En Grèce, l'inquiétant recul de la liberté de la presse se confirme

La police grecque se tient à l'intérieur d'un périmètre de sécurité mis en place près de la maison de Giorgos Karaivaz, journaliste spécialisé dans le crime, après qu'il a été abattu à Athènes le 9 avril 2021 (Photo, AFP).
La police grecque se tient à l'intérieur d'un périmètre de sécurité mis en place près de la maison de Giorgos Karaivaz, journaliste spécialisé dans le crime, après qu'il a été abattu à Athènes le 9 avril 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

En Grèce, l'inquiétant recul de la liberté de la presse se confirme

  • Selon le classement 2023 de l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) publié à moins de trois semaines des élections législatives, la Grèce occupe la 107e place sur 180
  • Spécialisé dans les affaires criminelles et de corruption, Giorgos Karaïvaz, 52 ans, a été tué en pleine journée devant son domicile alors qu'il rentrait chez lui

ATHENES: Deux ans après l'assassinat du journaliste grec Giorgos Karaïvaz, son épouse estime que cette profession est "en danger" en Grèce, qui reste lanterne rouge de l'UE dans le classement mondial de la liberté de la presse publié mercredi.

Pour Statha Alexandropoulou-Karaïvaz, mariée durant 31 ans à ce journaliste abattu en pleine rue, à Athènes, le 9 avril 2021, le mauvais classement de la Grèce qui se retrouve cette année encore derrière la Hongrie ou la Pologne, est "révélateur de la détérioration de l'information".

"Les scandales sont passés sous silence, on ne s'intéresse qu'à l'augmentation des prix", dénonce cette ancienne journaliste de 53 ans, aujourd'hui fonctionnaire, dans un entretien accordé à l'AFP.

Pour elle, l’assassinat de Giorgos (ou Georges) Karaïvaz, qui intervenait notamment sur la chaîne privée Star et tenait un blog, "montre que les journalistes sont en danger".

Selon le classement 2023 de l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) publié à moins de trois semaines des élections législatives, la Grèce occupe la 107e place sur 180, soit, pour la deuxième année consécutive, le plus mauvais classement d'un pays de l'Union européenne.

Violences policières

"Les professionnels des médias continuent d'être menacés par les violences policières et les attaques de groupes extrémistes", souligne RSF dans son rapport.

Mme Alexandropoulou-Karaïvaz déplore quant à elle "les lacunes de l'Etat de droit" et "le retard pris" dans l'enquête sur l'assassinat de son époux.

Spécialisé dans les affaires criminelles et de corruption, Giorgos Karaïvaz, 52 ans, a été tué en pleine journée devant son domicile alors qu'il rentrait chez lui.

Un homme cagoulé a tiré sur lui plus d'une dizaine de balles avant de prendre la fuite sur une moto, avec son complice.

Durant deux ans l'enquête policière a semblé piétiner. Coup de théâtre vendredi dernier quand les autorités ont annoncé l'arrestation de deux hommes de 40 et 48 ans, soupçonnés d'être impliqués dans ce crime.

Statha Alexandropoulou-Karaïvaz est convaincue que l'assassinat de son époux est lié à ses enquêtes sur la corruption.

"Certains voulaient le faire taire, c'est pourquoi ils l'ont assassiné", assure-t-elle d'un ton ferme sans donner plus de détails.

"Giorgos était en contact avec des policiers, des entrepreneurs, des politiciens et parfois même des prisonniers, tous ceux qui pouvaient lui servir de source",explique-t-elle.

"Il n'hésitait pas à se disputer avec son employeur", se rappelle-t-elle évoquant des cas "où son reportage a été refusé par une télévision après une intervention gouvernementale".

Mais elle "n'a jamais imaginé que son mari était menacé".

Le meurtre de M. Karaïvaz avait suscité de vives réactions de la Commission européenne, des unions de journalistes et des ONG des droits humains.

Les arrestations de deux frères vendredi sont "une évolution positive", juge la veuve de M. Karaïvaz.

RSF a demandé "aux autorités grecques d'appréhender tous les auteurs, y compris le cerveau de l'assassinat".

Pour l'organisation, "les critiques nationales et internationales devraient être prises très au sérieux par les autorités grecques" lorsqu'il s'agit de résoudre ce crime.

Surveillance

Pour expliquer cet inquiétant recul de la liberté de la presse, l'ONG pointe du doigt la mise sur écoute de journalistes, un scandale qui a aussi touché des hommes politiques et ébranlé le gouvernement conservateur l'an dernier.

Athènes a nié ces pratiques.

"La surveillance des journalistes grecs par le logiciel espion Predator et par les services secrets a récemment constitué l'atteinte la plus grave à la liberté de la presse dans un État membre de l'UE", selon RSF.

En Europe, le cas grec suscite l'inquiétude. En mars, une délégation de la commission des libertés civiles du Parlement européen (LIBE), en visite à Athènes, avait dénoncé les "très graves menaces sur l'État de droit et les droits fondamentaux" en Grèce.

Mais balayant les critiques, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait qualifié en novembre le classement annuel de RSF, qui fait office de référence dans le monde entier, de "merde" ("crap" en anglais).


Israël : les secours annoncent 16 blessés après des tirs de missiles en provenance d'Iran

Israeli security forces and rescue teams rush to the scene of an Iranian strike that hit Ness Ziona in central Israel on June 22, 2025. At least 16 people were hurt and at least one impact was reported in central Israel after Iran launched two waves of missiles on June 22 at the country following the US bombing of its nuclear sites, rescue services and reports said. (Photo by GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Israeli security forces and rescue teams rush to the scene of an Iranian strike that hit Ness Ziona in central Israel on June 22, 2025. At least 16 people were hurt and at least one impact was reported in central Israel after Iran launched two waves of missiles on June 22 at the country following the US bombing of its nuclear sites, rescue services and reports said. (Photo by GIL COHEN-MAGEN / AFP)
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  • « Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés », a décrit Moti Nissan, secouriste du Magen David Adom.
  • La police israélienne a indiqué être déployée sur au moins deux sites d'impact, un à Haïfa (dans le nord du pays) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

JERUSALEM : Une organisation de premiers secours israélienne a annoncé dimanche avoir pris en charge 16 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images de « importants dégâts dans le centre » d'Israël.

Selon un communiqué du Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, les secouristes « prodiguent des soins médicaux et évacuent vers l'hôpital 16 blessés, dont un homme de 30 ans dans un état modéré », sans préciser où ces personnes avaient été blessées.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts « dans le centre du pays », sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages dont la façade est totalement détruite ainsi que plusieurs bâtiments gravement endommagés autour. 

« Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés », a décrit Moti Nissan, secouriste du Magen David Adom, à propos de l'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a indiqué être déployée sur au moins deux sites d'impact, un à Haïfa (dans le nord du pays) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre. 

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. Selon le ministère iranien de la Santé, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3 056 blessés, en majorité des civils, samedi.

Les États-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines « auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait « toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple ».


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.