Un journaliste d'Al Jazeera tué à Gaza, un autre blessé

Un journaliste d'Al Jazeera a été tué vendredi et un autre blessé dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, a rapporté la chaîne qatarie (Photo, X/Timeofgaza).
Un journaliste d'Al Jazeera a été tué vendredi et un autre blessé dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, a rapporté la chaîne qatarie (Photo, X/Timeofgaza).
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Publié le Samedi 16 décembre 2023

Un journaliste d'Al Jazeera tué à Gaza, un autre blessé

  • Samer Abou Daqa était grièvement blessé mais est resté pendant des heures sur les lieux de la frappe auxquels les secours n'ont pas accédé
  • Al Jazeera avait auparavant indiqué que son chef de bureau à Gaza, Wael Dahdouh, et Abou Daqa, avaient été blessés dans une école de Khan Younès

GAZA: Un journaliste d'Al Jazeera a été tué vendredi et un autre blessé dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, a rapporté la chaîne qatarie.

"C'est le coeur lourd que nous partageons la nouvelle dévastatrice de la perte de notre caméraman dévoué d'Al Jazeera, Samer Abou Daqa", a écrit sur X Mohamed Moawad, un rédacteur en chef de la chaîne de télévision.

Al Jazeera avait auparavant indiqué que son chef de bureau à Gaza, Wael Dahdouh, et Abou Daqa, avaient été blessés dans une école de Khan Younès (sud) "à la suite de ce que l'on pense être une attaque de drone israélien".

D'après Al Jazeera, Samer Abou Daqa était grièvement blessé mais est resté pendant des heures sur les lieux de la frappe, auxquels les secours n'ont pas accédé car la route était bloquée par les décombres d'une maison.

Wael Dahdouh a lui été blessé au bras et transféré à l'hôpital Nasser de Khan Younès, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Dans un communiqué, Al Jazeera avait dit tenir "les forces d'occupation israéliennes pleinement responsables de la sécurité de Samer", avant l'annonce de sa mort.

"L'équipe de Gaza, en particulier Wael et Samer, ont joué un rôle crucial pour révéler l'ampleur des destructions et des horreurs des atrocités israéliennes. Sans leur dévouement et leur engagement, les horreurs de Gaza ne seraient pas exposées au monde", avait estimé la chaîne.

Un premier bombardement a visé une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Khan Younès, que les journalistes venaient couvrir, lorsqu'un deuxième bombardement a eu lieu, selon un communiqué du mouvement Hamas au pouvoir à Gaza.

Cette seconde frappe a visé "délibérément les journalistes", selon le Hamas.

Il s'agit d'une "tentative d'intimidation des journalistes pour qu'ils ne documentent pas les massacres (israéliens) commis dans la bande de Gaza", a réagi le Hamas au pouvoir à Gaza.

«Grave atteinte»

Nous sommes en contact avec nos homologues israéliens tous les jours. Nous n'avons encore aucune indication sur le fait que [les Israéliens] prennent délibérément pour cibles des journalistes", a déclaré à Washington le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale américain, John Kirby.

Rien n'indique qu'il y ait "une politique ou même une doctrine opérationnelle [israélienne] visant à s'en prendre intentionnellement aux journalistes qui essaient de couvrir cette guerre", a-t-il ajouté.

Pleurant la mort du "premier [de ses membres] à être tué à Gaza dans [cette] guerre", l'Association de la presse étrangère (FPA) à Jérusalem a qualifié ce drame "de grave atteinte à une liberté de la presse déjà limitée à Gaza" et a appelé à une enquête et une explication rapides de l'armée" israélienne.

L'épouse de Wael Dahdouh et deux de ses enfants avaient été tués par une frappe israélienne le 25 octobre à Gaza.

Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Par ailleurs à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël, un journaliste palestinien de l'agence de presse turque Anadolu a été blessé lors de violences policières, en marge de la prière du vendredi près de la mosquée al-Aqsa.

