L'équipe de Navalny dit que l'accès à son corps a été refusé à ses proches pour le 3e jour

Le 18 février 2024, des personnes déposent des fleurs et des bougies devant l'ambassade de Russie à Berlin, à la suite de la mort d'Alexei Navalny, le principal critique du Kremlin, dans une prison de l'Arctique. (AFP).
Le 18 février 2024, des personnes déposent des fleurs et des bougies devant l'ambassade de Russie à Berlin, à la suite de la mort d'Alexei Navalny, le principal critique du Kremlin, dans une prison de l'Arctique. (AFP).
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Publié le Lundi 19 février 2024

L'équipe de Navalny dit que l'accès à son corps a été refusé à ses proches pour le 3e jour

  • Les proches du défunt leader de l'opposition russe Alexeï Navalny se voient refuser l'accès à son corps depuis trois jours
  • "La mère d'Alexeï et ses avocats sont arrivés à la morgue tôt ce matin. Ils n'ont pas été autorisés à entrer"

MOSCOU: Les proches du défunt leader de l'opposition russe Alexeï Navalny se voient refuser l'accès à son corps depuis trois jours, a déclaré lundi son équipe, précisant que sa mère n'était "pas autorisée" à pénétrer dans une morgue où il pourrait être conservé.

"La mère d'Alexeï et ses avocats sont arrivés à la morgue tôt ce matin. Ils n'ont pas été autorisés à entrer. L'un des avocats a littéralement été repoussé à l'extérieur. Lorsque on a demandé au personnel si le corps d'Alexeï était là, il n'a pas répondu", a déclaré sur les réseaux sociaux Kira Iarmich, porte-parole de Navalny.

 

Les autorités prolongent l'enquête

Les enquêteurs ont informé la mère du défunt leader de l'opposition russe Alexeï Navalny et ses avocats que l'enquête sur sa mort en prison avait été "prolongée", a déclaré lundi la porte-parole de Navalny.

"On ne sait pas combien de temps cela va durer. La cause du décès est toujours +indéterminée+. Ils mentent, jouent la montre et ne le cachent même pas", a déclaré la porte-parole, Kira Iarmich, sur X.

Berlin convoque l'ambassadeur russe

Le ministère des Affaires étrangères allemand a convoqué l'ambassadeur russe en Allemagne suite à la mort en prison en Russie de l'opposant Alexeï Navalny, a déclaré lundi une porte-parole du gouvernement.

"Les poursuites à motivation politique contre Alexeï Navalny et de nombreux autres critiques du gouvernement russe ainsi que les conditions de détention inhumaines montrent avec quelle brutalité le système judiciaire russe agit contre ceux qui pensent différemment et quels moyens le président Poutine utilise pour réprimer la liberté d'expression en Russie", a indiqué cette porte-parole lors d'une conférence de presse régulière.

"Nous condamnons cela dans les termes les plus forts possibles et appelons expressément à la libération de tous les prisonniers politiques en Russie, notamment depuis la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement britannique a pour sa part convoqué les diplomates de l'ambassade de Russie dès vendredi soir pour leur faire savoir que les autorités russes sont tenues "pleinement responsables" de la mort de l'opposant numéro un au Kremlin.

La mort de M. Navalny, 47 ans, dans une prison reculée de l'Arctique où il purgeait une peine de 19 ans, a été annoncée vendredi. Il est décédé après trois années de détention et un empoisonnement dont il accusait le Kremlin.

Les Occidentaux ont unanimement pointé du doigt les autorités russes, qu'ils tiennent pour responsables de ce décès qui prive une opposition déjà exsangue de sa figure de proue, à un mois de la présidentielle qui doit encore une fois cimenter le pouvoir de Vladimir Poutine après des années de répression de toute contestation.

Ioulia Navalnaïa dit qu'elle poursuivra «  l'oeuvre » de son mari

La veuve de l'opposant Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a promis de poursuivre la lutte contre le président russe Vladimir Poutine menée par son mari et appelé ses partisans à la rejoindre.

"Je poursuivrai l'oeuvre d'Alexeï Navalny. Je continuerai pour notre pays, avec vous. Et je vous appelle tous à vous tenir près de moi (...) Ce n'est pas une honte de faire peu, c'est une honte de ne rien faire, c'est une honte de se laisser effrayer", a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée lundi.

