Assassinat de Samuel Paty: le parquet antiterroriste demande que 14 personnes soient jugées

Sur cette photo prise le 2 octobre 2020, des professeurs de lycée français vêtus de noir regardent une banderole qu'ils ont déployée en hommage au professeur d'histoire Samuel Paty au lycée François-Magendie à Bordeaux. (Photo Philippe LOPEZ / AFP)
Sur cette photo prise le 2 octobre 2020, des professeurs de lycée français vêtus de noir regardent une banderole qu'ils ont déployée en hommage au professeur d'histoire Samuel Paty au lycée François-Magendie à Bordeaux. (Photo Philippe LOPEZ / AFP)
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Assassinat de Samuel Paty: le parquet antiterroriste demande que 14 personnes soient jugées

  • Le 16 octobre 2020, l'enseignant de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, réfugié d'origine tchétchène, abattu peu après les faits par les policiers
  • Le Pnat demande un procès pour huit majeurs, et par ailleurs, devant le tribunal pour enfants, pour cinq collégiens, pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées

PARIS : L'assassinat du professeur Samuel Paty qui avait sidéré la France et le monde pourrait bientôt faire l'objet de deux procès: le parquet national antiterroriste demande vendredi les assises pour huit majeurs, dont deux accusés de complicité, et le tribunal pour enfants pour six collégiens.

Le 16 octobre 2020, l'enseignant de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, abattu peu après les faits par les policiers.

L'homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir «vengé le prophète».

Cet acte source d'un immense émoi en France et à l'étranger «résulte d'un enchaînement de causalités non exclusives les unes des autres», écrivent deux magistrates du parquet antiterroriste au terme de 541 pages de réquisitions dont l'AFP a eu connaissance.

«Bien qu'exécuté par le seul Abdoullakh Anzorov, ce crime est en effet la résultante d'une succession de comportements pénalement incriminables», écrivent-elles encore.

Le Pnat demande un procès aux assises et que soit retenue l'infraction la plus grave, complicité d'assassinat terroriste, seulement pour deux amis de l'assaillant. Ils encourent la perpétuité.

Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud sont soupçonnés de l'avoir accompagné pour acheter des armes, et pour le second, d'être allé avec lui jusqu'au collège de Conflans-Sainte-Honorine, en étant «pleinement conscient de l'embrigadement idéologique d'inspiration jihadiste» de leur ami.

Brahim Chnina, père de la collégienne visée par une exclusion pour indiscipline et qui prétendait avoir assisté au cours, et le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, tous deux auteurs de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attisé la polémique, avaient été mis en examen pour complicité, une qualification sans cesse contestée par le second.

Une femme de 34 ans convertie à l'islam, Priscilla Mangel, en lien sur Twitter avec l'assassin les jours précédant l'attaque, avait aussi été mise en examen pour cette lourde infraction.

Mais pour ces trois personnes, comme pour trois autres adultes, le Pnat a requalifié pour une infraction moins grave, association de malfaiteurs terroriste criminelle, également passible des assises.

Pour MM. Chnina et Sefrioui, l'enquête «n'a pas permis d'établir qu'ils avaient précisément entendu favoriser l'assassinat de Samuel Paty, ce crime n'étant que l'une des conséquences possibles et prévisibles de leurs agissements, au même titre que d'autres crimes d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie», selon les réquisitions.

- «Dénonciation calomnieuse» -

Le Pnat demande par ailleurs un procès devant le tribunal pour enfants pour cinq collégiens, pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées, un délit.

En désignant Samuel Paty, leur aide a été «décisive» pour Anzorov, a tranché le Pnat.

Néanmoins, le ministère public a estimé au terme de l'information judiciaire que les mineurs n'avaient pas conscience qu'Anzorov allait assassiner Samuel Paty et que son acte s'inscrivait dans un projet terroriste. Et aucun n'a vu les armes de l'assaillant.

En revanche, ils avaient compris que le Tchétchène voulait «a minima» agresser l'enseignant, selon le réquisitoire.

Le Pnat requiert que la collégienne à l'origine de l'affaire, la fille de Brahim Chnina, comparaisse également devant ce tribunal pour enfants pour dénonciation calomnieuse.

Elle a admis ne pas avoir assisté au cours et avoir menti en affirmant que le professeur avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe lors de ce cours.

