L’UNRWA tente de retirer le statut de réfugié à des millions de Palestiniens

Le commissaire général de l’Agence de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), Philippe Lazzarini, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l’UNRWA au siège de l’ONU à New York le 17 avril 2024. (AFP)
Le commissaire général de l’Agence de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), Philippe Lazzarini, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l’UNRWA au siège de l’ONU à New York le 17 avril 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 18 avril 2024

L’UNRWA tente de retirer le statut de réfugié à des millions de Palestiniens

  • Philippe Lazzarini a déclaré au Conseil de sécurité que la disparition de l’agence accélérerait également l’apparition de la famine à Gaza et compromettrait la transition d’un cessez-le-feu à la reprise
  • Réunion du conseil demandée par la Jordanie en réponse aux tentatives continuelles et de longue date d’Israël de forcer l’agence à quitter Gaza et de la démanteler entièrement

NEW YORK : Le démantèlement de l’Agence de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine aurait des répercussions durables pour des millions de Palestiniens, car cela les priverait de leur statut de réfugié, a déclaré mercredi le chef de l’agence au Conseil de sécurité.

Philippe Lazzarini a averti qu’il accélérerait également l’apparition de la famine à Gaza et compromettrait la transition éventuelle d’un cessez-le-feu au rétablissement en privant une population traumatisée des services essentiels dont elle a besoin.

Certaines des ramifications seraient à long terme, a-t-il ajouté : « Cela rendra impossible la tâche redoutable de ramener un demi-million de filles et de garçons en détresse à l’école. Si nous ne réussissons pas à offrir l’éducation, toute une génération sera condamnée au désespoir, ce qui alimentera la colère, le ressentiment et un cycle sans fin de violence. »

La réunion du conseil a été demandée par la Jordanie en réponse aux tentatives continuelles et de longue date des autorités israéliennes de forcer l’agence à quitter Gaza et de la démanteler entièrement.

Cela a commencé par une minute de silence en l’honneur des 178 employés de l’UNRWA tués pendant la guerre à Gaza.

L’agence a été confrontée à de grands défis non seulement dans ses efforts pour fournir une aide humanitaire aux civils palestiniens à Gaza, mais aussi pour s’assurer qu’elle est en mesure de poursuivre ses opérations de manière plus générale.

Plus de 163 installations de l’UNRWA dans la bande de Gaza ont été endommagées pendant la guerre entre Israël et le Hamas, et seulement neuf de ses 24 établissements de santé sont toujours opérationnels.

Pendant ce temps, l’agence est dans une situation financière précaire depuis un certain temps, en partie à cause de la décision de certains grands pays donateurs de suspendre le financement qu’ils fournissent à l’agence, qui a menacé de paralyser ses opérations.

Plusieurs pays ont suspendu leurs dons après que les autorités israéliennes ont allégué en janvier, sans fournir de preuves à l’appui, que 12 travailleurs de l’UNRWA avaient joué un rôle dans les attaques du 7 octobre par le Hamas contre Israël.

L’agence a mis fin aux contrats des employés identifiés dans les allégations, et le Bureau des services de surveillance interne, principal organe d’enquête de l’ONU, a lancé une enquête à la demande du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Par ailleurs, l’ONU a également ordonné un examen indépendant, dirigé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, des mesures prises par l’agence pour faire respecter le principe de neutralité parmi ses travailleurs. Le groupe d’examen devrait présenter ses conclusions le 20 avril.

Lazzarini a déclaré aux membres du conseil mercredi que la véritable raison derrière les appels israéliens pour la fermeture de l’UNRWA n’est pas son adhésion aux principes humanitaires, c’est une tentative de mettre fin au statut de réfugié de millions de Palestiniens. Le véritable objectif est de changer les paramètres politiques de longue date pour la paix dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il ajouté.

« Les accusations selon lesquelles l’UNRWA a délibérément perpétué le statut de réfugié des Palestiniens sont fausses et malhonnêtes », a déclaré M. Lazzarini. « L’agence existe parce qu’une solution politique n’existe pas. Elle existe au lieu d’un État qui peut fournir des services publics essentiels.

Un écolier tient un drapeau palestinien alors qu’il se tient avec d’autres personnes portant des foulards keffiyeh palestiniens lors d’une manifestation de sit-in au camp de réfugiés palestiniens de Shatila dans la banlieue sud de Beyrouth le 7 novembre 2023. (AFP)
Un écolier tient un drapeau palestinien alors qu’il se tient avec d’autres personnes portant des foulards keffiyeh palestiniens lors d’une manifestation de sit-in au camp de réfugiés palestiniens de Shatila dans la banlieue sud de Beyrouth le 7 novembre 2023. (AFP)

« La communauté internationale tente depuis longtemps de contenir le conflit israélo-palestinien plutôt que de le résoudre. Chaque fois qu’une escalade se produit, des vies et de l’espoir sont perdus.

