Les opérations hostiles du Hezbollah atteignent le nord-est de Safed

Des membres du Hezbollah participent à un exercice militaire lors d’une tournée médiatique organisée à l’occasion de la Journée de la résistance et de la libération, à Aaramta, au Liban, le 21 mai 2023. (Reuters)
Des membres du Hezbollah participent à un exercice militaire lors d’une tournée médiatique organisée à l’occasion de la Journée de la résistance et de la libération, à Aaramta, au Liban, le 21 mai 2023. (Reuters)
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Les opérations hostiles du Hezbollah atteignent le nord-est de Safed

  • L’armée israélienne a annoncé, lundi soir, avoir «frappé plusieurs cibles au Liban, notamment des sites militaires où le Hezbollah est actif»
  • Elle a indiqué, plus tôt, que «cinq soldats ont été blessés à la suite de tirs lancés depuis le Liban»

BEYROUTH: Le Hezbollah a lancé, mardi, une attaque à l’aide d’un drone chargé d’explosifs contre le siège de la 91e division de l’armée israélienne à Illit, au nord-est de Safed, atteignant pour la première fois une cible aussi profonde en Israël, depuis le début des hostilités sur le front sud du Liban entre le Hezbollah et l’armée israélienne il y a 87 jours.

Cette attaque coïncide avec les funérailles organisées par le Hezbollah pour trois de ses membres, tués lundi soir lors d’une frappe aérienne israélienne, dans une maison prise pour cible par un drone israélien dans la ville de Kfar Kila. Les funérailles des membres, à savoir Hussein Ahmed Yahya, Moussa Hassan Sheet et Jihad Moussa Sheet, ont eu lieu dans la même ville frontalière. Parallèlement, les funérailles d’un quatrième membre, Abdel Jalil Ali Hamza, dont le corps a ensuite été retrouvé sous les décombres de la maison, ont eu lieu dans sa ville natale, Khodor, dans la Bekaa.

L’armée israélienne avait encerclé la ville de Kfar Kila au moyen d’un barrage d’artillerie et de raids, qu’une source de sécurité libanaise décrit à Arab News comme «visant à vider les villages frontaliers de tous les civils restants» afin de mieux cibler les combattants du Hezbollah et d’entraver leurs mouvements.

L’aviation israélienne a attaqué la zone située entre la ville frontalière de Bint Jbeil et la ville de Maroun al-Ras, lançant quatre missiles air-sol sur la zone ciblée. L’armée israélienne a également ciblé la ville de Mays al-Jabal avec un obus d’artillerie qui est tombé entre des quartiers résidentiels.

Les raids israéliens sur le secteur central comprennent les villes de Markaba et de Mays al-Jabal, où un obus est tombé sur le parking de l’hôpital de la ville. Ses fragments ont par ailleurs occasionné des dégâts matériels.

Lors de ses opérations hostiles, menées mardi, l’armée israélienne a ciblé des maisons résidentielles dans des villages en face de ses positions de l’autre côté de la frontière. Elle a mené plusieurs raids par drone aux abords des cimetières de la ville de Yaroun. Elle a soumis à des tirs d’artillerie la zone située entre Alma el-Chaab et Dhaïra, ainsi que la région de Aïn al-Zarqa, à la périphérie de Tayr Harfa. L’artillerie israélienne a également visé les hauteurs de Jabal Sadana entre Kfarchouba et Chebaa au moyen de plusieurs obus et a touché deux maisons à la périphérie de la ville de Blida.

L’aviation israélienne a attaqué la zone située entre la ville frontalière de Bint Jbeil et la ville de Maroun al-Ras, lançant quatre missiles air-sol sur la zone ciblée. L’armée israélienne a également ciblé la ville de Mays al-Jabal avec un obus d’artillerie qui est tombé entre des quartiers résidentiels.

En réponse aux incidents dans le sud, le Hezbollah a élargi à plus de dix kilomètres la zone de colonies et de sites israéliens qu’il cible.

Selon les médias israéliens, «un missile antichar a été lancé depuis le Liban vers la colonie de Shlomi en Galilée occidentale».

