Loi immigration: Darmanin ouvert au «compromis» avec le Sénat sur les métiers en tension

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "ouvert" à un "compromis" avec le Sénat sur les régularisations de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension (Photo, AFP).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "ouvert" à un "compromis" avec le Sénat sur les régularisations de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

Loi immigration: Darmanin ouvert au «compromis» avec le Sénat sur les métiers en tension

  • Gérald Darmanin s'est satisfait de plusieurs propositions du Sénat relatives au «durcissement des mesures pour lutter contre l'immigration irrégulière»
  • Il tente de convaincre la majorité de droite du Sénat, tout en lui tendant la main sur Sur l'épineux débat de l'article 3 de ce projet de loi

PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "ouvert" à un "compromis" avec le Sénat sur les régularisations de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, ligne rouge de la droite sur le projet de loi immigration.

Dans un courrier au président de la commission des Lois du Sénat François-Noël Buffet, révélé mercredi par Le Figaro et consulté par l'AFP, le ministre se dit "disposé à soutenir la quasi-intégralité des propositions" de la majorité sénatoriale, avant l'examen en séance publique de ce texte hautement inflammable, à partir du 6 novembre.

Sur l'épineux débat de l'article 3 de ce projet de loi, relatif à la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, Gérald Darmanin tente de convaincre la majorité de droite du Sénat, tout en lui tendant la main.

"Il ne s'agit, en aucun cas, d'un appel d'air, mais bien de donner un statut à ceux qui sont déjà sur le territoire national depuis de nombreuses années", explique-t-il. Mais "les critères pour y parvenir" sont "ouverts à compromis avec la Haute Assemblée", admet le ministre.

En commission, le Sénat a déjà largement modifié le projet de loi du gouvernement en mars dernier, avant de voir son examen reporté par le gouvernement. Les sénateurs reprendront leurs débats le 6 novembre directement en séance publique, sur une version du texte déjà musclée par la majorité sénatoriale de droite et du centre.

La commission n'avait en revanche pas amendé cet article 3, réservant son examen pour la séance publique. Mais Les Républicains, sous la houlette du président du Sénat Gérard Larcher et du président du groupe LR Bruno Retailleau, n'ont cessé de répéter ces dernières semaines qu'ils ne voteraient pas le texte si ce "volet régularisations" subsiste.

Gérald Darmanin s'est également satisfait de plusieurs propositions du Sénat relatives au "durcissement des mesures pour lutter contre l'immigration irrégulière et éloigner les étrangers qui troublent l'ordre public", comme celle de "conditionner le maintien des étrangers" en France au "respect des valeurs de la République".

Le ministre de l'Intérieur avait déjà fait un pas vers la droite pendant le week-end en annonçant qu'il envisageait la transformation de l'aide médicale d'Etat (AME) en aide médicale d'urgence, mesure chère au Sénat qui l'a déjà introduite en commission.

Une prise de position qui lui a valu "un vrai désaccord" avec le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".