JDD: Arnaud Lagardère entrouvre la porte aux journalistes en grève

Arnaud Lagardere, PDG du groupe Lagardere, le nouvel acquéreur du JDD (Photo, AFP).
Arnaud Lagardere, PDG du groupe Lagardere, le nouvel acquéreur du JDD (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

JDD: Arnaud Lagardère entrouvre la porte aux journalistes en grève

  • La direction de Lagardère est depuis plusieurs semaines en conflit avec la rédaction du Journal du dimanche
  • La mobilisation du JDD est inédite par sa durée, en 75 ans d'existence du journal. Celui-ci n'est pas paru depuis cinq week-ends

PARIS: Vers un guichet de départs au JDD ? Arnaud Lagardère, patron du groupe du même nom qui possède le journal, a évoqué mardi cette possibilité face à la grève de la rédaction, opposée à la nomination d'un directeur marqué à l'extrême droite.

La direction de Lagardère est depuis plusieurs semaines en conflit avec la rédaction du Journal du dimanche, qui vient d'entrer dans son deuxième mois de grève et a encore reconduit mardi matin son mouvement pour protester contre l'arrivée à sa tête le 1er août de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs actuelles).

Interrogé par un analyste lors de la présentation des résultats semestriels de son groupe, Arnaud Lagardère a parlé de l'ouverture d'un "guichet" permettant aux journalistes en désaccord avec cette décision de partir avec des indemnités.

Déjà proposé, il sera in fine mis en place à l'automne, lors de la finalisation de la prise de contrôle de Lagardère par le géant français des médias Vivendi, piloté par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, a précisé le dirigeant.

La loi française prévoit en effet pour les journalistes une possibilité de quitter de leur propre initiative une entreprise de presse, en percevant des indemnités de licenciement, lors d'un changement de propriétaire.

"Nous sommes en train de calculer le coût (du conflit) pour le JDD, pour Lagardère News, et pour le groupe entier", a détaillé M. Lagardère. "Financièrement, cela ne changera rien à nos prévisions, sauf peut-être un léger impact de trésorerie", a-t-il ajouté.

"Dès lors que Vivendi aura le contrôle de Lagardère, ce qui arrivera autour d'octobre ou novembre, les journalistes de tout le groupe - que ce soit le JDD ou Paris Match - auront la possibilité de partir", a-t-il déroulé.

La mobilisation du JDD est inédite par sa durée, en 75 ans d'existence du journal. Celui-ci n'est pas paru depuis cinq week-ends.

Enquête de Bruxelles

La rédaction continue pour sa part de réclamer l'abandon de la nomination de Geoffroy Lejeune, ainsi que des garanties d'indépendance juridique et éditoriale.

Beaucoup d'observateurs voient dans cette nomination la main de Vincent Bolloré. La situation du JDD rappelle en effet les grèves d'Europe 1 en 2021 et d'i-Télé (devenu CNews) en 2016, menées contre les ingérences présumées de l'homme d'affaires et conclues à chaque fois par des départs massifs.

Vivendi, qui détient plus de 57% de Lagardère, est par ailleurs soupçonné par la Commission européenne d'avoir pris le contrôle de sa cible avant le feu vert de Bruxelles, qui a ouvert mardi une enquête formelle sur le sujet.

Le 9 juin, la Commission avait autorisé Vivendi à absorber son ancien rival, à condition de céder sa filiale édition et le magazine Gala.

S'il s'avère que l'opération a été mise en œuvre trop tôt, Vivendi pourrait écoper d'une amende atteignant 10% de son chiffre d'affaires total.

Interrogé par l'AFP, Vivendi a estimé "avoir pleinement respecté les règles applicables en matière de concentrations".

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONG Reporters sans Frontières, Christophe Deloire, a lui jugé que "compte tenu des nombreux signaux attestant d'une emprise croissante de Vincent Bolloré sur les médias du groupe Lagardère avant même la validation du rachat, il est étonnant qu'une enquête pour prise de contrôle anticipée n'ait pas été lancée plus tôt".

Côté résultats, au premier semestre, le groupe Lagardère a surtout profité de la reprise du trafic aérien pour engranger un bénéfice net de 45 millions d'euros, contre une perte du même ordre il y a un an.

