Amnesty dénonce des «atrocités» de chaque camp au Cameroun anglophone

Fin 2016, le régime du président Paul Biya, qui dirige d'une main de fer le pays depuis plus de 40 ans, avait commencé à réprimer violemment des manifestations pacifiques (Photo, AFP).
Fin 2016, le régime du président Paul Biya, qui dirige d'une main de fer le pays depuis plus de 40 ans, avait commencé à réprimer violemment des manifestations pacifiques (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Amnesty dénonce des «atrocités» de chaque camp au Cameroun anglophone

  • Le rapport d'Amnesty se base sur les témoignages de «plus de 100 victimes» et de responsables d'ONG locales et journalistes
  • L'ONU et les ONG internationales dénoncent régulièrement des «crimes» commis depuis plus de six ans par les deux camps

LIBREVILLE: Les civils de l'ouest du Cameroun sont régulièrement victimes d'"atrocités", dont des exécutions, torture et viols, commises par les forces de l'ordre et les séparatistes armés en conflit dans cette région majoritairement anglophone, s'est alarmée mardi Amnesty international.

L'ONU et les ONG internationales dénoncent régulièrement des "crimes" commis depuis plus de six ans par les deux camps dans les régions administratives du Nord-Ouest et du Sud-Est, peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise.

Fin 2016, le régime du président Paul Biya, qui dirige d'une main de fer le pays depuis plus de 40 ans, avait commencé à réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones s'estimant ostracisés et marginalisés par le pouvoir central dominé par la majorité francophone.

Puis de nombreux groupes armés indépendantistes anglophones avaient pris les armes et proclamé en 2017 l'"indépendance" d'une région qu'ils appellent l'"Ambazonie". Et M. Biya, intraitable, y dépêche massivement des troupes depuis.

Dans un nouveau rapport intitulé: "Avec ou contre nous. La population prise en étau entre l'armée, les séparatistes armés et les milices dans la région anglophone du Nord-Ouest", Amnesty répertorie des "exécutions extrajudiciaires", des "homicides" de civils dont des femmes et des enfants, des "tortures", des "viols et autres violences sexuelles" perpétrés par les deux camps. Des "atrocités récurrentes" relevant de "graves violations des droits humains".

Plus de 100 victimes

Parmi les cibles des séparatistes, qui pratiquent également quasi-quotidiennement les kidnappings contre rançon, figurent des civils qu'ils accusent de "collaborer" avec Yaoundé, et particulièrement de l'ethnie peule des Mbororos.

L'armée et la police, elles, sont régulièrement accusées par l'ONU et les ONG d'attaquer et dévaster des villages dont les habitants sont soupçonnés de sympathie avec les séparatistes, et d'y commettre bavures et crimes. Amnesty accuse aussi des "milices mbororos" d'épauler les militaires dans ces attaques.

Le rapport d'Amnesty se base sur les témoignages de "plus de 100 victimes" et de responsables d'ONG locales et journalistes.

Amnesty accuse également de "violation des droits humains" les "autorités politiques et judiciaires", notamment en faisant emprisonner "arbitrairement" des civils, des journalistes, des responsables de la société civile, et en les faisant juger par des tribunaux militaires pour des faits liés à du "terrorisme".

L'ONG s'inquiète également du fait que "les partenaires internationaux du Cameroun, notamment la Belgique, la Croatie, les Etats-Unis, la France, Israël, le Royaume-Uni, la Russie et la Serbie ont continué de coopérer avec le pays sur le plan militaire, y compris en fournissant des armes et du matériel militaire" qui "risquent" d'être "utilisés par les forces armées, les milices ou les séparatistes armés pour commettre des exactions".

Amnesty demande à ces "partenaires internationaux" de "condamner ces atteintes aux droits fondamentaux" commises par les deux camps, et au gouvernement de "diligenter de toute urgence des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales".