« L’UNRWA a été créé il y a 75 ans en tant qu’agence temporaire, en attendant une réponse politique à la question de la Palestine.

« Si la communauté internationale s’engage véritablement en faveur d’une solution politique, l’UNRWA peut retrouver sa nature temporaire en soutenant une transition vers une bombe à retardement, en fournissant l’éducation, les soins de santé primaires et le soutien social. Il peut le faire jusqu’à ce qu’une administration palestinienne prenne en charge les services. »

Russia’s permanent representative to the UN, Vasily Nebenzia, called on the Security Council to consider, as a matter of urgency, imposing sanctions on Israel for its failure to implement the council’s recent ceasefire resolution.

“Everyone knows about the facts, the unthinkable statistics, the number of people dead and those in need of urgent food and medical assistance, as well as reported cases of people dying of famine and dehydration, including minors,” he said.

“The IDF (Israel Defense Forces) is blocking half of humanitarian convoys, yet aid supplies are waiting at the border. We warned time and time again that in the absence of a lasting, sustainable ceasefire, which must be duly monitored by military observers, all of our humanitarian efforts are doomed.”

The US deputy ambassador to the UN, Robert Wood, said the conflict in Gaza has been one of the worst in recent memory in terms of the number of aid workers killed, with the total standing at more than 240 since Oct. 7.

« Ces incidents sont inacceptables. « Le personnel humanitaire doit être protégé, point final », a-t-il déclaré, et il a exprimé sa profonde préoccupation quant au fait qu’Israël n’a pas fait assez pour protéger les travailleurs humanitaires ou les civils. »

« L’UNRWA joue un rôle crucial dans toute la région, contribue à la stabilité de la région et soutient les réfugiés palestiniens, éduque des centaines de milliers d’étudiants, fournit des soins de santé primaires et des services sociaux essentiels.

« L’UNRWA est le fondement du soutien aux réfugiés palestiniens les plus vulnérables en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie. Les États-Unis appuient cet important travail et soulignent qu’il doit se poursuivre sans interruption. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Gaza: une commission de l'ONU juge «scandaleux» le soutien américain à la fondation GHF

"Il s'avère, comme nous le voyons tous les jours, que les gens qui vont dans ces centres sont tués alors qu'ils cherchent de la nourriture", a déclaré la présidente de cette commission internationale d'enquête des Nations unies, Navi Pillay, en conférence de presse à Genève.  "Nous devons examiner l'objectif politique" de cette fondation "la manière dont il est mis en oeuvre", a-t-elle ajouté, jugeant "scandaleux" le soutien américain à la fondation. (AFP)
"Il s'avère, comme nous le voyons tous les jours, que les gens qui vont dans ces centres sont tués alors qu'ils cherchent de la nourriture", a déclaré la présidente de cette commission internationale d'enquête des Nations unies, Navi Pillay, en conférence de presse à Genève. "Nous devons examiner l'objectif politique" de cette fondation "la manière dont il est mis en oeuvre", a-t-elle ajouté, jugeant "scandaleux" le soutien américain à la fondation. (AFP)
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  • La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, affamé par un blocus de plus de deux mois imposé par Israël, seulement partiellement assoupli fin mai
  • Depuis fin mai, quand elle a commencé ses opérations sur le terrain et à la date de jeudi, GHF affirme avoir distribué 27,8 millions de repas

GENEVE: Le soutien américain à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), qui distribue de l'aide à Gaza avec l'accord d'Israël, est "scandaleux", a déclaré mercredi la présidente d'une commission de l'ONU, se joignant à un concert de critiques sur les méthodes de l'organisation.

"Il s'avère, comme nous le voyons tous les jours, que les gens qui vont dans ces centres sont tués alors qu'ils cherchent de la nourriture", a déclaré la présidente de cette commission internationale d'enquête des Nations unies, Navi Pillay, en conférence de presse à Genève.

"Nous devons examiner l'objectif politique" de cette fondation "la manière dont il est mis en oeuvre", a-t-elle ajouté, jugeant "scandaleux" le soutien américain à la fondation.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la GHF, une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Après 20 mois de guerre menée par Israël à Gaza en représailles à l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, la situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, affamé par un blocus de plus de deux mois imposé par Israël, seulement partiellement assoupli fin mai.

Depuis fin mai, quand elle a commencé ses opérations sur le terrain et à la date de jeudi, GHF affirme avoir distribué 27,8 millions de repas.

