Deux morts dans des raids israéliens à Baalbek

Au moins deux frappes israéliennes ont visé lundi, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, la région de Baalbeck dans l'est du Liban, un bastion du Hezbollah, a indiqué à l'AFP une source de sécurité (Photo, AFP).
Au moins deux frappes israéliennes ont visé lundi, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, la région de Baalbeck dans l'est du Liban, un bastion du Hezbollah, a indiqué à l'AFP une source de sécurité (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 février 2024

Deux morts dans des raids israéliens à Baalbek

  • Le Hezbollah a abattu un drone israélien au nord de la ligne Litani
  • Mohammed Raad a averti Israël qu’il ferait face à de graves conséquences s’il «calculait mal ses actions contre le Liban»

BEYROUTH: Lundi, la portée de la confrontation de 142 jours entre Israël et le Hezbollah à la frontière sud du Liban s’est étendue après que des avions de guerre israéliens ont mené des raids sur deux sites près de la ville de Baalbek.

Les frappes sur la ville, située au cœur de la Bekaa, ont fait deux morts et de nombreux blessés parmi les membres du Hezbollah, les civils et le personnel de l’armée libanaise.

Quelques heures plus tard, un drone israélien a pris pour cible une voiture dans la plaine d’Al-Majadel à Tyr, dans le sud du Liban. Selon les premières informations, des membres du Hezbollah ont été tués dans la frappe, mais l’identité des victimes n’est pas encore connue.

Ces raids, les premiers du genre dans une zone située à l’ouest de la ville de Baalbek, où se trouvent des centres du Hezbollah, ont entraîné la mort de Hussein Ali Younis, originaire de Brital, et d’un jeune homme de la ville de Chmistar, dont l’identité n’a pas encore été révélée.

Un soldat de l’armée libanaise, Ali Fayyad Salem, et son fils, Joud, âgé de 4 ans, figurent parmi les quatre personnes blessées.

Les frappes ont visé deux centres du Hezbollah dans la plaine d’Adous à Bodai et dans la ville de Haouch Tall Safiyé dans les environs de Baalbek. Les premières informations indiquent que les deux raids ont touché des «entrepôts d’approvisionnement appartenant à l’une des institutions du Hezbollah».

Des habitants ont partagé sur leurs téléphones portables des images de la fumée s’élevant des deux sites. Un correspondant de la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a précisé que l’un des deux raids «avait touché un bâtiment vide de trois étages».

Dans sa position initiale, le Hezbollah a promis que «la frappe israélienne sur Baalbek ne restera pas sans réponse».

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a assuré sur les réseaux sociaux que l’armée «continuera à protéger Israël et à opérer dans l’espace aérien libanais contre le Hezbollah».

M. Adraee a reconnu que «des avions de guerre ont lancé des raids sur des complexes utilisés par l’unité de défense aérienne du Hezbollah dans la Bekaa, en réponse au tir de missiles sol-air visant un drone Zik».

Par ailleurs, le Hezbollah a abattu un drone israélien dans la région d’Iqlim al-Tuffah à l’aide d’un missile sol-air.

Assassinats au Liban

L’escalade a commencé lundi lorsque l’unité de défense aérienne du Hezbollah a abattu un drone qui volait depuis des heures au-dessus des zones de Nabatiyé et d’Iqlim al-Tuffah, au nord de la ligne Litani.

Deux explosions consécutives ont été entendues vers 8 h 45, et des dizaines de personnes ont réussi à filmer sur leur téléphone des images de fumée blanche dans le ciel d’Iqlim al-Tuffah. Ensuite, le drone a pris feu avant de s’écraser dans une zone boisée à proximité.

Le Hezbollah a annoncé dans un communiqué que «le drone était un Hermes 450 et a été visé par un missile sol-air au-dessus de la zone d’Iqlim al-Tuffah. Il a été vu tomber à l’œil nu».

Les médias israéliens ont confirmé qu’«un colon israélien a été blessé par des fragments de missile lors du bombardement de Shtula par un missile antichar tiré depuis le Liban».

