La majorité se met en ordre de marche avant la bataille parlementaire

La Première ministre française Elisabeth Borne (à droite) s'entretient avec la ministre française des Affaires étrangères et européennes Catherine Colonna (à gauche), le ministre délégué aux Relations avec le Parlement Franck Riester (à droite), la ministre française des Solidarités Aurore Berge (à gauche) et le ministre français de la Santé Aurélien Rousseau (en haut), alors qu'ils quittent le Palais présidentiel de l'Elysée, le 23 août 2023, après avoir assisté à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La Première ministre française Elisabeth Borne (à droite) s'entretient avec la ministre française des Affaires étrangères et européennes Catherine Colonna (à gauche), le ministre délégué aux Relations avec le Parlement Franck Riester (à droite), la ministre française des Solidarités Aurore Berge (à gauche) et le ministre français de la Santé Aurélien Rousseau (en haut), alors qu'ils quittent le Palais présidentiel de l'Elysée, le 23 août 2023, après avoir assisté à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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Publié le Samedi 09 septembre 2023

La majorité se met en ordre de marche avant la bataille parlementaire

  • Alors qu'émergent les premières ambitions pour la succession d'Emmanuel Macron en 2027, une solidarité sans faille des trois composantes de la majorité sera indispensable pour affronter les débats difficiles sur l'immigration ou le budget
  • Du projet de loi de finance (PLF), il sera question, avec les ministres concernés, lors des journées du MoDem, qui ouvrira le bal dimanche soir à La Roche-Posay (Vienne)

PARIS: Députés et sénateurs MoDem, Renaissance et Horizons se retrouveront successivement pour leurs journées parlementaires la semaine prochaine, sous l'égide de la Première ministre Elisabeth Borne, soucieuse de tenir "serrés" les rangs à l'orée d'une nouvelle saison parlementaire à hauts risques.

Alors qu'émergent les premières ambitions pour la succession d'Emmanuel Macron en 2027, une solidarité sans faille des trois composantes de la majorité sera indispensable pour affronter les débats difficiles sur l'immigration ou le budget.

Du projet de loi de finance (PLF), il sera question, avec les ministres concernés, lors des journées du MoDem, qui ouvrira le bal dimanche soir à La Roche-Posay (Vienne).

Très attendu, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin interviendra le lundi après-midi pour défendre son projet sur l'immigration, tandis que Mme Borne dialoguera le mardi matin avec le président du groupe MoDem à l'Assemblée, Jean-Paul Mattei.

Mercredi s'ouvriront à Louan-Villegruis-Fontaine (Seine-et-Marne) les journées parlementaires de Renaissance, le parti macroniste, qui seront rythmées par trois séances plénières sur les thèmes de la nation, de l'intelligence artificielle et de l'Europe, et seront closes par Mme Borne jeudi après-midi.

Celles d'Horizons - dont c'est aussi la rentrée du parti - commenceront en parallèle, avec au programme une table ronde sur l'éducation. Son président, l'ex-Premier ministre Edouard Philippe et Mme Borne fermeront les débats le vendredi en début d'après-midi.

Karaoké et barbecue

Pour les parlementaires des trois partis de la majorité, l'enjeu est de reprendre ses marques, à l'issue des congés estivaux et d'un début de mois de septembre passé en circonscription.

Sylvain Maillard est devenu président du groupe Renaissance après la nomination d'Aurore Bergé au gouvernement en juillet, et il aura ainsi l'occasion de réunir pour la première fois ses troupes.

Jeu de "team building" (consolidation d'équipe), barbecue, karaoké, le parti présidentiel jouera à fond la carte de la "cohésion" de groupe, selon un cadre.

Du côté du MoDem, le parti de François Bayrou, l'objectif est également de "faire passer (ses) messages et (ses) propositions", sur le projet de loi de finances notamment, avec cette "innovation" que sont "les ateliers avec les ministres concernés", explique à l'AFP M. Mattei. Le MoDem entend porter à la faveur du PLF des mesures fortes en matière de logement, et n'exclut pas de batailler à nouveau sur la taxation des superdividendes.

Mais il s'agit aussi pour la majorité de mettre en musique ses propositions, avant l'examen de projets de loi sur lesquels elle n'est pas forcément alignée, et sur lesquelles elle devra affronter des oppositions "créatives", selon le mot d'un conseiller du gouvernement.

"Ça nous permet de sortir un peu du chaudron avant d’y retourner", explique le député Renaissance Mathieu Lefèvre.

Qu'il s'agisse de la loi de programmation de finance publique qui doit être examinée lors de la session extraordinaire en septembre, ou du PLF à l'automne, le gouvernement se prépare à activer une litanie de "49.3", cet article de la Constitution qui permet de faire adopter une loi sans vote.

Ambitions présidentielles

Ce pourrait aussi être le cas sur le projet de loi immigration, sur lequel le gouvernement peine à trouver une majorité, tentant de séduire une partie de la droite au risque de froisser son aile gauche.

Cette dernière a participé à l'élaboration d'une tribune, qui doit être publiée en début de semaine, défendant la régularisation des travailleurs sans-papiers, avec un arc de signataires allant du MoDem à la Nupes.

Fil rouge des trois événements, la Première ministre s'appliquera à y réaffirmer son autorité, et à diffuser son appel à "l'unité, la cohérence et la solidarité" de la majorité, à l'heure où plusieurs ténors sont déjà en campagne pour 2027.

Après la rentrée politique sur les chapeaux de roue de Gérald Darmanin à Tourcoing (Nord), c'est l'ancien Premier ministre Edouard Philippe qui fera la sienne, avec dès dimanche soir une interview à TF1.

"La Première ministre a cette mission depuis un an, de tenir une majorité unie. On a devant nous des textes compliqués, le PLF et le PLFSS (Projet de loi de finance de la Sécurité sociale, NDLR) (...) Il va falloir tenir les rangs serrés", a souligné l'entourage de cette dernière.


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.