"Les demandes de rendez-vous avec des ministres du gouvernement", sollicités dans le cadre de ce rapport, "sont restées sans réponse", assure Amnesty. Le gouvernement ne réagit jamais auprès de la presse à la publication régulière de rapports des ONG, et le fait généralement plusieurs jours ou semaines après leur publication.

Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) qui n'a toutefois pas actualisé ce bilan depuis trois ans.


Conflit Trump-Musk: le président pourrait se débarrasser de sa Tesla

Cette combinaison de photos prises le 6 juin 2025 montre le président américain Donald Trump à bord d'Air Force One le 4 mai 2025, de retour à la Maison Blanche après avoir passé le week-end en Floride, et Elon Musk dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 21 mai 2025. (Photo de SAUL LOEB et Jim WATSON / AFP)
Cette combinaison de photos prises le 6 juin 2025 montre le président américain Donald Trump à bord d'Air Force One le 4 mai 2025, de retour à la Maison Blanche après avoir passé le week-end en Floride, et Elon Musk dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 21 mai 2025. (Photo de SAUL LOEB et Jim WATSON / AFP)
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  • La capitalisation de Tesla a fondu à Wall Street, l'action clôturant jeudi à -14,26 %.
  • Il y a trois mois, la Maison Blanche s'était transformée en concession Tesla lorsque le républicain, posant devant cinq voitures de la marque, avait vanté les qualités des véhicules électriques.

WASHINGTON : Après la rupture spectaculaire entre Donald Trump et Elon Musk, le président américain pourrait se débarrasser de sa voiture électrique achetée en mars pour soutenir l'entrepreneur, a déclaré vendredi un haut responsable de la Maison Blanche.

« Il y pense, oui », a répondu un responsable à l'AFP, lorsqu'on lui a demandé si le président américain comptait vendre ou donner sa Tesla.

Selon un journaliste de l'AFP, la voiture rouge était toujours garée sur le parking de la Maison Blanche, au lendemain de la rupture fracassante entre Donald Trump et son ancien conseiller Elon Musk.

La capitalisation de Tesla a fondu à Wall Street, l'action clôturant jeudi à -14,26 %.

Il y a trois mois, la Maison Blanche s'était transformée en concession Tesla lorsque le républicain, posant devant cinq voitures de la marque, avait vanté les qualités des véhicules électriques, alors que l'action Tesla était malmenée en Bourse et que les ventes du constructeur souffraient de l'impopularité de son patron. 

Le président avait jeté son dévolu sur une Tesla rouge du modèle S, assurant régler par chèque. Il avait toutefois précisé que la voiture serait mise à la disposition de ses employés à la Maison Blanche, indiquant qu'il n'était « pas autorisé à rouler parce qu'il n'avait pas conduit de voiture depuis longtemps ».

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, et Margo Martin, conseillère en communication de Donald Trump, ont d'ailleurs posé dans la voiture rouge et publié la photo sur X, le réseau social détenu par Elon Musk, pas plus tard que la semaine dernière.

La voiture rouge et brillante est ainsi devenue le symbole malheureux de la rupture entre le président et l'ancien chef de l'antenne de la Commission à l'efficacité gouvernementale.

Donald Trump a déclaré être « très déçu » par Elon Musk et ses critiques envers la « grande et belle loi » budgétaire du président. Il a menacé de résilier les contrats qu'il avait passés avec le gouvernement américain. L'entrepreneur a répliqué en retirant son vaisseau spatial Dragon, utilisé notamment par la NASA pour acheminer des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS).


