Emeutes: Un jeune homme entre la vie et la mort en Lorraine, sa famille porte plainte

Un tir d’un policier du Raid pourrait être à l’origine de la grave blessure d’un jeune homme en Meurthe-et-Moselle vendredi 30 juin 2023 (Photo d'illustration, AFP).
Un tir d’un policier du Raid pourrait être à l’origine de la grave blessure d’un jeune homme en Meurthe-et-Moselle vendredi 30 juin 2023 (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Emeutes: Un jeune homme entre la vie et la mort en Lorraine, sa famille porte plainte

  • Aimène Bahouh, 25 ans, se déplaçait en voiture, vitre ouverte, «pour aller se ravitailler à la pompe à essence au Luxembourg» après sa journée de travail
  • D'autres personnes ont également été blessées plus légèrement par des tirs selon des témoignages obtenus par l'AFP, confirmés par le parquet

STRASBOURG: Une famille de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) a porté plainte pour "violences volontaires" contre les forces de l'ordre après qu'un jeune homme de 25 ans, cible vendredi d'un projectile tiré selon elle par le Raid, a été hospitalisé en urgence absolue, a appris l'AFP mercredi.

Aimène Bahouh, 25 ans, se déplaçait en voiture, vitre ouverte, "pour aller se ravitailler à la pompe à essence au Luxembourg" après sa journée de travail, lorsqu'il "a reçu un projectile du Raid, un 'bean bag' sur la tempe" dans la nuit de jeudi à vendredi, a déclaré à l'AFP un membre de sa famille.

Celle-ci "rejette tout amalgame entre Aimène et les émeutiers". "C'est quelqu'un qui travaille, il fait 40 heures par semaine en tant qu'agent de sécurité au Luxembourg, ce n'est pas du tout un délinquant", a affirmé la même source.

La même nuit, le jeune homme a été opéré "pendant près de six heures" à l'hôpital d'Arlon, ville belge voisine, les émeutes et les mauvaises conditions météorologiques cette nuit-là n'ayant pas permis son transfert par hélicoptère au CHRU de Nancy. Il a depuis été placé dans un coma artificiel. "J'espère qu'il restera parmi nous, mais nous avons peur qu'il garde des séquelles", a confié un proche.

Sa famille a porté plainte pour "violence volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique". Son avocat, Me Yassine Bouzrou, veut ajouter une plainte pour "tentative d'homicide volontaire" et demander l'ouverture d'une information judiciaire.

Après une précédente nuit émaillée par des destructions, "le Raid était présent en protection des personnes et des biens et avait été pris à parti, destinataire de jets de pierres", a déclaré à l'AFP la procureure de Val-de-Briey Catherine Galen. "Dans ces circonstances, le Raid a fait usage d'armes intermédiaires, des LBD et des lanceurs de 'bean-bags'".

"Est-ce une balle perdue ou un tir parce qu'on soupçonne des auteurs de violences urbaines, cela reste à déterminer", a-t-elle ajouté. "On est sur une scène de nuit, avec de nombreux tirs, des jets de lacrymo, des mortiers, ça reste confus. A la fin de son intervention, le Raid ne savait pas qu'il y avait une victime grave".

Une enquête a été confiée vendredi à l'antenne de l'IGPN de Metz.

Émeutes: l'IGPN et l'IGGN saisies de 10 enquêtes sur les agissements des forces de l'ordre

"Il n'y a que 10 saisies de l'IGPN ou l'IGGN", a déclaré sans plus de détail le ministre de l'Intérieur, auditionné par la commission des Lois du Sénat.

Selon une source parlementaire le ministre de l'Intérieur sera également auditionné par la commission des Lois de l'Assemblée mercredi 12 juillet à 15h. Quelques heures plus tôt (dès 9h30) la commission des Lois de l'Assemblée questionnera également les chefs de l'IGPN et de l'IGGN, une audition qui avait été planifiée avant la mort de Nahel.

Parmi les enquêtes évoquées par le ministre, deux sont connues: l'une est menée par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) après la grave blessure à la tête dont a été victime un jeune homme, actuellement dans le coma, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) où intervenait le Raid le 30 juin.

D'autres personnes ont également été blessées plus légèrement par des tirs selon des témoignages obtenus par l'AFP, confirmés par le parquet.

Selon la procureure, Aimène Bahouh n'était pas connu de la justice.

La famille a tenu à saluer "l'écoute" dont elle a bénéficié auprès du personnel judiciaire et auprès des policiers du commissariat local. Elle a réclamé que "justice soit faite" et a appelé à "l'apaisement".

Selon une étude de l'Université du Texas publiée en septembre 2020 par le New England Journal of Medecine, les "beanbags", en français "sacs de pois", sont des munitions "censées être moins létales et qui ne devraient pas causer de blessures pénétrantes lorsqu'elles sont utilisées à des distances appropriées".

Mais elles "peuvent causer des dommages graves et ne sont pas appropriées pour une utilisation dans le contrôle des foules", soutiennent les universitaires.

"Il existe un risque de mort inhérent à l'usage de ces armes", explique à l'AFP l'universitaire Paul Rocher, auteur de "Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l'arme non létale". "Le caractère soi-disant non létal de l'arme incite à une utilisation moins prudente et plus abondante, rendant ces munitions plus dangereuses que par exemple les balles en caoutchouc".

"Justice pour Aimène", a réclamé dans un communiqué Martine Etienne, la député LFI de la circonscription, dénonçant un tir "sans sommation", sur une personne ne présentant aucun "danger apparent".


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».  


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.