Déficit: LR dénonce un «  plan caché » pour une hausse d'impôts, Attal conteste

Reprenant les arguments d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal a expliqué que le dérapage budgétaire n'était "pas du fait des dépenses", l'Etat ayant "dépensé 8 milliards de moins que ce qui était prévu l'année dernière". (AFP).
Reprenant les arguments d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal a expliqué que le dérapage budgétaire n'était "pas du fait des dépenses", l'Etat ayant "dépensé 8 milliards de moins que ce qui était prévu l'année dernière". (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 10 avril 2024

Déficit: LR dénonce un «  plan caché » pour une hausse d'impôts, Attal conteste

  • Le patron des Républicains Eric Ciotti a dénoncé mardi "un plan caché" du gouvernement qui prévoirait, selon lui, une hausse des impôts
  • Le chef du gouvernement a répliqué en niant qu'il y ait une "augmentation d'impôts sur les Français",

PARIS: Le patron des Républicains Eric Ciotti a dénoncé mardi "un plan caché" du gouvernement qui prévoirait, selon lui, une hausse des impôts et une sous-indexation des retraites afin de redresser les comptes publics, une accusation rejetée par Gabriel Attal.

"Nous percevons votre plan caché pour que les Français épongent vos dettes au lendemain des élections européennes par leurs impôts et leurs cotisations", a affirmé le député des Alpes-Maritimes à l'Assemblée nationale, au lendemain de déclarations d'Emmanuel Macron reconnaissant que la France a "un problème de moindres recettes".

"On croit rêver. Il fallait oser: les Français, selon lui, ne paient pas suffisamment d'impôts", s'est agacé M. Ciotti, qui avait brandi ce week-end la menace d'une motion de censure si les impôts étaient augmentés.

Le chef du gouvernement a répliqué en niant qu'il y ait une "augmentation d'impôts sur les Français", assurant avoir "toujours suivi cette ligne" et réitérant que l’exécutif la "tiendra".

Reprenant les arguments d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal a expliqué que le dérapage budgétaire n'était "pas du fait des dépenses", l'Etat ayant "dépensé 8 milliards de moins que ce qui était prévu l'année dernière".

"C'est du fait des recettes qui ont diminué parce qu'il y a un ralentissement économique qui concerne toute l'Europe", a-t-il soutenu.

Le patron de LR est revenu à la charge lors de la "nuit de l'économie", organisée par son parti à Paris avec la participation de plusieurs économistes comme Nicolas Baverez ou Nicolas Bouzou.

Dans son discours, M. Ciotti a proposé d'inscrire dans la Constitution "le principe d’une destitution du Premier ministre et du ministre des Finances dans les cas d’insincérité ou de dérapage budgétaires, constatés par le Parlement".

Il a indiqué que LR travaillait actuellement à "un plan de 100 milliards d'euros d'économies, dont la moitié dédiée à la réduction des dépenses, et la seconde moitié dédiée à rendre leur argent aux Français". La droite entend procéder à "des suppressions ou des fusions parmi les 42 agences et les 438 opérateurs" de l'Etat.

Souhaitant "une fonction publique moins nombreuse mais mieux payée", M. Ciotti a plaidé également pour un "allègement" du modèle social français devenu "obèse" à ses yeux.

"Nous souhaitons, par exemple, une mesure de simplification, instaurant une allocation sociale unique, ainsi que le plafonnement des allocations non contributives", a-t-il affirmé.

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee, soit 15,8 milliards d'euros de plus que ce qu'avait prévu le gouvernement.

Cette dégradation des comptes publics a conduit l'exécutif à annoncer 10 milliards d'euros d'économies dès cette année, et "au moins 20 milliards" l'année prochaine.

Dans un entretien au Parisien, Eric Ciotti, a fixé samedi les "lignes rouges" de LR (hausses d'impôts, désindexation des retraites, dépenses de santé) au-delà desquelles le parti "n'hésiter(a) pas" à déposer une motion de censure contre le gouvernement.

Les Républicains brandissent de longue date cette menace, mais ils se sont jusque-là très majoritairement retenus de s'associer au vote des motions de censure déposées par l'opposition lors de l'examen des derniers projets de loi de finances.


