Les Etats-Unis annoncent une coalition en mer Rouge contre les attaques des Houthis

Un hélicoptère militaire houthi survole le cargo Galaxy Leader en mer Rouge, le 20 novembre 2023. (Reuters)
Un hélicoptère militaire houthi survole le cargo Galaxy Leader en mer Rouge, le 20 novembre 2023. (Reuters)
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Les Etats-Unis annoncent une coalition en mer Rouge contre les attaques des Houthis

  • Outre les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, et les Seychelles prendraient part à cette coalition
  • En visite en Israël, Lloyd Austin avait plus tôt appelé l'Iran à cesser son «soutien» aux opérations des Houthis contre les navires commerciaux

DUBAI: Le ministre américain de la Défense a annoncé lundi la formation en mer Rouge d'une coalition  de 10 pays, afin de faire face aux attaques répétées des Houthis contre des navires que ces rebelles yéménites considèrent comme "liés à Israël".

Outre les Etats-Unis, Lloyd Austin a indiqué dans un communiqué que la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, et les Seychelles prendraient part à cette coalition.

"L'escalade récente des attaques irresponsables des Houthis en provenance du Yémen menace la libre circulation du commerce, met en danger la vie de marins innocents et viole le droit international", a-t-il déclaré.

"C'est pourquoi aujourd'hui j'annonce l'établissement de l'opération Prosperity Guardian", a ajouté le chef du Pentagone.

En visite en Israël, Lloyd Austin avait plus tôt appelé l'Iran à cesser son "soutien" aux opérations des Houthis contre les navires commerciaux, à l'issue d'entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Israël ne fait pas partie des Etats mentionnés par le chef du Pentagone comme faisant partie de la coalition en mer Rouge.

En 2019, Washington avait lancé une coalition navale pour protéger le transport maritime dans les eaux du Golfe, après une série d'attaques  attribuées par les Etats-Unis à l'Iran, qui niait en être à l'origine.

Transit suspendu

Plus tôt lundi, les Houthis avaient revendiqué de nouvelles attaques en mer Rouge visant deux navires "liés à Israël".

Les Houthis ont affirmé dans un communiqué avoir "mené une opération militaire contre deux navires liés à l'entité sioniste à l'aide d'hydravions", identifiant les navires pris pour cible comme étant le M/T Swan Atlantic et le MSC Clara.

Le propriétaire du navire norvégien M/T Swan Atlantic a reconnu que le tanker avait été touché par un "objet non identifié". "Heureusement les membres de l'équipage indien n'ont pas été blessés et, selon eux, le bateau a subi des dégâts limités", a précisé l'armateur norvégien Inventor Chemical Tankers dans un communiqué.

Dans l'immédiat, les géants du transport maritime désertent le passage par le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial.

Suivant l'exemple de nombreux armateurs, le géant britannique des hydrocarbures BP et le géant taïwanais du transport maritime Evergreen ont ainsi annoncé suspendre tout transit en mer Rouge à cause des attaques à répétition.

En fin de semaine dernière, le Danois Maersk, l'Allemand Hapag-Lloyd, le Français CMA CGM et l'Italo-suisse MSC avaient fait savoir ces derniers jours que leurs navires n'emprunteraient plus la mer Rouge "jusqu'à nouvel ordre", au moins jusqu'à lundi ou jusqu'à ce que le passage "soit sûr".

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a estimé dimanche que ces attaques "ne peuvent rester sans réponse".

«Aucun lien avec Israël»

Contrôlant une bonne partie du Yémen, les Houthis ont prévenu qu'ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du pays s'ils sont des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre qui patrouillent dans la zone.

La mer Rouge est une "autoroute de la mer" reliant la Méditerranée à l'océan Indien, et donc l'Europe à l'Asie. Environ 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d'entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge.

"Le bateau n'a aucun lien avec Israël que ce soit du côté de son propriétaire (norvégien) que de la gestion technique (singapourien) ou de son chargement", a souligné le propriétaire du navire norvégien du M/T Swan Atlantic, précisant que le tanker se rendait de France métropolitaine à la Réunion. Il est désormais sous la protection de la marine américaine.

S'ils ne transitent plus par le canal de Suez et la mer Rouge, les navires doivent contourner l'Afrique et passer par le Cap de Bonne-Espérance, ce qui va considérablement rallonger les trajets.

Pour relier Rotterdam à Singapour, le détour rallonge le voyage de 40%, passant d'à peu près 8.400 milles marins (15.550 km) à 11.720 milles (21.700 km), selon le cabinet S&P Global.

Plusieurs navires, notamment de Maersk et de MSC, ont déjà emprunté ce chemin ces derniers jours, détaille-t-il.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères participe à la réunion du CCG et des pays d'Asie centrale au Koweït

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • La réunion a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre les pays du Golfe et les pays d'Asie centrale
  • Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a participé mercredi à la troisième réunion de dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale.

Cette réunion, organisée par le Koweït, a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre le CCG et les pays d'Asie centrale dans divers domaines et d'intensifier la coordination multilatérale sur les questions d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet entre le CCG et les pays d'Asie centrale, qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan, en mai. L'Arabie saoudite a accueilli le premier sommet CCG-Asie centrale à Djeddah en 2023.

Le prince Sultan ben Saad ben Khalid, ambassadeur saoudien au Koweït, a également assisté à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com