La Russie bombarde massivement l'Ukraine, au moins trois morts à Kiev

"La Russie doit être tenue responsable. Dès les premières minutes de cette guerre, ils ont bombardé des villes et villages pour détruire des vies", a fustigé Volodymyr Zelensky. (AFP)
"La Russie doit être tenue responsable. Dès les premières minutes de cette guerre, ils ont bombardé des villes et villages pour détruire des vies", a fustigé Volodymyr Zelensky. (AFP)
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  • Alors que le Kremlin avait laissé entendre qu'il préparait une riposte, des alertes aériennes ont été déclenchées dans la nuit sur tout le territoire ukrainien et plusieurs régions ont signalé des frappes notamment dans l'ouest, loin du front
  • Selon l'armée de l'air ukrainienne, le pays a été attaqué par 407 drones d'attaque et drones leurres visant à saturer les défenses antiaériennes, ainsi que par 45 missiles russes

KIEV: La Russie a massivement bombardé l'Ukraine avec des drones et des missiles balistiques dans la nuit de jeudi à vendredi, faisant au moins trois morts dans la capitale Kiev, quelques jours après l'attaque spectaculaire contre des aérodromes militaires russes.

Alors que le Kremlin avait laissé entendre qu'il préparait une riposte, des alertes aériennes ont été déclenchées dans la nuit sur tout le territoire ukrainien et plusieurs régions ont signalé des frappes notamment dans l'ouest, loin du front.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, le pays a été attaqué par 407 drones d'attaque et drones leurres visant à saturer les défenses antiaériennes, ainsi que par 45 missiles russes.

Les défenses ukrainiennes ont neutralisé 199 de ces drones, et 36 missiles, poursuit cette source, précisant que 13 endroits en Ukraine avaient été atteints par les bombardements, et 19 autres touchés par des chutes de débris de cibles abattues.

Le bilan précis est pour l'heure incertain. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué la mort d'au moins trois personnes et 49 blessés.

Plus tôt, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, avait annoncé quatre morts après ces frappes ayant touché plusieurs quartiers de la capitale.

"Arrêter ensemble cette guerre" 

"La Russie doit être tenue responsable. Dès les premières minutes de cette guerre, ils ont bombardé des villes et villages pour détruire des vies", a fustigé Volodymyr Zelensky.

"Maintenant, c'est le moment où l'Amérique, l'Europe et le monde peuvent arrêter ensemble cette guerre en faisant pression sur la Russie", a-t-il ajouté, dans un message sur les réseaux sociaux.

Son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a lui demandé des sanctions accrues "dès que possible" contre la Russie pour la contraindre à arrêter la guerre.

Depuis le début de l'invasion à grande échelle contre l'Ukraine, lancée en février 2022, des bombardements russes tuent des civils quasiment chaque jour.

Hors de la capitale, plusieurs régions ont fait état vendredi d'importantes frappes russes.

Selon M. Zelensky, elles ont touché neuf régions à travers tout le pays (Volyn, Lviv, Ternopil, Kiev, Soumy, Poltava, Tcherkassy, Tcherniguiv, Khmelnytsky).

Attaques contre des aérodromes russes 

En riposte aux frappes russes qui endeuillent l'Ukraine depuis 2022, Kiev mène également, quasiment chaque jour, des attaques aériennes sur le territoire russe.

Le maire de Moscou Sergueï Sobianine a indiqué que la capitale avait été ciblée par 10 drones ukrainiens dans la nuit.

Trois aéroports desservant Moscou ont été fermés provisoirement, selon l'agence chargée du transport aérien, qui a ensuite levé les restrictions.

Malgré les appels de l'Ukraine et des Occidentaux au cessez-le-feu immédiat et la pression exercée par le président américain Donald Trump pour engager des pourparlers et mettre fin au conflit, les combats, sur le front et dans les airs, ne montrent aucun signe d'apaisement.

La Russie contrôle à l'heure actuelle environ 20% de ce pays voisin, dont la Crimée, péninsule annexée en 2014.

Ces derniers jours, la Russie avait fait savoir qu'elle comptait riposter à l'attaque audacieuse lancée le week-end dernier par l'Ukraine contre des bombardiers russes, jusqu'à des milliers de kilomètres de ses frontières.

