Soudan : la communauté internationale «  n'a aucune excuse » de tarder à aider

Depuis le 15 avril, le Soudan connaît un conflit entre l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo. (AFP).
Depuis le 15 avril, le Soudan connaît un conflit entre l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 15 août 2023

Soudan : la communauté internationale «  n'a aucune excuse » de tarder à aider

  • Les femmes sont particulièrement touchées : victimes de violences et de viols perpétrés par les combattants
  • Les signataires rappellent que plus de 14 millions d'enfants ont besoin d'aide humanitaire et que plus de 4 millions de personnes ont fui les combats

GENEVE: La communauté internationale "n'a aucune excuse" pour son retard à soulager les souffrances de la population soudanaise, victime depuis quatre mois d'un conflit entre groupes armés, affirment mardi des dirigeants de grandes organisations humanitaires.

Les femmes sont particulièrement touchées : victimes de violences et de viols perpétrés par les combattants et privées d'une aide psychologique et médicale adéquate, ont souligné des porte-parole des agences lors d'un briefing à Genève.

"Nos appels humanitaires peuvent aider quelque 19 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins. Cependant, les deux appels sont financés à un peu plus de 27%. Veuillez changer cela", réclament ces dirigeants parmi lesquels les patrons des grandes agences onusiennes ou privées Save the Children et CARE par exemple.

L'ONU a lancé deux appels, l'un pour financer l'aide au sein du pays à hauteur de 2,57 milliards de dollars et l'autre destinés aux réfugiés qui ont fui le Soudan à hauteur de 566,4 millions de dollars.

Le premier est financé à seulement 25,4% et le second à 31%.

Les signataires de l'appel exhortent aussi avant tout l'armée soudanaise et les paramilitaires qui ont plongé le pays dans la guerre civile, à cesser "immédiatement" les combats. De nombreuses exactions commises par les combattants relèvent de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité, selon ces signataires.

Selon des chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme - qui pour des raisons de méthodologie sont en général en-deçà de la réalité -, plus de 4.000 personnes sont mortes, dont 28 travailleurs humanitaires et de santé et 435 enfants.

Les signataires rappellent que plus de 14 millions d'enfants ont besoin d'aide humanitaire et que plus de 4 millions de personnes ont fui les combats, se trouvant toujours déplacées à l'intérieur du pays ou réfugiées dans toute la région.

"Le temps presse pour que les agriculteurs plantent les cultures qui les nourriront ainsi que leurs voisins. Les fournitures médicales sont rares. La situation devient incontrôlable", mettent-ils en garde.

Les responsables promettent de continuer à "faire pression pour l'accès à toutes les personnes et dans toutes les régions du Soudan, pour apporter des fournitures humanitaires et des services essentiels".

Depuis le 15 avril, le Soudan connaît un conflit entre l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo.

L'aide alimentaire et de produits de base est distribuée dans le pays, "mais nous ne disposons pas, et de loin, de l'accès dont nous avons besoin", a souligné Jens Laerke, le porte-parole de l'agence humanitaire de l'ONU (OCHA) lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.

Violences faites aux femmes

L'ONU a mis l'accent sur le sort fait aux femmes, très nombreuses à être victimes de violences sexuelles de la part des combattants.

Selon une responsable du  Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), les violences faites aux femmes ont bondi de 900% dans les zones de combat au Soudan, des chiffres très inférieurs - comme ailleurs -à la réalité à cause des stigmates liés à ces crimes, a-t-elle insisté.

La responsable régionale de l'UNFPA, Leila Baker a souligné le fait que ces femmes se voient souvent privées d'une prise en charge adéquate, d'autant qu'un certain nombre d'entre elles se retrouvent enceintes de leurs agresseurs.

Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a également reçu "des rapports crédibles sur 32 incidents de violence sexuelle contre 73 victimes au 2 août", dénonce Volker Türk, qui dirige cette agence de l'ONU.

"Cela comprend au moins 28 incidents de viol. Des hommes en uniforme des FSR ont été impliqués dans au moins 19 incidents en tant qu'auteurs. Le nombre réel de cas est probablement beaucoup plus élevé", a-t-il dit.


