Face à l'inflation alimentaire, le gouvernement avance les négociations commerciales

Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 30 août 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 30 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 31 août 2023

Face à l'inflation alimentaire, le gouvernement avance les négociations commerciales

  • A l'issue de réunions avec les industriels et les représentants de la grande distribution, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé jeudi "un accord global entre industriels et distributeurs
  • Les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, une envolée moins rapide qu'en juillet (12,7%) mais toujours significative, d'autant que les prix avaient déjà commencé à s'apprécier en août 2021

PARIS: Cinq mille prix qui vont cesser d'augmenter voire baisser, un retour anticipé à la table des négociations entre les supermarchés et les plus gros fournisseurs de l'agro-industrie: le gouvernement s'active pour faire face à des prix toujours élevés dans les rayons des magasins.

A l'issue de réunions avec les industriels et les représentants de la grande distribution, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé jeudi "un accord global entre industriels et distributeurs", avec pour ambition de "casser définitivement la spirale des prix de l'alimentaire".

Les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, une envolée moins rapide qu'en juillet (12,7%) mais toujours significative, d'autant que les prix avaient déjà commencé à s'apprécier en août 2021.

Cet accord prévoit notamment que jusqu'à la fin de l'année, les prix de 5 000 références vont cesser d'augmenter voire baisser. Un chiffre à mettre en regard avec le nombre de références en magasins: 3 000 à 5 000 dans un supermarché, et entre 20 000 et 35 000 dans les hypermarchés.

Négociations anticipées

Le ministre a en outre annoncé une ouverture anticipée des négociations entre les 75 plus grands industriels et leurs clients de la grande distribution. "Plutôt que d'avoir des négociations qui se concluent au printemps 2024, elles seront conclues au début de l'année 2024", a-t-il expliqué, annonçant "un texte de loi qui gravera dans le marbre l'anticipation de cette négociation".

Distributeurs et industriels agroalimentaires négocient chaque année de décembre jusqu'au 1er mars les conditions de vente d'une large partie des produits vendus tout le reste de l'année en grandes surfaces.

Lors du dernier épisode conclu en mars dernier, le prix moyen payé par les supermarchés aux industriels a augmenté de 9%. Mais le prix d'un certain nombre de matières premières a décru depuis cette date et le gouvernement a appelé les différentes parties à se remettre autour de la table pour revoir les tarifs.

Selon les distributeurs, très peu de leurs fournisseurs industriels ont joué le jeu de ces renégociations et l'inflation est restée très élevée dans les rayons des grandes surfaces.

Les négociations pour 2024 vont donc s'ouvrir plus tôt, avec pour objectif "des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024", a déclaré M. Le Maire sur France 2.

Les industriels de l'agro-alimentaires sont "d'accord sur le principe", a réagi auprès de l'AFP le président de la principale organisation du secteur (Ania), Jean-Philippe André, qui a demandé à "faire attention à ne pas défavoriser les PME" et a fait d'une date-butoir au 31 janvier "un objectif pouvant être atteint".

«Name and shame»

Le ministre de l'Economie a en outre pointé du doigt des industriels qui, à ses yeux, "pourraient faire beaucoup plus" contre la flambée des prix, citant les géants internationaux Unilever, Nestlé ou Pepsi.

Il a en revanche salué des industriels ayant "joué le jeu" en annonçant des baisses de prix, comme le spécialiste des pâtes alimentaires Barilla ou le géant des huiles Avril, entreprise dont le président Arnaud Rousseau vient de prendre la tête du syndicat agricole majoritaire FNSEA.

A noter que si certains prix ont baissé, ils restent bien loin de leur niveau de 2019, qu'il sera difficile de retrouver selon les acteurs de la chaîne alimentaire.

M. André a affirmé à l'AFP qu'il fallait "faire attention à ne pas stigmatiser des entreprises". Il veut croire que si "deux ou trois exemples" sont cités, "l'immense majorité est vertueuse et responsable aux yeux de Bercy".

M. Le Maire a en outre demandé aux supermarchés une "répercussion obligatoire et immédiate de la baisse des prix des industriels sur les prix en rayon". Il a cité l'exemple d'un produit dont la baisse de prix de vente en amont a mis trois mois pour être répercuté en rayon.

