Aux Émirats, un projet ferroviaire pour relier les pays du Golfe

Un train du réseau Etihad Rail, à al-Mirfa, aux Émirats arabes unis. Etihad Rail, une fois achevé, traversera une piste de 1 200 kilomètres qui reliera tous les émirats - de Ghweifat dans la région ouest d'Abou Dhabi à l'émirat de Fujairah sur la côte est ainsi que l'Arabie saoudite voisine. (Giuseppe Cacace/AFP)
Un train du réseau Etihad Rail, à al-Mirfa, aux Émirats arabes unis. Etihad Rail, une fois achevé, traversera une piste de 1 200 kilomètres qui reliera tous les émirats - de Ghweifat dans la région ouest d'Abou Dhabi à l'émirat de Fujairah sur la côte est ainsi que l'Arabie saoudite voisine. (Giuseppe Cacace/AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Aux Émirats, un projet ferroviaire pour relier les pays du Golfe

Un train du réseau Etihad Rail, à al-Mirfa, aux Émirats arabes unis. Etihad Rail, une fois achevé, traversera une piste de 1 200 kilomètres qui reliera tous les émirats - de Ghweifat dans la région ouest d'Abou Dhabi à l'émirat de Fujairah sur la côte est ainsi que l'Arabie saoudite voisine. (Giuseppe Cacace/AFP)
  • Etihad Rail s'étendra sur une voie ferrée de 1.200 km reliant tous les émirats, de Ghweifat (à l'ouest d'Abou Dhabi) à Fujairah, sur la côte est.
  • Le chemin de fer, qui s'étend actuellement sur 264 km, n'est pour l'instant opérationnel qu'au sein de l'émirat d'Abou Dhabi et ne transporte que des trains de marchandises

ABOU DHABI: Dans le désert d'Abou Dhabi, Ibrahim al-Hammadi inspecte les wagons prêts à rouler sur le premier réseau ferroviaire partiellement achevé aux Emirats arabes unis. Agé de 23 ans, le jeune homme est le premier conducteur de train émirati de ce pays du Golfe.

Connus pour leurs projets pharaoniques, de la plus grande tour du monde aux îles artificielles en forme de palmier, les Émirats, composés de sept principautés dont Abou Dhabi et Dubaï, ne disposaient pas jusqu'à récemment d'un réseau de chemin de fer.

A bord des wagons, Ibrahim al-Hammadi effectue une dernière vérification technique systèmes, puis démarre. "J'étais intrigué quand j'ai vu le train fonctionner", confie à l'AFP le jeune homme.

"C'était quelque chose de nouveau, et cela m'a poussé à me renseigner pour apprendre à le conduire", raconte-t-il.

Etihad Rail s'étendra sur une voie ferrée de 1.200 km reliant tous les émirats, de Ghweifat (à l'ouest d'Abou Dhabi) à Fujairah, sur la côte est.

Le projet vise, à terme, à faire partie d'un réseau ferroviaire plus vaste connectant les six pays arabes du Golfe: l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman.

« Intégration commerciale et économique »

Le chemin de fer, qui s'étend actuellement sur 264 km, n'est pour l'instant opérationnel qu'au sein de l'émirat d'Abou Dhabi et ne transporte que des trains de marchandises. D'un coût de plusieurs milliards de dollars, l'ensemble du projet est pourtant loin d'être achevé.

"Il y a eu une certaine hésitation du gouvernement fédéral à dépenser de l'argent pour des projets d'intégration économique nationale, ainsi que les habituelles questions concernant la souveraineté des émirats", explique à l'AFP Karen Young, chargée de recherche au Middle East Institute.

"Les Émirats ont un système fédéral et la centralisation de l'autorité, de la politique économique et du développement à Abou Dhabi (la capitale) reste quelque chose d'encore relativement nouveau", ajoute-t-elle.

Le projet ferroviaire s'inscrit dans le cadre des ambitions affichées d'une "intégration commerciale et économique" au sein du Conseil de coopération du Golfe (GCC) qui réunit ces États, explique Karen Young.

"Cette intégration s'est heurtée à un certain nombre d'obstacles", note-t-elle.

"Impact positif"

Aux commandes de sa locomotive, Ibrahim al-Hammadi parcourt le premier segment de l'Etihad Rail.

Avec des voies ferrées à travers les montagnes entre l'émirat de Dubaï et celui de Fujairah, le projet devrait inclure des trains de passagers qui circuleront à une vitesse pouvant atteindre 200 km/h.

Pour la première phase du projet, Etihad Rail dispose de sept locomotives, pouvant tirer jusqu'à 110 wagons chacun.

Les trains constitueront une alternative au vaste réseau d'autoroutes des Emirats où les habitants sont friands de 4x4 et de SUV.