Moins d'une semaine après cette attaque, l'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir bombardé pendant la nuit "avec succès" deux autres bases aériennes en Russie, dans les régions de Saratov et Riazan, assurant avoir touché des dépôts de carburant.

Moscou a également accusé mardi Kiev d'être à l'origine des explosions ayant provoqué le week-end dernier l'effondrement de deux ponts et des accidents de trains qui ont fait sept morts et plus de cent blessés, dont des enfants, dans les régions russes de Koursk et de Briansk, frontalières de l'Ukraine.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une locomotive a déraillé dans la région russe de Belgorod, également frontalière de l'Ukraine, sans faire de victime, a indiqué la compagnie russe de chemin de fer. Selon le gouverneur régional, un engin explosif avait été placé sous les rails.

Sur le plan diplomatique, deux cycles de négociations menées à Istanbul entre Kiev et Moscou sur une trêve, encouragée par Washington, n'ont pas permis de rapprocher les positions.

Au cours de la deuxième réunion, lundi sous médiation turque, la délégation russe a remis à Kiev une liste de demandes comprenant notamment le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l'annexion, la renonciation de l'Ukraine à intégrer l'Otan et la limitation de la taille de son armée.

Des conditions qualifiées mercredi par Volodymyr Zelensky d'"ultimatums" inacceptables.

 


Kiev dit avoir frappé pendant la nuit deux aérodromes militaires russes

 Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 6 juin 2025 montre un pompier éteignant un incendie dans une installation industrielle à la suite d'une attaque russe dans la région de Ternopil, dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine. (AFP)
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 6 juin 2025 montre un pompier éteignant un incendie dans une installation industrielle à la suite d'une attaque russe dans la région de Ternopil, dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine. (AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major ukrainien a déclaré qu'au moins trois dépôts de carburants avaient été touchés sur la base aérienne russe d'Engels, dans la région de Saratov, et a affirmé avoir également touché celle de Diaguilevo
  • Selon cette source, la base d'Engels concentre des appareils ennemis "restant après l'opération des Services de sécurité ukrainiens (SBU)" ayant frappé le week-end dernier des aérodromes russes

KIEV: L'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir bombardé pendant la nuit "avec succès" deux bases aériennes en Russie, moins d'une semaine après une attaque de drones ukrainiens d'ampleur contre des aérodromes militaires russes.

Dans un communiqué, l'état-major ukrainien a déclaré qu'au moins trois dépôts de carburants avaient été touchés sur la base aérienne russe d'Engels, dans la région de Saratov, et a affirmé avoir également touché celle de Diaguilevo, dans la région de Riazan.

Selon cette source, la base d'Engels concentre des appareils ennemis "restant après l'opération des Services de sécurité ukrainiens (SBU)" ayant frappé le week-end dernier des aérodromes russes.

L'aérodrome de Diaguilevo accueille pour sa part des avions ravitailleurs, des chasseurs d'escorte et des bombardiers stratégiques, selon l'armée ukrainienne.

A Engels, des vidéos non-authentifiées publiées vendredi matin par des médias russes montrent des volutes de fumées s'échappant d'un important incendie.

Le gouverneur régional, Roman Boussarguine, a confirmé pendant la nuit qu'un brasier s'était déclaré "dans une entreprise industrielle" d'Engels après une attaque de drones, sans faire de victimes.

L'Ukraine a ciblé le week-end dernier l'aviation militaire russe sur plusieurs aérodromes, jusqu'à des milliers de kilomètres de ses frontières, après avoir introduit clandestinement en Russie des drones explosifs pendant une opération complexe.

Cette spectaculaire attaque -- une riposte visant l'armée de l'air russe qui frappe quasiment quotidiennement l'Ukraine -- a détruit ou endommagé de nombreux avions militaires.

"Les frappes sur des infrastructures militaires se poursuivront jusqu'à ce que l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine prenne fin complètement", a assuré vendredi l'état-major ukrainien.