Sur des images récupérées par l'AFP, on voit le photographe Moustafa al-Kharouf d'abord frappé au visage par des policiers, puis à coup de crosse. Mis à terre, il reçoit ensuite de violents coups de pieds.

Enes Canli, le chef du bureau d'Anadolu à Jérusalem, a précisé à l'AFP que "son oeil touché fait actuellement l'objet d'examens" et que "son cou présente des contusions et des blessures".

"Nous nous battrons résolument pour que les responsables rendent des comptes", a déclaré Serdar Karagöz, le président-directeur général d'Anadolu sur X.

Dans un communiqué, la police israélienne a affirmé que "le commandant de la police des frontières a immédiatement suspendu les opérations des officiers observés dans la vidéo diffusée lors d'activités à Jérusalem-Est".


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.


Premier employé international de l'ONU tué à Gaza, lors d'une attaque 

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  • Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé
  • Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances

NATIONS-UNIES: Un membre des services de sécurité de l'ONU a été tué lundi lors d'une attaque contre son véhicule à Gaza, a indiqué un porte-parole, précisant qu'il s'agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé, alors qu'ils se rendaient à l'hôpital européen de Rafah ce (lundi) matin", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint d'Antonio Guterres.

Il s'agit de "la première victime internationale" de l'ONU depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, a-t-il précisé, rappelant que quelque 190 employés palestiniens de l'ONU y ont été tués, principalement du personnel de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le secrétaire général "condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète", a-t-il ajouté.

Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances.

"Je n'ai pas tous les détails" mais "je crois qu'il s'agissait d'un convoi en mouvement, et que le véhicule du DSS a été touché", a-t-il indiqué, précisant que tous les véhicules étaient identifiés comme appartenant à l'ONU.

Le DSS assure notamment la sécurité des agences et programmes de l'ONU dans plus de 130 pays.


Gaza: Netanyahu assure qu'environ la moitié des morts sont des combattants du Hamas

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas"
  • Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas", assurant que le bilan global était inférieur à celui annoncé par le mouvement islamiste.

"Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués" à "environ un pour un", a déclaré M. Netanyahu au podcast Call Me Back, lors d'une interview réalisée dimanche.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

Mi-avril, le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk, avait souligné que les enfants "payent de façon disproportionnée le prix ultime de cette guerre".

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, plus de 35.000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont péri depuis le début de l'offensive israélienne consécutive à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël.

Le ministère ne précise pas combien de combattants figurent dans ce bilan.

M. Netanyahu a aussi insisté dans ce podcast sur le fait que le bilan des morts dans la bande de Gaza était en réalité d'environ 30.000 personnes. Environ "14.000 combattants ont été tués et probablement environ 16.000 civils ont été tués", a-t-il affirmé.

Un des objectifs affiché de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza est d'"anéantir" le Hamas, dont l'attaque le 7 octobre a entraîné la mort plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait".

Il prend pour preuve les tracts et messages vocaux envoyés à des dizaines de milliers de familles des quartiers de l'est de Rafah, pour les enjoindre d'évacuer avant des bombardements et "opérations ciblées" dans la zone.

Israël affirme que la ville abrite les derniers bataillons du Hamas et martèle son intention d'y mener une opération terrestre d'ampleur. Mais, selon l'ONU, la ville abrite aussi 1,4 million de civils --habitants et Gazaouis déplacés par les combats dans le reste de Gaza--, faisant craindre un carnage.

Depuis une semaine, Israël défie l'opposition de la communauté internationale, notamment celle de son principal allié Washington, et des chars et des troupes mènent des opérations de plus en profondément dans l'est de Rafah, appuyés par des frappes aériennes.

Cela a provoqué l'exode de près de 360.000 personnes de l'est de Rafah, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui a averti qu'"aucun endroit n'est sûr" dans la bande de Gaza, largement dévastée par sept mois de guerre.