Désarmement du Hezbollah: un haut responsable iranien se rend au Liban

"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision. (AFP)
"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision. (AFP)
Short Url
  • "Dans ce contexte particulier, nous discutons avec des responsables libanais et des personnalités influentes au Liban", a indiqué lundi M. Larijani à la télévision, sans plus de précision
  • Le Conseil à la tête duquel il a été nommé est une instance stratégique chargée de définir les politiques de défense et de sécurité de l'Iran

TEHERAN: Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran se rend lundi en Irak puis au Liban, où le gouvernement a approuvé un plan pour désarmer le Hezbollah, allié de Téhéran, a annoncé la télévision d'Etat iranienne.

"Ali Larijani part aujourd'hui (lundi) pour l'Irak puis le Liban pour une visite de trois jours, ses premiers déplacements à l'étranger depuis sa prise de fonctions" la semaine dernière, a indiqué la télévision.

La visite du responsable iranien survient après que le gouvernement libanais a chargé l'armée de préparer un plan pour désarmer d'ici la fin de l'année le Hezbollah, formation chiite soutenue par l'Iran.

"Dans ce contexte particulier, nous discutons avec des responsables libanais et des personnalités influentes au Liban", a indiqué lundi M. Larijani à la télévision, sans plus de précision.

Le Conseil à la tête duquel il a été nommé est une instance stratégique chargée de définir les politiques de défense et de sécurité de l'Iran.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a indiqué sur la chaîne télévisée que le déplacement "visait à contribuer au maintien de la paix au Moyen-Orient".

L'Iran reconnaît au Liban "le droit de se défendre contre l'agression du régime sioniste (Israël)", ce qui serait "impossible sans capacités militaires et sans armes", a-t-il affirmé.

Samedi, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait déclaré que son pays s'opposait "certainement" à la décision du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a en retour condamné une "ingérence flagrante et inacceptable" de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.

Mercredi, Téhéran avait déclaré qu'il soutiendrait toute décision prise par le Hezbollah, très affaibli par sa dernière guerre contre Israël et la chute de son ancien allié Bachar al-Assad en Syrie.

Une guerre de 12 jours a opposé en juin l'Iran et Israël, déclenchée par une campagne de bombardements israéliens sans précédent en territoire iranien, à laquelle Téhéran a riposté par des tirs de missiles et des attaques de drones.

Concernant la visite de M. Larijani en Irak, la télévision iranienne a indiqué que son "objectif principal" était  "la signature d'un accord de sécurité bilatéral", sans fournir plus d'informations.


L'Arabie saoudite présente ses condoléances au Liban après l'explosion qui a entraîné la mort de six soldats

L'armée libanaise a déclaré qu'une explosion dans un dépôt d'armes près de la frontière israélienne avait entraîné la mort de six soldats samedi. (Archive/AFP)
L'armée libanaise a déclaré qu'une explosion dans un dépôt d'armes près de la frontière israélienne avait entraîné la mort de six soldats samedi. (Archive/AFP)
Short Url
  • Une source militaire a déclaré que les soldats retiraient des munitions d'une installation du Hezbollah.
  • Le Royaume a salué les efforts déployés par l'armée pour étendre la souveraineté du gouvernement libanais à l'ensemble du pays.

RIYAD : L'Arabie saoudite a présenté ses condoléances au Liban, samedi, après la mort de six soldats et la blessure d'autres lors d'une explosion survenue alors qu'ils inspectaient un dépôt d'armes et en démantelaient le contenu, dans la ville méridionale de Tyr.

Une source militaire a déclaré que les soldats retiraient des munitions d'une installation du Hezbollah.

« Le Royaume présente ses condoléances aux familles des victimes et exprime sa solidarité avec le gouvernement et le peuple libanais », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a également salué les efforts déployés par l'armée pour étendre la souveraineté du gouvernement libanais à l'ensemble du pays, garantir sa sécurité et sa stabilité, et contribuer à la prospérité du Liban et de sa population.

Dans le cadre d'une trêve ayant mis fin à la guerre de l'année dernière entre Israël et le Hezbollah, les troupes libanaises se sont déployées dans le sud du pays et ont démantelé les infrastructures du groupe dans la région.

