En Jordanie, les véhicules électriques gagnent du terrain

Le nombre de véhicules électriques en circulation enregistrait à fin juillet une hausse de 103% par rapport à la même période l'année précédente. (AFP).
Le nombre de véhicules électriques en circulation enregistrait à fin juillet une hausse de 103% par rapport à la même période l'année précédente. (AFP).
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Publié le Mercredi 01 novembre 2023

En Jordanie, les véhicules électriques gagnent du terrain

  • Grâce à des taxes d'importation faibles, les modèles de VE coréens, japonais et chinois en particulier, sont devenus monnaie courante dans les rues d'Amman et sur les autoroutes du royaume
  • Des 2,2 millions de véhicules immatriculés en Jordanie, seuls 60.000 sont électriques mais la tendance est en pleine croissance

AMMAN: Les ventes de voitures électriques (VE) connaissent une forte hausse en Jordanie, une tendance que conducteurs et vendeurs attribuent aux prix élevés de l'essence plutôt qu'aux préoccupations environnementales, dans un pays en proie à des difficultés économiques.

Grâce à des taxes d'importation faibles, les modèles de VE coréens, japonais et chinois en particulier, sont devenus monnaie courante dans les rues d'Amman et sur les autoroutes du royaume.

Chadi Zaatari, 43 ans, dit ne plus se soucier des prix à la pompe depuis qu'il branche sa Tesla chez lui la nuit, lui permettant de parcourir 400 kilomètres avec une seule charge.

"Le principal objectif de l'achat d'une voiture électrique est économiser de l'argent", estime ce commerçant de la capitale, père de trois enfants.

"J'ai économisé presque les deux tiers de ce que je dépensais auparavant en essence", ajoute-t-il, vantant au passage les "nombreuses options" et la "technologie de pointe" de son véhicule.

Avec de l'essence sans plomb Octane 90, vendue à environ 0,90 dinar jordanien le litre (soit autour d'1,30 euro), M. Zaatari affirme qu'il dépensait environ 120 dinars (160 euros) en carburant par mois.

Aujourd'hui, il a réduit ses dépenses à 40 dinars (53 euros) --qui s'ajoutent sur sa facture d'électricité mensuelle--, et peut parcourir de plus longues distances sans coût additionnel.

Situation économique difficile

Des 2,2 millions de véhicules immatriculés en Jordanie, seuls 60.000 sont électriques mais la tendance est en pleine croissance.

Le nombre de véhicules électriques en circulation enregistrait à fin juillet une hausse de 103% par rapport à la même période l'année précédente.

Il avait augmenté de 167% sur l'ensemble de l'année 2022, avec une baisse de 27% des importations de voitures à essence et diesel et d'environ 25% des importations de véhicules hybrides.

"Il y a actuellement une forte demande pour les voitures électriques", assure Hachem al-Zayyat, directeur de la société Al-Zayyat Car Trading. "La raison principale est le prix élevé de l'essence en Jordanie", confirme-t-il, un poids "lourd" pour le portefeuille des habitants, "compte tenu de la cherté de la vie".

La Jordanie est confrontée à une situation économique difficile, avec un taux de chômage de 22,6% en 2022 selon le Fonds monétaire international (FMI) et proche des 50% chez les jeunes.

Dépourvu de ressources naturelles et très dépendant des aides étrangères, notamment du FMI, ce petit pays, durement touché par l'afflux de réfugiés syriens, croule sous une dette publique dépassant 100% de son PIB.

Dans ce contexte, les Jordaniens qui achètent des VE "cherchent surtout à pouvoir parcourir la plus longue distance avec une seule charge", explique M. Zayyat.

« Pas une question environnementale »

On voit ainsi de plus en plus de véhicules électriques dans les rues, en particulier les Chinois Changan Eado EV, E-Star et des modèles vendus par BYD, Dongfeng et MG.

Figurent également parmi les voitures électriques utilisées en Jordanie, les Sud-coréennes Ioniq 5 et Kona de Hyundai ainsi que la Niro de Kia, les Japonaises Leaf et Sylphy de Nissan, l'Allemande Volkswagen ID.4 et l'Italienne Fiat 500.

Les voitures électriques fabriquées en Chine sont particulièrement populaires en Jordanie, elles représentent 80% des VE dans le pays, explique Haytham Abou-Hassan, consultant commercial chez Changan Auto à Amman.

"Nous vendions auparavant de 60 à 70 voitures électriques par mois", précise-t-il. "Aujourd'hui, nous en vendons plus de 100", assurant que la demande de VE dépasse largement la demande de voitures à essence.

Mais, souligne M. Zayyat, pour les usagers de VE, qui sont considérées comme propres si elles sont chargées à l'aide de l'énergie solaire ou éolienne, la croissance de l'utilisation de ce type de véhicule n'est "pas du tout" liée à "une question environnementale".

Selon lui, "l'environnement est la dernière chose à laquelle (un Jordanien) pense".

Le gouvernement a pour sa part encouragé cette tendance en réduisant à 10-15% les droits de douane sur les voitures électriques, alors que pour les voitures à essence, ils peuvent atteindre 80%.

Il a également accordé des licences pour des dizaines de points de recharge dans des stations-service et des entreprises privées et augmenté de 20% l'an dernier le nombre de voitures électriques dans sa flotte.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com