Incendie à Paris: le feu «pas encore éteint» mais son intensité réduite

Le spectaculaire incendie qui a ravagé lundi soir un centre de déchets dans le nord-ouest de Paris, à proximité du palais de justice, "n'est pas encore éteint" mais son intensité est "vraiment réduite", ont précisé les pompiers à l'AFP mardi. (AFP)
Le spectaculaire incendie qui a ravagé lundi soir un centre de déchets dans le nord-ouest de Paris, à proximité du palais de justice, "n'est pas encore éteint" mais son intensité est "vraiment réduite", ont précisé les pompiers à l'AFP mardi. (AFP)
Short Url
  • Le feu, qui s'était déclaré vers 20H00 lundi, a ravagé des locaux de Syctom, le service public de traitement et de valorisation des déchets ménagers de 82 communes de la région parisienne. Il a été circonscrit vers minuit
  • Quatre-vingt pompiers sont encore sur place, le dispositif de surveillance est maintenu et le périmètre de sécurité n'est pas encore levé

PARIS: Le spectaculaire incendie qui a ravagé lundi soir un centre de déchets dans le nord-ouest de Paris, à proximité du palais de justice, "n'est pas encore éteint" mais son intensité est "vraiment réduite", ont précisé les pompiers à l'AFP mardi.

"Le feu a été réduit à un espace que l'on connaît", ont-ils expliqué, avec une intensité "vraiment réduite" et "quelques flammes". Et l'incendie devrait être complètement éteint "à la mi-matinée, ou en fin de matinée".

Quatre-vingt pompiers sont encore sur place, le dispositif de surveillance est maintenu et le périmètre de sécurité n'est pas encore levé.

Seul un blessé "très léger" est à recenser parmi les employés, ont également déclaré les pompiers à l'AFP.

"Il n'y a pas de problème de toxicité de l'air", a assuré le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau sur France 2, "mais on y fait très très attention évidemment", a-t-il ajouté.

"Nous avons des protocoles pour pouvoir suivre ce type de situation et prendre toutes les mesures le cas échéant s'il était avéré qu'il y avait une toxicité dans l'air", a de son côté affirmé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur BFMTV.

Le feu, qui s'était déclaré vers 20H00 lundi, a ravagé des locaux de Syctom, le service public de traitement et de valorisation des déchets ménagers de 82 communes de la région parisienne. Il a été circonscrit vers minuit.

De nombreuses vidéos, prises par des automobilistes depuis leurs voitures ou par des passants, montraient les locaux détruits par les flammes.

Selon les pompiers, "une grande partie du bâtiment s'est effondré sur lui-même".

"Le bâtiment est complètement ravagé et détruit", a de son côté regretté le maire de l'arrondissement, Geoffroy Boulard. "Les pompiers sont arrivés très vite, mais le feu a pris en souterrain et s'est propagé à tout le bâtiment par la suite", a-t-il également indiqué sur  BFMTV.

 


Le chef de la diplomatie française annonce "une nouvelle phase" des relations avec Alger

Cette photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (G) reçu par le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf (D) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025. (Photo Philemon HENRY / MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FRANCE / AFP)
Cette photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (G) reçu par le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf (D) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025. (Photo Philemon HENRY / MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FRANCE / AFP)
Short Url
  • « Avec le président Abdelmadjid Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de tourner la page, d'entamer une nouvelle phase et de reconstruire un partenariat d'égal à égal, serein et apaisé », a déclaré M. Barrot
  • M. Barrot, a annoncé une « réactivation de l'ensemble des mécanismes de coopération » et la « reprise de nos relations normales ».

ALGER : Dimanche, lors d'une visite à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé « une nouvelle phase » pour les relations entre la France et l'Algérie, après huit mois d'une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.

« Avec le président Abdelmadjid Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de tourner la page, d'entamer une nouvelle phase et de reconstruire un partenariat d'égal à égal, serein et apaisé », a déclaré M. Barrot à l'issue d'un entretien de 2 h 30 avec le chef de l'État algérien. 

« La France souhaite tourner la page des tensions actuelles, dans un souci d'efficacité et de résultats », a expliqué M. Barrot, annonçant une « réactivation de l'ensemble des mécanismes de coopération » et la « reprise de nos relations normales ».

