Le républicain Mike Pence jette l'éponge dans la course à la présidentielle de 2024

L'ancien vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a annoncé samedi retirer sa candidature à l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle de 2024 (Photo, AFP).
L'ancien vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a annoncé samedi retirer sa candidature à l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle de 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Le républicain Mike Pence jette l'éponge dans la course à la présidentielle de 2024

  • Farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier
  • Donald Trump lui écrase pour l'instant la campagne républicaine, malgré le fait qu'il soit visé par plusieurs procédures judiciaires

LAS VEGAS: Il n'avait guère de chance mais c'est le plus important candidat républicain à jeter l'éponge en date. L'ancien vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a annoncé samedi retirer sa candidature à l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle de 2024.

"Je suis venu vous dire que c'est devenu clair pour moi: ce n'est pas mon heure", a déclaré Mike Pence, en s'adressant à la Coalition juive républicaine (RJC) réunie en convention à Las Vegas, dans le Nevada (ouest).

"Après mûre réflexion et prière, j'ai décidé de suspendre ma campagne pour la présidence", a-t-il dit.

Le candidat Pence, qui était à la peine dans les sondages avec quelque 3,8% des intentions de vote selon le site spécialisé fivethirtyeight.com, n'avait guère de chance face à son ancien patron Donald Trump qui fait figure de grand favori des primaires républicaines, malgré ses déboires judiciaires.

Il n'a donné aucune consigne visant à soutenir tel ou tel autre candidat lors de cette adresse qui a pris son auditoire complètement de court, mais ovationnée.

"Je quitte cette campagne mais laissez-moi vous promettre que je n'abandonnerai jamais le combat pour les valeurs conservatrices", a-t-il encore dit.

Les huit principaux candidats à l'investiture du Parti républicain doivent tous s'exprimer lors de ce rassemblement durant le week-end dont Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, et son plus proche rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

Cet événement annuel, où les prétendants conservateurs au Bureau ovale recherchent traditionnellement des soutiens financiers, revêt cette année une importance particulière pour la communauté juive américaine, traumatisée par l'attaque du Hamas qui a fait 1.400 morts en Israël le 7 octobre.

"Les Etats-Unis sont entièrement avec Israël", a affirmé M. Trump, candidat le plus ovationné de l'événement, parlant d'un "combat entre la civilisation et la barbarie".

"Les Etats-Unis se tiennent aux côtés des Israéliens dans leur mission de s'assurer que le Hamas soit décimé et que toutes ces atrocités soient vengées", a-t-il ajouté, promettant de défense Israël "comme jamais personne ne l'a fait".

Trump écrase la campagne

Farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016.

Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021, qui a ébranlé la démocratie américaine.

Et ce chrétien évangélique de 64 ans a même décidé de défier son ancien patron lors des primaires républicaines de 2024.

Mais les chances de l'ancien gouverneur de l'Indiana sont vite apparues des plus réduites, les militants républicains fidèles à l'ancien président le considérant comme un "traître".

C'est que Mike Pence, qui en tant que vice-président, n'a pas empêché la certification par les élus de la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020, ce que Donald Trump et ses fidèles ne lui pardonnent pas.

Avec la défection de Mike Pence, il reste sept principaux candidats en quête d'obtenir l'investiture républicaine et de défier possiblement le démocrate Joe Biden, qui est candidat à sa réélection en novembre 2024.

Donald Trump lui écrase pour l'instant la campagne républicaine, malgré le fait qu'il soit visé par plusieurs procédures judiciaires, dont un procès au niveau fédéral à partir du 4 mars prochain à Washington pour avoir tenté de renverser le résultat de la présidentielle de 2020.

L'ancien président dénonce ses ennuis judiciaires comme autant d'"ingérences électorales" à l'instigation de l'administration Biden pour l'écarter de la course à la Maison Blanche.

M. Trump est également poursuivi dans l'Etat de New York pour des paiements suspects à une ancienne actrice de films X et en Floride pour sa gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche.

Avec plusieurs de ses enfants, le milliardaire républicain est actuellement jugé au civil par un tribunal de l'Etat de New York, pour des fraudes financières présumées dans la gestion de son empire immobilier.


