Israël-Hamas: Paris et Le Caire plaident pour le passage de l'aide à Gaza

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna (G) tient une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Sameh Shoukry, au Caire, le 16 octobre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna (G) tient une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Sameh Shoukry, au Caire, le 16 octobre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Israël-Hamas: Paris et Le Caire plaident pour le passage de l'aide à Gaza

  • «Il n'y a pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza en échange de la sortie d'étrangers», a redit lundi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
  • En visite dimanche en Israël, Catherine Colonna avait martelé qu'Israël avait le droit de se défendre après les «attaques terroristes du Hamas»

LE CAIRE: Les chefs de diplomatie français et égyptien ont plaidé lundi au Caire pour que l'aide puisse entrer à Gaza et que les étrangers puissent sortir de l'enclave palestinienne bombardée sans répit par Israël.

"Ceux qui veulent quitter Gaza doivent pouvoir le faire", a plaidé la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. "A tous, nous demandons que des points de passage puissent être ouverts", a-t-elle ajouté.

Son homologue égyptien Sameh Choukri a renvoyé la responsabilité de la fermeture du terminal de Rafah entre Gaza et l'Egypte à Israël qui "n'a pas donné de signal jusqu'ici", a-t-il dit alors qu'un responsable américain assurait samedi que les ressortissants américains traverseraient sous peu.

"Il n'y a pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza en échange de la sortie d'étrangers", a redit lundi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Au terminal lui-même, côté palestinien comme égyptien, la situation est figée: des détenteurs de passeports étrangers attendent en vain pour le troisième jour consécutif et les cargaisons d'aide s'empilent dans le Sinaï égyptien à une quarantaine de kilomètres de Rafah, rapportent des journalistes de l'AFP et des témoins.

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas a fait des milliers de morts de part et d'autre et plus d'un million de déplacés, "les civils doivent être protégés, leurs besoins essentiels satisfaits", a plaidé Mme Colonna.

Elle a aussi estimé que "le poids du conflit ne doit pas retomber sur l'Egypte", alors que des commentateurs israéliens suggèrent que l'Egypte devrait accueillir sur son sol les Gazaouis "temporairement", une ligne rouge pour les Palestiniens qui redoutent qu'Israël ne les laisse pas revenir sur leur terre.

Dimanche, Le Caire a proposé une conférence internationale sur la question palestinienne.

"La France accueille favorablement" cette initiative "pour montrer aussi qu'il existe un horizon politique qui prenne en compte le droit d'israël à la sécurité et le droit des Palestiniens à disposer d'un Etat", a dit Mme Colonna.

Après l'Egypte, la cheffe de diplomatie se rend ensuite au Liban, où elle a dit avoir annulé une visite à la Finul, la force de maintien de la paix au Liban, positionnée dans le sud du pays, après des tirs de roquettes dans la zone qui fait redouter un débordement régional du conflit.

L'Egypte, médiateur historique entre Palestiniens et Israéliens, est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël. Elle partage sa frontière nord-est avec la bande de Gaza et Israël et tient la seule ouverture sur le monde de l'enclave palestinienne non contrôlée par Israël.

En visite dimanche en Israël, Catherine Colonna avait martelé qu'Israël avait le droit de se défendre après les "attaques terroristes du Hamas", soulignant qu'il avait "connu l'indicible".

Mais elle a aussi rappelé la nécessité de respecter le droit international et humanitaire, appelant les autorités israéliennes à une réponse "ferme" mais "juste".


Paris: un SDF retrouvé mort aux Halles, une enquête criminelle ouverte

Dimanche, peu après midi, au troisième sous-sol des Halles, les agents de sécurité du forum ont découvert le corps d'un homme, le pantalon baissé sur les chevilles, présentant une "déformation suspecte" au niveau du visage, explique cette source. (AFP)
Dimanche, peu après midi, au troisième sous-sol des Halles, les agents de sécurité du forum ont découvert le corps d'un homme, le pantalon baissé sur les chevilles, présentant une "déformation suspecte" au niveau du visage, explique cette source. (AFP)
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  • Un homme, sans domicile fixe, a été retrouvé mort dimanche au forum des Halles à Paris (centre) et une enquête criminelle a été ouverte, a-t-on appris lundi de source policière
  • Dimanche, peu après midi, au troisième sous-sol des Halles, les agents de sécurité du forum ont découvert le corps d'un homme, le pantalon baissé sur les chevilles, présentant une "déformation suspecte" au niveau du visage

PARIS: Un homme, sans domicile fixe, a été retrouvé mort dimanche au forum des Halles à Paris (centre) et une enquête criminelle a été ouverte, a-t-on appris lundi de source policière.

Dimanche, peu après midi, au troisième sous-sol des Halles, les agents de sécurité du forum ont découvert le corps d'un homme, le pantalon baissé sur les chevilles, présentant une "déformation suspecte" au niveau du visage, explique cette source.