Dernier point: le gouvernement entend s'attaquer à la "shrinkflation" (du verbe anglais shrink, rétrécir), une pratique marketing qui consiste à masquer la hausse des prix des produits en réduisant les quantités dans un emballage semblable avec un prix de vente identique.

Cette pratique est légale à condition que la mention du poids de la denrée soit modifiée. Mais elle peut induire en erreur les consommateurs.

M. Le Maire a déclaré jeudi qu'il y aurait "obligation, aussi légale, pour les industriels, de faire figurer le changement de contenu lorsqu'il a baissé et que le prix reste le même".

"S'il faut être plus pédagogique, il n'y aura pas de problème", a répondu à l'AFP Jean-Philippe André, de l'Ania.


Appel de plusieurs syndicats à la mobilisation samedi pour la Palestine

Cette photo prise le 1er juin 2023 montre le logo du syndicat français Confédération française démocratique du travail (CFDT) au siège de la CFDT à Paris. (Photo de JOEL SAGET / AFP)
Cette photo prise le 1er juin 2023 montre le logo du syndicat français Confédération française démocratique du travail (CFDT) au siège de la CFDT à Paris. (Photo de JOEL SAGET / AFP)
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  • « Nous appelons à nous mobiliser massivement le 14 juin à Paris et partout en France, dans le cadre du week-end mondial de mobilisations, pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour un accès sans entraves de l'aide humanitaire »
  • Ces cinq organisations, qui demandent la reconnaissance de l'État de Palestine, appellent notamment à manifester au départ de la place de la République à Paris, samedi à 14 heures.

PARIS : Cinq syndicats (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU) ont appelé  mercredi à une « mobilisation pour la Palestine » samedi, avec notamment une manifestation à Paris. Ils dénoncent « la fuite en avant mortifère des autorités israéliennes et les exactions » à Gaza.

« Nous appelons à nous mobiliser massivement le 14 juin à Paris et partout en France, dans le cadre du week-end mondial de mobilisations, pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour un accès sans entraves de l'aide humanitaire », écrivent ces organisations dans un communiqué commun.

Ces cinq organisations, qui demandent la reconnaissance de l'État de Palestine, appellent notamment à manifester au départ de la place de la République à Paris, samedi à 14 heures.

« Les habitants de l'enclave palestinienne subissent depuis plus de 600 jours des bombardements indiscriminés, des déplacements forcés et une famine imposée aux civils comme méthode de guerre. Avec un sentiment d'impunité, le gouvernement israélien exprime, au fil des déclarations et sans complexes, des intentions génocidaires et entraîne Israël dans une faillite morale », dénoncent ces syndicats dans leur communiqué.

Ils appellent notamment la France et l'Europe à agir pour « la suspension de l'accord d'association UE-Israël », « l'arrêt de la fourniture d'armes et de matériel militaire à Israël », « l'application de la résolution des Nations unies du 18 septembre 2024 pour mettre fin à l'occupation du territoire palestinien, à la colonisation et à l'apartheid », « la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et de tous les otages israéliens détenus par les groupes armés ».


Quelque 1,57 million de téléspectateurs ont suivi l'émission de Macron sur les océans

Cette photographie d'un écran vu à travers un tube en plastique, prise le 10 juin 2025 à Mulhouse, montre le président français Emmanuel Macron participant à l'émission télévisée « Urgence océan : un sommet pour tout changer » sur la chaîne française France 2. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)
Cette photographie d'un écran vu à travers un tube en plastique, prise le 10 juin 2025 à Mulhouse, montre le président français Emmanuel Macron participant à l'émission télévisée « Urgence océan : un sommet pour tout changer » sur la chaîne française France 2. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Le score d'audience de cette émission (9,1 % de part d'audience, PDA), dont le format et le thème étaient toutefois inhabituels, est bien inférieur à celui des précédentes interventions télévisées du chef de l'État.
  • Elle a été moins regardée que la série policière Bellefond avec Stéphane Bern sur France 3 (3,3 millions de téléspectateurs, soit 19 % de PDA) et que l'émission Koh Lanta sur TF1 (3 millions de téléspectateurs, soit 16,9 % de PDA).

