JO-2024: Macron a décidé de renoncer au déplacement des bouquinistes des quais de Seine

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours après une cérémonie de prestation de serment des auditeurs de justice français, diplômés de l'École nationale de la magistrature (ENM), au Palais des Congrès de Bordeaux, dans l'ouest de la France, le 9 février 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours après une cérémonie de prestation de serment des auditeurs de justice français, diplômés de l'École nationale de la magistrature (ENM), au Palais des Congrès de Bordeaux, dans l'ouest de la France, le 9 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 février 2024

JO-2024: Macron a décidé de renoncer au déplacement des bouquinistes des quais de Seine

  • Emmanuel Macron «a demandé à ce que le dispositif de sécurité soit adapté en conséquence, les espaces concernés sur les quais hauts n'étant dès lors plus susceptibles d'accueillir du public pendant la cérémonie» d'ouverture des JO
  • Cette décision à venir avait déjà été prise en compte dans la jauge de la cérémonie, revue à la baisse fin janvier à environ 300 000 spectateurs

PARIS: Coup de théâtre ! Après des mois de polémiques, Emmanuel Macron a finalement décidé de renoncer au déplacement des bouquinistes des quais de Seine à Paris à cause de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, pour le plus grand bonheur des intéressés.

"Constatant qu'aucune solution consensuelle et rassurante n'a pu être identifiée avec ces acteurs", le chef de l'Etat "a demandé au ministre de l'Intérieur et au préfet de police de Paris que l'ensemble des bouquinistes soient préservés, et qu'aucun d'entre eux ne soit contraint d'être déplacé", a fait savoir mardi l'Elysée.

Selon son entourage, le chef de l'Etat leur manifeste ainsi "son attention considérant qu'il s'agit d'un patrimoine vivant de la capitale".

"On est tous très heureux et on remercie le président, qui a compris que nous étions l'âme de Paris", s'est réjoui le président de l'Association culturelle des bouquinistes de Paris, Jérôme Callais, joint par l'AFP.

Emmanuel Macron "a demandé à ce que le dispositif de sécurité soit adapté en conséquence, les espaces concernés sur les quais hauts n'étant dès lors plus susceptibles d'accueillir du public pendant la cérémonie" d'ouverture des JO, le 26 juillet sur la Seine,  selon l'Elysée.

Cette décision à venir avait déjà été prise en compte dans la jauge de la cérémonie, revue à la baisse fin janvier à environ 300 000 spectateurs, a assuré une source proche du dossier.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "reviendra sur l'ensemble du dispositif de sécurisation de la cérémonie d'ouverture à la fin mars, une fois achevé l'ensemble des concertations avec les élus locaux et parties prenantes", a précisé cette source.

"Notre résistance a porté ses fruits", a exulté auprès de l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle. Pour lui, "déplacer ces boîtes, c'était toucher à une mémoire vivante de Paris".

Fin d'un «cauchemar»

"Je suis trop contente (...) au-delà des considérations techniques, on ne touche pas aux livres, ça finit toujours mal pour les peuples !", s'est exclamée Laura Galidie, 42 ans, bouquiniste et comédienne près du Pont des Arts, jointe par l'AFP. "On a aussi un rôle humain avec les gens que l'on renseigne, c'était dommage d'enlever ça".

"Je remercie le président de la République d'avoir entendu les arguments des #bouquinistes et leurs demandes en vue des #JOP2024", a écrit sur X (ex-Twitter) la ministre de la Culture Rachida Dati, candidate à la succession de la maire de la capitale Anne Hidalgo.

Fin juillet 2023, les bouquinistes avaient été informés que, pour des raisons de sécurité, plusieurs centaines de leurs boîtes de livres installées sur les quais devraient être temporairement déplacées quelques jours avant la cérémonie d'ouverture.

Cette annonce a causé des semaines de bataille entre autorités, notamment la préfecture de police et la mairie, et bouquinistes, qui plaidaient pour que leurs boîtes restent en place.

L'Association culturelle des bouquinistes de Paris avait décidé en janvier d'intenter une "action en justice au tribunal administratif".

Ils entendaient demander le "non-enlèvement" des boîtes ou, "en dernier recours", une indemnisation et un "traitement digne et respectueux" de leurs petites librairies à ciel ouvert, inscrites au patrimoine culturel immatériel français, première étape d'une éventuelle reconnaissance au patrimoine mondial de l'Unesco.

Face à leur fronde, la préfecture de police avait fait un pas vers les bouquinistes en acceptant "de sacrifier certaines zones, qui ne seront donc pas ouvertes au public" pour la cérémonie d'ouverture.

Avec cette proposition, 428 boîtes au lieu de 604 devaient être démontées, "soit moins de la moitié (47%)" des 932 arrimées aux quais de Seine, selon la préfecture.

Malgré cette concession, la situation était dans l'impasse: "nous étions sur notre position et la préfecture sur la sienne", a expliqué mardi M. Callais.

"Nos arguments ont été entendus et cette décision met un terme à une procédure judiciaire qui aurait été inutile", a indiqué Me Matthieu Chirez, avocat des bouquinistes, dans une déclaration à l'AFP.

