A Jérusalem, un dernier vendredi de ramadan assombri par la guerre

Des musulmans palestiniens rompent ensemble leur journée de jeûne du Ramadan lors d'un Iftar devant la porte de Damas de la vieille ville de Jérusalem pendant le mois sacré musulman, le 5 avril 2024. (Photo de RONALDO SCHEMIDT / AFP)
Des musulmans palestiniens rompent ensemble leur journée de jeûne du Ramadan lors d'un Iftar devant la porte de Damas de la vieille ville de Jérusalem pendant le mois sacré musulman, le 5 avril 2024. (Photo de RONALDO SCHEMIDT / AFP)
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Publié le Samedi 06 avril 2024

A Jérusalem, un dernier vendredi de ramadan assombri par la guerre

  • Quelque 120 000 personnes sont venues prier vendredi appelées par le grand mufti Muhammad Ahmad Hussein à venir, malgré la forte présence policière liée au contexte de guerre à Gaza
  • Pâques le week-end dernier avait été tout aussi sombre pour les chrétiens palestiniens

JERUSALEM: Les Palestiniens ont vécu à Jérusalem un dernier vendredi de ramadan teinté de tristesse, émaillé aussi de quelques tensions entre fidèles et la police israélienne contrôlant l'entrée de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam.

Quelque 120.000 personnes sont venues prier vendredi, selon les responsables du site dominant la Vieille ville, appelées par le grand mufti Muhammad Ahmad Hussein à venir, malgré la forte présence policière liée au contexte de guerre à Gaza.

"S'il n'y avait pas eu la guerre, les choses auraient été bien plus faciles", constatait Yasser Basha, venu de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, expliquant que seuls les hommes de plus de 55 ans et les femmes de plus de 50 ans ont pu entrer sur l'esplanade où se trouve la mosquée Al-Aqsa.

Adli al-Agha, 53 ans, a raconté comment des gaz lacrymogènes émis par un mini-drône de la police avaient fait fuir une partie des fidèles chantant "Avec notre âme et notre sang nous nous sacrifions pour toi Al-Aqsa".

La police a pour sa part indiqué avoir interpellé huit personnes pour "incitation et soutien au terrorisme".

Au terme de ce dernier vendredi du mois de jeûne du ramadan, les musulmans devaient ensuite marquer vendredi soir la Nuit du destin (Laylat al-Qadr), considérée comme la plus sacrée car commémorant le moment où l'archange Gabriel serait apparu au prophète Mahomet pour lui révéler le Coran.

Un moment au cours duquel les croyants estiment que leurs prières ont le plus de chances d'être exaucées, un moment festif aussi où les enfants peuvent veiller et les magasins rester ouverts jusqu'à l'aube.

Mais pour de nombreux Palestiniens, l'humeur n'était guère à la fête, alors que la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas va bientôt entrer dans son 7e mois.

La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas qui le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens. Depuis, plus de 33.000 sont mortes à Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

«Pas moyen d'y échapper»

Jérusalem "est triste a et perdu sa lumière. Nous ressentons tous ce qui se passe à Gaza. Pas moyen d'y échapper même pour une minute", a dit Sameeha Al Qadi, 55 ans, venue des environs de Bethléem.

Les décorations dans Jérusalem sont modestes, et nombre de Palestiniens prennent cette année le café noir, qui marque généralement le deuil, les mardis et mercredis jours habituels de célébration.

Cette année "les gens ne célèbrent pas", explique Sabah, 54, qui raconte avoir perdu des proches à Gaza. "J'ai un goût amer dans la bouche. C'est tellement douloureux, en cette période de fêtes familiales."

Pâques le week-end dernier avait été tout aussi sombre pour les chrétiens palestiniens.

D'habitude, le magasin de gâteaux d'Adnan Jafar, dans la Vieille ville de Jérusalem, faisait ses meilleures affaires à cette période de l'année.

"Je n'ai jamais vu un ramadan comme celui-ci. Et nous savons tous pourquoi", dit le commerçant de 60 ans. Mais pour lui, "nous ne sommes pas les seuls affectés par (Gaza), cela affecte le monde entier".


