Le Nobel de médecine consacre les avancées sur le vaccin ARN messager contre le Covid

Cette combinaison d'images créée le 02 octobre 2023 montre les portraits de la biochimiste hongroise et américaine Katalin Kariko (à gauche) et du médecin-scientifique américain Drew Weissman lors de la neuvième cérémonie de remise des prix Breakthrough Prize à l'Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles, le 15 avril 2023. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 02 octobre 2023 montre les portraits de la biochimiste hongroise et américaine Katalin Kariko (à gauche) et du médecin-scientifique américain Drew Weissman lors de la neuvième cérémonie de remise des prix Breakthrough Prize à l'Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles, le 15 avril 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Le Nobel de médecine consacre les avancées sur le vaccin ARN messager contre le Covid

  • Kariko et Weissman, collègues de longue date de l'université de Pennsylvanie (Etats-Unis) et âgés respectivement de 68 et 64 ans, ont déjà remporté plusieurs récompenses prestigieuses pour leurs recherches, dont le prix Lasker Award en 2021
  • En récompensant le duo, le comité Nobel sort de sa pratique habituelle de distinguer des recherches datant de plusieurs décennies

STOCKHOLM: Le prix Nobel de médecine a consacré lundi les travaux de la chercheuse hongroise Katalin Kariko et de son collègue américain Drew Weissman dans le développement de vaccins à ARN messager, décisifs dans la lutte contre le Covid-19.

Les deux scientifiques, cités parmi les grands favoris, ont été distingués "pour leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléiques qui ont permis le développement de vaccins ARNm efficaces contre le Covid-19", a annoncé le jury.

"Les lauréats ont contribué au développement à un rythme sans précédent de vaccins à l'occasion d'une des plus grandes menaces pour la santé humaine dans les temps modernes", a-t-il ajouté.

Kariko et Weissman, collègues de longue date de l'université de Pennsylvanie (Etats-Unis) et âgés respectivement de 68 et 64 ans, ont déjà remporté plusieurs récompenses prestigieuses pour leurs recherches, dont le prix Lasker Award en 2021, souvent considéré comme un précurseur du Nobel.

En récompensant le duo, le comité Nobel sort de sa pratique habituelle de distinguer des recherches datant de plusieurs décennies.

Leurs découvertes décisives remontent à 2005 et les premiers vaccins à acide ribonucléique messager (ARNm) contre le Covid-19 ont été ensuite fabriqués par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna et inoculés à partir de fin 2020.

En pleine pandémie, de nombreuses personnes ont été familiarisées au principe des vaccins à ARN messager: ils se concentrent sur une petite partie du virus -- dans le cas du SARS-CoV-2, la protéine dite "Spike" -- et visent à injecter dans l'organisme des brins d'instructions génétiques, appelés ARN messager, ordonnant au corps de fabriquer cette protéine.

Inoffensive en elle-même, cette "spicule" du coronavirus est ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps.

Pour Katalin Kariko, treizième femme à obtenir le Nobel de médecine, cette distinction vient consacrer de longues années de recherche passées dans l'ombre, sans reconnaissance de ses pairs.

Vaches maigres 

Elle a dit penser à sa mère au moment de l'annonce de la récompense.

"Il y a déjà dix ans, elle écoutait (les annonces du comité Nobel), alors que je n'étais même pas encore professeure. Elle me disait +Peut-être que ton nom sera prononcé, j'écouterai quand ils feront cette annonce+", a-t-elle dit à la radio publique suédoise SR.

"Année après année, elle a écouté. Il y a cinq ans malheureusement, elle est décédée à l'âge de 89 ans. Peut-être a-t-elle écouté depuis le ciel".

Mme Kariko a employé une bonne partie de son temps dans les années 1990 à postuler pour des financements pour ses recherches centrées sur l'acide ribonucléique messager, des molécules qui donnent aux cellules un mode d'emploi afin qu'elles produisent des protéines bienfaisantes pour notre corps.