Dans la salle de contrôle d'Abou Dhabi, Maitha al-Remeithi, la première femme contrôleuse de train émiratie, passe d'une station à l'autre en surveillant les dizaines d'écrans de la pièce.

Sa passion pour quelque chose "d'unique, d'excitant et de nouveau" l'a poussée vers ce projet de chemin de fer qui "se développe chaque jour", raconte à l'AFP la jeune femme de 30 ans.

"Comme je suis impliquée dans son fonctionnement quotidien, je peux voir son impact positif au sein du secteur des transports en termes de sécurité, de (respect) de l'environnement et de logistique", assure-t-elle.

Etihad Rail affirme qu'un voyage en train de marchandises complet peut remplacer quelque 300 camions et réduire les émissions de CO2 de 70 à 80%.

 


L'Arabie saoudite salue le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël

Titres de journaux iraniens exposés dans un kiosque à Téhéran, le 24 juin 2025. (AFP)
Titres de journaux iraniens exposés dans un kiosque à Téhéran, le 24 juin 2025. (AFP)
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  • "Le Royaume espère que la période à venir verra un engagement de toutes les parties à se calmer et à s'abstenir d'utiliser la force ou de menacer de l'utiliser", peut-on lire dans le communiqué
  • Le royaume remercie le président américain Donald Trump d'avoir contribué à la conclusion de l'accord

DUBAI : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué mardi matin l'accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et l'Iran sous l'égide des États-Unis.

Dans une déclaration sur X, le ministère a affirmé sa position de vouloir une désescalade après 11 jours de guerre et a remercié le président américain Donald Trump pour ses efforts dans la conclusion de l'accord.

"Le royaume espère que la période à venir sera marquée par un engagement de toutes les parties à se calmer et à s'abstenir de recourir à la force ou de menacer d'y recourir", peut-on lire dans le communiqué.

L'Arabie saoudite espère que "cet accord contribuera à restaurer la sécurité et la stabilité dans la région et à lui épargner les risques d'une escalade continue."

Le ministère a déclaré que le Royaume souhaitait réitérer sa "position ferme en faveur de l'adoption du dialogue et des moyens diplomatiques comme moyen de résoudre les différends et les conflits régionaux".

Cela devrait être "basé sur le principe du respect de la souveraineté des États et de la consolidation de la sécurité, de la stabilité, de la prospérité et du progrès dans la région et dans le monde".


Israël accepte un cessez-le-feu avec l'Iran, les deux pays restent en alerte

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  • A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d'Israël
  • Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l'annonce d'un cessez-le-feu alors qu'une source militaire israélienne a déclaré à l'AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l'Iran et interceptés

JERUSALEM: Israël a annoncé mardi avoir accepté un cessez-le-feu avec l'Iran proposé par Donald Trump et affirmé que "tous les objectifs" de la guerre avaient été atteints, mais a promis de "riposter avec force" en cas de nouvelle attaque.

Téhéran a affirmé avoir "forcé" son ennemi à "cesser unilatéralement" la guerre et prévenu que la République islamique restait "en alerte" et prête "à riposter à toute agression".

A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d'Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l'annonce d'un cessez-le-feu alors qu'une source militaire israélienne a déclaré à l'AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l'Iran et interceptés.

Israël va "riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l'Iran", a affirmé le ministre de la Défense Israël Katz, ajoutant avoir donné instruction à l'armée de lancer "des frappes puissantes contre des cibles du régime au coeur de Téhéran".

Le gouvernement israélien avait assuré un peu plus tôt avoir atteint "tous les objectifs" de la guerre, qu'il a déclenchée contre l'Iran dans le but affiché de détruire ses installations nucléaires, et avoir accepté la proposition américaine d'un "cessez-le-feu bilatéral".

Grâce à cette guerre, Israël "a éliminé une double menace existentielle immédiate: nucléaire et balistique", a affirmé le gouvernement en remerciant le président américain et les Etats-Unis pour "leur participation à l'élimination de la menace nucléaire iranienne".

Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Dans la nuit, Donald Trump a annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu "complet et total" qui devait déboucher sur "la fin officielle" du conflit.

"Le cessez-le-feu est à présent en vigueur. Veuillez ne pas le violer!" a-t-il écrit mardi matin sur sa plateforme Truth Social.

"Tout le monde est fatigué" 

Avant cette annonce, deux salves de missiles iraniens ont été tirées vers Israël, selon le média d'Etat iranien Irib. Les secours israéliens ont fait état de quatre morts notamment à Beersheva, dans le sud d'Israël, où un immeuble d'habitation a été détruit.

Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. "Je l'espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l'esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région", confie-t-elle à l'AFP.

En Iran, une frappe dans la province de Gilan, dans le nord, a fait neuf morts et détruit quatre immeubles d'habitation, selon l'agence Fars, là aussi avant que Donald Trump n'annonce le début du cessez-le-feu.

Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d'Etat.

Dans la nuit, une série d'explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l'AFP. Elles sont parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.

Donald Trump avait appelé lundi les deux pays à la "paix", après que l'Iran a lancé des missiles sur la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés la veille sur trois sites nucléaires iraniens.

Il a qualifié cette riposte de "très faible" et a tenu à "remercier l'Iran" d'avoir "prévenu" les Etats-Unis "à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne".

Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une "réponse à l'action agressive" des Etats-Unis, ajoutant que l'Iran avait utilisé autant de missiles "que le nombre de bombes" utilisées dans les raids américains.

En Irak, des frappes de drone ont visé mardi avant l'aube les radars de deux bases militaires irakiennes près de Bagdad et dans le sud du pays, d'après des responsables irakiens, qui n'ont pas identifié les auteurs de l'attaque.

Représailles "calibrées" 

Mardi, la Chine a appelé l'Iran et Israël à rechercher "une solution politique à leur conflit". L'Arabie saoudite, le Kremlin et l'Union européenne ont salué l'annonce d'un cessez-le-feu.

Donald Trump s'était prévalu dimanche d'avoir infligé des "dommages monumentaux" au site d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et aux installations nucléaires d'Ispahan et Natanz, dans le centre de l'Iran.

Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes "étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties".

En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon un bilan établi avant les frappes de mardi.

Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d'évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès.

Des experts estiment que l'Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d'uranium enrichi.

L'AIEA a dit toutefois n'avoir décelé jusque-là aucun indice d'un "programme systématique" de fabrication d'une bombe atomique.


Attentat à Damas: les autorités syriennes annoncent plusieurs arrestations

Des fidèles se rassemblent pour une messe célébrée par le patriarche grec orthodoxe d'Antioche Jean X (au centre), au lendemain d'un attentat suicide contre l'église Saint-Élie dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 23 juin 2025. (Photo : Bakr ALKASEM / AFP)
Des fidèles se rassemblent pour une messe célébrée par le patriarche grec orthodoxe d'Antioche Jean X (au centre), au lendemain d'un attentat suicide contre l'église Saint-Élie dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 23 juin 2025. (Photo : Bakr ALKASEM / AFP)
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  • Le ministère de l'Intérieur a précisé que plusieurs individus avaient été interpellés pour leur participation à l’attaque contre l’église Saint-Elie.
  • Le groupe jihadiste n’a pas revendiqué l’attaque. 

DAMAS : Les autorités syriennes ont annoncé lundi l’arrestation de six personnes en lien avec l’attentat-suicide contre une église orthodoxe à Damas, attribué à l’État islamique. Deux autres suspects ont été tués, selon la même source.

L'annonce intervient peu après que le président intérimaire Ahmad al-Chareh a promis de traduire en justice les responsables de cet acte "odieux", qui a fait au moins 25 morts et ravivé les inquiétudes des minorités religieuses.

Le ministère de l'Intérieur a précisé que plusieurs individus avaient été interpellés pour leur participation à l’attaque contre l’église Saint-Elie. Lors d'une opération de sécurité menée dans la région de Damas contre des cellules affiliées à l’organisation terroriste Daech, les forces ont découvert des ceintures explosives, des mines prêtes à l’emploi et une moto piégée.

L’opération a entraîné des affrontements : le chef de la cellule et cinq complices ont été arrêtés, tandis que deux autres ont été tués. L’un d’eux aurait planifié l’introduction du kamikaze dans l’église ; l’autre préparait une attaque dans un quartier de la capitale.

Selon les autorités, un membre de l’État islamique a fait irruption dimanche dans l’église Saint-Elie, située dans le quartier de Dwelaa, où il a ouvert le feu sur les fidèles avant d’activer sa ceinture d’explosifs.

Le groupe jihadiste n’a pas revendiqué l’attaque. 

Il s’agit de la première attaque de ce type depuis la chute, le 8 décembre, de l’ancien président syrien Bachar al-Assad, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par Ahmad al-Chareh.

En mai, l’État islamique avait revendiqué une première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales, qui avaient ensuite procédé à l’arrestation de membres de ses cellules à Alep, dans le nord, et près de Damas.

La Syrie abrite une minorité chrétienne dont la population est passée d’environ un million avant le début du conflit en 2011 à moins de 300 000 aujourd’hui, selon des experts, en raison de l’exode et de l’émigration.

En près de 14 ans de guerre, des églises ont été endommagées et des attaques ont eu lieu à proximité de lieux de culte chrétiens, mais aucun attentat-suicide n’avait jusqu’ici visé directement l’intérieur d’une église, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. 

La sécurité demeure l’un des principaux défis pour les autorités, appelées par la communauté internationale à protéger les minorités et à les intégrer dans le processus de transition.