Clôturées début octobre, les investigations ont ensuite été rouvertes quelques semaines, le temps selon une source proche du dossier de vérifier l'emploi du temps de proches d'Abdoullakh Anzorov.

Il appartient désormais aux juges d'instruction antiterroristes de prendre une décision finale sur un renvoi en procès de ces personnes.

Six des adultes sont encore détenus dans ce dossier.

Avant son assassinat, le professeur avait ressenti «une vive inquiétude (...) «devant l'ampleur et l'agressivité de la polémique» qui le visait, selon un rapport de synthèse de fin d'enquête.

Une partie de la famille a déposé une plainte visant l'Intérieur et l'Education nationale, alertés de menaces visant le professeur mais accusés de n'avoir pas pris suffisamment en compte le péril.

Une enquête distincte est ouverte à Paris depuis avril 2022 pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime.


Appel de plusieurs syndicats à la mobilisation samedi pour la Palestine

Cette photo prise le 1er juin 2023 montre le logo du syndicat français Confédération française démocratique du travail (CFDT) au siège de la CFDT à Paris. (Photo de JOEL SAGET / AFP)
Cette photo prise le 1er juin 2023 montre le logo du syndicat français Confédération française démocratique du travail (CFDT) au siège de la CFDT à Paris. (Photo de JOEL SAGET / AFP)
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  • « Nous appelons à nous mobiliser massivement le 14 juin à Paris et partout en France, dans le cadre du week-end mondial de mobilisations, pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour un accès sans entraves de l'aide humanitaire »
  • Ces cinq organisations, qui demandent la reconnaissance de l'État de Palestine, appellent notamment à manifester au départ de la place de la République à Paris, samedi à 14 heures.

PARIS : Cinq syndicats (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU) ont appelé  mercredi à une « mobilisation pour la Palestine » samedi, avec notamment une manifestation à Paris. Ils dénoncent « la fuite en avant mortifère des autorités israéliennes et les exactions » à Gaza.

« Nous appelons à nous mobiliser massivement le 14 juin à Paris et partout en France, dans le cadre du week-end mondial de mobilisations, pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour un accès sans entraves de l'aide humanitaire », écrivent ces organisations dans un communiqué commun.

Ces cinq organisations, qui demandent la reconnaissance de l'État de Palestine, appellent notamment à manifester au départ de la place de la République à Paris, samedi à 14 heures.

« Les habitants de l'enclave palestinienne subissent depuis plus de 600 jours des bombardements indiscriminés, des déplacements forcés et une famine imposée aux civils comme méthode de guerre. Avec un sentiment d'impunité, le gouvernement israélien exprime, au fil des déclarations et sans complexes, des intentions génocidaires et entraîne Israël dans une faillite morale », dénoncent ces syndicats dans leur communiqué.

Ils appellent notamment la France et l'Europe à agir pour « la suspension de l'accord d'association UE-Israël », « l'arrêt de la fourniture d'armes et de matériel militaire à Israël », « l'application de la résolution des Nations unies du 18 septembre 2024 pour mettre fin à l'occupation du territoire palestinien, à la colonisation et à l'apartheid », « la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et de tous les otages israéliens détenus par les groupes armés ».


Quelque 1,57 million de téléspectateurs ont suivi l'émission de Macron sur les océans

Cette photographie d'un écran vu à travers un tube en plastique, prise le 10 juin 2025 à Mulhouse, montre le président français Emmanuel Macron participant à l'émission télévisée « Urgence océan : un sommet pour tout changer » sur la chaîne française France 2. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)
Cette photographie d'un écran vu à travers un tube en plastique, prise le 10 juin 2025 à Mulhouse, montre le président français Emmanuel Macron participant à l'émission télévisée « Urgence océan : un sommet pour tout changer » sur la chaîne française France 2. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Le score d'audience de cette émission (9,1 % de part d'audience, PDA), dont le format et le thème étaient toutefois inhabituels, est bien inférieur à celui des précédentes interventions télévisées du chef de l'État.
  • Elle a été moins regardée que la série policière Bellefond avec Stéphane Bern sur France 3 (3,3 millions de téléspectateurs, soit 19 % de PDA) et que l'émission Koh Lanta sur TF1 (3 millions de téléspectateurs, soit 16,9 % de PDA).