La biochimiste pensait que l'ARN messager pourrait jouer un rôle clé dans le traitement de certaines maladies, par exemple en soignant les tissus du cerveau après un AVC.

Mais l'université de Pennsylvanie, où Mme Kariko était en voie d'accéder au professorat, a mis un coup d'arrêt à cette trajectoire, face aux rejets successifs de ses demandes de bourses de recherche.

Drew Weissman a de son côté d'abord cru à un canular lorsque "Katie" lui a annoncé la nouvelle.

"J'étais assis sur mon lit, en train d'attendre", a-t-il confié à SR. "Nous nous demandions si quelqu'un était en train de nous faire une farce".

Le prix Nobel de médecine a couronné au cours de l'histoire des découvertes majeures telles que les rayons X, la pénicilline, l'insuline et l'ADN, mais aussi la lobotomie et l'insecticide DDT, aujourd'hui tombés en disgrâce.

Pour les lauréats du millésime 2023, le chèque accompagnant le prix sera de onze millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l'histoire plus que centenaire des Nobel. La Fondation Nobel avait annoncé mi-septembre avoir relevé le montant de cette dotation grâce à sa meilleure situation financière.


« Dandelion's Odyssey », un film soutenu par l’Arabie saoudite, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes

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  • La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto
  • Le film est soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge

DUBAI : La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto, soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge.

Le film - qui clôturera la semaine - sera le premier long métrage d'animation à être projeté dans la section depuis « I Lost My Body » de Jeremy Clapin, lauréat du Grand Prix en 2019.

Tourné du Japon à l'Islande, « Dandelion’s Odyssey » est une aventure qui se déroule dans un monde dystopique, avec des plantes et des animaux comme personnages principaux. Le long métrage présente un mélange de photographies en timelapse, de prises de vue réelles et d'animation 3D.

Plus de 1 000 films ont été soumis à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025, qui se déroule du 14 au 22 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


À Paris, Gilles Bensimon partage son rêve d’AlUla au Salon du livre

À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
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  • Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire
  • Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe

PARIS: À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région désertique du nord-ouest de l'Arabie saoudite.

Au cœur de cette immersion, l'ouvrage photographique A Dream of Alula, signé par le célèbre photographe français Gilles Bensimon, attire les regards.

À travers plus de deux cents clichés inédits, Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire.

Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe, même les animaux de la région, chèvres, moutons ou chameaux, semblent poser avec élégance face à lui, se laissant capturer sur des photos qui s’apparentent aux toiles d’un peintre.

Aujourd’hui âgé de 81 ans, après une carrière brillante dans la photographie de la mode et de la publicité, Bensimon confie à Arabnews en français avoir été littéralement envoûté par cette d’histoire de contrastes.

Son regard d’artiste, nourri par des décennies de création visuelle, capté la poésie brute du désert et la vie qui l’habite depuis la nuit des temps.

Photographe internationalement reconnu et ancien directeur de la création du magazine Elle, Bensimon a immortalisé des icônes de la mode, Cindy Crawford, Elle Macpherson, Madonna …avant de poser son objectif sur les terres arides mais vibrantes d’Alula.

Un changement d'univers radical, mais tout aussi inspirant, qui s'inscrit dans un parcours personnel autant que professionnel.

Depuis sa tendre jeunesse, ce Breton était passionné par le monde arabe et fasciné par le fait que les Arabes soient arrivés par le passé jusqu’à la région de Tour, dans le centre ouest de la France.

Il s’est donc inventé une histoire qu'il racontait à qui voulait l'entendre. Il disait qu’il venait de la lointaine ville de Bagdad, pour justifier son attirance profonde vers l’Orient qu'il considère comme le berceau des grandes civilisations monothéistes.

Grand voyageur et amateur des contrées lointaines, il découvre le Sahara au fil de ses périples, ainsi que cette envie de capturer l’essence de ces lieux hors du temps qui ne le quittera plus.

