Retraites: les syndicats, «toujours unis», donnent rendez-vous le 6 juin

Les syndicats "toujours unis" ont appelé mardi à une quatorzième journée d'action le 6 juin pour "se faire entendre" des députés (Photo, AFP).
Les syndicats "toujours unis" ont appelé mardi à une quatorzième journée d'action le 6 juin pour "se faire entendre" des députés (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Retraites: les syndicats, «toujours unis», donnent rendez-vous le 6 juin

  • Cette proposition de loi déposée par le petit groupe Liot «permettra pour la première fois à la représentation nationale de se prononcer par un vote sur la réforme des retraites»
  • Un vote favorable ne serait que le début d'un parcours parlementaire, mais constituerait une claque pour l'exécutif

PARIS: Au lendemain d'un 1er mai à la mobilisation réussie, les syndicats "toujours unis" ont appelé mardi à une quatorzième journée d'action le 6 juin pour "se faire entendre" des députés qui examineront deux jours plus tard une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites tout juste promulguée.

"Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. Dans ce cadre, l'intersyndicale appelle à multiplier les initiatives avec notamment une nouvelle journée d'action commune, de grèves et de manifestions le 6 juin", écrivent les syndicats après des défilés du 1er mai qui ont rassemblé près de 800.000 manifestants selon la police (2,3 millions selon la CGT).

Cette proposition de loi déposée par le petit groupe centriste hétéroclite Liot "permettra pour la première fois à la représentation nationale de se prononcer par un vote sur la réforme des retraites", le 8 juin, soulignent-ils dans un communiqué.

Si cette proposition de loi était votée, "ce serait un coup de tonnerre", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Certes, cela ne serait que le début d'une longue navette entre l'Assemblée et le Sénat, mais cela "poserait immédiatement la question de la suspension de la réforme" qui doit s'appliquer dès septembre.

"C'est pas gagné et c'est pour ça qu'on fait une journée d'action le 6 (juin). Mais c'est une perspective crédible et on va multiplier les initiatives d'interpellation des députés", a-t-elle ajouté.

"Il y a forcément un risque parce que nous sommes dans une majorité relative", avait reconnu lundi soir le ministre du Travail Olivier Dussopt.

A plus court terme, les syndicats attendent la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer mercredi sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP).

Mais, refroidis par la première décision des Sages le 14 avril qui avaient rejeté cette première demande, ils se montrent prudents. Laurent Berger y croit "plus ou moins" alors que, pour Sophie Binet, "le RIP a été rédigé pour ne pas fonctionner".

«Plus cher»

Dans son communiqué, l'intersyndicale prend note du fait que "le gouvernement a annoncé l'ouverture d'un cycle de concertations sans que l'objet ni le cadre ne soient précisément fixés".

Elisabeth Borne doit envoyer des invitations aux syndicats "dans les jours qui viennent", selon Olivier Dussopt, sans qu'elle ait précisé le format de ces rencontres, bilatérales ou multilatérales.

Pour surmonter un début de divergences entre les "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC) qui ont déjà dit qu'ils iraient à Matignon, et les autres (CGT, FO et Solidaires), qui ne se sont pas encore prononcés, l'intersyndicale ne prend pas clairement position, tout en laissant entendre qu'elle y participera.

Les organisations syndicales "rappelleront leur refus de la réforme des retraites" dont les premiers décrets d'application ont déjà été envoyés pour consultation aux partenaires sociaux afin que la réforme soit opérationnelle en septembre.

Elles travailleront à "des propositions communes mettant à contribution les employeurs (...) en matière de salaires, conditions de travail, démocratie sociale, d'égalité femmes-hommes et d'environnement".

"La défiance est profonde et le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte les propositions des organisations syndicales", concluent-elles dans le communiqué.

La CFDT ira à Matignon dans l'espoir d'une "vraie co-construction", a souligné mardi soir sur LCP Laurent Berger. "Soit on est dans une vraie logique de faire évoluer ce qui se passe dans le monde du travail en termes de répartition de la richesse, de conditions de travail, de dialogue social (...), soit il y a quelques mesurettes technocratiques qui sont avancées et il n'y aura pas de discussion", a-t-il ajouté.

La CGT, elle, "décidera des modalités de sa participation après son comité confédéral national jeudi" et "s'intégrera pleinement au travail de définition de propositions communes", a indiqué Mme Binet selon qui "l'unité syndicale résiste à toutes les stratégies de division organisées par le gouvernement".


France: la surveillante tuée reçoit la Légion d'honneur à titre posthume

La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
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  • La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil
  • Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait

PARIS: La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel.

La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil. La qualité de pupille de la Nation, qui offre une protection matérielle et morale particulière aux enfants de victimes d'actes de terrorisme, sera attribuée à son fils.

Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait.

Le collégien de 14 ans interpellé immédiatement après les faits a été inculpé pour meurtre aggravé par la circonstance que sa victime était chargée d'une mission de service public, et placé en détention provisoire.

Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de prison.

Le meurtre a eu lieu à l'entrée du collège, alors que des gendarmes procédaient à un contrôle inopiné des sacs des élèves, pour saisir d'éventuelles armes blanches. Un gendarme a été blessé à la main lors des faits.

Durant sa garde à vue, le suspect a confié aux enquêteurs avoir voulu tuer une surveillante, "n'importe laquelle".

Ce nouveau drame en milieu scolaire a eu un grand retentissement en France, dans les sphères politique et éducative en particulier.


La France et la Norvège signent un accord sur le stockage géologique de CO2

Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
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  • M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.
  • « Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

PARIS : Le ministre français de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé dans un communiqué la signature d'un accord entre la France et la Norvège sur le transport transfrontalier de CO₂ à des fins de stockage géologique permanent.

M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.

« Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

Il est rendu possible par l'adoption en juin au Parlement français d'un projet de loi ouvrant la porte à l'envoi à l'étranger de millions de tonnes de CO₂, destinées à être stockées dans des fonds marins, le gouvernement y voyant un outil pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Contrairement à ses voisins, comme la Norvège ou le Danemark, la France ne dispose pas de site de stockage.

Emmanuel Macron était en Norvège accompagné, outre M. Lombard, des ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires européennes Benjamin Haddad pour signer un accord de partenariat stratégique et un autre sur la capture et la séquestration de carbone.


Dominique de Villepin lance son parti, à deux ans de la présidentielle

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
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  • « J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien.
  • L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle

PARIS : À moins de deux ans de l'élection présidentielle française, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lundi la création de son propre parti, intitulé La France humaniste, dont il sera le président d'honneur.

« J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien, assurant avoir déjà « plusieurs dizaines d'implantations locales ».

Dénonçant une « logique de surenchère permanente » de la part des politiques, Dominique de Villepin, âgé de 71 ans, a affirmé revenir sur le devant de la scène pour que les Français ne soient pas « prisonniers d'un clivage entre la radicalité de LFI (La France insoumise, gauche radicale) et celle du RN (Rassemblement national, extrême droite) ».

L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle « ne serait pas un obstacle » au vu de « tous les soutiens et encouragements » déjà reçus.

« Depuis mon départ de Matignon en 2007, j'ai eu 18 ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle », a-t-il assuré.

Dominique de Villepin est en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français. Il s'était fait remarquer en 2003 quand il était chef de la diplomatie de Jacques Chirac par son discours à l'ONU contre la guerre en Irak.