Hôpital: La revalorisation des gardes de nuit pérennisée, affirme Rousseau

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau (Photo, Aurélien Rousseau).
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau (Photo, Aurélien Rousseau).
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Publié le Dimanche 20 août 2023

Hôpital: La revalorisation des gardes de nuit pérennisée, affirme Rousseau

  • Au début de l'été 2022, François Braun tout juste nommé ministre de la Santé avait revalorisé de 50% les gardes
  • Aurélien Rousseau a rappelé que les discussions concernant le budget de la santé étaient «en cours»

PARIS: La revalorisation des gardes de nuit à l'hôpital va être pérennisée, a affirmé samedi sur France Inter le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, précisant qu'il en fera l'annonce détaillée dans "quelques semaines" au plus tard.

"Je serai amené dans quelques jours, quelques semaines au maximum, à annoncer notamment la pérennisation de mesures pour la nuit (...), pour la rémunération supplémentaire des sujétions imposées aux personnels qui doivent travailler la nuit", a déclaré M. Rousseau.

"On a de plus en plus de mal à recruter des personnes qui acceptent cette contrainte extrêmement forte", a-t-il justifié.

"François Braun (son prédécesseur, NDLR) avait lancé un gros chantier, j'annoncerai la pérennisation de ces mesures que le président de la République et la Première ministre ont décidées", a-t-il ajouté.

50%

Au début de l'été 2022, François Braun tout juste nommé ministre de la Santé avait revalorisé de 50% les gardes, dans le cadre de mesures temporaires qui ont été régulièrement reconduites depuis.

Interrogé sur la possible augmentation de la participation des patients au paiement des médicaments, M. Rousseau a rappelé que les discussions concernant le budget de la santé étaient "en cours" et que le gouvernement regardait "tous les scénarios" avant la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale en septembre.

"Ce qui est ma préoccupation majeure, c'est que si nous devions avancer sur ces sujets, on ne pénalise pas les personnes qui sont les plus malades, notamment celles qui ont des affections de longue durée", a-t-il dit.


Diplomatie: Jean-Noël Barrot reçoit le chef de la diplomatie saoudienne à Paris

Photo d'archives la rencontre en mai dernier entre MM. Barrot et Farhane. (AFP)
Photo d'archives la rencontre en mai dernier entre MM. Barrot et Farhane. (AFP)
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  • Lors de cet entretien, les deux ministres ont échangé sur les principaux dossiers régionaux. Ils ont réaffirmé leur volonté commune de contribuer activement à la résolution des crises au Moyen-Orient
  • Face à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne, Paris et Riyad ont appelé Israël à lever sans délai les obstacles entravant l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire, en coordination avec l’ONU et les ONG internationales


RIYAD: Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a accueilli mercredi 23 juillet à Paris son homologue saoudien, le prince Faisal ben Farhane Al Saoud. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre la France et l’Arabie saoudite, qualifiées par les deux parties de « profondes et durables » dans tous les domaines de coopération.

Lors de cet entretien, les deux ministres ont échangé sur les principaux dossiers régionaux. Ils ont réaffirmé leur volonté commune de contribuer activement à la résolution des crises au Moyen-Orient, dans le respect du droit international, et de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région.

Au cœur de leurs discussions figurait notamment la situation au Proche-Orient. À quelques jours de la conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États, prévue à New York du 28 au 30 juillet sous co-présidence française et saoudienne, les deux responsables ont exprimé leur espoir de parvenir à des engagements concrets pour permettre à Israël et à un futur État palestinien de coexister pacifiquement. Ils ont également exprimé leur soutien aux efforts des médiateurs égyptien, qatarien et américain en faveur d’un cessez-le-feu durable à Gaza et de la libération des otages.

Face à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne, Paris et Riyad ont appelé Israël à lever sans délai les obstacles entravant l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire, en coordination avec l’ONU et les ONG internationales.