Ces décès surviennent après que le gouvernement libanais a décidé, cette semaine, de désarmer le Hezbollah et a chargé l'armée d'élaborer un plan pour mener à bien ce processus d'ici la fin de l'année.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Des dizaines de milliers de manifestants défilent à Tel-Aviv contre le plan israélien de conquérir la ville de Gaza

Des personnes participent à la manifestation « Break the Siege on Gaza » (Briser le siège de Gaza) devant l'ambassade d'Israël à Washington, DC, le 9 août 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
Des personnes participent à la manifestation « Break the Siege on Gaza » (Briser le siège de Gaza) devant l'ambassade d'Israël à Washington, DC, le 9 août 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
Short Url
  • Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi pour réclamer la fin de la guerre dans la bande de Gaza, au lendemain de l'annonce du plan israélien visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza.
  • Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, est confronté à une pression considérable, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à l'offensive dans la bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont menacés par une « famine généralisée ».

TEL-AVIV, ISRAËL : Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi pour réclamer la fin de la guerre dans la bande de Gaza, au lendemain de l'annonce du plan israélien visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, la plus grande ville du territoire palestinien.

Après 22 mois de guerre, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, est confronté à une pression considérable, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à l'offensive dans la bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont menacés par une « famine généralisée », selon l'ONU.

Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». 

Samedi, à Tel-Aviv, les journalistes de l'AFP présents sur place ont estimé le nombre de manifestants à plusieurs dizaines de milliers, tandis que le Forum des familles des otages faisait état de 100 000 participants. Les autorités n'ont pas communiqué d'estimation officielle.

Les manifestants brandissaient des pancartes et des photos des otages toujours détenus dans le territoire palestinien, et exhortaient le gouvernement à obtenir leur libération.

« Nous vous poursuivrons »

« Si vous envahissez certaines parties de Gaza et que les otages sont tués, nous vous poursuivrons sur les places publiques, pendant les campagnes électorales et à tout moment et en tout lieu », a déclaré à l'AFP Shahar Mor Zahiro, un proche d'un otage tué, dans un « message direct au Premier ministre ».

Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a affirmé vendredi que la décision d'Israël d'occuper la ville de Gaza signifiait le « sacrifice » de ces otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023. 

Les familles des otages et les militants israéliens en faveur de la paix avec les Palestiniens réclament un cessez-le-feu avec le Hamas afin d'obtenir la libération des derniers captifs.

Mais au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'aile dure de la droite israélienne et ses partisans veulent continuer à occuper et à annexer davantage de territoires palestiniens, faisant fi des critiques internationales.

Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et à la placer sous contrôle israélien, avant de mettre en place « une administration civile » qui ne serait « ni le Hamas, ni l'Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau de M. Netanyahu.

« Nous n'allons pas occuper Gaza, nous allons libérer Gaza du Hamas », qui dirige le territoire depuis 2007, a affirmé M. Netanyahu sur X.

À la suite de l'annonce de ce plan, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion d'urgence sur Gaza dimanche à 10 h 00 (14 h 00 GMT), selon plusieurs sources diplomatiques.

De l'Allemagne, l'un des plus fidèles alliés d'Israël, à l'Union européenne en passant par la France, la Chine, la Russie et de nombreux pays musulmans, cette annonce a suscité la réprobation internationale. 

« Nouveau crime » 

Samedi, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé « un nouveau crime qui s'ajoute à la série de crimes israéliens commis en Cisjordanie, y compris à Jérusalem », soulignant « la nécessité urgente de prendre des mesures pour y mettre fin immédiatement ».

Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et y avait implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005.

Samedi, le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de 37 personnes tuées par des frappes ou des tirs israéliens, dont des civils qui attendaient une distribution d'aide alimentaire.

Selon M. Bassal, douze personnes ont été tuées et près de 200 autres blessées lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu sur elles alors qu'elles se rassemblaient près d'un point de passage du nord de Gaza utilisé pour acheminer l'aide humanitaire.

L'offensive israélienne à Gaza a déjà fait 61 369 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Du côté israélien, l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 avait entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.