkees Jarrah, directrice adjointe du Programme Justice internationale à HRW, dans un communiqué publié à la suite de la décision.

«L'ampleur et la gravité des souffrances des civils à Gaza, causées par les crimes de guerre israéliens, n'exigent rien de moins», a-t-elle insisté.

Pandor a souligné que le succès du verdict dépendait des puissances internationales, déclarant aux journalistes qu'elle n'avait «jamais vraiment espéré qu'Israël» se conforme aux ordres de la Cour.

Julia Roknifard, professeure adjointe à l'école de politique, d'histoire et de relations internationales de l'université de Nottingham, a déclaré à Arab News que, même si l'on était en partie déçu que la CIJ n'ait pas exigé un cessez-le-feu comme elle l'avait fait avec la Russie, la décision avait du poids.

«Israël est censé autoriser l'entrée de l'aide et fournir un rapport à ce sujet dans un mois», a-t-elle indiqué. «Mais même si Tel-Aviv s'exécute et que toute l'aide nécessaire est acheminée, alors que l'opération se poursuit, cela n'empêchera pas la dévastation, et surtout l'augmentation du nombre de morts.»

«Pour l'instant et sans surprise, les responsables israéliens font preuve de mépris à l'égard de la décision et de l'ensemble de la procédure», a-t-elle ajouté.

En effet, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, a réagi au verdict sur X par une boutade: «La Haye, enfant capricieux».

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Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. (Photo, AFP)

Contrairement à Ben-Gvir, les forces de défense israéliennes pourraient prendre le verdict de la Cour plus au sérieux, puisqu'elles auraient déjà modifié leurs tactiques pour se conformer à la décision de la CIJ.

Bien qu'Arab News n'ait pas été en mesure de vérifier ces changements, des sources ont fait état, ces dernières semaines, d'un fossé grandissant entre les dirigeants militaires et politiques d'Israël sur la manière dont la guerre est menée.

Pour l'instant, cependant, le gouvernement israélien semble résolument opposé à cette décision. Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré qu'Israël n'avait pas besoin de «leçons de morale pour faire la distinction entre terroristes et civils».

Il a ajouté que les forces de défense israéliennes «poursuivront leurs opérations pour démanteler les capacités militaires et administratives de l'organisation terroriste du Hamas et pour ramener les otages dans leurs foyers».

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Des chars de l'armée israélienne roulent dans le sud d'Israël, le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 24 janvier 2024, au sein des combats entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo, AFP)

Pour Yossi Mekelberg, chercheur associé du programme MENA à la Chatham House de Londres, l'affaire a montré les limites des voies légales pour obtenir justice pour les Palestiniens − ce qui, selon lui, est en fin de compte un processus politique.

«Je craignais depuis le début que cette affaire ne détourne l'attention de l'objectif principal, qui est d'instaurer un cessez-le-feu humanitaire immédiat», a révélé Mekelberg à Arab News.

«L'accent aurait dû être mis, au moins à ce stade, sur l'aspect politique et non sur l'aspect juridique. La priorité est d'abord de faire cesser les souffrances, puis de s'occuper des aspects juridiques. Je ne suis pas opposé à l'application du droit international et à l'obligation de rendre des comptes; c'est une question d'ordre», a-t-il soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Egypte tente de rassurer la Grèce sur le statut du monastère de Sainte-Catherine

L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.  Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques. Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
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  • Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique"
  • Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses

LE CAIRE: L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.

Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse.

Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique".

Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses.

Selon lui, "le plus ancien monument chrétien orthodoxe au monde, le monastère sacré de Sainte-Catherine sur le mont Sinaï foulé par Dieu, entre dans une grande épreuve qui renvoie à d'autres époques sombres".

Mais le bureau du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a estimé jeudi, dans un communiqué, que la décision de justice "consolide" au contraire le statut du site.

Et il "réitère son engagement total à préserver le statut religieux unique et sacré du monastère de Sainte-Catherine et à empêcher sa violation".

Le monastère, fondé au VIe siècle sur le site biblique du buisson ardent dans les montagnes du sud de la péninsule du Sinaï, est le plus ancien monastère chrétien continuellement habité au monde.

La région de Sainte-Catherine, qui comprend la ville éponyme et une zone naturelle protégée, fait l'objet d'un développement massif dans le cadre d'un mégaprojet gouvernemental controversé visant à attirer le tourisme de masse.

Certains observateurs estiment que ce projet a porté atteinte à l'écosystème de la réserve naturelle et menace le monastère ainsi que la communauté locale.

L'archevêque Ieronymos craint que le monastère va maintenant être "saisi et confisqué", malgré "de récentes promesses contraires faites par le président égyptien au Premier ministre grec".

Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, a communiqué jeudi avec son homologue égyptien Badr Abdelatty, pour dire "qu'il n'y avait aucune marge pour dévier des accords entre les deux parties, exprimés par les dirigeants des deux pays", en mai à Athènes, a précisé sa porte-parole.

Dans une déclaration à l'agence de presse nationale égyptienne, le ministère égyptien des Affaires étrangères a assuré de son côté que les rumeurs de confiscation étaient "infondées".

Le porte-parole du gouvernement grec, Pavlos Marinakis, a noté que "la Grèce exprimera sa position officielle (...) lorsque le contenu officiel et complet de la décision de justice sera connu et évalué", confirmant l'engagement des deux pays à "maintenir le caractère religieux orthodoxe grec du monastère".

 


Soudan: les paramilitaires bombardent El-Obeid, 6 morts dans un hôpital

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
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  • "La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée
  • Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source

KHARTOUM: Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont bombardé vendredi la ville d'El-Obeid, dans le sud du Soudan, tuant six personnes dans un hôpital, ont rapporté des sources médicales et militaires.

"La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée.

Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source.

Une source médicale à l'hôpital principal d'El-Obeid a confirmé ce bilan, précisant que l'hôpital de l'Assurance sociale avait dû fermer en raison des dégâts causés par la frappe.

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour.

Ces dernières semaines, les combattants des FSR ont intensifié leurs attaques contre El-Fasher, dernier grand centre urbain du Darfour encore sous contrôle de l'armée, et les camps de déplacés environnants, Abou Chouk et Zamzam.

Jeudi, Les paramilitaires ont revendiqué la reprise de deux villes stratégiques dans la région du Kordofan, dans l'ouest du Soudan, dont al-Khoei, à 100 km à l'ouest d'El-Obeid.

Al-Khoei avait été brièvement reprise par l'armée il y a une dizaine de jours.

Alors que le conflit est entré dans sa troisième année, le pays reste de facto divisé en deux: l'armée contrôle le centre, l'est et le nord, tandis que les paramilitaires tiennent la quasi-totalité du Darfour et certaines parties du sud.

Le troisième plus vaste pays d'Afrique est déchiré, depuis avril 2023 par une guerre pour le pouvoir que se livrent le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des FSR.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU a décrit comme "la pire crise humanitaire" en cours dans le monde.


Gaza: un hôpital affirme que les forces israéliennes procèdent à une «évacuation forcée» des locaux

Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
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  • L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux
  • L'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar est le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza"

GAZA: L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l'armée poursuit son offensive.

"Les forces d'occupation israéliennes procèdent actuellement à l'évacuation forcée des patients et du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar, le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza", a déclaré l'hôpital dans un communiqué. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.