"Dans toutes les guerres, les sièges et la famine conduisent à la mort (...) lorsque les gens n'ont pas accès à la nourriture", a déclaré Mme Pillay.

Mais "nous devons comprendre quel est le motif pour lequel des personnes qui viennent chercher de l'aide humanitaire auprès de cette fondation sont tuées", a expliqué la Sud-Africaine, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda, juge à la Cour pénale internationale (CPI) et Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La Commission d'enquête internationale indépendante qu'elle préside a été créée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies en mai 2021 pour enquêter sur les violations du droit international en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.

Elle a présenté mardi devant le Conseil des droits de l'homme son dernier rapport publié le 10 juin, qui affirmait que les attaques israéliennes contre des écoles et des sites religieux et culturels à Gaza constituent des crimes de guerre et "le crime contre l'humanité d'extermination".

Israël considère que cette commission d'enquête est "un mécanisme intrinsèquement biaisé et politisé du Conseil des droits de l'homme".


Le ministre jordanien des AE s'entretient avec ses homologues français, irlandais et slovaque

A Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné l'urgence d'une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran. (Petra)
A Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné l'urgence d'une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran. (Petra)
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  • Ayman Safadi déclare que les négociations entre Israël et l'Iran sont "le seul moyen de protéger la région de l'expansion de la guerre"
  • Le ministre des affaires étrangères félicite la France et l'Arabie saoudite d'avoir pris la tête des efforts visant à organiser un forum mondial sur la solution à deux États

AMMAN : Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a tenu jeudi une série de discussions avec ses homologues européens de France, d'Irlande et de Slovaquie, axées sur les efforts visant à mettre fin à l'escalade des crises au Moyen-Orient et à relancer les voies diplomatiques vers la paix.

À Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, M. Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné la nécessité urgente de désamorcer les tensions entre Israël et l'Iran et de reprendre les négociations, "seul moyen de protéger la région de l'extension de la guerre et de ses dangereuses répercussions".

M. Safadi a salué les discussions prévues vendredi à Genève entre la France, l'Allemagne, les États-Unis et l'Iran, exprimant l'espoir qu'elles donneraient à la diplomatie une chance de résoudre le problème nucléaire iranien, a rapporté l'agence de presse jordanienne.

M. Safadi et M. Barrot ont également appelé à l'intensification des efforts internationaux en vue de garantir un cessez-le-feu permanent à Gaza et d'assurer l'acheminement immédiat et suffisant de l'aide humanitaire.

M. Safadi a déclaré que la réalité inhumaine de Gaza, marquée par les massacres, la famine et les souffrances collectives, devait cesser, et a averti que les mesures illégales prises par Israël en Cisjordanie réduisaient encore les chances d'une solution viable fondée sur la coexistence de deux États.

Il a réitéré le soutien de la Jordanie à l'initiative de paix arabe de 2002 et a appelé à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine, affirmant qu'une telle démarche affirme le caractère "inévitable" de la solution à deux États comme seule voie vers une paix juste.

M. Safadi a également salué le rôle "clé" joué par la France dans la conduite, aux côtés de l'Arabie saoudite, des efforts visant à organiser une conférence internationale sur la solution des deux États, qui avait été reportée en raison de la récente escalade entre l'Iran et Israël.

Les ministres ont également abordé la situation en Syrie, soulignant la nécessité d'une approche unifiée qui soutienne la souveraineté de la Syrie, élimine le terrorisme, assure le retour des réfugiés et jette les bases de la reconstruction.

Ils ont réaffirmé leur engagement en faveur de la stabilité du Liban et de la mission humanitaire à Gaza.

Lors d'un appel téléphonique distinct avec le ministre irlandais des affaires étrangères, Simon Harris, M. Safadi a abordé des thèmes similaires, soulignant tous deux que la fin de la guerre et la reprise des négociations nucléaires avec l'Iran étaient essentielles pour résoudre l'instabilité régionale au sens large.

Ils ont demandé aux Nations unies d'améliorer l'accès humanitaire à Gaza et ont mis en garde contre les actions en Cisjordanie qui pourraient mettre en péril la solution des deux États. M. Safadi a remercié l'Irlande pour son soutien de longue date à la création d'un État palestinien et à ses droits, dans le respect du droit international.

Plus tard dans la journée, M. Safadi s'est également entretenu avec le ministre slovaque des affaires étrangères, M. Juraj Blanar. Les deux hommes se sont fait l'écho des inquiétudes suscitées par l'escalade régionale et ont souligné l'urgence d'un cessez-le-feu à Gaza.

M. Safadi et M. Blanar ont également étudié les moyens d'approfondir les liens et d'élargir la coopération entre la Jordanie et l'UE, réaffirmant leur engagement commun en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.


