Niger: Les armées françaises dans une position intenable

Un soldat français impliqué dans l'opération anti-insurrectionnelle régionale Barkhane monte la garde à côté d'un drone Reaper sur la base aérienne militaire française de Niamey, le 14 mars 2016 (Photo, AFP).
Un soldat français impliqué dans l'opération anti-insurrectionnelle régionale Barkhane monte la garde à côté d'un drone Reaper sur la base aérienne militaire française de Niamey, le 14 mars 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 septembre 2023

Niger: Les armées françaises dans une position intenable

  • Des «échanges» ont lieu entre armées nigérienne et française sur le retrait de «certains éléments militaires» français au Niger
  • Une inflexion par rapport à la posture de fermeté jusqu'ici adoptée par Paris, qui refuse toute légitimité aux nouvelles autorités de Niamey

PARIS: Leur coopération suspendue avec l'armée nigérienne depuis le coup d'Etat ayant porté au pouvoir des autorités non reconnues par Paris, les militaires français déployés au Niger se préparent à retirer certains personnels et équipements désormais inutilisés en attendant que l'Elysée tranche sur leur avenir.

Des "échanges" ont lieu entre armées nigérienne et française sur le retrait de "certains éléments militaires" français au Niger, alors que les généraux à Niamey exigent le départ des soldats tricolores, a admis mardi le ministère des Armées, confirmant une annonce du Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine.

Une inflexion par rapport à la posture de fermeté jusqu'ici adoptée par Paris, qui refuse toute légitimité aux nouvelles autorités de Niamey ayant démis le président Mohamed Bazoum, partenaire des Français.

Malgré les injonctions du pouvoir en place, qui a dénoncé les accords de coopération militaire avec la France et mise sur "un départ rapide" des Français, Paris excluait jusqu'ici un retrait du Niger, où l'ambassadeur reste en poste, cloîtré dans son enceinte diplomatique et menacé d'expulsion.

Mais les armées semblent rattrapées par le principe de réalité: de fait, depuis l'arrivée au pouvoir en juillet de généraux hostiles au maintien des 1 500 soldats et aviateurs français présents dans le pays, les opérations sont au point mort.

Drones, avions de chasse et hélicoptères sont cloués au sol sur la base aérienne projetée de Niamey, tandis que les fantassins déployés avec leurs blindés sur les bases avancées de Ouallam et Ayorou, censés en temps normal appuyer les opérations antidjihadistes nigériennes, ne sortent plus sur le terrain.

Ainsi "la question du maintien de certaines de nos forces se pose", reconnaît le ministère des Armées.

"Le partenariat marchait" entre armées française et nigérienne, il était "dans l'intérêt" du Niger mais "je ne crois pas que ce soit tenable, on ne peut pas fonctionner et mener des opérations militaires sans la coopération des pays hôtes", souligne Michael Shurkin, spécialiste américain du Sahel et des armées françaises.

En un mois, depuis l'arrivée de la junte au pouvoir, des attaques répétées dans la zone dite des trois frontières, entre Burkina Faso, Niger et Mali, ont fait des dizaines de morts militaires et civils.

Jouer la montre

A l'arrêt en raison du blocage politique entre Paris et Niamey, un certain nombre des moyens humains et matériels dédiés au contre-terrorisme pourraient bien être retirés du Niger, notamment via Cotonou au Bénin, direction la France, le Tchad voisin qui accueille l'état-major des forces françaises au Sahel, ou encore vers d'autres théâtres où sévissent les djihadistes, comme le Moyen-Orient, selon des sources concordantes.

Plus largement, la question de l'ampleur du retrait reste ouverte, s'accordent à dire des sources militaires et politiques françaises.

A Paris, on attend de voir si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a condamné le coup d'Etat, imposé de lourdes sanctions au Niger et menacé d'intervenir militairement, parvient à obtenir des résultats.

La Cedeao ne veut "pas répéter" au Niger "les expériences du Mali, de la Guinée et du Burkina" où des périodes de transition avaient été négociées avec les putschistes, a affirmé mercredi sur France 24 Abdel-Fatau Musah, commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cedeao, en précisant toutefois que la priorité était à la "médiation".

Deuxième facteur qui pousse la France à jouer la montre, explique-t-on à Paris: les dissensions entre les généraux nigériens auteurs du coup, qui pourraient entraîner un délitement du pouvoir militaire en place susceptible de dénouer la situation.

"Il y a sûrement des officiers nigériens qui connaissent très bien la valeur du partenariat et qui ne sont pas contents de ce qui se passe. On attend peut-être qu'ils agissent", suggère encore Michael Shurkin.

Survenu après les déconvenues militaires et diplomatiques françaises au Mali et au Burkina Faso, cette nouvelle crise au Niger risque en tout cas de laisser des traces à Paris et pourrait bien accélérer, voire amplifier, la réduction de voilure de la présence militaire enclenchée en Afrique de l'Ouest sur ordre de l'Elysée.

Certains proches du président Macron plaident pour un "changement de logiciel" chez les militaires attachés au maintien d'une présence permanente, même réduite en Afrique de l'Ouest, alors que "les échanges commerciaux avec ces pays sont insignifiants", s'exaspère l'un d'entre eux.


Ukraine: des attaques russes font un mort et deux blessés dans la région de Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine)
  • Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée

KIEV: Des attaques aériennes russes ont fait un mort et deux blessés en Ukraine, dans la région méridionale de Kherson, ont annoncé les autorités locales jeudi matin.

Dans le village de Tavriyske, une frappe aérienne russe a tué un habitant né en 1987, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudine sur Telegram.

Selon l'administration militaire régionale, "des bombes guidées ont touché un immeuble résidentiel", blessant un autre homme, âgé de 34 ans, qui se trouvait à son domicile.

Par ailleurs, dans le district de Korabelny, un bombardement russe nocturne a blessé une septuagénaire, qui a été prise en charge par les secours, a rapporté la municipalité de Kherson sur Telegram.

Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine).

Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée, des demandes jugées inacceptables par l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a signé mercredi un accord avec le Conseil de l'Europe pour instituer un tribunal spécial, dans l'objectif de poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression contre l'Ukraine".


Trump affirme que les Etats-Unis auront des discussions avec l'Iran «la semaine prochaine»

Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
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  • Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine"
  • "Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas"

LA HAYE: Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine", évoquant un possible accord au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

"Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas", a dit le président des Etats-Unis lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à La Haye.

 

 


Trump juge que l'Iran et Israël sont «fatigués, épuisés» par la guerre

L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
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  • L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye
  • "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés"

LA HAYE: L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye.

Interrogé sur le fait de savoir si le conflit entre les deux pays était maintenant terminé, M. Trump a répondu devant la presse : "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés". "Ils se sont battus très, très durement et vraiment méchamment, et ils étaient tous les deux contents de rentrer chez eux et de s'en sortir", a ajouté le président américain devant la presse, à l'issue du sommet de l'Otan.