Gaza, RDC, Haïti... Des violences contre les enfants «sans précédent» en 2024, dénonce l'ONU

De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
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  • L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance
  • Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU

NATIONS-UNIES: De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU.

"En 2024, la violence contre les enfants lors des conflits armés a atteint des niveaux sans précédent, avec une hausse sidérante de 25% des violations graves par rapport à 2023", indique le rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance il y a près de 30 ans. Un record qui bat celui enregistré en 2023, qui lui-même représentait une hausse de 21% par rapport à l'année précédente.

Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU.

En raison d'une hausse marquante du nombre d'enfants victimes de multiples violations, le nombre d'enfants concernés par ces violences atteint 22.495.

"Les cris de ces 22.495 enfants innocents qui auraient dû apprendre à lire ou jouer au ballon, mais au lieu de ça ont été obligés d'apprendre à survivre aux tirs et aux bombardements, devraient tous nous empêcher de dormir", a lancé dans un communiqué Virginia Gamba, représentante spéciale de l'ONU sur ce dossier. "Cela doit servir de signal d'alarme. Nous sommes au point de non-retour."

Chaque année, l'ONU répertorie dans ce rapport les violations des droits des enfants (moins de 18 ans) dans une vingtaine de zones de conflit dans le monde et dresse en annexe la "liste de la honte" des responsables de ces violations qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements, refus d'accès humanitaire ou violences sexuelles.

Viols collectifs 

Les forces armées et de sécurité israéliennes, qui avaient été inscrites sur la liste l'an dernier, avec le Hamas, y sont toujours.

Les territoires palestiniens occupent d'ailleurs la première place de ce triste classement, avec plus de 8.500 violations graves en très grande majorité attribuées aux forces israéliennes, dont plus de 4.800 à Gaza.

Cela inclut 1.259 enfants palestiniens tués à Gaza, selon les chiffres confirmés par l'ONU qui dit être en train de vérifier des informations sur 4.470 enfants supplémentaires tués en 2024 dans le territoire palestinien ravagé par la guerre provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le rapport met également en cause les opérations d'Israël au Liban, où plus de 500 enfants ont été tués ou blessés par l'armée israélienne l'an dernier.

Après les Territoires palestiniens, la République démocratique du Congo (plus de 4.000 violations graves), la Somalie (plus de 2.500), le Nigeria (près de 2.500) et Haïti (plus de 2.200) ont enregistré le plus de violences contre les enfants en 2024.

En Haïti, où ces violations ont augmenté de 490% en un an, la principale coalition de gangs, "Viv Ansanm" (Vivre ensemble), a été ajoutée sur la "liste de la honte", pour le recrutement d'enfants, les meurtres ou encore les viols collectifs. Une première qui vise "probablement le plus brutal" des gangs qui ravagent le pays, a commenté un responsable onusien.

Nouveau sur la liste également le cartel colombien Clan del Golfo accusé d'enrôler des enfants. La Colombie enregistre plus généralement une hausse importante des cas de recrutements forcés, avec 450 enfants en 2024 contre 262 l'année précédente.

Sont d'autre part toujours sur "la liste de la honte" l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide qui s'affrontent au Soudan depuis plus de deux ans, ainsi que l'armée russe pour ses actions en Ukraine où le rapport enregistre une hausse de 105% des violations graves entre 2023 et 2024.

 


L'Iran accuse l'AIEA d'être un «partenaire» de «l'agression» israélienne

L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
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  • Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux
  • Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington

TEHERAN: L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déploré, dans un rapport publié avant le début de la guerre Iran-Israël, le manque de coopération de Téhéran dans la surveillance du respect de ses obligations en matière nucléaire.

"Vous avez trahi le régime de non-prolifération; vous avez fait de l'AIEA un partenaire de cette guerre d'agression injuste", a écrit le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei sur X, dans un message à l'adresse du directeur de l'agence onusienne, Rafael Grossi.

"Nous avons affirmé dans mon rapport il y a une semaine que bien que l’Iran soit le seul pays au monde qui est en train d’enrichir l’uranium à des niveaux presque militaires (...) on n'est pas en capacité de dire qu’il existe un effort direct vers la fabrication d'une arme nucléaire", avait affirmé mercredi M. Grossi, sur la télévision française France 24.

Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux, "ce qui a entravé les activités de vérification de l'agence" dans trois sites non déclarés.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington.

Avant le vote de cette instance, l'Iran avait menacé de réduire sa coopération avec l'AIEA si une résolution était adoptée.


Guerre Iran-Israël: Trump dit qu'il va trancher dans les «deux semaines»

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  • "Compte-tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines"
  • Donald Trump a, par le passé, donné de telles dates butoir qui se sont ensuite étiolées, la guerre en Ukraine par exemple

WASHINGTON: Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle participation américaine aux frappes lancées par Israël contre l'Iran "au cours des deux prochaines semaines", estimant "substantielle" la possibilité de négociations avec Téhéran, a fait savoir jeudi la Maison Blanche.

Le fait que Washington temporise pourrait ouvrir les possibilités d'avancées diplomatiques, après des jours d'incertitude sur la position américaine.

"Compte-tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines", a fait savoir le président américain dans des propos rapportés par sa porte-parole Karoline Leavitt.

🚨 @PressSec shares an important message from President Donald J. Trump: "Based on the fact that there's a substantial chance of negotiations that may or may not take place with Iran in the near future, I will make my decision whether or not to go within the next two weeks." pic.twitter.com/Xh3rNuURn0

— The White House (@WhiteHouse) June 19, 2025

Donald Trump a, par le passé, donné de telles dates butoir qui se sont ensuite étiolées, la guerre en Ukraine par exemple. Mais la Maison Blanche a assuré que le président ne cherche pas à éviter ses responsabilités.

"S'il y a une chance pour la diplomatie, le président la saisira toujours. Mais il n'a pas peur non plus d'avoir recours à la force", a encore déclaré Karoline Leavitt, tout en insistant sur un sentiment d'urgence face à l'avancée du programme nucléaire.

"Soyons très clairs, l'Iran a tout ce dont il nécessite pour arriver à une arme nucléaire. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une décision du guide suprême en ce sens, et cela leur prendrait une quinzaine de jours pour achever la production de cette arme", a-t-elle expliqué.

Au septième jour de guerre entre Israël et Iran, Donald Trump tenait jeudi à la mi-journée sa troisième réunion en trois jours dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

Une telle réunion se tiendra tous les jours jusqu'à lundi, quand Donald Trump partira pour un sommet de l'Otan aux Pays-Bas, a ajouté la Maison Blanche.

"Instinct" 

Le président républicain avait entretenu le mystère sur ses intentions la veille en déclarant, à propos d'une éventuelle participation américaine aux frappes: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

Il avait également assuré que les Iraniens étaient entrés en contact avec les Etats-Unis pour négocier sur leur programme nucléaire et avaient "même suggéré de venir à la Maison Blanche", ce que Téhéran avait rapidement démenti.

Une "correspondance s'est poursuivie" entre les Etats-Unis et l'Iran depuis le début de la guerre, selon la porte-parole de la Maison Blanche, interrogée jeudi sur des informations de presse selon lesquelles l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a été en contact avec le ministre iranien des Affaires étrangères.

Il n'est cependant pas prévu que Steve Witkoff rejoigne plusieurs ministres européens des Affaires étrangères vendredi à Genève, où ils doivent rencontrer leur homologue iranien, Abbas Araghchi.

Depuis plusieurs jours, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur une éventuelle intervention directe.

Plusieurs figures trumpistes du mouvement "MAGA", dont Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, ou encore l'ex-présentateur de Fox News Tucker Carlson, ont exprimé leur opposition farouche à toute intervention américaine directe.

Mais les Etats-Unis disposent "de capacités qu'aucun autre pays du monde ne possède", a rappelé jeudi Karoline Leavitt, faisant sans-doute référence à la bombe américaine qui serait capable de détruire l'usine d'enrichissement d'uranium de Fordo, une infrastructure cruciale du programme nucléaire iranien enfouie à une centaine de mètres de profondeur.

"Faites confiance au président Trump," a-t-elle ajouté. "Le président Trump a un instinct incroyable."