PARIS : L'émission spéciale consacrée mardi soir  aux océans a réuni en moyenne 1,57 million de téléspectateurs sur France 2, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi. Le président Emmanuel Macron y a défendu son bilan environnemental.

Le score d'audience de cette émission (9,1 % de part d'audience, PDA), dont le format et le thème étaient toutefois inhabituels, est bien inférieur à celui des précédentes interventions télévisées du chef de l'État.

Elle a été moins regardée que la série policière Bellefond avec Stéphane Bern sur France 3 (3,3 millions de téléspectateurs, soit 19 % de PDA) et que l'émission Koh Lanta sur TF1 (3 millions de téléspectateurs, soit 16,9 % de PDA).

Le 13 mai, près de 5 millions de téléspectateurs en moyenne (27,8 % de PDA) avaient regardé l'intervention du président Macron lors d'une émission spéciale sur TF1, format traditionnellement moins suivi que les allocutions solennelles lors d'événements exceptionnels. 

Le 5 mars, la précédente intervention présidentielle, consacrée à la situation internationale, avait été suivie par plus de 15 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2, M6, TMC, LCP et les quatre chaînes d'information en continu BFMTV, CNews, LCI et franceinfo (71,6 % de part d'audience, toutes chaînes confondues).

Diffusée mardi à partir de 20 h 20, l'émission « Urgence océan : un sommet pour tout changer » marquait le point d'orgue d'une séquence au cours de laquelle M. Macron a pris la parole pour défendre la cause des océans à Monaco puis à Nice, lors d'une conférence internationale de l'ONU qu'il coprésidait avec le Costa Rica.

Pendant près de 2 h 30, sur un plateau installé sur la Promenade des Anglais, il a répondu aux questions des présentateurs Léa Salamé et Hugo Clément, et dialogué avec plusieurs intervenants, dont l'astronaute Thomas Pesquet et le militant écologiste américano-canadien Paul Watson.

Par ailleurs, l'interview du Premier ministre François Bayrou dans le journal de 20 heures de TF1 a réuni 4,8 millions de téléspectateurs (28,6 % de part d'audience). Il a notamment été interrogé pendant 10 minutes sur l'agression mortelle d'une surveillante par un collégien de 14 ans.


Le gouvernement souhaite labelliser les commerces accueillant les familles

L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
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  • À partir du 5 juillet, le gouvernement proposera des vignettes que les commerçants pourront coller sur leurs vitrines.
  • De couleur rouge, la vignette proposée par le gouvernement portera l'inscription « le choix des familles 2025 » avec, au centre, le logo d'une poussette.

PARIS : À partir du 5 juillet, le gouvernement proposera des vignettes que les commerçants pourront coller sur leurs vitrines. Ces vignettes seront attribuées sur recommandation des familles aux établissements où les enfants sont les bienvenus, a annoncé mercredi la Haute commissaire à l'enfance Sarah El Haïry.

« On va lancer un outil, une vignette, qui permettra d'afficher que cet établissement dit oui, il accueille les enfants, vous êtes les bienvenus, on ne va pas vous regarder de travers, a-t-elle déclaré sur TF1. « On pourra le retrouver sur les façades » des établissements « à partir du 5 juillet ».

De couleur rouge, la vignette proposée par le gouvernement portera l'inscription « le choix des familles 2025 » avec, au centre, le logo d'une poussette.

Ce label pourra prendre en compte plusieurs critères, allant de l'accueil des enfants sans surcoût au personnel bienveillant en passant par des aménagements adaptés (espaces jeux, toilettes, etc.), précise-t-on au Haut commissariat à l'Enfance.

Fin mai, Sarah El Haïry a réuni plusieurs fédérations du secteur du tourisme et des transports pour lutter contre la tendance « no kid » (« sans enfant ») qui se développe dans certains pays étrangers et semble gagner du terrain en France.

Cette tendance consiste à exclure les mineurs de certains hôtels, restaurants, voyages et autres activités de loisirs.

Ces dernières semaines, la haute commissaire à l'enfance a évoqué la création d'une « charte à hauteur d'enfants », un texte non contraignant qui permettrait de communiquer les informations concernant les équipements disponibles et les offres d'animation. Elle doit recevoir les éditeurs de guides touristiques dans la journée.