Netanyahou se soucie-t-il des Palestiniens de Cisjordanie qui subissent la violence des colons juifs ?

Cette photo prise le 27 février 2023 montre une vue aérienne d'une casse où des voitures ont été incendiées pendant la nuit lors d'une attaque par des colons juifs sur la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Cette photo prise le 27 février 2023 montre une vue aérienne d'une casse où des voitures ont été incendiées pendant la nuit lors d'une attaque par des colons juifs sur la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 31 août 2023

Netanyahou se soucie-t-il des Palestiniens de Cisjordanie qui subissent la violence des colons juifs ?

  • Selon les experts, la rhétorique raciste et les crimes de haine sont aujourd'hui non seulement tolérés, mais aussi encouragés par l'État
  • Le cabinet de Netanyahou est composé d'hommes politiques d'extrême droite qui ont toujours milité en faveur de la suppression des droits des Palestiniens

DUBAÏ: Les violences anti-palestiniennes commises par les colons israéliens en Cisjordanie sont montées en flèche au cours de l'année passée, avec plus de 100 incidents signalés par les Nations unies rien que ce mois-ci et plus de 400 personnes chassées de leurs domiciles depuis le début de l'année.

Alors que des propriétés sont détruites et que de jeunes hommes sont victimes d'attaques armées de colons, la question que se posent de nombreux Palestiniens et leurs sympathisants internationaux est la suivante : le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s'en préoccupe-t-il ?

Le Cabinet israélien étant désormais rempli de politiciens d'extrême droite et hyper-religieux qui ont déjà milité pour la suppression des droits des Palestiniens, les analystes et les observateurs affirment que la violence des colons n'est pas seulement tolérée, mais qu'elle est en fait encouragée par l'État.

L'agression des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie a été encouragée par le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a rempli son cabinet d'extrémistes juifs, selon les critiques (Photo, AFP).

Le journaliste et commentateur politique Osama al-Charif, basé à Amman, met en garde contre un avenir sombre pour les Palestiniens à mesure que le gouvernement israélien penche vers la droite.

«L'extrême droite est désormais au centre de la politique israélienne après avoir été en marge pendant des décennies», a déclaré Al-Charif à Arab News.

«Le nationalisme juif, dans sa forme extrême, est désormais maître de la situation et défend ouvertement son programme, sans aucun regret. Nous pouvons donc nous attendre à voir des actes de violence encore plus graves de la part des colons soutenus par le gouvernement dans les prochains jours», a-t-il poursuivi.

«Cela pourrait aller jusqu'à refuser aux Palestiniens le droit de conduire leurs véhicules sur certaines routes, certains jours, voire indéfiniment. Ce gouvernement franchit toutes les lignes rouges et le monde entier l'observe», a-t-il averti.

La dernière flambée de violence des colons en Cisjordanie a commencé peu après l'avènement du nouveau gouvernement nationaliste d'extrême droite d'Israël en décembre 2022.

En plus de déclarer publiquement que la culture, l'histoire et le peuple palestiniens «n'existent pas», le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (au centre), a encouragé la construction, l'expansion et la protection des colonies illégales en Cisjordanie (Photo, AFP).

Un grand nombre des nouveaux membres du Cabinet, tous nommés par Netanyahou, sont eux-mêmes des colons de Cisjordanie, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

En outre, ces personnes ont joué un rôle actif dans la promotion de la construction, de l'expansion et de la protection des colonies illégales en Cisjordanie.

Au début de ce mois, Smotrich aurait prévu de demander au Cabinet un financement d'environ 180 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) pour l'expansion et le soutien des communautés de colons en Cisjordanie. Il a également déclaré publiquement que la culture, l'histoire et le peuple palestiniens «n'existent pas».

Ben-Gvir a des antécédents encore plus flagrants de participation directe à la violence anti-arabe. En 2021, il a eu une altercation physique avec un membre arabe de la Knesset, Ayman Odeh, après que le premier a accusé le second de soutenir le terrorisme lors d'une visite à un agent détenu du Hamas.

Itamar Ben-Gvir, membre de la Knesset et chef du parti d'extrême droite Force Juive (Otzma Yehudit), se dispute avec un Palestinien dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, annexée par Israël, le 10 mai 2021 (Photo, AFP).

Deux mois plus tard, le futur ministre a été filmé en train de braquer une arme de poing sur des gardiens de parking arabes qui lui avaient demandé de déplacer son véhicule à Tel-Aviv.