L’utilisation de drones israéliens pour commettre des assassinats au Liban a marqué un tournant dangereux dans le conflit en cours.

Israël a fait voler au-dessus du Liban des drones Hermes 900, qui pèsent 350 kg et ont diverses capacités, telles que la surveillance, la collecte de renseignements et l’acquisition de cibles. Le drone est équipé d’un laser, vole à 30 000 pieds et peut rester dans les airs pendant 36 heures, balayant de vastes zones.

De même, des drones Hermes 450, comme celui qui a été abattu lundi, sont souvent utilisés. Ce drone est conçu pour des opérations tactiques à long terme dans les unités de reconnaissance et de collecte de renseignements de l’armée israélienne.

Un autre drone a été déployé au Liban lundi après-midi au-dessus de la région sud: le Heron TP. Ce drone est considéré comme «dangereux» et a été utilisé pour réaliser la plupart des assassinats par drone au Liban.

Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a averti Israël qu’il ferait face à de graves conséquences s’il «calculait mal ses actions contre le Liban».

M. Raad a souligné que «la douleur de l’ennemi l’incite parfois à réagir de manière excessive, mais il respecte toujours, avec beaucoup de discipline, les limites de la dissuasion établies par la résistance».

Il a ajouté que la bataille contre Israël au Liban était «cruciale et délicate, avec ses propres considérations stratégiques». Le but «est d’empêcher l’ennemi de réaliser ses objectifs, sachant qu’il cherche à nous entraîner dans un conflit plus large à son avantage, en exploitant un soutien international tyrannique. Nous avons l’intention d’attirer l’ennemi dans une bataille selon nos conditions et à notre avantage».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
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  • Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.
  • Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

JERUSALEM : Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Après des jours de flou autour d'une intervention militaire, Washington a frappé les installations d'enrichissement d'uranium de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

- Le programme nucléaire iranien « dévasté ». 

Son ministre de la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que ces attaques avaient « dévasté » le programme nucléaire iranien grâce à sept avions bombardiers furtifs B-2.

Ce sont les seuls appareils pouvant larguer des bombes anti-bunker de type GBU-57, qui pèsent 13,6 tonnes et peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

« Les images satellite montrent des dommages monumentaux sur tous les sites nucléaires en Iran. Destruction totale est l'expression qui convient », a affirmé Donald Trump sur les réseaux sociaux.

« Les dégâts les plus importants ont été causés bien en dessous du niveau du sol. C'est on ne peut plus juste ! », s'est-il félicité.

Les avions ont largué 14 bombes GBU-57 sur l'Iran, soit « la première utilisation opérationnelle de cette arme », a déclaré le chef d'état-major, le général Dan Caine. Deux d'entre elles sont tombées sur l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Les trois principaux sites nucléaires iraniens ont subi « de graves dommages », a-t-il souligné.

Cependant, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que « la partie n'était pas terminée », ce qui laisse entendre que l'Iran pourrait poursuivre son programme nucléaire.

« L'Amérique n'a plus sa place » au Moyen-Orient.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis une « riposte » à l'« agression » des États-Unis. Le ministre Araghchi a qualifié ce comportement d'« extrêmement dangereux, anarchique et criminel ».

Le conseiller de M. Khamenei a prévenu que les bases américaines au Moyen-Orient utilisées pour frapper l'Iran étaient des cibles « légitimes » et qu'« il n'y avait plus de place pour l'Amérique dans le monde islamique ».

- 40 missiles sur Israël.

Après les frappes américaines, l'agence de presse iranienne Irna a fait état de 40 missiles tirés sur Israël depuis l'Iran, visant l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique ».

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers habités au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et des immeubles ont été éventrés. Les secours ont annoncé avoir pris en charge 23 blessés. 

- « Des dizaines de cibles militaires » en Iran.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé « des dizaines de cibles militaires » dans quatre régions iraniennes, dont « pour la première fois » celle de Yazd, dans le centre du pays.

Selon des médias iraniens, trois personnes ont trouvé la mort dans cette région après qu'un drone israélien a touché une ambulance.

Dans la soirée, d'autres frappes israéliennes ont touché le nord-ouest de l'Iran.