La situation en Syrie a également été abordée. Les ministres ont fait part de leur vive inquiétude face aux affrontements récents dans la région de Soueïda, exhortant les parties au respect du cessez-le-feu instauré le 19 juillet. Ils ont insisté sur la nécessité de protéger les civils en toutes circonstances, et appelé les autorités syriennes à renouer le dialogue avec les représentants locaux pour parvenir à un accord durable. Ils ont également plaidé pour que toute la lumière soit faite sur les exactions contre les civils et que les responsables soient jugés, conformément à la Déclaration de Paris sur la Syrie signée le 13 février dernier.

Concernant le Liban, les deux diplomates ont réitéré leur soutien aux autorités libanaises dans la mise en œuvre rapide des réformes indispensables au redressement du pays. Jean-Noël Barrot a souligné l’importance du respect du cessez-le-feu et des engagements pris par le Liban et Israël, rappelant l’implication de la France, en coordination avec les États-Unis et la FINUL, pour assurer la stabilité du Sud-Liban.

Enfin, sur le dossier iranien, Paris et Riyad ont rappelé leur attachement à une reprise rapide de la coopération entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ils ont appelé à relancer les négociations en vue d’un accord robuste, vérifiable et durable encadrant le programme nucléaire iranien et les activités jugées déstabilisatrices de la République islamique.


Macron reçoit Salam à l'Elysée

Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban.
Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban.
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  • Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban
  • Les deux dirigeants évoqueront également la nécessité d’un respect plein et entier du cessez-le-feu, en particulier en ce qui concerne le retrait complet des forces israéliennes

PARIS: Emmanuel Macron recevra M. Nawaf Salam, Président du Conseil des ministres du Liban, au Palais de l’Élysée ce jeudi 24 juillet.

Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban. Les échanges porteront notamment sur la sécurité, la stabilité du pays et la poursuite des réformes économiques indispensables à la pleine restauration de sa souveraineté et de sa prospérité.

Les deux dirigeants évoqueront également la nécessité d’un respect plein et entier du cessez-le-feu, en particulier en ce qui concerne le retrait complet des forces israéliennes. Le renforcement des forces armées libanaises, la coopération avec la FINUL – à laquelle la France continue de contribuer activement – ainsi que les priorités régionales communes seront également abordés.

Ils discuteront des grands défis auxquels fait face le Proche et le Moyen-Orient, en particulier les conséquences de la guerre en Iran et à Gaza, ainsi que les récents affrontements en Syrie. Le Président de la République et le Président du Conseil des ministres souligneront l’impératif de cessation des hostilités complète dans la région pour protéger les civils et l’urgence absolue d’un acheminement massif et sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.


«Nourrir, pas empoisonner»: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Tout est parti début juillet d'une photo d'un pré d'herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon... Accompagnée d'un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. (AFP)
Tout est parti début juillet d'une photo d'un pré d'herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon... Accompagnée d'un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. (AFP)
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  • La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes - interdit en France mais autorisé en Europe
  • Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait

PARIS: Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s'amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d'une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.

Tout est parti début juillet d'une photo d'un pré d'herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon... Accompagnée d'un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme.

"Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l'industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures", a écrit le chef.

La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes - interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.

Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.

"Coup de massue" 

Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de "Top Chef". "Je ne comprends pas (cette loi)", affirme-t-il à l'AFP, dénonçant "les pesticides qui polluent notre terre" alors que "l'alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers".

"On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c'est normal", poursuit-il. "Est-ce qu'on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?"

Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l'émission "Très très bon!", cette loi a été un "coup de massue".

"Cuisiner des produits médicamentés et stériles n'excite personne", grince celle qui appelle à la "rébellion générale".

Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l'initiative de l'entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d'éco-responsabilité.

Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.

Intitulée "Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner", elle dit l'inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.

"Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien", nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs "tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme".

"Inaction" 

Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.

Les chefs "sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l'alimentation, c'est leur quotidien", explique Fanny Giansetto, fondatrice d'Ecotable.

"Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table", estime Glenn Viel.

Versant dans l'autocritique, Jacques Marcon se dit "aussi responsable de cette loi rétrograde" et prêt à devenir "un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale". Mais il enjoint aussi tout un milieu "à se remettre en question", à "aider" les agriculteurs.

Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l'abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien.

Mais, selon lui, la jeune génération a davantage "envie de changer le monde".