Le Canal 12 israélien rapporte que «plusieurs missiles ont été lancés depuis le Liban vers Shlomi en Galilée occidentale, sans faire de victimes». La chaîne affirme qu’«une maison a été endommagée».

L’armée israélienne a annoncé, lundi soir, avoir «frappé plusieurs cibles au Liban, notamment des sites militaires où le Hezbollah est actif».

Elle a indiqué, plus tôt, que «cinq soldats ont été blessés à la suite de tirs lancés depuis le Liban».

Dans la matinée, le Hezbollah a visé «un rassemblement de soldats israéliens dans la caserne de Zarit», confirmant dans un communiqué que «les soldats ont été tués et blessés». Il a également pris pour cible les sites militaires israéliens de Birkat Risha et d’Al-Marj.

Mardi, le général Joseph Aoun, commandant de l’armée libanaise, a rencontré le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. Les deux dirigeants ont discuté de l’aide proposée par la France à l’armée libanaise, notamment la fourniture de plusieurs véhicules blindés.

Le général Aoun a inspecté le commandement du 5e régiment d’intervention dans la ville de Kfardounine, l’un des villages frontaliers du district de Bint Jbeil, à la veille du Nouvel An.

La Direction d’orientation de l’armée indique que le général Aoun a passé en revue les tâches accomplies dans le contexte des développements à la frontière sud. Il soutient que «la détermination des membres du régiment et des autres unités déployées dans le sud face aux défis actuels est importante pour les populations de la région».

Le commandant de l’armée s’est ensuite rendu au siège de l’unité de réserve du commandement de la Finul à Deir Kifa et a de nouveau rencontré M. Lecornu, qui a inspecté l’unité de son pays au sein de la Finul. Les discussions ont porté sur la manière de «poursuivre la mission de la Finul face à la détérioration des conditions et sur la manière de protéger l’armée libanaise et les membres de la Finul dans leurs missions».

Le général Aoun souligne «l’importance de la coopération entre l’armée et la Finul dans le cadre de la résolution 1701, compte tenu notamment des circonstances exceptionnelles actuelles».

M. Lecornu a confirmé, devant 700 militaires français avec qui il a partagé le dîner du Nouvel An sous une tente, à dix kilomètres environ de la frontière, que «cette mission pourrait devenir très dangereuse et notre chemin sera parsemé de doutes dans les semaines et les jours à venir».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien rassure la nation sur l’état de santé du roi lors d’une réunion du Conseil des ministres

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a présidé la réunion du cabinet mardi (Photo, SPA).
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a présidé la réunion du cabinet mardi (Photo, SPA).
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  • Le roi Salmane suit un traitement pour une inflammation des poumons
  • Le prince héritier a également informé le Conseil des ministres des résultats du sommet de la Ligue arabe

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a tenu des propos rassurants sur la santé du roi Salmane lors d’une réunion du Conseil des ministres aujourd’hui, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dimanche, le roi a subi des examens médicaux dans les cliniques royales du palais Al-Salam après avoir souffert de fortes fièvres et de douleurs articulaires, selon SPA.

On lui a diagnostiqué une inflammation des poumons et on lui a prescrit un traitement antibiotique au palais de Djeddah.

Le prince héritier a également informé le Conseil des ministres des résultats du sommet de la Ligue arabe, soulignant l’engagement du Royaume à l’égard des questions arabes, du développement de l’action commune, du renforcement de la sécurité régionale et de la défense des intérêts arabes.

Le ministre de l’Information, Salmane ben Youssef al-Dosari, a déclaré après la réunion que le Conseil avait discuté des activités récentes de l’État, en particulier des efforts visant à renforcer la coopération régionale et internationale.

Le Conseil a réaffirmé l’engagement du Royaume dans la coopération internationale en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption.

Le Cabinet saoudien a également autorisé le ministre de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, à finaliser un protocole d’accord avec le Pakistan sur la coopération énergétique.