Désarmement du Hezbollah: un haut responsable iranien se rend au Liban

"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision. (AFP)
"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision. (AFP)
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  • "Dans ce contexte particulier, nous discutons avec des responsables libanais et des personnalités influentes au Liban", a indiqué lundi M. Larijani à la télévision, sans plus de précision
  • Le Conseil à la tête duquel il a été nommé est une instance stratégique chargée de définir les politiques de défense et de sécurité de l'Iran

TEHERAN: Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran se rend lundi en Irak puis au Liban, où le gouvernement a approuvé un plan pour désarmer le Hezbollah, allié de Téhéran, a annoncé la télévision d'Etat iranienne.

"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision.

La visite du responsable iranien survient après que le gouvernement libanais a chargé l'armée de préparer un plan pour désarmer d'ici la fin de l'année le Hezbollah, formation chiite soutenue par l'Iran.

"Dans ce contexte particulier, nous discutons avec des responsables libanais et des personnalités influentes au Liban", a indiqué lundi M. Larijani à la télévision, sans plus de précision.

Le Conseil à la tête duquel il a été nommé est une instance stratégique chargée de définir les politiques de défense et de sécurité de l'Iran.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a indiqué sur la chaîne télévisée que le déplacement "visait à contribuer au maintien de la paix au Moyen-Orient".

L'Iran reconnaît au Liban "le droit de se défendre contre l'agression du régime sioniste (Israël)", ce qui serait "impossible sans capacités militaires et sans armes", a-t-il affirmé.

Samedi, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait déclaré que son pays s'opposait "certainement" à la décision du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a en retour condamné une "ingérence flagrante et inacceptable" de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.

Mercredi, Téhéran avait déclaré qu'il soutiendrait toute décision prise par le Hezbollah, très affaibli par sa dernière guerre contre Israël et la chute de son ancien allié Bachar al-Assad en Syrie.

Une guerre de 12 jours a opposé en juin l'Iran et Israël, déclenchée par une campagne de bombardements israéliens sans précédent en territoire iranien, à laquelle Téhéran a riposté par des tirs de missiles et des attaques de drones.

Concernant la visite de M. Larijani en Irak, la télévision iranienne a indiqué que son "objectif principal" était  "la signature d'un accord de sécurité bilatéral", sans fournir plus d'informations.


L'Arabie saoudite présente ses condoléances au Liban après l'explosion qui a entraîné la mort de six soldats

L'armée libanaise a déclaré qu'une explosion dans un dépôt d'armes près de la frontière israélienne avait entraîné la mort de six soldats samedi. (Archive/AFP)
L'armée libanaise a déclaré qu'une explosion dans un dépôt d'armes près de la frontière israélienne avait entraîné la mort de six soldats samedi. (Archive/AFP)
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  • Une source militaire a déclaré que les soldats retiraient des munitions d'une installation du Hezbollah.
  • Le Royaume a salué les efforts déployés par l'armée pour étendre la souveraineté du gouvernement libanais à l'ensemble du pays.

RIYAD : L'Arabie saoudite a présenté ses condoléances au Liban, samedi, après la mort de six soldats et la blessure d'autres lors d'une explosion survenue alors qu'ils inspectaient un dépôt d'armes et en démantelaient le contenu, dans la ville méridionale de Tyr.

Une source militaire a déclaré que les soldats retiraient des munitions d'une installation du Hezbollah.

« Le Royaume présente ses condoléances aux familles des victimes et exprime sa solidarité avec le gouvernement et le peuple libanais », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a également salué les efforts déployés par l'armée pour étendre la souveraineté du gouvernement libanais à l'ensemble du pays, garantir sa sécurité et sa stabilité, et contribuer à la prospérité du Liban et de sa population.

Dans le cadre d'une trêve ayant mis fin à la guerre de l'année dernière entre Israël et le Hezbollah, les troupes libanaises se sont déployées dans le sud du pays et ont démantelé les infrastructures du groupe dans la région.