Si son chiffre d'affaires a globalement grimpé de 22%, à 3,7 milliards d'euros, son pôle médias a pour sa part souffert (-4,7%), pénalisé par le recul des audiences d'Europe 1 et la baisse de l'activité presse (-5,1%).


France: le gouvernement recherche de 40 milliards d'euros d'économies

Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
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  • la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.
  • La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

PARIS : Comment réaliser 40 milliards d'euros d'économies en 2026 pour réduire le déficit, alors que les prévisions de croissance sont revues à la baisse ? Mardi, le chef du gouvernement français François Bayrou va lancer quelques pistes, sous le regard des oppositions que cette perspective fait bondir.

L'exécutif prépare les esprits à un « état d'alerte budgétaire », selon les termes du ministre de l'Économie, Éric Lombard.

Dimanche, celui-ci a planté le décor : la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.

« La trajectoire, c'est 3 % à l'horizon 2029, il faut s'y tenir », a affirmé Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

Embourbé dans les sondages et souvent taxé d'immobilisme après quatre mois d'exercice, le centriste François Bayrou entend mettre en œuvre une méthode de « coresponsabilité » avec les Français.

Aucune annonce immédiate n'est à attendre, si ce n'est la création de groupes de travail pour identifier les économies, à l'issue de la réunion de mardi entre M. Bayrou et plusieurs membres de son gouvernement, des parlementaires et des syndicalistes.

Sur quels leviers agir ? Le débat évoque régulièrement un effort éventuel des retraités, une hausse de la TVA ou le financement de la Sécurité sociale, des mesures régulièrement proposées par le patronat. 

« On sait qu'il y a des dépenses inefficaces .Cela peut être des aides aux entreprises, à l'investissement, des prestations sociales qui n'atteignent pas leur objectif, etc. », a résumé Marc Ferracci, ministre de l'Industrie.

M. Lombard a par ailleurs déclaré « souhaiter » que la contribution appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d'imposition de 20 %, devienne « pérenne ».

Ces 40 milliards d'euros d'économies à venir ont fait bondir les oppositions, la gauche radicale et l'extrême droite menaçant à nouveau de censurer le gouvernement pour des raisons différentes. 

« Si le projet consiste à demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l'État ne fasse de réelles économies en matière d'immigration et de train de vie de l'État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer », a prévenu Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national (extrême droite).

À l'inverse, la gauche s'inquiète de « l'impact récessif » de nouvelles économies sur une croissance déjà fragilisée par les incertitudes liées à la politique protectionniste des États-Unis. 


La position de Paris sur le Sahara occidental demeure « intangible »

Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine »
  • Ce plan constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable »

PARIS : L'avenir du Sahara occidental, qui oppose le Maroc et l'Algérie depuis des décennies, s'inscrit « dans le cadre de la souveraineté marocaine », a répété le ministre français des Affaires étrangères à son homologue marocain lors d'un entretien lundi soir, dans un contexte de crise aiguë entre Paris et Alger.

Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères mardi.

« Le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui suscite un consensus international de plus en plus large, est clair et constant. Celui-ci constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable », selon le communiqué. 

Depuis des décennies, le Maroc et le Front Polisario s'affrontent pour cette ex- colonie espagnole. D'un côté, le Maroc contrôle 80 % du territoire et propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. De l'autre, le Front Polisario est soutenu par Alger. Il réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. 

Le soutien total apporté par le président français Emmanuel Macron au plan marocain a déclenché, il y a huit mois, une crise diplomatique aiguë entre Paris et Alger, qui ne cesse de rebondir depuis, en dépit d'une tentative d'apaisement fin mars et de la visite de M. Barrot début avril à Alger, où il a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune. 

Lundi soir, MM. Barrot et Bourita ont exprimé leur satisfaction quant à la vigueur sans égal des liens entre la France et le Maroc. Ils se sont également déclarés résolus à consolider le « partenariat d'exception renforcé » entre les deux nations, comme l'indique le communiqué. 


Les Saoudiens séduits par la maison Garnier Thiébaut

Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
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  • Garnier Thiebaut est un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme.
  • Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

RIYAD : Le Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité s’est tenu à Riyad du 8 au 10 avril. Il rassemblera les principaux dirigeants du secteur dans un contexte de croissance significative en Arabie saoudite.