L'année dernière, Ben-Gvir a participé à des affrontements entre des colons juifs israéliens et des résidents palestiniens dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, où il a été vu brandissant une arme et tentant d'inciter les forces de sécurité à tirer sur des Palestiniens qui lançaient des pierres.

Cette année, deux attaques de colons particulièrement violentes ont eu lieu en Cisjordanie. La première a été le carnage de Huwara, au cours de laquelle une foule de colons israéliens armés a attaqué le village palestinien de Huwara en représailles à l'assassinat de deux colons israéliens plus tôt dans la journée.

L'attaque a fait un mort et des centaines de blessés parmi les Palestiniens. Il s'agit de l'une des pires violences commises par des colons en Cisjordanie depuis des décennies. Pourtant, à la suite de l'incident, Smotrich a déclaré que le village devrait être «anéanti» par l'État israélien.

Quatre mois plus tard, en représailles au meurtre de quatre colons par le Hamas dans la colonie d'Eli en Cisjordanie, des centaines de colons ont attaqué la ville palestinienne de Turmus Ayya, faisant un mort et 12 blessés, et incendiant des dizaines de maisons et de véhicules.

Des soldats israéliens ont été accusés de favoriser l’appropriation des terres par les colons juifs en empêchant les Palestiniens lorsqu'ils tentent de protéger leurs terres (Photo, AFP).

«Les colons juifs israéliens opèrent librement en Cisjordanie, souvent avec l'autorisation, la protection et, parfois, la participation de l'armée et de la police israéliennes», a indiqué Ramzi Baroud, auteur et commentateur palestinien, à Arab News.

«Le gouvernement de Netanyahou leur laisse la possibilité de commettre des violences individuelles ou collectives dans de nombreuses régions de Cisjordanie, dans l'espoir d'apaiser des personnes comme Ben-Gvir et de préserver ainsi la stabilité de la coalition gouvernementale», a-t-il expliqué.

«Maintenant qu'ils sont au sommet de leur pouvoir, ils n'hésitent pas à exprimer cette nouvelle influence par une violence quotidienne», a ajouté Baroud.

EN CHIFFRES

  • Plus de 100 citoyens palestiniens d'Israël assassinés au cours des six premiers mois de 2023.
  • 591 incidents liés aux colons ayant fait des victimes palestiniennes, des dégâts matériels ou les deux au cours des six premiers mois de 2023.
  • 399 cas documentés de personnes issues de 7 communautés d'éleveurs palestiniens déplacées par la violence des colons.

(Source : UN OCHA & Abraham Initiatives)

Meir Javedanfar, commentateur des affaires israéliennes pour divers médias en langue persane, estime que les paroles et les actions du gouvernement Netanyahou nuisent considérablement aux relations d'Israël avec le monde arabe.

«Ce gouvernement est de loin le plus raciste de l'histoire d'Israël. Ses représentants ont à plusieurs reprises fait des déclarations racistes à l'encontre des Arabes. Ces déclarations nuisent aux relations d'Israël avec les pays arabes avec lesquels Israël a conclu des accords de paix et avec les voisins palestiniens d'Israël», a-t-il déclaré à Arab News.

«Les violences commises par des colons extrémistes à l'encontre de Palestiniens ont encore accru les tensions. La situation pourrait s'aggraver car le gouvernement a déclaré qu'il avait l'intention d'étendre considérablement les colonies en Cisjordanie.»

Javedanfar ne voit aucun effort de la part du Premier ministre pour mettre fin à ce comportement et à ces politiques. «Cela pourrait être dû à deux possibilités. Premièrement, si Netanyahou réprimande fermement ses partenaires de coalition et tente de réduire leurs déclarations et leurs activités, ils pourraient théoriquement quitter son gouvernement de coalition, provoquant ainsi son effondrement», a-t-il jugé.

«Deuxièmement, il est possible que Netanyahou soit d'accord avec eux. La bonne réponse est probablement une combinaison des deux.»

Que Netanyahou se préoccupe ou non de la violence des colons, le dirigeant israélien «a perdu le contrôle de la situation – les colons sont désormais son principal électeur et l'épine dorsale de son gouvernement», estime Baroud, le commentateur palestinien.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, montre une vue d'ensemble de la colonie israélienne de Har Homa (à l'arrière-plan), le 20 février 2020, au cours de laquelle il a annoncé son intention de construire des milliers de nouveaux logements pour les colons juifs dans la partie annexée de Jérusalem-Est (Photo, AFP).