Ces décès surviennent après que le gouvernement libanais a décidé, cette semaine, de désarmer le Hezbollah et a chargé l'armée d'élaborer un plan pour mener à bien ce processus d'ici la fin de l'année.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Des dizaines de milliers de manifestants défilent à Tel-Aviv contre le plan israélien de conquérir la ville de Gaza

Des personnes participent à la manifestation « Break the Siege on Gaza » (Briser le siège de Gaza) devant l'ambassade d'Israël à Washington, DC, le 9 août 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
Des personnes participent à la manifestation « Break the Siege on Gaza » (Briser le siège de Gaza) devant l'ambassade d'Israël à Washington, DC, le 9 août 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
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  • Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi pour réclamer la fin de la guerre dans la bande de Gaza, au lendemain de l'annonce du plan israélien visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza.
  • Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, est confronté à une pression considérable, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à l'offensive dans la bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont menacés par une « famine généralisée ».

TEL-AVIV, ISRAËL : Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi pour réclamer la fin de la guerre dans la bande de Gaza, au lendemain de l'annonce du plan israélien visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, la plus grande ville du territoire palestinien.

Après 22 mois de guerre, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, est confronté à une pression considérable, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à l'offensive dans la bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont menacés par une « famine généralisée », selon l'ONU.

Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». 

Samedi, à Tel-Aviv, les journalistes de l'AFP présents sur place ont estimé le nombre de manifestants à plusieurs dizaines de milliers, tandis que le Forum des familles des otages faisait état de 100 000 participants. Les autorités n'ont pas communiqué d'estimation officielle.

Les manifestants brandissaient des pancartes et des photos des otages toujours détenus dans le territoire palestinien, et exhortaient le gouvernement à obtenir leur libération.

« Nous vous poursuivrons »

« Si vous envahissez certaines parties de Gaza et que les otages sont tués, nous vous poursuivrons sur les places publiques, pendant les campagnes électorales et à tout moment et en tout lieu », a déclaré à l'AFP Shahar Mor Zahiro, un proche d'un otage tué, dans un « message direct au Premier ministre ».

Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a affirmé vendredi que la décision d'Israël d'occuper la ville de Gaza signifiait le « sacrifice » de ces otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023. 

Les familles des otages et les militants israéliens en faveur de la paix avec les Palestiniens réclament un cessez-le-feu avec le Hamas afin d'obtenir la libération des derniers captifs.

Mais au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'aile dure de la droite israélienne et ses partisans veulent continuer à occuper et à annexer davantage de territoires palestiniens, faisant fi des critiques internationales.

Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et à la placer sous contrôle israélien, avant de mettre en place « une administration civile » qui ne serait « ni le Hamas, ni l'Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau de M. Netanyahu.

« Nous n'allons pas occuper Gaza, nous allons libérer Gaza du Hamas », qui dirige le territoire depuis 2007, a affirmé M. Netanyahu sur X.

À la suite de l'annonce de ce plan, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion d'urgence sur Gaza dimanche à 10 h 00 (14 h 00 GMT), selon plusieurs sources diplomatiques.

De l'Allemagne, l'un des plus fidèles alliés d'Israël, à l'Union européenne en passant par la France, la Chine, la Russie et de nombreux pays musulmans, cette annonce a suscité la réprobation internationale. 

« Nouveau crime » 

Samedi, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé « un nouveau crime qui s'ajoute à la série de crimes israéliens commis en Cisjordanie, y compris à Jérusalem », soulignant « la nécessité urgente de prendre des mesures pour y mettre fin immédiatement ».

Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et y avait implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005.

Samedi, le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de 37 personnes tuées par des frappes ou des tirs israéliens, dont des civils qui attendaient une distribution d'aide alimentaire.

Selon M. Bassal, douze personnes ont été tuées et près de 200 autres blessées lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu sur elles alors qu'elles se rassemblaient près d'un point de passage du nord de Gaza utilisé pour acheminer l'aide humanitaire.

L'offensive israélienne à Gaza a déjà fait 61 369 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Du côté israélien, l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 avait entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.