Les derniers développements au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël

L'une des petites munitions a touché une maison dans la ville d'Azor, dans le centre d'Israël, causant quelques dégâts, a rapporté le correspondant militaire du Times of Israel, Emanuel Fabian. (AFP)
L'une des petites munitions a touché une maison dans la ville d'Azor, dans le centre d'Israël, causant quelques dégâts, a rapporté le correspondant militaire du Times of Israel, Emanuel Fabian. (AFP)
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  • L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien"
  • "L'armée a mené une série de frappes au cœur de Téhéran : des dizaines de cibles ont été touchées, notamment des sites de production de missiles militaires ainsi que le siège du SPND"

JERUSALEM: Voici les derniers développements vendredi, au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par de nouveaux bombardements des deux côtés et par une réunion diplomatique prévue à Genève:

Alerte sur le sud d'Israël

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti tôt vendredi dans plusieurs régions d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens, l'alerte étant levée quelques instants plus tard. Les alertes concernaient notamment le sud du pays, selon Le Commandement du front intérieur (Défense passive).

Un immeuble d'habitation a été touché, a indiqué la police dans un communiqué accompagné de photos montrant sa façade éventrée, sans en préciser la localisation exacte.

Un drone lancé depuis l'Iran a aussi été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d'Israël, selon l'armée.

Dizaines de cibles à Téhéran 

L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien".

"L'armée a mené une série de frappes au cœur de Téhéran : des dizaines de cibles ont été touchées, notamment des sites de production de missiles militaires ainsi que le siège du SPND, l'organisation chargée de la recherche et du développement du programme nucléaire militaire iranien", affirme un communiqué militaire.

Téhéran dément avoir visé un hôpital 

L'Iran a démenti avoir délibérément visé jeudi l'hôpital Soroka de la ville de Beersheva, dans le sud d'Israël, atteint par un missile qui a fait d'énormes dégâts et une quarantaine de blessés.

"Les mesures d'autodéfense de l'Iran sont précises et totalement en ligne avec la loi internationale, et ne cible que les infrastructures qui participent directement ou soutiennent l'agression illégale" d'Israël, a affirmé la représentation iranienne à l'ONU, citée par l'agence de presse Mehr.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient assuré jeudi que la frappe visait "le centre de commandement et de renseignement" israélien, situé près de l'hôpital.

"Fenêtre" diplomatique 

Une "fenêtre existe" pour "parvenir à une solution diplomatique" avec l'Iran, a estimé jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy après une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Marco Rubio.

M. Lammy a confirmé sa participation vendredi à Genève avec ses homologues allemand et français à une réunion avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sera également présente.

Ils "rencontreront leur homologue iranien (...) afin d'appeler au retour à la voie diplomatique et de poursuivre les négociations sur le programme nucléaire iranien", selon le ministère français des Affaires étrangères.

 Réunion à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU tient pour sa part une nouvelle réunion vendredi sur l'escalade du conflit. Après une première réunion d'urgence la semaine dernière, cette nouvelle session, prévue vendredi à 10H00 (14H00 GMT), a été demandée par l'Iran, requête soutenue par la Russie, la Chine et le Pakistan, a précisé à l'AFP une source diplomatique.

Trump se donne deux semaines 

Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle intervention américaine en Iran "au cours des deux prochaines semaines", estimant "substantielle" la possibilité de négociations avec Téhéran, selon la Maison Blanche.

"Compte tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines", a fait savoir jeudi soir le président américain.

Nouveau chef du renseignement en Iran 

L'Iran a nommé un nouveau chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, le général de brigade Majid Khadami, en remplacement de Mohammad Kazemi, tué dimanche par une frappe israélienne, selon l'agence officielle Irna.

Les frappes israéliennes depuis le 13 juin ont décapité la structure militaire iranienne en tuant plusieurs de ses plus hauts responsables dont le chef des Gardiens, Hossein Salami, et le chef d'état-major, Mohammad Bagheri.

Internet coupé 

Les autorités iraniennes ont également imposé une coupure totale d'internet depuis 24 heures, a indiqué jeudi soir l'organisme de surveillance NetBlocks à Londres. C'est la coupure la plus longue depuis novembre 2019, quand le pays était en proie à des manifestations sociales violemment réprimées par le pouvoir iranien.

Des avions disparaissent d'une base 

Plusieurs dizaines d'avions militaires ont été retirés du tarmac de la base américaine d'Al Udeid, au Qatar, l'une des plus grandes du Moyen-Orient, selon selon des images satellites de Planet Labs PBC prises entre le 5 juin et vendredi, et analysées par l'AFP.

Ce retrait protégerait le matériel d'éventuelles frappes de Téhéran si Washington intervenait dans la guerre, selon des experts.