Au-delà des attaques des colons et de la construction de colonies illégales en Cisjordanie, les Arabes vivant à l'intérieur des frontières convenues d'Israël, connus sous le nom de «Citoyens palestiniens d'Israël», connaissent une vague de violence intercommunautaire sans précédent, à laquelle l'État ne semble guère vouloir mettre un terme.

Selon Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui soutient la paix intercommunautaire et l'égalité des droits, plus de 100 citoyens palestiniens d'Israël ont été assassinés au cours des seuls six premiers mois de cette année, soit plus du double de la période correspondante de l'année dernière.

Baroud estime que l'autonomisation des colons et la montée de la violence «font partie d'une même stratégie», soulignant le fait que Ben-Gvir a demandé la formation de forces de la garde nationale – dont l'objectif est de réprimer les Palestiniens tant en Israël qu'en Palestine – qui relèveraient directement de son bureau.

«Tandis que le gouvernement israélien cherche des idées pour renforcer la surveillance, le maintien de l'ordre et la violence afin d'empêcher les Arabes palestiniens d'Israël de s'exprimer sur le plan politique, il n'a aucun plan pour contrôler la violence liée à la criminalité au sein de ces communautés», a-t-il signalé.

Selon les statistiques d'Abraham Initiatives, seuls 10 des meurtres de citoyens arabes signalés cette année ont fait l'objet d'une enquête de police. Baroud souligne que même ceux qui font l'objet d'une enquête sont rarement pris au sérieux par l'État.

«Les régions arabes palestiniennes d'Israël sont les moins bien financées par le budget de l'État dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé, la création d'emplois, etc.»

Selon Baroud, de nombreuses initiatives locales ont essayé de réduire la violence criminelle au sein des communautés arabes, mais «la police de proximité n'est guère soutenue par l'État, et lorsque la majorité des délits ne font l'objet d'aucune enquête, et encore moins d'une résolution, il y a de grandes chances que la violence s'accroisse.

«Tout aussi important, la criminalité elle-même est le résultat de l'inégalité socio-économique et du manque d'investissement dans l'éducation et la création d'emplois», a -t-il expliqué.

Al-Charif qualifie la question de la criminalité dans les communautés arabes de «patate chaude pour Netanyahou», qui reconnaît le problème de la violence, «mais, en même temps, il doit assurer la coordination par l'intermédiaire de... Ben-Gvir, qui se soucie peu des Arabes et annonce ouvertement son racisme».

«Comme d'autres défis auxquels Israël est confronté, il faut une volonté politique de faire ce qu'il faut. Cela signifie que davantage de fonds seront alloués aux municipalités arabes et que davantage de policiers interviendront pour réprimer le crime organisé. Ces deux éléments constituent un problème pour son gouvernement de droite», a-t-il soutenu.

La réduction du taux de criminalité dans les zones arabes ne figure pas parmi les priorités de l'État israélien. Selon Al-Charif, la majorité du Cabinet israélien actuel a un objectif assez singulier à l'esprit.

«Ben-Gvir, Smotrich et d'autres membres du Cabinet ont un programme ouvert : annexer la Cisjordanie et acculer les Palestiniens au pied du mur», a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des milliers de pèlerins poursuivent leur voyage spirituel à Médine

Vue de la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Vue de la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Short Url
  • Les autorités se préparent à accueillir les fidèles avec des plans de sécurité et de services complets
  • Le plan de terrain se concentre sur la régulation des mouvements des pèlerins, la facilitation des entrées et sorties de Médine, le maintien de la fluidité du trafic et la réduction des embouteillages.

MEDINE : Alors que les pèlerins ont fait leurs adieux à La Mecque lundi après avoir accompli le Hadj - le cinquième pilier de l'islam - beaucoup sont partis pour Médine avec des souvenirs chers.

Les autorités du Hadj à Médine ont commencé à mettre en œuvre leurs plans opérationnels pour la deuxième saison, attendant des milliers de pèlerins dans les jours à venir.

Les forces spéciales chargées de la sécurité du Hadj et de la Omra ont achevé les préparatifs pour accueillir les pèlerins, dans le cadre d'un plan global visant à garantir leur arrivée en toute sécurité et sans heurts, selon l'agence de presse saoudienne.

Le plan de terrain se concentre sur la régulation des mouvements des pèlerins, la facilitation des entrées et sorties de Médine, le maintien de la fluidité du trafic et la réduction des embouteillages.