 


Frappes en Iran: la fermeture des espaces aériens provoque des annulations de vols

Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin. (AFP)
Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin. (AFP)
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  • Les vols Delhi-Vienne et Bombay-Londres de vendredi matin s'apprêtaient à entrer dans l'espace aérien iranien quand Israël a lancé son attaque, et les avions ont fait demi-tour vers leur aéroport d'origine, selon le site Flight Aware
  • Les compagnies aériennes du Golfe ont quant à elles annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l'Irak, la Jordanie, le Liban, l'Iran et la Syrie

PARIS: Air France, Air India, Emirates ou Qatar Airways ont annoncé vendredi la suspension de dizaines de vols vers et depuis le Moyen-Orient, ou prévoyant un survol de la région, après des frappes israéliennes sur le territoire iranien.

Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin.

Air France a annoncé vendredi la suspension de ses vols entre Paris et Tel Aviv "jusqu'à nouvel ordre", mais maintient ses vols vers le Liban et les autres aéroports de la région.

"A cause de la situation en Iran", plusieurs vols d'Air India entre l'Inde et les Etats-Unis ou l'Europe ont dû s'arrêter vendredi matin dans des aéroports européens, saoudiens ou émiratis, a indiqué la compagnie sur son site.

Les vols Delhi-Vienne et Bombay-Londres de vendredi matin s'apprêtaient à entrer dans l'espace aérien iranien quand Israël a lancé son attaque, et les avions ont fait demi-tour vers leur aéroport d'origine, selon le site Flight Aware.

Les compagnies aériennes du Golfe ont quant à elles annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l'Irak, la Jordanie, le Liban, l'Iran et la Syrie.

L'aéroport d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, a mis en garde contre "des perturbations de vol" attendues "tout au long de la journée".

Même cas de figure dans les aéroports internationaux de Dubaï, qui font part d'"annulations ou reports en raison des fermetures des espaces aériens en Iran, en Irak et en Syrie", d'après un communiqué posté sur le réseau social X.

Vendredi peu après le lancement de l'attaque israélienne sur plusieurs villes iraniennes, la Jordanie et l'Irak ont annoncé la fermeture de leur espace aérien et la suspension des vols dans leurs aéroports.

L'armée israélienne a indiqué qu'environ 200 avions de combat avaient participé à cette opération qui a visé une centaine de cibles, des installations nucléaires et des sites militaires à travers la République islamique d'Iran.

Elle a aussi indiqué qu'elle tentait d'intercepter "environ 100 drones" lancés par l'Iran en représailles vers le territoire israélien.

 


Trump dit avoir été prévenu à l'avance des frappes israéliennes sur l'Iran

"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site. (AFP)
"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site. (AFP)
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  • "L'administration Trump a contacté au moins un allié clé au Moyen-Orient pour prendre acte que la frappe allait se produire, mais les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans les frappes", d'après la chaîne
  • Donald Trump a dit surveiller toutes les représailles et le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) est en état d'alerte élevé, toujours selon Fox News

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a dit avoir eu connaissance qu'Israël allait conduire des frappes en Iran, et affirmé que Téhéran ne devait pas obtenir l'arme nucléaire, dans une déclaration à Fox News

"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site.

"Il a souligné que les Etats-Unis étaient prêts à se défendre et à défendre Israël si l'Iran ripostait", poursuit la chaîne. Donald Trump a dit surveiller toutes les représailles et le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) est en état d'alerte élevé, toujours selon Fox News.

"L'administration Trump a contacté au moins un allié clé au Moyen-Orient pour prendre acte que la frappe allait se produire, mais les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans les frappes", d'après la chaîne.

Plus tôt, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait souligné que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans l'attaque et assuré que la "priorité" de son pays était de protéger ses forces dans la région.

Israël a dit aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré M. Rubio dans un communiqué, prévenant l'Iran de ne pas "cibler les intérêts américains" en représailles.

Donald Trump réunira vendredi son conseil de sécurité nationale, à 11H00  (15H00 GMT) à la Maison Blanche, à Washington.


Israël frappe des sites militaires et nucléaires iraniens

Israël mène des attaques de grande envergure dans tout l'Iran. (Reuters)
Israël mène des attaques de grande envergure dans tout l'Iran. (Reuters)
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  • Israël a mené vendredi des frappes contre l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, qui ont visé un site d'enrichissement d'uranium et tué le chef des Gardiens de la Révolution
  • Cette attaque intervient au moment où les négociations entre les Etats-Unis et la République islamique sur le nucléaire iranien sont dans l'impasse

TEHERAN: Israël a mené vendredi des frappes contre l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, qui ont visé un site d'enrichissement d'uranium et tué le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime.