- Israël prie pour Trump.

Dans une vidéo destinée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué son action qui, selon lui, marque un « tournant historique » susceptible de conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ». Il s'est ensuite rendu devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, pour réciter une prière spécialement dédiée à cet effet.

Et grâce au président américain, a renchéri le chef du gouvernement, Israël « s'est rapproché » de ses objectifs dans la guerre avec l'Iran. 

- Guerre aux « prétextes absurdes ».

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé le « risque » que le monde « s'engouffre dans un cycle sans issue de représailles ».

L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies, Amir Saeid Iravani, a accusé les États-Unis d'avoir « encore une fois eu recours à la force illégale » et de « lancer une guerre (...) sous des prétextes absurdes et inventés ».


L'Arabie saoudite condamne l'attentat suicide contre une église en Syrie

Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025.  (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
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  • Le ministère syrien de la Santé a déclaré qu'une attaque contre une église à Damas dimanche avait fait au moins 20 morts.

RIYAD : l'Arabie saoudite a condamné dimanche un attentat suicide contre une église à Damas qui a fait au moins 20 morts.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a déclaré qu'« un kamikaze affilié au groupe terroriste Daech est entré dans l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa, à Damas, où il a ouvert le feu avant de se faire exploser avec une ceinture d'explosifs ».

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé la position du Royaume, qui rejette les attaques contre les lieux de culte, la terreur infligée aux civils et le sang innocent versé.

Il a réaffirmé le soutien du Royaume à la République arabe syrienne contre toutes les formes de violence, d'extrémisme et de terrorisme. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Syrie, une attaque a visé une église, faisant 22 morts

Dégâts sur le site d'un attentat suicide à l'église Saint Elias dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (AFP)
Dégâts sur le site d'un attentat suicide à l'église Saint Elias dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, « cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays ».
  • Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, « ces actes terroristes n'arrêteront pas les efforts de l'État syrien pour parvenir à la paix civile ».

DAMAS : Un attentat suicide a fait au moins 22 morts dimanche dans une église chrétienne de Damas, selon les autorités syriennes, qui ont accusé un membre du groupe jihadiste État islamique d'en être l'auteur.

Les Nations unies ainsi que de nombreux pays, des États-Unis à la France, ont condamné cette attaque, la première de ce type dans la capitale syrienne depuis que des forces dirigées par des islamistes radicaux ont renversé l'ex-président Bachar al-Assad le 8 décembre 2011.

La sécurité reste l'un des plus grands défis pour les nouvelles autorités syriennes, que la communauté internationale a appelées à protéger les minorités et à les inclure dans le processus de transition.

Selon le ministère de l'Intérieur, un « assaillant suicide affilié au groupe terroriste Daech » serait entré dans l'église Saint-Elie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, aurait ouvert le feu, puis se serait fait exploser avec une ceinture explosive. 

Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, « cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays ».

Toutefois, le patriarcat orthodoxe de Damas a exhorté les nouvelles autorités islamistes à « assumer l'entière responsabilité » de l'attentat, leur demandant d'assurer « l'inviolabilité des églises et la protection de tous les ressortissants » du pays.

Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, « ces actes terroristes n'arrêteront pas les efforts de l'État syrien pour parvenir à la paix civile ».

M. Khattab avait récemment déclaré que le groupe EI avait opté pour « des attaques précises contre des cibles stratégiques », et annoncé que des tentatives d'attentat du groupe jihadiste sunnite contre les communautés chrétienne et chiite avaient été déjouées. 

En mai, il avait revendiqué sa première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes.

Ces dernières avaient alors affirmé avoir arrêté des membres d'une cellule de l'EI près de Damas, accusés de préparer des attaques, tandis qu'une autre opération à Alep, dans le nord du pays, s'était soldée par la mort d'un agent de sécurité et de trois membres de l'organisation jihadiste.

Au début de la guerre civile syrienne, en 2011, le groupe État islamique avait pris le contrôle de vastes pans du territoire syrien et irakien, proclamant la création d'un « califat » transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes, soutenues par les États-Unis, l'ont vaincu en 2019, mais les djihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.