La période de tension inédite traversée ces derniers mois « ne sert ni les intérêts des Algériens ni ceux des Français », a-t-il estimé.

Selon M. Barrot, tous les sujets ont été mis sur la table lors d'une réunion de 1 h 45 avec son homologue Ahmed Attaf, l'idée étant de retrouver la dynamique et l'ambition fixées par MM. Macron et Tebboune en août 2022 lors de la visite du président français à Alger.

Le ministre a annoncé « tout d'abord » une reprise de la coopération sécuritaire, avec une réunion « déjà actée » des hauts responsables des services de renseignement. « Nous aurons, a-t-il ajouté, un dialogue stratégique sur le Sahel », où l'Algérie est limitrophe du Mali et du Niger. Les deux pays sont également préoccupés par le retour de djihadistes de Syrie.

Autre sujet de préoccupation pour la France : l'acceptation par Alger des ressortissants renvoyés ou expulsés de France. Le traitement de questions comme les visas et les réadmissions se fera « dans le cadre des accords existants, via des procédures normales », a indiqué M. Barrot, annonçant « une rencontre prochaine » entre préfets français et consuls algériens.

Sur le plan économique, face aux difficultés rencontrées par une partie des 6 000 entreprises françaises implantées en Algérie, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'automobile et du transport maritime, M. Tebboune a assuré vouloir « donner une nouvelle impulsion ». M. Barrot a également annoncé une réunion entre les patronats des deux pays le 9 mai à Paris.

M. Barrot a évoqué le sort de Boualem Sansal », appelant le président Tebboune à « un geste d'humanité » pour l'écrivain « au vu de son âge et de son état de santé ». L'essayiste et romancier de plus de 80 ans, atteint d'un cancer, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison.

Le parquet algérien, qui avait requis 10 ans de prison, a fait appel. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.

« Les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique », tout en démontrant « l'impossibilité d'une rupture entre l'Algérie et la France » voulue par l'extrême droite française, estime le journal algérien L'Expression. 


LFI ne votera pas «une loi de confort» sur l'inéligibilité de Le Pen

La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement. (AFP)
La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement. (AFP)
Short Url
  • Jean-Luc Mélenchon avait semé le doute sur les intentions de LFI en disant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple" après la condamnation choc de Marine Le Pen
  • La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité

PARIS: La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement.

"C'est une loi de confort. Je n'ai certainement pas l'intention de voter pour une loi Marine Le Pen", a déclaré M. Bompard sur Franceinfo en allusion à la proposition de loi qu'Eric Ciotti entend déposer pour supprimer les peines d'inéligibilité immédiate, comme celle infligée à Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon avait semé le doute sur les intentions de LFI en disant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple" après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

"Nous avons dit +c'est une décision suffisamment lourde qui a des conséquences importantes pour la démocratie et donc on trouve légitime qu'elle puisse donner lieu à un appel, y compris du point de vue de la peine d'inéligibilité+", a expliqué M. Bompard.

"D'un certain point de vue, cette exigence est satisfaite aujourd'hui puisqu'il va y avoir un appel dans un an. Je ne comprends pas pourquoi Madame Le Pen continue à se plaindre sur ce sujet d'ailleurs", a-t-il ajouté.

Le RN est assez isolé sur ce sujet, a-t-il relevé. "La preuve, c'est quand même que le rassemblement d'hier qui devait être un élément de démonstration de force pour montrer que Madame Le Pen a eu un soutien populaire a été un gros flop", a-t-il estimé.

Selon le RN, quelque 10.000 sympathisants étaient présents place Vauban devant les Invalides mais selon une source policière ils étaient moins de 7.000 sur cette place qui était loin d'être remplie.

La contre-manifestation, appelée par LFI et les écologistes, n'a pas attiré les foules non plus.

"Ce n'est pas tout à fait la même chose pour une manifestation appelée depuis une semaine avec les bus du RN pour essayer de faire une grande démonstration de force et pour une réponse qui a été appelée en quelques jours", a-t-il répondu.

M. Bompard a donné rendez-vous au 1er mai pour "une réponse puissante avec des centaines de milliers de personnes dans la rue"