Migration: les Européens en quête d'un accord avec la Tunisie

Des manifestants brandissent des pancartes et scandent des slogans lors d'une manifestation contre la présence de migrants subsahariens illégaux, à Sfax, le 25 juin 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent des pancartes et scandent des slogans lors d'une manifestation contre la présence de migrants subsahariens illégaux, à Sfax, le 25 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Migration: les Européens en quête d'un accord avec la Tunisie

  • La Commission européenne espérait conclure avant ce sommet de l'UE un protocole d'accord avec Tunis pour mettre en oeuvre un «partenariat global» comprenant un volet migratoire
  • Mais les discussions avec Tunis, sensibles, s'avèrent plus longues que prévu et doivent reprendre lundi, après la grande fête musulmane de l'Aïd al-Adha

BRUXELLES: Deux semaines après l'un des pires naufrages d'un bateau de migrants en Méditerranée, les dirigeants européens discutent jeudi à Bruxelles de la finalisation d'un accord avec la Tunisie destiné notamment à empêcher ces traversées et à lutter contre les passeurs.

La Commission européenne espérait conclure avant ce sommet de l'UE un protocole d'accord avec Tunis pour mettre en oeuvre un "partenariat global" comprenant un volet migratoire. Avec l'objectif d'étendre ensuite ce type de partenariat à d'autres pays de la région méditerranéenne.

Mais les discussions avec Tunis, sensibles, s'avèrent plus longues que prévu et doivent reprendre lundi, après la grande fête musulmane de l'Aïd al-Adha.

Le partenariat, qui comporte aussi un renforcement des liens économiques et commerciaux et une coopération en matière d'énergie verte, est assorti d'un soutien financier s'élevant à plus d'un milliard d'euros.

Il avait été annoncé le 11 juin lors d'une visite à Tunis de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, accompagnée de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et de son homologue néerlandais Mark Rutte.

Il suscite toutefois les inquiétudes de quelques Etats membres en raison de la dérive autocratique du président Kais Saied et de la situation des droits de l'homme dans ce pays, en proie à une grave crise socio-économique.

L'aide européenne est en partie liée à l'octroi par le Fonds monétaire international (FMI) d'un crédit de 2 milliards de dollars en cours de négociation, assorti de conditions.

Mais depuis la visite du trio, le président Saied répète  que la Tunisie ne sera pas "le garde-frontière" de l'Europe et ne se pliera pas à ce qu'il qualifie de "diktats" du FMI.

Il refuse les réformes préconisées par le Fonds prévoyant la restructuration de plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et la levée des subventions étatiques sur certains produits de base.

Bateaux, radars et caméras

Dans le détail, l'aide européenne annoncée comprend un prêt pouvant aller jusqu'à 900 millions d'euros, mais aussi une aide budgétaire de 150 millions d'euros et un paquet de 105 millions d'euros pour la gestion de la migration pour 2023.

L'UE prévoit de livrer d'ici l'été des bateaux, des radars mobiles, des caméras et véhicules à la Tunisie pour l'aider à renforcer le contrôle de ses frontières maritimes et terrestres. Une coopération policière et judiciaire accrue est prévue pour lutter contre les réseaux de passeurs.

L'accord vise aussi à renvoyer plus facilement en Tunisie les ressortissants de ce pays qui sont en situation irrégulière dans l'UE. L'UE finance en outre les retours "volontaires" de migrants d'Afrique subsaharienne depuis la Tunisie vers leurs pays d'origine: 407 retours ont été ainsi financés depuis le début de l'année, selon la Commission.

La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre fréquemment des tentatives de départ de migrants, originaires en majorité de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.

Les arrivées sur les côtes italiennes sont en forte hausse: plus de 60 000 depuis le début de l'année (+133% par rapport à la même période en 2022), selon le HCR. La moitié de ces arrivées proviennent de Tunisie, le reste de Libye et de Turquie.

La Méditerranée centrale - entre l'Afrique du Nord et l'Italie - est aussi la route migratoire la plus dangereuse au monde (plus de 20 000 morts depuis 2014 selon l'OIM). Le 22 juin, une semaine après le naufrage au large du Péloponnèse d'un chalutier vétuste parti de Libye qui a fait au moins 82 morts et des centaines des disparus, une embarcation de migrants partie de Sfax en Tunisie a chaviré au large de Lampedusa, faisant une quarantaine de disparus.

Ces drames ont fait resurgir les critiques d'ONG sur une politique migratoire européenne de plus en plus restrictive et l'absence de "voies légales de migration".

Evelien van Roemburg, directrice du bureau européen d'Oxfam, a qualifié le partenariat avec la Tunisie d'"idée bancale", dénonçant "les tentatives de l'Europe d'externaliser ses responsabilités en matière de gestion des migrations". "L'expérience a montré que ce type d'accord ne fonctionne pas", a-t-elle indiqué à l'AFP.

L'UE a passé avec la Turquie en 2016 un accord migratoire controversé, dans la foulée de la crise des réfugiés de 2015.

Par ailleurs, l'UE coopère avec les garde-côtes libyens, ce qui est régulièrement dénoncé par les ONG et l'ONU en raison des mauvais traitements auxquels sont soumis les migrants interceptés en mer et ramenés de force en Libye.


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.