Les préparatifs comprennent une présence accrue de la sécurité sur les principaux itinéraires, la fourniture d'une assistance et de conseils, et la mise en place d'équipes d'urgence prêtes à intervenir en cas de problèmes de santé ou d'autres situations.

Le gouvernement et les organismes bénévoles ont relevé les niveaux de préparation pour soutenir les centres d'accueil, les points d'entrée et les sites historiques, tout en renforçant les efforts en matière de transport, d'orientation, d'hospitalité et de soins de santé grâce à un système intégré fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Ces efforts reflètent l'engagement des dirigeants à servir les pèlerins et à assurer leur sécurité durant leur voyage entre les lieux saints et Médine, a rapporté l'APS.

Parallèlement, 2 443 pèlerins de 100 pays, accueillis dans le cadre du programme des invités du Gardien des deux saintes mosquées pour le Hadj et la Omra, se sont également rendus à Médine après avoir accompli le Hadj.

Pendant leur séjour, ils prieront dans la mosquée du prophète, visiteront la mosquée de Quba et découvriront d'importants sites historiques.

Les pèlerins ont exprimé leur gratitude pour les services fournis par le ministère des affaires islamiques, de la Dawah et de l'orientation, qui ont répondu à leurs besoins et facilité leurs déplacements entre les sites.

Ils ont partagé leur joie d'avoir accompli les rituels du Hajj, notamment de s'être tenus sur le mont Arafat, d'avoir séjourné à Muzdalifah, d'avoir passé les jours de Tashreeq à Mina, d'avoir lapidé le Jamarat et d'avoir conclu par le Tawaf d'adieu.

Un programme coordonné est en place pour transférer les pèlerins de leur lieu d'hébergement à l'aéroport de Médine, sous la supervision du comité du Hadj et des visites et des autorités compétentes, afin d'assurer le départ des vols en temps voulu.

L'aéroport international Prince Mohammad bin Abdulaziz a enregistré une phase pré-Hajj réussie, accueillant les pèlerins de manière fluide et efficace. Au cours de la période d'arrivée, l'aéroport a accueilli 719 400 pèlerins - 49 % de tous les pèlerins arrivant par voie aérienne cette saison du Hadj - via 1 910 vols en provenance de 196 villes de 53 pays.

La Direction générale des passeports a confirmé qu'elle était prête à finaliser les procédures de départ dans les ports aériens, terrestres et maritimes internationaux du Royaume, grâce à des systèmes de sécurité modernes et à un personnel qualifié.

Le ministre des transports et des services logistiques, Saleh Al-Jasser, a également inspecté l'aéroport international du roi Abdulaziz à Jeddah afin d'évaluer son état de préparation pour les départs des pèlerins.

Il a passé en revue les procédures d'accueil et d'expédition des pèlerins, y compris les opérations dans les salles de départ, la performance des services et l'efficacité globale, dans le but d'assurer une expérience de voyage sans heurts qui réponde aux normes internationales. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les pèlerins du Hajj se réjouissent du deuxième jour de Tashreeq et temoignent d'une expérience «fantastique»

De nombreux pèlerins se préparent à rentrer chez eux, le cœur rempli de gratitude et de paix après avoir accompli leur pèlerinage. (AN Photo/Abdulrahman Shalhoub)
De nombreux pèlerins se préparent à rentrer chez eux, le cœur rempli de gratitude et de paix après avoir accompli leur pèlerinage. (AN Photo/Abdulrahman Shalhoub)
Short Url
  • Le 8 juin, qui correspond au 12 de Dhul Hijjah du calendrier islamique et marque le deuxième des trois jours de Tashreeq, a vu un flot continu de pèlerins accomplir le rituel de lapidation au complexe de Jamarat à Mina
  • Sous la coordination des autorités saoudiennes, le mouvement s'est déroulé sans heurts, soutenu par des services complets de sécurité, de santé et de logistique

MINA : La plupart des plus de 1,6 million de pèlerins participant au Hajj de cette année ont achevé le deuxième jour du Tashreeq - une étape spirituellement importante marquée par la lapidation symbolique du diable à Mina dimanche.

Alors que leur voyage sacré touche à sa fin, beaucoup se préparent à rentrer chez eux, le cœur rempli de gratitude et de paix après avoir accompli leur pèlerinage.

Le 8 juin, qui correspond au 12 de Dhul Hijjah du calendrier islamique et marque le deuxième des trois jours de Tashreeq, a vu un flot continu de pèlerins accomplir le rituel de lapidation au complexe de Jamarat à Mina.