PARIS : L'émission spéciale consacrée mardi soir  aux océans a réuni en moyenne 1,57 million de téléspectateurs sur France 2, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi. Le président Emmanuel Macron y a défendu son bilan environnemental.

Le score d'audience de cette émission (9,1 % de part d'audience, PDA), dont le format et le thème étaient toutefois inhabituels, est bien inférieur à celui des précédentes interventions télévisées du chef de l'État.

Elle a été moins regardée que la série policière Bellefond avec Stéphane Bern sur France 3 (3,3 millions de téléspectateurs, soit 19 % de PDA) et que l'émission Koh Lanta sur TF1 (3 millions de téléspectateurs, soit 16,9 % de PDA).

Le 13 mai, près de 5 millions de téléspectateurs en moyenne (27,8 % de PDA) avaient regardé l'intervention du président Macron lors d'une émission spéciale sur TF1, format traditionnellement moins suivi que les allocutions solennelles lors d'événements exceptionnels. 

Le 5 mars, la précédente intervention présidentielle, consacrée à la situation internationale, avait été suivie par plus de 15 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2, M6, TMC, LCP et les quatre chaînes d'information en continu BFMTV, CNews, LCI et franceinfo (71,6 % de part d'audience, toutes chaînes confondues).

Diffusée mardi à partir de 20 h 20, l'émission « Urgence océan : un sommet pour tout changer » marquait le point d'orgue d'une séquence au cours de laquelle M. Macron a pris la parole pour défendre la cause des océans à Monaco puis à Nice, lors d'une conférence internationale de l'ONU qu'il coprésidait avec le Costa Rica.

Pendant près de 2 h 30, sur un plateau installé sur la Promenade des Anglais, il a répondu aux questions des présentateurs Léa Salamé et Hugo Clément, et dialogué avec plusieurs intervenants, dont l'astronaute Thomas Pesquet et le militant écologiste américano-canadien Paul Watson.

Par ailleurs, l'interview du Premier ministre François Bayrou dans le journal de 20 heures de TF1 a réuni 4,8 millions de téléspectateurs (28,6 % de part d'audience). Il a notamment été interrogé pendant 10 minutes sur l'agression mortelle d'une surveillante par un collégien de 14 ans.


Le gouvernement souhaite labelliser les commerces accueillant les familles

L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
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  • À partir du 5 juillet, le gouvernement proposera des vignettes que les commerçants pourront coller sur leurs vitrines.
  • De couleur rouge, la vignette proposée par le gouvernement portera l'inscription « le choix des familles 2025 » avec, au centre, le logo d'une poussette.

PARIS : À partir du 5 juillet, le gouvernement proposera des vignettes que les commerçants pourront coller sur leurs vitrines. Ces vignettes seront attribuées sur recommandation des familles aux établissements où les enfants sont les bienvenus, a annoncé mercredi la Haute commissaire à l'enfance Sarah El Haïry.

« On va lancer un outil, une vignette, qui permettra d'afficher que cet établissement dit oui, il accueille les enfants, vous êtes les bienvenus, on ne va pas vous regarder de travers, a-t-elle déclaré sur TF1. « On pourra le retrouver sur les façades » des établissements « à partir du 5 juillet ».

De couleur rouge, la vignette proposée par le gouvernement portera l'inscription « le choix des familles 2025 » avec, au centre, le logo d'une poussette.

Ce label pourra prendre en compte plusieurs critères, allant de l'accueil des enfants sans surcoût au personnel bienveillant en passant par des aménagements adaptés (espaces jeux, toilettes, etc.), précise-t-on au Haut commissariat à l'Enfance.

Fin mai, Sarah El Haïry a réuni plusieurs fédérations du secteur du tourisme et des transports pour lutter contre la tendance « no kid » (« sans enfant ») qui se développe dans certains pays étrangers et semble gagner du terrain en France.

Cette tendance consiste à exclure les mineurs de certains hôtels, restaurants, voyages et autres activités de loisirs.

Ces dernières semaines, la haute commissaire à l'enfance a évoqué la création d'une « charte à hauteur d'enfants », un texte non contraignant qui permettrait de communiquer les informations concernant les équipements disponibles et les offres d'animation. Elle doit recevoir les éditeurs de guides touristiques dans la journée.