Des éclaboussures de sang maculaient les murs, jusque dans les escaliers, selon la même source.

Une veste a été retrouvée à proximité du corps, présentant également de nombreuses taches de sang.

La brigade criminelle a été saisie de l'enquête.

 


Naufrage dans la Manche: mort d'un migrant, 61 personnes secourues

En incluant la personne décédée lundi, au moins 12 migrants sont morts depuis début 2025 en essayant de rejoindre l'Angleterre à bord de small boats, ces embarcations clandestines précaires souvent surchargées. (AFP)
En incluant la personne décédée lundi, au moins 12 migrants sont morts depuis début 2025 en essayant de rejoindre l'Angleterre à bord de small boats, ces embarcations clandestines précaires souvent surchargées. (AFP)
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  • Les autorités préfectorales ont été prévenues vers 02H30 du matin (00H30 GMT), précise la Prémar
  • Parmi les personnes secourues, un enfant et sa mère en état d'hypothermie ont été évacués par hélicoptère et hospitalisés à Boulogne-sur-Mer, où tous les rescapés ont été pris en charge par les secours français

LILLE: Une personne qui tentait de rejoindre clandestinement la Grande-Bretagne depuis les côtes du nord de la France est morte dans la Manche après la dislocation d'une embarcation surchargée dans la nuit de dimanche à lundi, a annoncé la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar).

Au large des côtes françaises, 61 autres passagers ont été secourus, a précisé la Prémar, confirmant une information du quotidien La Voix du Nord.

"Il y a eu énormément de départs. Une embarcation qui était surchargée s'est disloquée" et parmi les passagers, "une personne est décédée", a-t-elle indiqué.

Les autorités préfectorales ont été prévenues vers 02H30 du matin (00H30 GMT), précise la Prémar. Des moyens de surveillance, mobilisant le bateau de remorquage ainsi que des bateaux britanniques et un hélicoptère de la marine française ont alors été engagés pour porter assistance aux personnes en difficultés.

Parmi les personnes secourues, un enfant et sa mère en état d'hypothermie ont été évacués par hélicoptère et hospitalisés à Boulogne-sur-Mer, où tous les rescapés ont été pris en charge par les secours français.

En incluant la personne décédée lundi, au moins 12 migrants sont morts depuis début 2025 en essayant de rejoindre l'Angleterre à bord de small boats, ces embarcations clandestines précaires souvent surchargées.

En 2024, selon l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), 78 migrants sont morts dans ces dangereuses traversées, un record depuis le début en 2018 de ce phénomène. De janvier à décembre 2024, plus de 36.800 personnes sont arrivées au Royaume-Uni sur des embarcations de fortune, soit 25% de plus qu'en 2023.

 


Scandale des eaux minérales: l'enquête sénatoriale déplore «une dissimulation» de la part de l'Etat

L'affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l'objet d'une "dissimulation par l'Etat" relevant "d'une stratégie délibérée", estime la commission d'enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille. (AFP)
L'affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l'objet d'une "dissimulation par l'Etat" relevant "d'une stratégie délibérée", estime la commission d'enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille. (AFP)
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  • Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l'usage de traitements interdits pour de l'eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis jusqu'à l'Elysée
  • Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation des sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplacant les traitements interdits par une microfiltration fine par ailleurs controversée car à même de priver l'eau minérale de ses caractéristiques

PARIS: L'affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l'objet d'une "dissimulation par l'Etat" relevant "d'une stratégie délibérée", estime la commission d'enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille.

"Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes et vis à vis des Français (...) Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite", souligne le rapport de la commission, rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.

Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l'usage de traitements interdits pour de l'eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis jusqu'à l'Elysée.

Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation des sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplacant les traitements interdits par une microfiltration fine par ailleurs controversée car à même de priver l'eau minérale de ses caractéristiques.

"Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations" de 2021, souligne le rapport.

Les sénateurs déplorent une "inversion de la relation entre l’État et les industriels en matière d’édiction de la norme": "Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux".

Le rapport blâme "les échecs de l'interministériel", "le travail en silo", les ministères de la Consommation et de la Transition écologique écartés...

"En définitive, c’est au plus haut niveau de l’État que s’est jouée la décision d’autoriser une microfiltration sous le seuil de 0,8 micron", au terme d'une "concertation interministérielle", "dans la continuité des arbitrages pris par le cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, mais sans que celle-ci ne semble informée", note le rapport.

"De son côté, la présidence de la République, loin d’être une forteresse inexpugnable à l’égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier", ajoute la commission, qui se base sur "des documents recueillis par ses soins": elle "savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années".

Parmi les conséquences, l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l'appellation -lucrative- d'eau minérale naturelle. Dans le même temps, à ce jour, il n'y a pas "de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée", relève le rapport.

La commission, parmi 28 recommandations, préconise un suivi qualitatif des nappes, "un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les industriels minéraliers", un meilleur étiquetage pour les consommateurs.