Le Cabinet a par ailleurs approuvé l’adhésion du Royaume à un accord international sur les zones humides d’importance internationale, notamment en tant qu’habitats pour les oiseaux d’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Qui sont les chefs du Hamas visés par les mandats réclamés par le procureur de la CPI?

Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, alors qu'il s'adresse à la presse à Téhéran le 26 mars 2024, et présumé chef militaire palestinien du mouvement radical Hamas, Mohammed Deif (au centre) et chef de Yahya Sinwar, l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, alors qu'il s'adresse à la presse à Téhéran le 26 mars 2024, et présumé chef militaire palestinien du mouvement radical Hamas, Mohammed Deif (au centre) et chef de Yahya Sinwar, l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Mechaal, M. Haniyeh, 60 ans, s'était fait connaître aux yeux du monde en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne
  • Chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, c'est lui qui a annoncé dans un enregistrement diffusé par le mouvement, le 7 octobre au matin

JERUSALEM: Trois dirigeants du Hamas sont visés par des mandats d'arrêt réclamés par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité présumés commis depuis l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.

Voici leurs portraits:

Ismaïl Haniyeh, le leader politique:

Elu chef du bureau politique du Hamas en 2017 pour succéder à Khaled Mechaal, M. Haniyeh, 60 ans, s'était fait connaître aux yeux du monde en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.

Mais la cohabitation avec Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, fut de courte durée. Le Hamas l'a évincé par la force de la bande de Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire.

M. Haniyeh, qui vit en exil volontaire entre le Qatar et la Turquie, plaide de longue date pour concilier résistance armée et combat politique au sein du mouvement, considéré comme "terroriste" par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Connu pour son calme et son discours posé, M. Haniyeh, le visage rond encadré par une barbe poivre et sel, entretient de bonnes relations avec les chefs des différents mouvements palestiniens, y compris rivaux.

Il a été emprisonné à plusieurs reprises par Israël et expulsé pour six mois vers le sud du Liban.

Sur des images diffusées par les médias du Hamas peu après le déclenchement de l'attaque sanglante contre Israël, on peut voir M. Haniyeh discuter sur un ton jubilatoire avec d'autres chefs du Hamas, dans son bureau à Doha, en train de regarder le reportage d'une télévision arabe montrant des commandos du Hamas s'emparer de jeeps de l'armée israélienne.

Alors que plus de sept mois de guerre ont laissé des pans entiers de Gaza en ruines, M. Haniyeh a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le groupe ne libérerait les otages que si les combats cessaient définitivement.

Mohammed Deif, le «chef d'état-major»?

Chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, c'est lui qui a annoncé dans un enregistrement diffusé par le mouvement, le 7 octobre au matin, le début de l'opération "Déluge d'Al-Aqsa".

Sur l'enregistrement, illustré par une photo de Mohammed Deif dans la pénombre comme le fait toujours le Hamas pour qu'il ne soit pas identifié, on l'entend annoncer que "les positions et les fortifications de l'ennemi ont été visées par 5.000 roquettes et obus lors des 20 premières minutes" de l'attaque.

L'attaque a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Le Hamas a pris en otage 252 personnes.

Celui que le Hamas présente comme "le chef d'état-major de la résistance" est une cible pour Israël depuis de nombreuses années. Il a échappé à au moins six tentatives d'élimination connues.

La plus récente a eu lieu en 2014 lorsqu'un raid aérien israélien le visant dans la bande de Gaza a entraîné la mort de son épouse et de l'un de leurs enfants.

Depuis près de 30 ans, l'homme, né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Younès (sud de la bande de Gaza), est mêlé aux coups les plus durs portés contre Israël: enlèvements de soldats, attentats suicide, tirs de roquettes...

Désigné en 2002 à la tête de la branche armée du Hamas, après la mort de son prédécesseur Salah Chéhadé, tué dans un raid israélien, Mohammed Deif a une longue histoire militante et clandestine entamée dans les années 1980.

En 2000, au début de la Seconde Intifada dans les territoires palestiniens contre l'occupation israélienne, il s'est échappé -- ou a été libéré -- d'une prison de l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat. Au grand dam des Israéliens qui l'avaient dans le collimateur.