"On va tous dormir normalement après sept mois de cauchemar", s'est félicité M. Callais.


La justice confirme la déchéance de Marine Le Pen de son mandat de conseillère départementale

Le tribunal administratif de Lille a débouté mercredi Marine Le Pen qui contestait la démission d'office de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais à la suite de sa condamnation en mars pour détournement de fonds publics. (AFP)
Le tribunal administratif de Lille a débouté mercredi Marine Le Pen qui contestait la démission d'office de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais à la suite de sa condamnation en mars pour détournement de fonds publics. (AFP)
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  • Le tribunal administratif a souligné que ces dispositions législatives ont déjà été jugées conformes à la Constitution par une décision du Conseil constitutionnel du 28 mars 2025
  • Le jugement du tribunal administratif peut faire l'objet d'un appel devant le Conseil d'Etat dans un délai d'un mois, ce qui suspendrait la démission d'office

LILLE: Le tribunal administratif de Lille a débouté mercredi Marine Le Pen qui contestait la démission d'office de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais à la suite de sa condamnation en mars pour détournement de fonds publics.

Le tribunal a jugé que le code électoral impose "au préfet de déclarer démissionnaire d'office l'élu départemental déclaré inéligible par le juge pénal, par un jugement assorti de l'exécution provisoire", explique la juridiction dans un communiqué.

Il a également rejeté la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par l'avocat de la cheffe de file de l'extrême droite. Celui-ci estimait que la démission d'office prévue en cas de peine d'inéligibilité non définitive mais exécutoire provisoirement pourrait porter atteinte à la liberté des électeurs et à d'autres principes constitutionnels.

Le tribunal administratif a souligné que ces dispositions législatives ont déjà été jugées conformes à la Constitution par une décision du Conseil constitutionnel du 28 mars 2025, portant sur les conseillers municipaux, soumis aux mêmes règles que les conseillers départementaux.

Le jugement du tribunal administratif peut faire l'objet d'un appel devant le Conseil d'Etat dans un délai d'un mois, ce qui suspendrait la démission d'office.

La patronne des députés Rassemblement National à l'Assemblée, condamnée fin mars à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans le dossier des assistants d'eurodéputés de son parti, conserve selon la jurisprudence son mandat de députée du Pas-de-Calais, mais a été démise en avril de son mandat de conseillère départementale.

Lors de l'audience le 20 mai, l'avocat de Mme Le Pen Thomas Laval avait dénoncé une mesure "équivalente à une peine" aux "conséquences excessives".

Le 31 mars, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Marine Le Pen à quatre ans d'emprisonnement, dont deux ferme, et à une inéligibilité immédiate de cinq ans.

Le tribunal avait estimé qu'elle était au "cœur" d'un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s'élève à 4,4 millions d'euros.


Les procureurs français considèrent le meurtre d'un Tunisien comme un acte terroriste présumé

Les procureurs français chargés de l'enquête sur le meurtre de Hichem Miraoui, un ressortissant tunisien de 46 ans, considèrent l'affaire comme une attaque raciste présumée, a rapporté le Times mardi. (X/@kkerima)
Les procureurs français chargés de l'enquête sur le meurtre de Hichem Miraoui, un ressortissant tunisien de 46 ans, considèrent l'affaire comme une attaque raciste présumée, a rapporté le Times mardi. (X/@kkerima)
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  • Hichem Miraoui a été abattu de cinq balles par son voisin blanc la semaine dernière, dans ce que la police considère comme un meurtre raciste
  • Cette affaire fait suite aux préoccupations croissantes concernant les crimes de haine à l'encontre des musulmans dans le pays

LONDRES : Les procureurs français qui enquêtent sur le meurtre d'un Tunisien considèrent l'affaire comme une attaque raciste présumée, a rapporté le Times mardi.

Hichem Miraoui, un coiffeur de 46 ans qui vivait en France depuis 14 ans, a été abattu de cinq balles samedi par son voisin blanc, un homme de 53 ans nommé Christophe B.

L'implication de procureurs antiterroristes plutôt que de procureurs criminels dans l'affaire du meurtre présumé d'extrême droite est une première en France.

Elle fait suite aux préoccupations croissantes concernant les crimes de haine contre les musulmans dans le pays après qu'un Malien, Aboubakar Cisse, 22 ans, a été poignardé à mort à la sortie d'une mosquée en avril.

La semaine dernière, dans la ville de Puget-sur-Argens, dans le sud du pays, un Turc de 25 ans a également été abattu, mais il a survécu. Le tueur a pris la fuite en voiture, mais son compagnon a alerté la police, qui l'a arrêté.

Christophe B, passionné de tir sportif et titulaire d'un permis de port d'arme, avait précédemment publié sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles il déclarait avoir l'intention de tuer des étrangers.

Il exhortait ses compatriotes à faire de même et, dans une vidéo, il faisait l'éloge du défunt fondateur du Front national français, Jean-Marie Le Pen.