Cet événement s'inscrit dans le cadre des ambitions de la Vision 2030 du Royaume, qui vise à diversifier l'économie du pays et à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers, en investissant massivement dans le tourisme, l’hôtellerie et l’hospitalité. Ces secteurs ont connu un essor considérable, classant ainsi le Royaume comme une destination touristique de premier plan. 

 Depuis plus d'une décennie, ce salon réunit systématiquement des entreprises de premier plan et les acheteurs les plus influents du secteur.

Les discussions lors de ce sommet ont porté sur les stratégies innovantes et les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour soutenir le développement d'une industrie hôtelière dynamique et durable, et contribuer ainsi aux objectifs de transformation économique du pays, favorisant ainsi le tourisme et l'investissement dans le secteur, et créant ainsi des opportunités pour un avenir prospère.

Le salon Hotel & Hospitality Expo Saudi Arabia est une occasion idéale de créer des liens précieux, de conclure des contrats lucratifs et de rester à la pointe de l'industrie hôtelière en rencontrant des exposants venus du monde entier, en entrant en contact avec des concepteurs capables de donner vie à une vision durable et en explorant les dernières tendances et technologies qui transformeront vos espaces.

La société de tissage Garnier Thiebaut est créée à Gérardmer, dans les Vosges. Grâce à la solidité et à la réputation de la ville, la marque acquiert rapidement une certaine notoriété. La société devient par la suite un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme, notamment avec ses nappes qui habillent les plus belles tables, que ce soient des demeures ou des restaurants à travers le monde.

Nikita Mulard, directeur général adjoint chez Garnier Thiebaut, a révélé à Arab News : « L’industrie textile est la deuxième industrie des Vosges après l’industrie papetière, parce que dans cette région, il y a beaucoup d’eau et de forêts. La particularité de l’eau dans cette région est qu’elle est légèrement acide, ce qui permet de blanchir la fibre de coton.

La maison Garnier Thiebaut est née en 1833, du mariage de Virginie Thiébaut et Jean-Baptiste Garnier, tous deux issus de familles de tisseurs originaires de Gérardmer, dans les Vosges.

Le linge de maison Garnier-Thiébaut était longtemps exclusivement réservé aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. En 1995, la marque s’ouvre aux particuliers en proposant du linge de lit, de salle de bain et de table.

Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

M. Mulard a déclaré : « Chez Garnier Thiébaut, nous employons 250 personnes, dont 50 sont installées dans une filiale américaine et 150 sur le site de Gérardmer, dont les deux tiers sont des femmes. Nous avons aussi 32 métiers chez Garnier Thiébaut, organisés sous forme d’ateliers, et chaque atelier effectue sa propre tâche : tissage, anoblissement, confection, broderie. »

Il a ajouté : « Garnier Thiébaut travaille sur des petites séries dédiées à une demande particulière. Nous avons une branche destinée à l’hospitalité. Nos clients sont des hôtels, des résidences privées, des palaces, etc. Nous travaillons avec des gens qui souhaitent exprimer leurs attentes concernant la finition, une broderie ou un dessin précis qu'ils souhaitent reproduire, ou encore l'impression d'un nom. Notre travail est vraiment dédié aux valeurs du client. Les clients avec qui nous travaillons désirent en général qu’on leur garantisse que le produit leur soit dédié, comme le restaurant le Cheval-Blanc. »

« Chez Garnier Thiébaut, nous effectuons des recherches en termes d’innovation pour intégrer de nouvelles techniques. Nous travaillons avec des centres de recherches pour proposer de nouvelles choses sur le marché.  Nous travaillons avec des partenaires pour promouvoir notre marque et nos produits.

Concernant les potentialités du marché saoudien, Nikita Mulard a déclaré : « Les potentialités du marché sont énormes, c’est pourquoi nous avons participé au forum des leaders de l’hôtellerie et de l’hospitalité. Nous sommes venus pour rencontrer nos potentiels clients, avec qui nous avons pu échanger nos idées et nos intentions de marché. L’Arabie saoudite ambitionne de conquérir le secteur du tourisme.

Garnier Thiebaut est une maison qui a une histoire que nous souhaitons partager. Je pense qu’en Arabie saoudite, compte tenu de la structure de la société, nous avons des valeurs communes, notamment l’importance de la famille. C'est un peuple raffiné qui aime les belles choses. »