Sous la coordination des autorités saoudiennes, le mouvement s'est déroulé sans heurts, soutenu par des services complets de sécurité, de santé et de logistique.

Après le rituel de lapidation, de nombreux pèlerins se sont rendus à la Grande Mosquée de La Mecque pour effectuer le Tawaf Al-Wadaa, ou circumambulation d'adieu - le rite final du Hajj. Cet acte marque la fin du pèlerinage, après quoi les pèlerins reprennent le chemin de leur pays d'origine.

Dans la jurisprudence islamique, les pèlerins qui accomplissent les rites du Hajj avant le deuxième jour du Tashreeq sont considérés comme ayant accompli le Ta'ajul, ou Hajj accéléré. Cette option, autorisée par la charia islamique, permet aux pèlerins de quitter Mina après avoir accompli le rituel de la lapidation le 12 de Dhul Hijjah.

Ceux qui restent à Mina jusqu'au coucher du soleil sont obligés de rester un troisième jour et d'accomplir une nouvelle fois le rituel de la lapidation le 13, marquant ainsi l'achèvement complet des rites du pèlerinage.

La température enregistrée à Mina à 11 heures était de 41 degrés Celsius, et l'on s'attend à ce qu'elle atteigne 45 degrés Celsius avant de retomber à 31 degrés Celsius plus tard dans la journée, selon le Centre national de météorologie.

S'adressant à Arab News, Sayed Taqi, un pèlerin afghan qui effectuait son premier pèlerinage, a déclaré avoir eu une "très bonne" expérience du Hajj.

"Les agents de sécurité ont été serviables et, honnêtement, je suis très heureux. Je terminerai mes rituels aujourd'hui à midi, car j'ai un vol demain", a déclaré M. Taqi.

Mohsin Rasul, un pèlerin de Bangalore, en Inde, qui achevait ses rituels, a déclaré : "Il n'y a pas eu de précipitation dans l'organisation par les autorités, et il n'y a eu aucun problème nulle part, que ce soit à la Grande Mosquée, à Médine, à Mina ou à Arafat.

Il a ajouté : "Partout, l'organisation était fantastique, en fait".

Maqsari Hasni, de Sidi Bel Abbes, en Algérie, a déclaré qu'il ne pouvait décrire ce qu'il ressentait lorsqu'il se trouvait sur les lieux saints pour accomplir le Hadj.

Il a également parlé d'une voix pleine de gratitude et de reconnaissance : "Je remercie beaucoup le gouvernement saoudien. Il a parfaitement accompli son devoir et nous sommes vraiment fiers de vous. Qu'Allah vous bénisse et vous protège.

Azhar Al-Wishah, un pèlerin irakien qui vit au Canada, a déclaré que lui et son groupe avaient effectué un hajj sans heurts et confortable.

Décrivant les services fournis au groupe, il a déclaré : "Nous avons vraiment trouvé un excellent service de la part des responsables de la sécurité et de tous ceux qui travaillent ici. Ils ont fourni tous les services. Nous tenons à remercier le gouvernement et la population pour leur bon accueil et leur généreuse hospitalité".

Il espère que la paix et la sécurité se maintiendront en Arabie saoudite et pour son peuple, "qui nous a humiliés par sa générosité et qui a rivalisé d'ardeur pour servir les pèlerins".

M. Al-Wishah a ajouté : "Que Dieu veille sur ce pays et le garde en sécurité jusqu'au jour du jugement dernier".

Fatima, une pèlerine iranienne de 28 ans, a déclaré à Arab News qu'elle avait pris part à une expérience unique, celle de voir des gens du monde entier se rassembler pour accomplir les mêmes rituels, tout comme le prophète Ibrahim l'avait fait il y a des milliers d'années. Elle a ajouté qu'il était remarquable de voir des personnes d'âges, de couleurs et de nationalités différents réunies en un même lieu.

Décrivant la gestion des foules pendant le Hadj, elle a déclaré : "Je pense qu'il est très difficile de gérer les foules pendant le Hadj : "Je pense que c'est très difficile à gérer, mais dans l'ensemble, c'était très bien organisé.

Selon le ministère de la santé, plus de 147 000 services médicaux avaient été fournis au 7 juin.

Dans un message publié sur son compte X, le ministère a indiqué qu'au cours du Hadj de cette année, 18 opérations à cœur ouvert ont été réalisées, tandis que 248 procédures de cathétérisme cardiaque ont été effectuées.