Juste après son accession au commandement des Brigades al-Qassam, il est la cible d'une tentative d'élimination par Israël dont il sort grièvement blessé, une paraplégie étant évoquée mais non confirmée.

Il gagne chez ses ennemis le surnom de "chat aux neuf vies" et devient aux yeux des Palestiniens une figure légendaire, aussi résolu dans son combat contre Israël que mystérieux.

Il a été inscrit en 2015 sur la liste américaine des "terroristes internationaux".


Syrie: l'épouse du président Bachar al-Assad atteinte de leucémie

Asma Assad, épouse du président syrien Bashar al-Assad (Photo, AFP).
Asma Assad, épouse du président syrien Bashar al-Assad (Photo, AFP).
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  • Elle a précisé que l'épouse du président syrien, âgée de 48 ans, allait subir un traitement spécialisé
  • En août 2019, l'épouse du président syrien, mère de deux garçons et d'une fille, avait annoncé être totalement guérie d'un cancer du sein

BEYROUTH: L'épouse du chef de l'Etat syrien Bachar al-Assad, Asma, qui s'était rétablie d'un cancer du sein, est atteinte de leucémie, a annoncé mardi la présidence du pays ravagé par 13 ans de guerre.

"Après avoir présenté différents symptômes et signes cliniques, et à la suite d'une série d'examens médicaux, la première dame, Asma al-Assad, a été diagnostiquée d'une leucémie myéloïde aiguë", a indiqué la présidence dans un communiqué.

Elle a précisé que l'épouse du président syrien, âgée de 48 ans, allait subir un traitement spécialisé pendant lequel elle allait renoncer à ses engagements publics.

En août 2019, l'épouse du président syrien, mère de deux garçons et d'une fille, avait annoncé être totalement guérie d'un cancer du sein au terme d'un an de traitement.

Elle apparaît souvent, selon les images sur les réseaux sociaux, rendant visite à des blessés de guerre ou menant des activités caritatives, comme elle a accompagné le président syrien au cours de ses récentes visites à l'étranger.

Qualifiée de "Rose du désert" par le magazine américain Vogue avant le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011, Asma al-Assad a ensuite été vivement critiquée pour son silence face à la répression sanglante des manifestations prodémocratie puis de la rébellion.

Plus d'un demi-million de personnes ont été tuées depuis le soulèvement pacifique de 2011 qui a dégénéré en guerre civile et a morcelé la Syrie.

Née en 1975 en Grande-Bretagne d'un père cardiologue et d'une mère diplomate, Asma al-Assad travaillait avant son mariage pour JP Morgan à Londres, où elle avait fait la connaissance de Bachar al-Assad.

En 2000, il avait succédé à son père, Hafez al-Assad, à la mort de ce dernier, et Asma avait tenté de moderniser l'image de la première dame syrienne, avant l'éclatement de la guerre.

Elle a fondé l'organisation caritative Syria Trust for Development, basée à Damas et qui est l'une des rares organisations de ce type autorisées à travailler dans les zones contrôlées par le gouvernement.

Au cours des dernières années, elle a également consolidé son influence sur les milieux d'affaires syriens, selon ses détracteurs.

"Le secteur humanitaire en Syrie est devenu de plus en plus rentable, en particulier pour des personnes sanctionnées comme Asma", écrivait en 2023 la revue économique en ligne Syria report.

Elle fait l'objet de sanctions américaines depuis 2020 dans le cadre de la "loi César", aux côtés d'autres personnes et entités parmi lesquelles le président syrien et de nombreux membres de sa famille.

Elle avait alors été présentée par le secrétaire d'Etat américain de l'époque, Mike Pompeo, comme "l'une des plus célèbres profiteuses de la guerre en Syrie".

César est le pseudonyme d'un ex-photographe de la police militaire syrienne qui a fait défection en 2013 en emportant 55.000 images illustrant la brutalité et les abus commis dans les prisons syriennes.