Le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié l'assassinat de Miraoui d'"acte raciste". Toutefois, le ministre avait déjà été critiqué pour ce que les groupes antiracistes ont qualifié de réponse inadéquate à l'assassinat de M. Cissé.

Les autorités antiterroristes ont également été mises en cause pour n'avoir pas traité l'assassinat du ressortissant malien comme un acte terroriste, l'enquête sur cette affaire étant menée par des procureurs pénaux.

Mardi, M. Retailleau s'est rendu à l'ambassade de Tunisie à Paris pour exprimer sa solidarité avec la communauté.

La diaspora tunisienne en France compte plus d'un million de personnes. Plus de 6 millions de musulmans résident dans le pays, soit environ 10 % de la population.

"Le racisme en France et ailleurs est un poison, et nous voyons bien que c'est un poison qui tue. Tout acte raciste est un acte anti-français", a déclaré M. Retailleau.

Les données officielles du gouvernement montrent que les crimes racistes, xénophobes et antireligieux ont augmenté de 11 % dans le pays l'année dernière.

Cependant, ces crimes en France sont également "largement sous-déclarés" parce que "les victimes ne font souvent pas confiance à la police ou aux autorités", a déclaré Jean-Marie Burguburu, président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Greenpeace rend devant le siège d'EDF la statue de Macron, volée la veille

Une photo montre une statue de cire du président français Emmanuel Macron, volée la veille au musée Grévin, lors d'une action menée par des militants écologistes de Greenpeace devant le siège d'EDF à Paris, le 3 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une statue de cire du président français Emmanuel Macron, volée la veille au musée Grévin, lors d'une action menée par des militants écologistes de Greenpeace devant le siège d'EDF à Paris, le 3 juin 2025. (AFP)
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  • L'ONG Greenpeace a rendu mardi soir la statue en cire d'Emmanuel Macron dérobée la veille au musée Grévin
  • La statue a été amenée peu après 23H00 dans un coffre dont elle a été sortie quelques minutes pour être exposée sur le parvis devant le siège du groupe énergétiqu

PARIS: L'ONG Greenpeace a rendu mardi soir la statue en cire d'Emmanuel Macron dérobée la veille au musée Grévin, en la déposant devant le siège d'EDF à Paris afin de dénoncer les liens économiques, notamment sur l'énergie, entre la France avec la Russie.

"On est venu ramener la statue d'Emmanuel Macron parce que comme on l'avait promis dès le début c'est un emprunt", a déclaré à l'AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, à proximité du siège d'EDF dans le centre de Paris.

"On a prévenu à la fois la direction du musée Grévin et les forces de l'ordre. C'est à eux de venir la récupérer", a-t-il dit.

La statue a été amenée peu après 23H00 dans un coffre dont elle a été sortie quelques minutes pour être exposée sur le parvis devant le siège du groupe énergétique, avec une pancarte de l'ONG avec l'inscription "Poutine-Macron Alliés radioactifs".

La police est arrivée sur place autour de minuit et a sécurisé le coffre, a constaté l'AFP.

Le siège d'EDF a été choisi "pour mettre Macron en face de ses responsabilités dans le commerce entretenu avec la Russie notamment dans la filière nucléaire", a expliqué M. Julliard.

La statue, d'une valeur de 40.000 euros, avait été volée la veille par des militants de Greenpeace

Selon une source policière, deux femmes et un homme sont entrés lundi matin dans le musée parisien, situé dans le IXe arrondissement (centre). Après s'être changés, se faisant passer pour des artisans ou des employés de l'établissement, ils ont réussi à dérober la statue en la dissimulant sous une couverture et en sortant par une issue de secours.

D'après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l'ascenseur aux personnes handicapées pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien.

Les militants l'avaient ensuite déposée devant l'ambassade de Russie située dans le XVIe arrondissement (ouest) de la capitale

L'action devant l'ambassade n'avait duré que quelques minutes. Un drapeau russe avait été déployé derrière la statue d'Emmanuel Macron et un militant de l'ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l'inscription "Business is business". Des membres de Greenpeace avaient lancé de faux billets de banque.

L'ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire.

- Uranium, gaz, engrais -

Pour M. Julliard, les entreprises françaises peuvent continuer "à importer tout un tas de produits en provenance de Russie que ce soit de l'uranium enrichi pour faire tourner les centrales nucléaires françaises ou de l'uranium naturel qui transite par le Kazakhstan et l'Ouzbékistan via la Russie ou du gaz naturel liquéfié (...) ou des engrais chimiques".

Greenpeace déplore notamment l'explosion des importations d'engrais russe dans l'UE entre 2021 et 2023 (de plus de 80% selon les fabricants français d'engrais, rassemblés au sein de l'Union des industries de la fertilisation, l'Unifa).

Sur un autre sujet, M. Julliard a jugé mardi soir "sidérant" le fait que le bateau de Greenpeace ait été interdit au sommet de l'ONU sur les océans à Nice. Il a ajouté réfléchir à contester en référé cette décision.

L'Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.

Le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation du navire, qui pourra seulement rester au large. Il n'y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.