D'ailleurs, indique-t-il, avec une jubilation presque enfantine, il s'apprête à repartir en Arabie saoudite à la découverte de nouvelles contrées, pour une durée de huit semaines au bout desquelles il reviendra chargé de clichés inoubliables.

Mais au-delà de la beauté envoûtante des paysages, Bensimon évoque aussi son intérêt pour les habitants de ces régions et leur hospitalité chaleureuse et spontanée.

Il avoue également nourrir un intérêt et même une attirance poussée pour la spiritualité locale, allant jusqu’à admettre une forme de connexion personnelle avec la culture musulmane.

C’est à travers ses voyages et ses échanges avec les habitants qu’il dit avoir «compris pourquoi on prie cinq fois par jour. Cela structure et recentre. J’ai même failli me convertir pour une journée, juste pour expérimenter cette paix intérieure», raconte-t-il avec humour et sincérité.

A Dream of AlUla n’est pas seulement un recueil de photographies, c'est une invitation au voyage, un hommage à la beauté naturelle et spirituelle d'un territoire en pleine renaissance.

À travers l'objectif de Bensimon, un artiste à l’œil affûté et au cœur encore émerveillé, AlUla devient un poème visuel et un rêve à partager.


Les universités saoudiennes remportent les honneurs les plus prestigieux lors de l'exposition de Genève

Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
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  • Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent la montée en puissance de la influence scientifique mondiale du Royaume.
  • L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques

RIYAD : Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont distinguées lors du 50 e Salon international des inventions de Genève, qui s'est tenu du 9 au 13 avril 2025. L'université Princesse Nourah et l'université de Najran ont notamment remporté cinq médailles.

Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent l'influence croissante de ce pays sur le plan scientifique mondial.

L'université Princess Nourah a remporté quatre médailles, dont une médaille d'argent pour le « marqueur de référence dentaire fixe » du Dr Sarah Al-Nufaiei. Il s'agit d'un outil novateur qui normalise la pose d'implants dentaires en créant des points de référence intra-oraux fixes, améliorant ainsi la précision des procédures de restauration. 

L'université a également reçu trois médailles de bronze pour des projets innovants. Le « fauteuil roulant intelligent contrôlé sans fil par les signaux cérébraux et les clignements des yeux » du Dr Haya Al-Shahrani utilise des capteurs EEG non invasifs et des caméras de suivi des yeux afin d'accorder plus d'autonomie aux utilisateurs à mobilité réduite.

L'outil à base de gomme du Dr Fahda Al-Qahtani pour isoler les dents structurellement endommagées offre une alternative biocompatible aux clamps traditionnels en caoutchouc, tandis que la formulation de médicaments antidiabétiques du Dr Taghreed Al-Omar avec la Friedelin (un composé chimique) permet d'isoler le composé triterpénoïde des feuilles de Ziziphus spina-christi afin d'améliorer le contrôle de la glycémie.

Ces innovations s'inscrivent dans le plan stratégique 2025 de la PNU, qui vise à faire progresser les objectifs de développement durable de l'Arabie saoudite et à positionner l'université comme un centre de percées STIM dirigées par des femmes.

L'université de Najran a remporté une médaille d'or pour son « photocatalyseur à base de biocarbone de graines de palmier dattier, de nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc pour le traitement des eaux usées industrielles ».

Le projet permet de relever les défis environnementaux en convertissant des graines de palmier dattier d'origine locale en biocarbone, un matériau de base durable, puis en y ajoutant des nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc afin de créer un photocatalyseur qui dégrade les polluants organiques sous l'effet de la lumière ultraviolette.

Cette solution peu coûteuse et alimentée par l'énergie solaire témoigne de l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de l'éco-innovation dans le cadre de la Vision 2030.

L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques, qui ont présenté des avancées dans les domaines des infrastructures pilotées par l'intelligence artificielle, de la robotique médicale et des systèmes de sécurité biométriques.

Les deux universités visent désormais des brevets internationaux et des partenariats commerciaux, ce qui témoigne de l'expansion croissante de l'empreinte du monde universitaire saoudien sur la scène internationale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com