Le ministère a ajouté que 2 626 pèlerins ont été dirigés vers ses unités de soins intensifs, et que les cliniques ambulatoires ont traité plus de 7 540 pèlerins. En outre, 5 619 pèlerins ont été admis dans des hôpitaux, tandis que 35 176 patients ont reçu des soins dans les salles d'urgence de La Mecque.

Le poste ajoute que 80 603 pèlerins ont reçu une assistance médicale dans les différents centres médicaux du ministère.


Le bateau pour Gaza intercepté par Israël, ses passagers sommés de retourner chez eux

Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d'un an et demi de guerre. (AFP)
Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d'un an et demi de guerre. (AFP)
Short Url
  • Après une escale en Egypte, il s'était approché de Gaza en dépit des mises en garde d'Israël, qui avait donné l'ordre à son armée de l'en empêcher
  • Au cours de la nuit, l'organisation Freedom Flotilla Coalition, qui avait affrété le bateau, a annoncé que l'armée israélienne avait arraisonné celui-ci

JERUSALEM: Le bateau humanitaire Madleen qui tentait de rallier Gaza avec à son bord notamment l'activiste suédoise Greta Thunberg a été dérouté dans la nuit de dimanche à lundi par les autorités israéliennes, qui ont sommé ses passagers à "retourner dans leurs pays".

Le voilier "fait route en toute sécurité vers les côtes d'Israël. Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays", a indiqué le ministère des Affaires étrangères israélien dans un communiqué.

Ce ministère a publié des images montrant une distribution de sandwiches et d'eau aux passagers du bateau, équipés de gilets de sauvetage.

Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d'un an et demi de guerre.

Après une escale en Egypte, il s'était approché de Gaza en dépit des mises en garde d'Israël, qui avait donné l'ordre à son armée de l'en empêcher.

Au cours de la nuit, l'organisation Freedom Flotilla Coalition, qui avait affrété le bateau, a annoncé que l'armée israélienne avait arraisonné celui-ci.

"La liaison a été perdue avec le Madleen. L'armée israélienne a arraisonné le bateau", avait-elle indiqué sur Telegram, affirmant que l'équipage avait été "kidnappé par les forces israéliennes".

Outre Greta Thunberg, le voilier transportait aussi l'eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan. L'AFP n'a pu contacter aucune des personnes à bord.

Le leader du parti LFI de Mme Hassan, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé dans un communiqué l'"arrestation illégale" des 12 passagers du Madleen.

L'organisation Freedom Flotilla Coalition a également dénoncé une "violation manifeste des lois internationales", assurant que l'arraisonnement s'est déroulé dans les eaux internationales. "Israël n'a pas d'autorité légale pour détenir les volontaires internationaux à bord du Madleen", a déclaré sa responsable, Huwaida Arraf.

"Provocation médiatique" 

Sur X, les militants avaient affirmé attendre une "interception et une attaque d'Israël à tout moment", et appelé leurs gouvernements à les protéger.

L'arraisonnement s'est produit à 03H02 (01H00 GMT), selon l'ONG. Les passagers doivent être débarqués dans le port israélien d'Ashdod, a indiqué le ministère de la Défense.

Le gouvernement israélien a accusé lundi "Greta Thunberg et les autres (d'avoir) essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité".

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé dimanche avoir donné pour instruction à l'armée "d'empêcher le navire Madleen d'atteindre Gaza".

"L'Etat d'Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l'objectif principal est d'empêcher le transfert d'armes au Hamas, une organisation terroriste meurtrière qui détient nos otages et commet des crimes de guerre", avait ajouté M. Katz.

Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin à la guerre à Gaza où la population est quotidiennement bombardée et est menacée de famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l'aide, selon l'ONU.

Plusieurs drames sont survenus récemment à proximité d'un centre d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, avec laquelle l'ONU refuse de travailler en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Flotille en 2010 

Dans un communiqué publié samedi, l'Organisation mondiale de la Sante (OMS) a mis en garde contre "l'effondrement du système de santé de la bande de Gaza", où "il n'y a déjà plus aucun hôpital en service dans le nord" du territoire.

Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par celui-ci en Israël le 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 55 restent retenues dans la bande de Gaza, dont au moins 31 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.772 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

En 2010, une flottille internationale de huit cargos transportant près de 700 passagers, partie de Turquie pour tenter de forcer le blocus de la bande de Gaza, avait été stoppée par une opération militaire israélienne qui avait fait dix morts parmi les militants.