Cette attaque intervient au moment où les négociations entre les Etats-Unis et la République islamique sur le nucléaire iranien sont dans l'impasse. Les craintes d'une frappe imminente d'Israël contre des sites iraniens grandissaient depuis quelques jours.

Selon une source militaire israélienne, Israël a mené "des dizaines" de frappes sur des installations du programme nucléaire iranien et d'autres sites militaires à travers la pays.

Le site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre) a ainsi été visé "plusieurs fois", selon la télévision d'Etat iranienne qui a montré une épaisse fumée noire s'élevant de l'installation.

Les médias d'Etat iraniens ont aussi rapporté des "fortes explosions" dans la capitale, avec des morts civils dans des immeubles résidentiels, et des flammes sortant du centre de commandement des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime.

Au moins deux dirigeants de ce corps d'élite dont son chef, le général Hossein Salami, et le général Gholam Ali Rachid, ainsi que deux scientifiques du programme nucléaire iranien, Mohammad Mehdi Tehranchi and Fereydoun Abbasi, ont été tués selon les médias locaux.

Les Forces armées iraniennes ont pour leur part promis une "réponse forte" à l'attaque d'Israël.

L'Iran a fermé son espace aérien après avoir interrompu le trafic à l'aéroport international Imam-Khomeini, mais la défense anti-aérienne fonctionne "à 100% de sa capacité", a souligné la télévision iranienne.

L'Irak, voisin de l'Iran, a également fermé son espace aérien et suspendu le trafic dans tous ses aéroports.

- Représailles attendues -

Israël "a frappé au coeur du programme de missiles balistiques de l'Iran", a affirmé dans une déclaration vidéo le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Si la "première phase" de l'opération est terminée, selon une source militaire, elle durera "autant de jours que nécessaire", a mis en garde M. Netanyahu.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré l'état d'urgence sur tout le territoire après ces "frappes préventives", affirmant qu'une "attaque de missiles et de drones" sur Israël était attendue "dans un avenir immédiat".

Le chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, a également mis en garde contre des représailles iraniennes. "Je ne peux pas promettre un succès absolu" de l'opération baptisée "Lion dressé", a-t-il souligné.

Les cours du pétrole ont flambé de plus de 12%, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d'or noir.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, va réunir son conseil de sécurité après les frappes, dans lesquelles Washington n'a pas été impliqué, a souligné un responsable américain.

Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre "les intérêts américains".

Donald Trump, qui a repris mi-avril les discussions indirectes avec l'Iran sur son programme nucléaire, avait averti jeudi qu'Israël pourrait bientôt frapper les sites nucléaires iraniens.

Face au risque d'un "conflit massif" au Moyen-Orient, Washington a réduit son personnel diplomatique dans la région, en Irak notamment.

Téhéran ne reconnaît pas Israël et son programme nucléaire est considéré comme une menace existentielle par l'Etat hébreu.

- Droit "non négociable" -

Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations, dont un sixième cycle est prévu dimanche à Mascate sous médiation omanaise.

Les Occidentaux et Israël accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément, assurant que son programme nucléaire est uniquement à usage civil.

L'enrichissement de l'uranium est la principale pierre d'achoppement dans ces discussions visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des lourdes sanctions imposées au pays.

Washington exige que l'Iran y renonce totalement, ce que Téhéran refuse, y voyant un droit "non négociable".

Téhéran s'est dit déterminé à augmenter de manière "significative" sa production d'uranium enrichi, annonçant la prochaine construction d'un nouveau site d'enrichissement, en réponse à l'adoption jeudi par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution le condamnant pour "non-respect" de ses obligations en matière nucléaire.

L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium au niveau de 60%, selon l'AIEA, proche du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique.

En 2015, l'Iran et les grandes puissances avaient conclu un accord historique après près de trois ans d'âpres négociations. La République islamique avait renoncé à son programme d'enrichissement d'uranium en échange de la levée des sanctions internationales qui avaient mis son économie à genoux. Mais Donald Trump avait unilatéralement dénoncé cet accord en 2018, lors de son premier mandat.